Baptiste Ricard-Châtelain Le Soleil
(Québec) Printemps 2010. Quelques mois après le terrible séisme qui a déchiré Haïti, des dizaines de chefs d'État paradaient aux Nations Unies, à New York, les poches pleines, promettant d'envoyer 5,5 milliards $ avant la fin 2011 pour les secours. Un peu plus de la moitié de la somme a réellement été versée, selon une recension publiée par le bureau de l'envoyé spécial de l'ONU pour Haïti.
«Le gouvernement canadien a distribué 90 % des fonds qu'il avait promis après le tremblement de terre du 12 janvier 2010», rassure d'emblée Nicolas Moyer, directeur général de la Coalition humanitaire regroupant cinq organisations non gouvernementales : Care, Oxfam Canada, Oxfam Québec, Plan et Aide à l'enfance. Elles ont fait le point, jeudi, sur la situation dans le pays occupant l'ouest de l'île d'Hispaniola dans les Antilles. «Il y a toujours 47 % des engagements internationaux qui n'ont pas été versés.
Les donateurs doivent respecter leurs promesses pour qu'ils continuent de faire partie de la solution à long terme.»
Car les secours aux sinistrés tirent à leur fin. Les organisations de coopération collaboreront maintenant avec le gouvernement local afin de bâtir un État viable. «Il faudra de nouveaux engagements de la communauté internationale pour des investissements à long terme», escompte M. Moyer. La santé, l'éducation, des emplois... «Ces questions sont beaucoup plus complexes, et les solutions sont beaucoup moins évidentes qu'elles le sont pour l'aide d'urgence.»
«Il faut souligner la bonne participation du gouvernement canadien», commente à son tour Claude St-Pierre, d'Oxfam, depuis son bureau de Port-au-Prince. «Malheureusement, tous les gouvernements ne peuvent brandir d'aussi bons résultats. Il faut continuer à insister pour que ceux-ci respectent leurs promesses parce que ces fonds sont nécessaires.»
«Au fil du temps, les gens oublient. Il ne faut pas oublier, ajoute-t-il. Au Québec, Haïti est un pays auquel on est attaché. J'espère que cet attachement sera durable. Les gens ont été très généreux, autant les institutions que les individus, après le tremblement de terre. Il y avait beaucoup de ressources disponibles. Mais gérer des situations de crise est une entreprise coûteuse. Beaucoup de ces fonds ont été investis et ne sont donc plus disponibles.»
«Il y a eu beaucoup de fonds dans la phase d'urgence», appuie Monique Morazain, agente de programme chez Aide à l'enfance Canada. «Et en ce moment, on essaie de faire la transition vers des projets de développement, et les fonds diminuent.»
Gary Shaye, aussi d'Aide à l'enfance, souligne que les 15 plus importantes ONG présentes sur place ont obtenu environ 416 millions $ durant l'année du séisme. Elles en recevront la moitié en 2012. «Beaucoup des fonds disponibles en 2010 pour l'aide d'urgence ne sont plus disponibles pour nous. La plus grande part des fonds octroyés pour Haïti est du "court terme", pour six mois, un an. Mais les problèmes sont vraiment à long terme.»
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201201/05/01-4483250-aide-internationale-a-haiti-la-moitie-des-fonds-promis-versee.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 8 janvier 2012
Haïti, deux ans après: choléra, abris, débris... et progrès
Baptiste Ricard-Châtelain Le Soleil
(Québec) Le 12 janvier 2010, la terre a brutalement secoué la pauvre Haïti, détruisant une partie des institutions et des maisons. Deux ans plus tard, le choléra s'est installé à demeure, plus ou moins 500 000 personnes vivent toujours dans des cahutes, la moitié des débris jonchent encore le sol... Mais ça va mieux! Les avancées sont considérables, clament en choeur cinq organisations non gouvernementales canadiennes au boulot sur le terrain.
«Depuis deux ans, il y a eu énormément de progrès», assure Nicolas Moyer, directeur général de la Coalition humanitaire née de l'union de Care, Oxfam Canada, Oxfam Québec, Plan et Aide à l'enfance. Des centaines d'écoles ont été réparées, écoles où l'on sert quotidiennement des repas aux petits; des hôpitaux reprennent du lustre; cinq millions de mètres cubes de gravats ont été nettoyés; la production agricole est en croissance; un million de déplacés ont quitté les 700 camps...
«Il y a aussi encore énormément de travail à faire», a-t-il convenu, au cours d'une conférence de presse téléphonique bilingue, jeudi. Quelque 70 % des forces vives d'Haïti sont sans emploi, ne peuvent subvenir à leurs besoins de base. Et il y a ces milliers de mal-logés. «Beaucoup de personnes se sont installées dans les camps parce qu'elles y reçoivent des services, des services auxquels elles n'avaient pas accès avant», souligne le directeur de pays en Haïti pour Aide à l'enfance Canada, Gary Shaye. «Beaucoup de victimes du tremblement de terre ont ainsi reçu des soins de santé de base pour la première fois de leur vie, elles ont accès à de l'eau potable.»
«Il y a 500 000 personnes qui vivent dans des conditions difficiles dans des camps de fortune, on les a sous les yeux, on les voit tous les jours», poursuit le directeur de pays pour Haïti chez Oxfam, Claude St-Pierre. «Mais ça ne fait que nous rappeler quelles étaient les conditions de vie de plusieurs personnes avant le tremblement de terre. Il ne faudrait pas oublier Haïti. Ne surtout pas oublier qu'avant le tremblement de terre les choses étaient loin d'être ce qu'elles devraient être. Il y a un défi de développement à long terme ici qui est important.»
«Le peu qui existait, il y a une partie qui a été détruite, enchaîne-t-il. Il faut continuer la construction qu'on était en train de faire pour avoir un pays où les gens peuvent bénéficier des services de base minimaux. Le point de départ était déjà très bas. Il y avait beaucoup de travail à faire avant.»
Haïti est dépendante de l'aide internationale. Même avant la tragédie de janvier 2010, une large part du budget national provenait de l'étranger, fait remarquer M. St-Pierre. «Cet effort-là ne peut pas cesser si on veut permettre à Haïti de s'en sortir et de faire le pas vers un développement durable, il faut accompagner Haïti pour les prochaines années encore.»
Le gouvernement haïtien devra s'investir, prévient tout de même Nicolas Moyer, de la Coalition humanitaire. «Cette dernière année a été difficile avec les complications politiques en Haïti, avec une impasse politique pendant plus de cinq mois qui a énormément ralenti le progrès de la reconstruction. Les organisations non gouvernementales, comme les membres de la Coalition humanitaire, font partie de la solution à long terme et vont demeurer en Haïti aussi longtemps qu'il le sera nécessaire. Mais il ne leur appartient pas de "réparer" le pays. Cette tâche revient au gouvernement, qui devra démontrer un leadership fort avec de vastes stratégies pour le repeuplement et l'économie.»
