Circuler à Port au Prince se révèle être le parcours du combattant, à pied en transport public ou en privé, à chacun son lot. Les rues sont en piteux état. Souvent des crevasses qui, après chaque pluie, se transforment en de véritables petits lacs, les détériorent davantage.
La vie doit pourtant suivre son cours. Pour les piétons circuler dans les rues de Port-au-Prince reste un vrai et un grand défi. Il ne l’est pas moins pour ceux qui s’aventurent à utiliser les services du transport en commun.
Quand nous savons que dans beaucoup de grandes villes, le transport en commun est encouragé et reste la meilleure option, on se demande pourquoi chez nous il est aussi méprisé.
En effet, il n’est pas du tout organisé et est loin de répondre aux besoins de la population. Quand on assiste à une scène de montée en « tap tap », c’est vraiment un spectacle désolant, source de frustrations et d’indignation.
Dire que ces passagers sont prêts à payer pour ce soit-disant service. Tout le long du trottoir, des foules de gens attendent ce « tap tap », ce bus ou cette camionnette qui leur permettra d’atteindre leur lieu de travail, leur école etc.… une fois ce véhicule arrive, avant même de s’arrêter, tous veulent y accéder en même temps, c’est la loi de la jungle qui est de rigueur ici, seuls les plus forts monteront à bord.
Et, ca y est c’est fait !
Mais toutes les places sont prises, même les « ruelles ». ce mini bus, souvent en mauvais état, rempli à craquer partira et laissera derrière lui cette jeune écolière qui arrivera certainement en retard en classe et cette vieille dame dont le grand âge ne lui a pas permis de vaincre la furie de ces jeunes hommes qui l’ont bousculée et empêchée de prendre place à bord.
Pourtant, ceux là qui sont parvenus à gagner cette bataille sont loin de gagner la guerre, entassés comme des sardines dans cette camionnette mal ventilée, ils peinent à respirer. Avec les embouteillages monstrueux que connaissent de plus en plus les automobilistes, on fait du sur place, et la durée du trajet se rallonge et tend vers l’infini.
Pourquoi ne peut- il pas en être autrement ? Pourquoi ne peut on pas avoir des lois qui régularisent le transport en commun afin qu’il soit suffisamment organisé de manière à répondre aux besoins d’un plus grand nombre ? A quand un service de transport ou chacun puisse y trouver sa place ?
« Li le pou chak jenn gason ka posede yon ti machin - le temps est venu pour que chaque jeune puisse se procurer une voiture » une entre mille promesses « tet kale » lors de la dernière campagne présidentielle.
Avec des transporteurs qui stationnent leurs véhicules n’ importe où, n’importe comment, avec des rues en si mauvais état, un réseau routier saturé, la solution n’est pas pour demain, et cette promesse de campagne on l’espère restera à l’état de promesse car, pour que la vie reste encore possible dans cette capitale, un service organisé de transport en commun reste la solution la plus intelligente.
Carlie, Port-au-Prince Haïti
23/04/2012
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 23 avril 2012
EDITO DE AFHES DU 23 AVRIL 2012
Bonjour
et bonne journée !
Aujourd’hui on est le 23 avril 2012.
Ça y est !
Les français ont voté. Maintenant la campagne va se faire avec deux candidats. En
principe il y aura moins de bruit qu’avant le premier tour. Dix candidats font
certes plus de bruit que deux.
De
toutes les façons, le jour J est dans 14 jours. Après on en parlera plus.
Ce fut une
excellente occasion pour penser au jeu démocratique comme outil placé entre les
mains des membres de différentes sociétés.
Un ami
proche a vécu les élections présidentielles de la façon suivante :
A 18 :00,
Il ferme la porte de sa maison et entreprend le parcours vers le bureau de vote
qu’il atteint après sept minutes de marche. A 18 :08 il rentre dans l’espace
du bureau de vote. A cette heure là il n’y avait pas beaucoup de monde. Trois
personnes avant lui faisait la queue pour déposer leurs bulletins de vote. Juste
à gauche se trouvait une table avec des bulletins, et une petite enveloppe
bleue.