Au Canada, les membres de la Coalition humanitaire auraient récolté plus de 15,5 millions $ en dons populaires et reçu plus de 12 millions $ de l'Agence canadienne de développement international.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201201/05/01-4483247-haiti-deux-ans-apres-cholera-abris-debris-et-progres.php
(Québec) Le 12 janvier 2010, la terre a brutalement secoué la pauvre Haïti, détruisant une partie des institutions et des maisons. Deux ans plus tard, le choléra s'est installé à demeure, plus ou moins 500 000 personnes vivent toujours dans des cahutes, la moitié des débris jonchent encore le sol... Mais ça va mieux! Les avancées sont considérables, clament en choeur cinq organisations non gouvernementales canadiennes au boulot sur le terrain.
«Depuis deux ans, il y a eu énormément de progrès», assure Nicolas Moyer, directeur général de la Coalition humanitaire née de l'union de Care, Oxfam Canada, Oxfam Québec, Plan et Aide à l'enfance. Des centaines d'écoles ont été réparées, écoles où l'on sert quotidiennement des repas aux petits; des hôpitaux reprennent du lustre; cinq millions de mètres cubes de gravats ont été nettoyés; la production agricole est en croissance; un million de déplacés ont quitté les 700 camps...
«Il y a aussi encore énormément de travail à faire», a-t-il convenu, au cours d'une conférence de presse téléphonique bilingue, jeudi. Quelque 70 % des forces vives d'Haïti sont sans emploi, ne peuvent subvenir à leurs besoins de base. Et il y a ces milliers de mal-logés. «Beaucoup de personnes se sont installées dans les camps parce qu'elles y reçoivent des services, des services auxquels elles n'avaient pas accès avant», souligne le directeur de pays en Haïti pour Aide à l'enfance Canada, Gary Shaye. «Beaucoup de victimes du tremblement de terre ont ainsi reçu des soins de santé de base pour la première fois de leur vie, elles ont accès à de l'eau potable.»
«Il y a 500 000 personnes qui vivent dans des conditions difficiles dans des camps de fortune, on les a sous les yeux, on les voit tous les jours», poursuit le directeur de pays pour Haïti chez Oxfam, Claude St-Pierre. «Mais ça ne fait que nous rappeler quelles étaient les conditions de vie de plusieurs personnes avant le tremblement de terre. Il ne faudrait pas oublier Haïti. Ne surtout pas oublier qu'avant le tremblement de terre les choses étaient loin d'être ce qu'elles devraient être. Il y a un défi de développement à long terme ici qui est important.»
«Le peu qui existait, il y a une partie qui a été détruite, enchaîne-t-il. Il faut continuer la construction qu'on était en train de faire pour avoir un pays où les gens peuvent bénéficier des services de base minimaux. Le point de départ était déjà très bas. Il y avait beaucoup de travail à faire avant.»
Haïti est dépendante de l'aide internationale. Même avant la tragédie de janvier 2010, une large part du budget national provenait de l'étranger, fait remarquer M. St-Pierre. «Cet effort-là ne peut pas cesser si on veut permettre à Haïti de s'en sortir et de faire le pas vers un développement durable, il faut accompagner Haïti pour les prochaines années encore.»
Le gouvernement haïtien devra s'investir, prévient tout de même Nicolas Moyer, de la Coalition humanitaire. «Cette dernière année a été difficile avec les complications politiques en Haïti, avec une impasse politique pendant plus de cinq mois qui a énormément ralenti le progrès de la reconstruction. Les organisations non gouvernementales, comme les membres de la Coalition humanitaire, font partie de la solution à long terme et vont demeurer en Haïti aussi longtemps qu'il le sera nécessaire. Mais il ne leur appartient pas de "réparer" le pays. Cette tâche revient au gouvernement, qui devra démontrer un leadership fort avec de vastes stratégies pour le repeuplement et l'économie.»
Au Canada, les membres de la Coalition humanitaire auraient récolté plus de 15,5 millions $ en dons populaires et reçu plus de 12 millions $ de l'Agence canadienne de développement international.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201201/05/01-4483247-haiti-deux-ans-apres-cholera-abris-debris-et-progres.php
Séisme en Haïti 2 ans après..La Croix Rouge Française
Deux ans après le séisme, le chemin parcouru par la Croix-Rouge française est grand et les résultats visibles pour cette mission à l’international qui reste toujours la plus importante dans l’histoire de notre association, avec 35 expatriés et 350 salariés nationaux mobilisés sur le terrain. Aujourd’hui, Port-au-Prince présente un double visage. Celui des quartiers, où une impression de retour à la normale prédomine : les rues sont animées, dégagées des gravats qui, il y a un an, encombraient encore la capitale. Mais il y a aussi les camps, où les conditions de vie sont difficiles et précaires. Tant qu’il y aura des personnes vivant dans des camps, ce qui risque de perdurer, ou dans les décombres d’un quartier détruit, la Croix-Rouge française ne pourra considérer sa mission comme accomplie.
Deux ans après le séisme qui a frappé Haïti, les difficultés auxquelles est confrontée la population continuent. Haïti fait partie des pays les plus pauvres au monde et le séisme du 12 janvier 2010 a anéanti un Etat tout entier : le gouvernement, les administrations, les infrastructures, les archives… Et depuis, les urgences ont succédé aux urgences. L’année 2010 a ainsi été marquée par le passage du cyclone Tomas, des inondations successives, puis par deux épidémies majeures de choléra, en octobre puis en mai 2011. A cela s’ajoutent de très fortes vulnérabilités liées à la grande pauvreté de ce pays.
Dans les quartiers : du relogement à la rénovation urbaine
Aujourd’hui, le premier objectif de la construction d’abris est atteint : le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge a permis à 20 000 familles de recevoir un abri de transition au cours de l’année 2011 (dont 2 100 construits par la Croix-Rouge française, contre une centaine fin 2010). Une mission pour laquelle il a fallu surmonter d’énormes contraintes liées principalement au manque de terrains et aux travaux de déblaiement (plus de 12 000 m3 de débris).
Depuis septembre 2011, de nouveaux chantiers sont en cours. Dans le quartier de Delmas 9 par exemple, des dizaines de travailleurs ont été recrutés pour mener à bien les travaux : destruction de maisons dangereuses, déblaiement, réhabilitation de maisons jaunes… Ce programme est une nouvelle étape dans l’amélioration des conditions de vie de la population. L’approche quartier retenue par la Croix-Rouge française prend en considération les besoins des populations non regroupées (personnes vivant sur leur parcelle sous une tente, dans les maisons endommagées, en famille d’accueil…) et favorise le retour vers leur quartier d’origine des personnes actuellement hébergées dans des camps, en leur assurant un minimum de services (eau, assainissement, voirie, etc.) et en améliorant l’offre de logement.
Dans les camps : maintenir notre mission humanitaire
Les derniers chiffres publiés en décembre par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) font état de près de 520 000 personnes vivant toujours dans des camps. Il s’agit d’une population mixte, composée en grande partie de personnes sans abri déjà avant le séisme et de familles sans solution de relogement.