Il prit
le bulletin de son choix, le plia en deux, l’introduit dans l’enveloppe. Se dirigea
vers l’urne transparente posée sur une table devant trois ou quatre personnes.
Il sortit sa carte d’identité et sa carte électorale. Quelqu’un vérifie qu’il
était bien inscrit sur la liste : le numéro 636 du bureau 1004. Ce quelqu’un
d’un signe de la tête confirme l’inscription et quelqu’un d’autre adresse une
invitation solennelle à voter. L’enveloppe est introduite dans la fente pour
retomber au fond de l’urne. Le temps d’une petite signature. Il est 18 :23 !
Il
laisse les locaux et à 18 :28 il renferma la porte de sa maison qu’il
vient de regagner.
Sur le
chemin pas de drapeaux, pas de partisans célébrant une victoire anticipée.
A 20 :00
les résultats tombent. Les gagnants sont François Hollande et
Nicolas Sarkozy. The end !
En Haïti,
il faut mettre l’armée et la police sur pied de guerre. Il y a des morts durant
toutes les phases. Depuis les élections internes pour le choix d’un député en
passant par les meetings de campagne.
Le jour
du vote c’est un jour hyper risqué. Des gens armés accaparent, remplissent, et
jettent des urnes.
Avant la
publication des résultats il y a déjà une atmosphère proche d’une guerre civile.
Et il
faut toujours l’intervention d’une instance internationale pour trancher.
La
démocratie peut elle être mise dans les mains de tous les peuples ?
Actuellement
et ce depuis le week-end dernier, des axes routiers sont bloqués par des
barricades enflammées. Aujourd’hui encore la circulation se faisait très
difficilement vers l’aéroport international Toussaint Louverture, vers
Martissant, carrefour Feuilles, pour ne citer que ces quartiers.
La cause :
des membres de la PNH
et les proches d’un agent assassiné il y a quelques jours demandent et réclament
justice.
En fait
d’après les déclarations des proches de la victime, dans l’exercice de ses
fonctions, l’agent de la PNH
aurait détenu le chauffeur d’un député en fonction pour port illégal d’armes à
feu.
Le
député mécontent et emparé par son immunité aurait proféré des menaces contre le
policier. Quelques heures plus tard, celui-ci se faisait descendre par des
hommes circulant en moto.
Je suis
toujours effaré devant ces citoyens qui sont si prompt à appuyer sur la
détente. Comment peut-on avoir si peu de respect pour la VIE !
Quelle
est l’implication de ce député dans l’assassinat de cet agent de la Police ? A la justice
de remplir ses fonctions et de faire éclater la vérité. Le député jouit de l’immunité
parlementaire.
Oui
comme Arnel bélizaire, le député par qui le scandale entre les pouvoirs l’exécutif
et législatif est arrivé.
En effet
jusqu’à présent personne ne sait exactement ce qu’il en est effectivement du
passé de ce Monsieur qui pour certains serait un repris de justice avec un
casier judiciaire.
Le
parlement a préféré vouloir faire la peau du président qui a violé la Constitution en
ordonnant son arrestation. Sans penser à faire le jour et le point sur le passé
de ce Monsieur qui pourrait causer du tort à une fonction aussi noble que celle
de législateur.
Tout
ceci c’est pour augurer un « kase fèy kouvri sa ». Il n’y aura ni de
levée d’immunité ni d’enquête aboutie.
Comme
dirait notre amie Carlie une vraie application de la formule nos haut en bas !
Bonne
journée à tous !