La population des camps est particulièrement vulnérable, c’est pourquoi il faut rester à leurs côtés et les accompagner vers un retour à l’autonomie. Concentrée aujourd’hui sur 9 camps et 40 000 habitants la Croix-Rouge française sort peu à peu d’une logique d’assistanat : Accompagner l’autonomisation des habitants est devenu une nécessité, d’une part parce que la situation va perdurer, d’autre part en raison de la taille de certains camps. Les conditions sanitaires se dégradent avec le temps et pour éviter que la situation empire, il devient urgent que les habitants et les structures locales gérent eux-mêmes les services, les infrastructures et l’aménagement de leur zone de vie. C’est dans cet esprit qu’un programme de formation à la gestion et à la maintenance des abris d’urgence, des services de l’eau et de l’assainissement a été lancé récemment, en collaboration avec les organisations locales dans les camps et dans les quartiers. Mais en tout état de cause, les acteurs humanitaires ne peuvent agir seuls sans la mise en œuvre de grandes politiques publiques de rénovation urbaine et de reconstruction qui seules permettront de trouver des solutions durables pour le plus grand nombre.
26,8 millions d’euros dépensés mais des besoins de financement encore importants
La Croix-Rouge française a reçu 35,2 millions d’euros de dons des entreprises et des particuliers et de contributions institutionnelles et 26,8 millions d’euros ont déjà été dépensés (estimation fin 2011). Grâce à cette générosité, la Croix-Rouge française est engagée en Haïti jusqu’en 2013 pour ce qui est de la réponse au séisme. Dans le cadre d’une action humanitaire durable, nous poursuivons par ailleurs des projets de développement humain en Artibonite, où nous étions présent bien avant cette catastrophe et où nous resterons au moins cinq ans encore, aux côtés de la Croix-Rouge haïtienne, elle-même fragilisée par le séisme. Le renforcement des capacités de cette Société sœur est en effet l’une de ses missions premières de la Croix-Rouge française, conformément à son mandat au sein du Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
http://www.croix-rouge.fr/Actualite/Seisme-en-Haiti-2-ans-apres-1408
Deux ans après le séisme qui a frappé Haïti, les difficultés auxquelles est confrontée la population continuent. Haïti fait partie des pays les plus pauvres au monde et le séisme du 12 janvier 2010 a anéanti un Etat tout entier : le gouvernement, les administrations, les infrastructures, les archives… Et depuis, les urgences ont succédé aux urgences. L’année 2010 a ainsi été marquée par le passage du cyclone Tomas, des inondations successives, puis par deux épidémies majeures de choléra, en octobre puis en mai 2011. A cela s’ajoutent de très fortes vulnérabilités liées à la grande pauvreté de ce pays.
Dans les quartiers : du relogement à la rénovation urbaine
Aujourd’hui, le premier objectif de la construction d’abris est atteint : le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge a permis à 20 000 familles de recevoir un abri de transition au cours de l’année 2011 (dont 2 100 construits par la Croix-Rouge française, contre une centaine fin 2010). Une mission pour laquelle il a fallu surmonter d’énormes contraintes liées principalement au manque de terrains et aux travaux de déblaiement (plus de 12 000 m3 de débris).
Depuis septembre 2011, de nouveaux chantiers sont en cours. Dans le quartier de Delmas 9 par exemple, des dizaines de travailleurs ont été recrutés pour mener à bien les travaux : destruction de maisons dangereuses, déblaiement, réhabilitation de maisons jaunes… Ce programme est une nouvelle étape dans l’amélioration des conditions de vie de la population. L’approche quartier retenue par la Croix-Rouge française prend en considération les besoins des populations non regroupées (personnes vivant sur leur parcelle sous une tente, dans les maisons endommagées, en famille d’accueil…) et favorise le retour vers leur quartier d’origine des personnes actuellement hébergées dans des camps, en leur assurant un minimum de services (eau, assainissement, voirie, etc.) et en améliorant l’offre de logement.
Dans les camps : maintenir notre mission humanitaire
Les derniers chiffres publiés en décembre par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) font état de près de 520 000 personnes vivant toujours dans des camps. Il s’agit d’une population mixte, composée en grande partie de personnes sans abri déjà avant le séisme et de familles sans solution de relogement.
La population des camps est particulièrement vulnérable, c’est pourquoi il faut rester à leurs côtés et les accompagner vers un retour à l’autonomie. Concentrée aujourd’hui sur 9 camps et 40 000 habitants la Croix-Rouge française sort peu à peu d’une logique d’assistanat : Accompagner l’autonomisation des habitants est devenu une nécessité, d’une part parce que la situation va perdurer, d’autre part en raison de la taille de certains camps. Les conditions sanitaires se dégradent avec le temps et pour éviter que la situation empire, il devient urgent que les habitants et les structures locales gérent eux-mêmes les services, les infrastructures et l’aménagement de leur zone de vie. C’est dans cet esprit qu’un programme de formation à la gestion et à la maintenance des abris d’urgence, des services de l’eau et de l’assainissement a été lancé récemment, en collaboration avec les organisations locales dans les camps et dans les quartiers. Mais en tout état de cause, les acteurs humanitaires ne peuvent agir seuls sans la mise en œuvre de grandes politiques publiques de rénovation urbaine et de reconstruction qui seules permettront de trouver des solutions durables pour le plus grand nombre.
26,8 millions d’euros dépensés mais des besoins de financement encore importants
La Croix-Rouge française a reçu 35,2 millions d’euros de dons des entreprises et des particuliers et de contributions institutionnelles et 26,8 millions d’euros ont déjà été dépensés (estimation fin 2011). Grâce à cette générosité, la Croix-Rouge française est engagée en Haïti jusqu’en 2013 pour ce qui est de la réponse au séisme. Dans le cadre d’une action humanitaire durable, nous poursuivons par ailleurs des projets de développement humain en Artibonite, où nous étions présent bien avant cette catastrophe et où nous resterons au moins cinq ans encore, aux côtés de la Croix-Rouge haïtienne, elle-même fragilisée par le séisme. Le renforcement des capacités de cette Société sœur est en effet l’une de ses missions premières de la Croix-Rouge française, conformément à son mandat au sein du Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
http://www.croix-rouge.fr/Actualite/Seisme-en-Haiti-2-ans-apres-1408
La Bretagne vue par le peintre haïtien, Ernst JEAN-PIERRE
Du 8 janvier au 26 février le musée "Eugène Aulnette" au Sel de Bretagne rend hommage au peuple haïtien en exposant un artiste originaire de cette île
Natif de Port Au Prince , cet artiste autodidacte vit en France depuis 8 ans. Il peint son île , « Paradis perdu d'Haïti » mais de sa rencontre avec la Bretagne sont nées une série de toiles qui furent rassemblées en 2005 dans un ouvrage d'art
« Le voyage d'un peintre haïtien en Bretagne » aux éditions « Ouest France »
La Bretagne y est représentée au travers de l'imaginaire de l'artiste avec une luxuriance de couleurs et un dessin d'une fraiche naïveté caractéristiques de l'école haïtienne.
Manière de rendre hommage au peuple haïtien si durement frappé par le séisme il y a deux ans , cette exposition sera complétée par une une table de presse d'auteurs haïtiens .
Entrée libre le dimanche de 14h30 à 18h
Contacts :02 99 43 14 40
http://www.amiseugene.free.fr/
http://www.haiti-deco.weonea.com/
http://www.info35.fr/viewarticle.php?art=2742
Natif de Port Au Prince , cet artiste autodidacte vit en France depuis 8 ans. Il peint son île , « Paradis perdu d'Haïti » mais de sa rencontre avec la Bretagne sont nées une série de toiles qui furent rassemblées en 2005 dans un ouvrage d'art
« Le voyage d'un peintre haïtien en Bretagne » aux éditions « Ouest France »
La Bretagne y est représentée au travers de l'imaginaire de l'artiste avec une luxuriance de couleurs et un dessin d'une fraiche naïveté caractéristiques de l'école haïtienne.
Manière de rendre hommage au peuple haïtien si durement frappé par le séisme il y a deux ans , cette exposition sera complétée par une une table de presse d'auteurs haïtiens .
Entrée libre le dimanche de 14h30 à 18h
Contacts :02 99 43 14 40
http://www.amiseugene.free.fr/
http://www.haiti-deco.weonea.com/
http://www.info35.fr/viewarticle.php?art=2742
Les Quatre cloches
08 Janvier 2012 Par Max JEANNE
Ma rencontre avec Haïti remonte à 1969. Nous étions tout un groupe d’étudiants guadeloupéens et martiniquais à profiter des vacances de Pâques, pour partir en voyage d’études, à la découverte de la culture haïtienne. Au cours de notre séjour, nous avons tous été frappés par le contraste entre le dénuement matériel de ce pays et son extraordinaire créativité artistique. Omniprésente, une misère crue crevait nos yeux de voyageurs novices, habitués au niveau de vie artificiel que conférait à nos îles leur statut enviable, croyions-nous, de départements français d’outremer:
- misère dans notre gîte, avec ces douches et robinets bègues crachotant quelques chiches gouttes d’un liquide blanchâtre.
- misère dans les rues avec leurs cortèges de va-nu-pieds trimbalant pian, gros-pieds, bobos-crabes, moignons et jambes de bois ; avec ces nuages de poussière soulevés à chaque passage de voiture qui, vous nouant le gosier, déclenchaient des quintes de toux à répétitions ; avec aussi ces silhouettes fantomatiques d’adolescentes, vendant leur jeunesse à l’entrée des hôtels ; avec encore, ces lycéens, caillou, en guise de craie, traçant, à main levée, leurs cercles à même le trottoir, sous le regard perplexe du soleil, penché sur l’épaule brinquebalante des bâtisses d’outre-temps.
Bref ; partout l’inédit et l’insolite interpellaient nos regards, nous plongeant ébahis dans un autre espace-temps à la fois proche et lointain :
« Ici on répare radio TV
Frigidaire ventilateur
Ordinataire
prompto presto
Ingénieur Dieu qui fait » ( Rodney St Eloi)
Que d’ombres ! Mais dans le même temps que de lumières dans l’accueil des gens les plus humbles ! Que d’ingéniosité, chez ces nègres à talons, transformant d’un zeste de sympathie la présentation d’un plat traditionnel, par exemple, ou encore les moindres motifs d’un artisanat si extraordinairement fécond.
Toutes ces lumières et ces ombres hantaient également les regards des étudiants et des élèves-maîtres de l’Ecole Normale de Port-au-Prince qui eurent l’occasion de nous accueillir.
L’avant-veille de notre départ, ils organisèrent une veillée culturelle au cours de laquelle, eux, qui disposaient de moins de livres et de disques que nous, se mirent, dans l’amitié et le partage, à déclamer, de mémoire, des poèmes d’auteurs Haïtiens bien sûr (Roumain, Depestre, Phelps) mais aussi de toute la Caraïbe (Césaire, Damas, Guillen).
Lorsqu’ils nous passèrent le relais, à nous, étudiants Guadeloupéens et Martiniquais, nous nous rendîmes compte, à notre plus grande honte, que nous étions incapables de citer, de mémoire, même un vers solitaire et que nous n’avions aucune conscience caribéenne.
C’est ce soir-là que je me suis juré à moi-même que, jamais plus, cela ne m’arriverait de rester en peine ou en panne de ces mots de passe pour la vie, dont nos griots restaient les précieux dépositaires. Et c’est ainsi que je me suis jeté à corps perdu dans la découverte de cette littérature caribéenne si extraordinairement riche.
Mais le clou de la soirée, ce fut quand nos hôtes cédèrent la place à quatre musiciens aveugles qui s’appelaient eux-mêmes, par autodérision, Les quatre cloches : un accordéoniste, un guitariste, un percussionniste, un saxophoniste.
L’accordéoniste chantait. Je n’oublierai jamais les traits ciselés de son visage, le foyer éteint de son regard, les pleins et déliés de sa voix à la lueur du boucan qui brûlait en lui. Incapable de retenir mes larmes, je l’écoutais interpréter ses propres chansons dans lesquelles il disait qu’il n’avait que faire de la pitié des bons Samaritains.
Ce soir-là, les étudiantes qui nous accompagnaient se sont hissées à la hauteur de l’évènement, gommant leur handicap (c’était nous qui souffrions du handicap du repli sur nous-mêmes) chantant et dansant spontanément avec les aveugles.
Vint le moment des adieux. Nous étions désolés de prendre congé de nos amis étudiants, toujours sur le qui-vive, vu les murs qui écoutaient. Ils nous disaient que ça ne servirait à rien de leur écrire, que leur courrier étant ouvert, ça ne pourrait, en tout état de cause, que leur causer préjudice.
Je comprenais cela aisément. Je rappelle qu’à l’époque, Haïti vivait sous la dictature de Papa Doc. Ce dernier qui se piquait d’être un essayiste, avait, sans doute, dans un souci de propagande, accepté de nous recevoir, le temps d’un bref échange sur la littérature antillaise.
Evidemment le journaliste qui nous avait obtenu ce privilège, nous avait fait la leçon : pas de question douteuse à son Excellence sur des écrivains comme, par exemple, Jacques Stephen Alexis qu’il avait fait exécuter. La leçon avait été retenue. Pourtant, à mon corps défendant, je me suis retrouvé, piètre héros d’une bien triste mésaventure : A l’entrée du palais présidentiel et sans comprendre pourquoi, j’ai été carrément mis en joue par un Tonton Macoute qui, après explication de notre accompagnateur, en hochant la tête, finit par se raviser :
« Bien vrai ! Aucun Haïtien n’aurait été assez fou, pour se présenter devant le palais … avec un collier de barbe. »
Mes genoux dansaient les castagnettes. Ainsi donc, j’aurais pu laisser ma peau à Port-au-Prince, uniquement pour avoir été pris pour un barbudo de Castro.