Les proches du policier assassiné veulent le jugement du Député incriminé
Le dossier a été transféré au cabinet d’instruction qui envisage d’auditionner Rodriguez Séjour dont la levée de l’immunité parlementaire est réclamée par les frères d’armes et proches de Walky Calixte, à la base de mouvements de protestation répétés avec de graves conséquences pour le fonctionnement de la police et la libre circulation des citoyens
Publié le
samedi 21 avril 2012
Des proches et collègues
du policier Walky Calixte, tué en début de semaine, ont poursuivi samedi leur
mouvement de protestation visant à obtenir la levée de l’immunité parlementaire
du Député Rodriguez Séjour, accusé d’avoir commandité l’assassinat et qui
pourrait être cité à comparaître au cabinet d’instruction désormais en charge
du dossier.Des barricades érigées sur la route des rails ont paralysé en partie, pour la troisième journée consécutive, la circulation automobile sur le très important axe Carrrefour/Port-au-Prince (ouest) qui dessert cinq départements.
Radio Kiskeya a appris que le parquet s’est dessaisi du dossier confié au juge d’instruction Jean Wilner Morin et qu’une correspondance aurait été adressée au bureau de la Chambre basse en vue d’autoriser une éventuelle convocation de M. Rodriguez Séjour.
Dans le cadre de cette affaire à l’origine de sérieux troubles au sein du service de la circulation où était affectée la victime, les protestataires soutiennent que le Député de la première circonscription de la capitale aurait, quelques heures seulement avant l’assassinat, mardi dernier, proféré des menaces de mort contre Walky Calixte pour l’arrestation de son chauffeur en possession d’une arme illégale.
Dans une lettre ouverte rendue publique samedi, le parlementaire a déploré le meurtre et condamné la "vindicte policière" lancée à son encontre qui, dit-il, a failli déboucher sur son "exécution", lors d’une descente mercredi à Radio Caraïbes où il participait à une émission sur l’incident. spp/Radio Kiskeya
La route de Carrefour paralysée, la PNH dément une grève des policiers lundi
Près d’une semaine après son assassinat, les proches de Walky Calixte continuaient dimanche soir d’indexer le Député Rodriguez Séjour pour son implication présumée dans ce drame qui n’a cessé de s’amplifier
Publié le dimanche 22 avril 2012
La circulation automobile était
complètement paralysée dimanche soir sur la route de Carrefour (banlieue sud de
Port-au-Prince), théâtre depuis plusieurs jours de protestations en cascade de
proches et collègues du policier assassiné Walky Calixte et qui ont alimenté
d’intenses rumeurs concernant l’éventuel déclenchement d’une grève au sein de la Police Nationale
que l’institution a dû démentir officiellement.
Selon des riverains joints par
Radio Kiskeya, des barricades de pneus enflammés ont été érigées à hauteur
d’Arcachon 32 où habitait l’agent de l’ordre, criblé de balles mardi dernier au
volant de sa voiture.
Un peu plus loin, sur la route des
rails, des véhicules ont été utilisés comme barrages.
Si cette situation devait
persister, elle risquait de bloquer littéralement l’important trafic routier
qu’assure cet axe stratégique entre l’ouest et quatre autres départements, le
sud-est, le sud, les Nippes et la
Grand’Anse (sud-ouest).
Régissant à des rumeurs
persistantes et à la mise en circulation de tracts annonçant qu’un mot d’ordre
de grève serait effectif, à partir de ce lundi, dans différentes unités de la PNH, son porte-parole adjoint,
Garry Desrosiers, a apporté dimanche soir un démenti formel sur la Télévision Nationale.
Il en a profité pour rappeler que les policiers n’avaient pas le droit
d’observer des arrêts de travail et sont tenus de protéger et servir la
population peu importe la légitimité de leurs revendications.
Les frères d’armes, la famille et
les amis de Walky Calixte, un agent II de 27 ans affecté au service de la
circulation, exigent la levée de l’immunité parlementaire et l’arrestation du
Député Rodriguez Séjour. Il est accusé d’être le commanditaire de ce crime
perpétré peu de temps après une vive altercation qu’avait provoquée
l’arrestation de son chauffeur retrouvé en possession d’une arme illégale.
Le parlementaire rejette
catégoriquement cette version des faits et dénonce une tentative de lynchage au
moment où il participait mercredi dernier à une émission radiophonique.
spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article8763
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