Le sablier a coulé depuis, gommant peu à peu noms et visages de ma mémoire. Mais, en, mai 2000, au plus fort, pour notre plus grande honte, de la vague de xénophobie déferlant sur leurs têtes, j’ai été, avec le CORECA (Contact et recherches caraïbes), invité par des amis haïtiens à participer à leur rituelle fête du drapeau qui se déroulait à Sainte Marie, section de Capesterre Belle Eau.
Etaient prévues plusieurs activités culturelles : musique, danse, expo de peintures. Le récital de poésie venait à peine de commencer quand, Bertoni, un ami comédien, fendant la foule de spectateurs, me saisit par le bras, m’entraînant, au beau mitan du pitt à paroles.
Déjà il avait commencé à déclamer un poème de Depestre, avant de me tendre le micro. Cette fois, je ne suis pas, comme naguère, resté bec coi et, avec Roumain, Cesaire, Phelps, Castera, nous avons tant en créole qu’en français, longuement échangé dans une folle improvisation. Au terme de notre prestation, Madame C. Belot, Consul d’Haïti, est venue m’embrasser : - Vous êtes bien un Haïtien m’a-t’elle interrogé, en proie au doute. Et moi, sans pouvoir lui répondre que c’était là le plus beau compliment qu’on m’ait jamais fait, je fermais en vain les paupières pour empêcher mes larmes de couler, tandis que les quatre cloches sonnaient à toute volée dans ma mémoire tatouée.
Max JEANNE
Ecrivain Guadeloupéen
http://blogs.mediapart.fr/blog/max-jeanne/080112/les-quatre-cloches-0
Ma rencontre avec Haïti remonte à 1969. Nous étions tout un groupe d’étudiants guadeloupéens et martiniquais à profiter des vacances de Pâques, pour partir en voyage d’études, à la découverte de la culture haïtienne. Au cours de notre séjour, nous avons tous été frappés par le contraste entre le dénuement matériel de ce pays et son extraordinaire créativité artistique. Omniprésente, une misère crue crevait nos yeux de voyageurs novices, habitués au niveau de vie artificiel que conférait à nos îles leur statut enviable, croyions-nous, de départements français d’outremer:
- misère dans notre gîte, avec ces douches et robinets bègues crachotant quelques chiches gouttes d’un liquide blanchâtre.
- misère dans les rues avec leurs cortèges de va-nu-pieds trimbalant pian, gros-pieds, bobos-crabes, moignons et jambes de bois ; avec ces nuages de poussière soulevés à chaque passage de voiture qui, vous nouant le gosier, déclenchaient des quintes de toux à répétitions ; avec aussi ces silhouettes fantomatiques d’adolescentes, vendant leur jeunesse à l’entrée des hôtels ; avec encore, ces lycéens, caillou, en guise de craie, traçant, à main levée, leurs cercles à même le trottoir, sous le regard perplexe du soleil, penché sur l’épaule brinquebalante des bâtisses d’outre-temps.
Bref ; partout l’inédit et l’insolite interpellaient nos regards, nous plongeant ébahis dans un autre espace-temps à la fois proche et lointain :
« Ici on répare radio TV
Frigidaire ventilateur
Ordinataire
prompto presto
Ingénieur Dieu qui fait » ( Rodney St Eloi)
Que d’ombres ! Mais dans le même temps que de lumières dans l’accueil des gens les plus humbles ! Que d’ingéniosité, chez ces nègres à talons, transformant d’un zeste de sympathie la présentation d’un plat traditionnel, par exemple, ou encore les moindres motifs d’un artisanat si extraordinairement fécond.
Toutes ces lumières et ces ombres hantaient également les regards des étudiants et des élèves-maîtres de l’Ecole Normale de Port-au-Prince qui eurent l’occasion de nous accueillir.
L’avant-veille de notre départ, ils organisèrent une veillée culturelle au cours de laquelle, eux, qui disposaient de moins de livres et de disques que nous, se mirent, dans l’amitié et le partage, à déclamer, de mémoire, des poèmes d’auteurs Haïtiens bien sûr (Roumain, Depestre, Phelps) mais aussi de toute la Caraïbe (Césaire, Damas, Guillen).
Lorsqu’ils nous passèrent le relais, à nous, étudiants Guadeloupéens et Martiniquais, nous nous rendîmes compte, à notre plus grande honte, que nous étions incapables de citer, de mémoire, même un vers solitaire et que nous n’avions aucune conscience caribéenne.
C’est ce soir-là que je me suis juré à moi-même que, jamais plus, cela ne m’arriverait de rester en peine ou en panne de ces mots de passe pour la vie, dont nos griots restaient les précieux dépositaires. Et c’est ainsi que je me suis jeté à corps perdu dans la découverte de cette littérature caribéenne si extraordinairement riche.
Mais le clou de la soirée, ce fut quand nos hôtes cédèrent la place à quatre musiciens aveugles qui s’appelaient eux-mêmes, par autodérision, Les quatre cloches : un accordéoniste, un guitariste, un percussionniste, un saxophoniste.
L’accordéoniste chantait. Je n’oublierai jamais les traits ciselés de son visage, le foyer éteint de son regard, les pleins et déliés de sa voix à la lueur du boucan qui brûlait en lui. Incapable de retenir mes larmes, je l’écoutais interpréter ses propres chansons dans lesquelles il disait qu’il n’avait que faire de la pitié des bons Samaritains.
Ce soir-là, les étudiantes qui nous accompagnaient se sont hissées à la hauteur de l’évènement, gommant leur handicap (c’était nous qui souffrions du handicap du repli sur nous-mêmes) chantant et dansant spontanément avec les aveugles.
Vint le moment des adieux. Nous étions désolés de prendre congé de nos amis étudiants, toujours sur le qui-vive, vu les murs qui écoutaient. Ils nous disaient que ça ne servirait à rien de leur écrire, que leur courrier étant ouvert, ça ne pourrait, en tout état de cause, que leur causer préjudice.
Je comprenais cela aisément. Je rappelle qu’à l’époque, Haïti vivait sous la dictature de Papa Doc. Ce dernier qui se piquait d’être un essayiste, avait, sans doute, dans un souci de propagande, accepté de nous recevoir, le temps d’un bref échange sur la littérature antillaise.
Evidemment le journaliste qui nous avait obtenu ce privilège, nous avait fait la leçon : pas de question douteuse à son Excellence sur des écrivains comme, par exemple, Jacques Stephen Alexis qu’il avait fait exécuter. La leçon avait été retenue. Pourtant, à mon corps défendant, je me suis retrouvé, piètre héros d’une bien triste mésaventure : A l’entrée du palais présidentiel et sans comprendre pourquoi, j’ai été carrément mis en joue par un Tonton Macoute qui, après explication de notre accompagnateur, en hochant la tête, finit par se raviser :
« Bien vrai ! Aucun Haïtien n’aurait été assez fou, pour se présenter devant le palais … avec un collier de barbe. »
Mes genoux dansaient les castagnettes. Ainsi donc, j’aurais pu laisser ma peau à Port-au-Prince, uniquement pour avoir été pris pour un barbudo de Castro.
Le sablier a coulé depuis, gommant peu à peu noms et visages de ma mémoire. Mais, en, mai 2000, au plus fort, pour notre plus grande honte, de la vague de xénophobie déferlant sur leurs têtes, j’ai été, avec le CORECA (Contact et recherches caraïbes), invité par des amis haïtiens à participer à leur rituelle fête du drapeau qui se déroulait à Sainte Marie, section de Capesterre Belle Eau.
Etaient prévues plusieurs activités culturelles : musique, danse, expo de peintures. Le récital de poésie venait à peine de commencer quand, Bertoni, un ami comédien, fendant la foule de spectateurs, me saisit par le bras, m’entraînant, au beau mitan du pitt à paroles.
Déjà il avait commencé à déclamer un poème de Depestre, avant de me tendre le micro. Cette fois, je ne suis pas, comme naguère, resté bec coi et, avec Roumain, Cesaire, Phelps, Castera, nous avons tant en créole qu’en français, longuement échangé dans une folle improvisation. Au terme de notre prestation, Madame C. Belot, Consul d’Haïti, est venue m’embrasser : - Vous êtes bien un Haïtien m’a-t’elle interrogé, en proie au doute. Et moi, sans pouvoir lui répondre que c’était là le plus beau compliment qu’on m’ait jamais fait, je fermais en vain les paupières pour empêcher mes larmes de couler, tandis que les quatre cloches sonnaient à toute volée dans ma mémoire tatouée.
Max JEANNE
Ecrivain Guadeloupéen
http://blogs.mediapart.fr/blog/max-jeanne/080112/les-quatre-cloches-0
Le secours catholique engagé auprès des haïtiens
Deux ans après le séisme en Haïti, le secours catholique et le réseau Caritas restent mobilisés et continuent de venir en aide aux haïtiens. Depuis 1964, le secours catholique intervient en Haïti. Le pays est toujours en reconstruction. Le secours catholique apporte son aide sur des actions liées à l’éducation, la santé, la reconstruction des logements, le développement agricole et les droits humains.
L’action des ONG a été fortement ralentie par les inondations, les cyclones, les épidémies de choléra et l’instabilité politique. Aujourd’hui, la reconstruction est en marche et l’action du secours catholique-Caritas est ciblée sur les victimes des zones urbaines pauvres et les zones rurales isolées.
Les actions menées
En matière d’éducation, la priorité est donnée à la reconstruction d’écoles et au renforcement des structures d’encadrement et au développement de la formation professionnelle.
Le deuxième axe est tourné vers la reconstruction des logements. L’association travaille en partenariat avec la Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un développement Alternatif (PAPDA) et l’association CRAterre. La construction se fait en accord avec les normes parasismiques, anticycloniques et en s’appuyant sur le savoir-faire et les matériaux locaux.
En matière sanitaire, la lutte contre le choléra reste une prorité. L’accès aux soins, l’amélioration des conditions d’hygiène, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont autant d’actions mises en place.
Enfin, l’association est également engagée aux cotés de l’ONG Haïtienne RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) dans un projet visant à aider les populations à reconstituer leurs documents d’Etat civil perdus lors du séisme, ce qui les handicape au quotidien dans leur démarches, ou à les obtenir pour la première fois.
Outre la reconstruction matérielle, l’intervention du Secours Catholique-Caritas vise donc à renforcer l’autonomie des populations les plus vulnérables, à promouvoir le relèvement des services sociaux de base et à encourager le développement économique et social.
http://www.zoomdici.fr/actualite/Le-secours-catholique-engage-aupres-des-haitiens-id115849.html?PHPSESSID=2a8adaa4d06116ea7f5c66d5703caee8
L’action des ONG a été fortement ralentie par les inondations, les cyclones, les épidémies de choléra et l’instabilité politique. Aujourd’hui, la reconstruction est en marche et l’action du secours catholique-Caritas est ciblée sur les victimes des zones urbaines pauvres et les zones rurales isolées.
Les actions menées
En matière d’éducation, la priorité est donnée à la reconstruction d’écoles et au renforcement des structures d’encadrement et au développement de la formation professionnelle.
Le deuxième axe est tourné vers la reconstruction des logements. L’association travaille en partenariat avec la Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un développement Alternatif (PAPDA) et l’association CRAterre. La construction se fait en accord avec les normes parasismiques, anticycloniques et en s’appuyant sur le savoir-faire et les matériaux locaux.
En matière sanitaire, la lutte contre le choléra reste une prorité. L’accès aux soins, l’amélioration des conditions d’hygiène, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont autant d’actions mises en place.
Enfin, l’association est également engagée aux cotés de l’ONG Haïtienne RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) dans un projet visant à aider les populations à reconstituer leurs documents d’Etat civil perdus lors du séisme, ce qui les handicape au quotidien dans leur démarches, ou à les obtenir pour la première fois.
Outre la reconstruction matérielle, l’intervention du Secours Catholique-Caritas vise donc à renforcer l’autonomie des populations les plus vulnérables, à promouvoir le relèvement des services sociaux de base et à encourager le développement économique et social.
http://www.zoomdici.fr/actualite/Le-secours-catholique-engage-aupres-des-haitiens-id115849.html?PHPSESSID=2a8adaa4d06116ea7f5c66d5703caee8
Haiti 2 years later: Half a million still in camps
By Trenton Daniel Associated Press / January 8, 2012
Days after the earthquake killed his little girl and destroyed much of his house, Meristin Florival moved his family into a makeshift tent on a hill in the Haitian capital and called it home. Two years later they're still there, living without drains, running water or electricity.
A few kilometers (miles) away, Jean Rony Alexis has left the camp where he spent the months after the quake and moved into a shed-like shelter built on a concrete slab by the Red Cross. But he's not much better off. The annual rent charged by a landlord who lives in a nearby camp jumped from $312 to $375, and he too has no running water.
"This is misery," said Florival, whose 4-month-old daughter was crushed to death in the quake-stricken family home. "I don't see any benefits," said Alexis, whose shed is flooded with noise at night from a saloon next door that's appropriately named the "Frustration Bar."
The two men are among hundreds of thousands of Haitians whose lives have barely improved since those first days of devastation, when the death toll climbed toward 300,000 and the world opened its wallets in response.
While U.N. Secretary-General Ban Ki-moon, former U.S. President Bill Clinton and others vowed that the world would help Haiti "build back better," and $2.38 billion has been spent, Haitians have hardly seen any building at all.
At the time, grand ambitions were voiced for a Haiti rebuilt on modern lines. New housing would replace shantytowns and job-generating industry would be spread out to ease the human crush of Port-au-Prince, the sprawling capital with its 3 million people.
But now the government seems to be going back to basics, nurturing small, community-based projects designed to bring the homeless back to their old neighborhoods to build, renovate and find jobs through friends.
The reasons for the slow progress are many. Beyond being among the world's poorest nations and a frequent victim of destructive weather, Haiti's land registry is in chaos -- a drag on reconstruction because it's not always clear who owns what land. Then there's a political standoff that went on for more than a year and still hobbles decision-making.
After the quake, a disputed presidential election triggered tire-burning riots that shut down Port-au-Prince for three days. The international airport was forced to close and foreign aid workers had to hunker down in their compounds.
Even after the vote was resolved and Michel Martelly was installed as president in May 2011, there were further snags. The former pop star, new to politics, took six months to install a prime minister, whose job is to oversee reconstruction projects. He infuriated opposition politicians because his administration jailed a deputy without following the law and named a prime minister without consulting them first. They retaliated by trying to thwart him at every turn.
For six months, Martelly was running a government with ministers of the outgoing administration. "It created a situation where it was difficult to take off," the new foreign affairs minister, Laurent Lamothe, told The Associated Press.
Another victim of the impasse was a reconstruction panel co-chaired by Clinton, the U.N. Special Envoy to Haiti. Lawmakers refused to renew its mandate, complaining it contained too few Haitians, though they may have been using it as a pretext to punish Martelly. But it meant that for the next six months there was no agency in place to coordinate home-building.
Meanwhile government employees could be found napping at their desks while awaiting orders from their bosses that never came.
The government and international partners say there has been some progress -- 600 classrooms for 60,000 children to return to school, more than half of the 10 million cubic meters of rubble cleared, and roads newly paved in the capital and countryside.
New housing is still the most critical objective, yet the biggest official housing effort targets just 5 percent of those in need, and the encampments of cardboard, tarps and bed sheets that went up to cope with 1.5 million homeless people have morphed into shantytowns that increasingly look permanent.
More than 550,000 people are still living in the grim and densely packed camps that are squeezed into the capital's alleyways and pitched on the side of rural roads. And many of those who left the camps, often being evicted or paid to go, say their new conditions are little better, and sometimes much worse.
"I certainly wouldn't call (reconstruction) a success," said Alex Dupuy, who has written books about Haiti and teaches at Wesleyan University in Connecticut. "Other than putting a government in place ... I haven't seen any concrete evidence of recovery under way."
In the first year after the quake, the previous government never set up a housing agency or a clear housing strategy, and meanwhile the camps swelled because foreign aid groups were delivering what the government didn't: water, latrines and electricity. Former President Rene Preval identified five plots of land for new housing but only obtained one, through eminent domain.
Of the 10 best-funded projects approved by a reconstruction panel, not one focuses exclusively on housing. A U.S.-financed $225 million industrial park includes housing for 5,000 workers. But it's on the northern coast of Haiti, 240 kilometers (150 miles) outside the quake zone.
The highest-profile effort to house the displaced came three months after the quake, on the eve of the rainy season. The U.S. military and actor Sean Penn bused 5,000 people from a flood-prone golf course to a cleared field in Corail-Cesselesse, north of Port-au-Prince. It was supposed to be the country's first planned community, with factories and houses for 300,000 people.
That never happened.
Today, the people of Corail-Cesselesse are ravaged by floods or bake in the heat in their timber-frame shelters. They are far from the jobs that sustained them before the quake. They speak of abandonment and lack of services.
"It looks like there's no government," said Stanley Xavier, a 30-year-old former cabbie, now unemployed. "Before they moved us out of the golf club, they made a lot of promises like they'll create cash-for-work."
"They said they'd give us jobs," said neighbor Jocelin Belzince, 39. Instead he says he has had to become an extortionist, charging newcomers $250 for a scrap of land he doesn't own.
"It's an opportunity for us to survive; I have kids to feed," Belzince said with a smile. "It's not only us doing this. There are a lot of people doing the same thing."
Martelly's new administration has begun building two housing projects: 400 homes by the bay and another 3,000 at the foot of a deforested mountain. And Lamothe, the foreign affairs minister, says $40 million in Venezuelan aid will be used to develop the southern coastal town of Jacmel in hopes of decongesting the capital.
But the government's overall strategy now is to move quake survivors back into their old neighborhoods even if many of those were slums even before the quake. That skirts the land title issue, makes infrastructure cheaper and puts people closer to old friends who might help them find work.
This comes in the form of a housing project in Port-au-Prince called "6/16." The government and aid groups are moving residents of six camps into 16 neighborhoods to be redeveloped. Several thousand people have already left three settlements, one in a stadium parking lot, the others in two middle-class town squares ringed by amenities such as restaurants, a church and a hotel.
The program seeks to house only 5 percent of the displaced population, but government officials say it's a pilot project that they hope to replicate elsewhere.
Residents can pay the landlord a subsidized annual rent of $500, or accept money to build or rebuild their own homes. They also get $150 in moving costs.
"Staying in a tent is not an option any more, two years after the earthquake," said Nicole Widdersheim of the U.S. Agency for International Development.
Although it's more modest than the old ambition of dispersing population to new areas, "6/16" is getting some $125 million in aid, mostly from the World Bank and the World Bank-run Haiti Reconstruction Fund.
Many former camp dwellers have moved into old, boxy apartments in the vast mountainside shantytown called Jalousie. Here young people hum Rihanna hits and fist-bump each other, saying, "respect -- Jalousie," a sign that a sense of neighborhood is taking hold.
Marise Nelson, a pregnant mother of one who received $500 from aid groups to pay a year's rent, doesn't miss the camp in the town square which she left after two years.
"You couldn't find food. You couldn't find water. You couldn't find a community," said Nelson, a 26-year-old homemaker.
She likes her new one-bedroom house, the neighbors, the water well and the little boutiques.
"The big difference here is that I can keep the place clean," she said as she stirred a pot of white rice and her daughter peered behind her.
Meristin Florival wishes he could too. Instead, he says, he must put up with neighbors in a camp who use plastic bags for their bodily waste and toss them onto shanty roofs.
Jean Rony Alexis and his wife, Darlene Claircin, are glad to have shade from the sun and room for a table and bed, but say life is no better in the crowded Delmas section of the capital than it was in the camp.
"It's the same thing," Alexis said. "I was suffering there. I'm suffering here."
© Copyright 2012 Associated Press. All rights reserved. This material may not be published, broadcast, rewritten, or redistributed.
http://www.boston.com/news/world/latinamerica/articles/2012/01/08/haiti_2_years_later_half_a_million_still_in_camps/?page=3
Days after the earthquake killed his little girl and destroyed much of his house, Meristin Florival moved his family into a makeshift tent on a hill in the Haitian capital and called it home. Two years later they're still there, living without drains, running water or electricity.
A few kilometers (miles) away, Jean Rony Alexis has left the camp where he spent the months after the quake and moved into a shed-like shelter built on a concrete slab by the Red Cross. But he's not much better off. The annual rent charged by a landlord who lives in a nearby camp jumped from $312 to $375, and he too has no running water.
"This is misery," said Florival, whose 4-month-old daughter was crushed to death in the quake-stricken family home. "I don't see any benefits," said Alexis, whose shed is flooded with noise at night from a saloon next door that's appropriately named the "Frustration Bar."
The two men are among hundreds of thousands of Haitians whose lives have barely improved since those first days of devastation, when the death toll climbed toward 300,000 and the world opened its wallets in response.
While U.N. Secretary-General Ban Ki-moon, former U.S. President Bill Clinton and others vowed that the world would help Haiti "build back better," and $2.38 billion has been spent, Haitians have hardly seen any building at all.
At the time, grand ambitions were voiced for a Haiti rebuilt on modern lines. New housing would replace shantytowns and job-generating industry would be spread out to ease the human crush of Port-au-Prince, the sprawling capital with its 3 million people.
But now the government seems to be going back to basics, nurturing small, community-based projects designed to bring the homeless back to their old neighborhoods to build, renovate and find jobs through friends.
The reasons for the slow progress are many. Beyond being among the world's poorest nations and a frequent victim of destructive weather, Haiti's land registry is in chaos -- a drag on reconstruction because it's not always clear who owns what land. Then there's a political standoff that went on for more than a year and still hobbles decision-making.
After the quake, a disputed presidential election triggered tire-burning riots that shut down Port-au-Prince for three days. The international airport was forced to close and foreign aid workers had to hunker down in their compounds.
Even after the vote was resolved and Michel Martelly was installed as president in May 2011, there were further snags. The former pop star, new to politics, took six months to install a prime minister, whose job is to oversee reconstruction projects. He infuriated opposition politicians because his administration jailed a deputy without following the law and named a prime minister without consulting them first. They retaliated by trying to thwart him at every turn.
For six months, Martelly was running a government with ministers of the outgoing administration. "It created a situation where it was difficult to take off," the new foreign affairs minister, Laurent Lamothe, told The Associated Press.
Another victim of the impasse was a reconstruction panel co-chaired by Clinton, the U.N. Special Envoy to Haiti. Lawmakers refused to renew its mandate, complaining it contained too few Haitians, though they may have been using it as a pretext to punish Martelly. But it meant that for the next six months there was no agency in place to coordinate home-building.
Meanwhile government employees could be found napping at their desks while awaiting orders from their bosses that never came.
The government and international partners say there has been some progress -- 600 classrooms for 60,000 children to return to school, more than half of the 10 million cubic meters of rubble cleared, and roads newly paved in the capital and countryside.
New housing is still the most critical objective, yet the biggest official housing effort targets just 5 percent of those in need, and the encampments of cardboard, tarps and bed sheets that went up to cope with 1.5 million homeless people have morphed into shantytowns that increasingly look permanent.
More than 550,000 people are still living in the grim and densely packed camps that are squeezed into the capital's alleyways and pitched on the side of rural roads. And many of those who left the camps, often being evicted or paid to go, say their new conditions are little better, and sometimes much worse.
"I certainly wouldn't call (reconstruction) a success," said Alex Dupuy, who has written books about Haiti and teaches at Wesleyan University in Connecticut. "Other than putting a government in place ... I haven't seen any concrete evidence of recovery under way."
In the first year after the quake, the previous government never set up a housing agency or a clear housing strategy, and meanwhile the camps swelled because foreign aid groups were delivering what the government didn't: water, latrines and electricity. Former President Rene Preval identified five plots of land for new housing but only obtained one, through eminent domain.
Of the 10 best-funded projects approved by a reconstruction panel, not one focuses exclusively on housing. A U.S.-financed $225 million industrial park includes housing for 5,000 workers. But it's on the northern coast of Haiti, 240 kilometers (150 miles) outside the quake zone.
The highest-profile effort to house the displaced came three months after the quake, on the eve of the rainy season. The U.S. military and actor Sean Penn bused 5,000 people from a flood-prone golf course to a cleared field in Corail-Cesselesse, north of Port-au-Prince. It was supposed to be the country's first planned community, with factories and houses for 300,000 people.
That never happened.
Today, the people of Corail-Cesselesse are ravaged by floods or bake in the heat in their timber-frame shelters. They are far from the jobs that sustained them before the quake. They speak of abandonment and lack of services.
"It looks like there's no government," said Stanley Xavier, a 30-year-old former cabbie, now unemployed. "Before they moved us out of the golf club, they made a lot of promises like they'll create cash-for-work."
"They said they'd give us jobs," said neighbor Jocelin Belzince, 39. Instead he says he has had to become an extortionist, charging newcomers $250 for a scrap of land he doesn't own.
"It's an opportunity for us to survive; I have kids to feed," Belzince said with a smile. "It's not only us doing this. There are a lot of people doing the same thing."
Martelly's new administration has begun building two housing projects: 400 homes by the bay and another 3,000 at the foot of a deforested mountain. And Lamothe, the foreign affairs minister, says $40 million in Venezuelan aid will be used to develop the southern coastal town of Jacmel in hopes of decongesting the capital.
But the government's overall strategy now is to move quake survivors back into their old neighborhoods even if many of those were slums even before the quake. That skirts the land title issue, makes infrastructure cheaper and puts people closer to old friends who might help them find work.
This comes in the form of a housing project in Port-au-Prince called "6/16." The government and aid groups are moving residents of six camps into 16 neighborhoods to be redeveloped. Several thousand people have already left three settlements, one in a stadium parking lot, the others in two middle-class town squares ringed by amenities such as restaurants, a church and a hotel.
The program seeks to house only 5 percent of the displaced population, but government officials say it's a pilot project that they hope to replicate elsewhere.
Residents can pay the landlord a subsidized annual rent of $500, or accept money to build or rebuild their own homes. They also get $150 in moving costs.
"Staying in a tent is not an option any more, two years after the earthquake," said Nicole Widdersheim of the U.S. Agency for International Development.
Although it's more modest than the old ambition of dispersing population to new areas, "6/16" is getting some $125 million in aid, mostly from the World Bank and the World Bank-run Haiti Reconstruction Fund.
Many former camp dwellers have moved into old, boxy apartments in the vast mountainside shantytown called Jalousie. Here young people hum Rihanna hits and fist-bump each other, saying, "respect -- Jalousie," a sign that a sense of neighborhood is taking hold.
Marise Nelson, a pregnant mother of one who received $500 from aid groups to pay a year's rent, doesn't miss the camp in the town square which she left after two years.
"You couldn't find food. You couldn't find water. You couldn't find a community," said Nelson, a 26-year-old homemaker.
She likes her new one-bedroom house, the neighbors, the water well and the little boutiques.
"The big difference here is that I can keep the place clean," she said as she stirred a pot of white rice and her daughter peered behind her.
Meristin Florival wishes he could too. Instead, he says, he must put up with neighbors in a camp who use plastic bags for their bodily waste and toss them onto shanty roofs.
Jean Rony Alexis and his wife, Darlene Claircin, are glad to have shade from the sun and room for a table and bed, but say life is no better in the crowded Delmas section of the capital than it was in the camp.
"It's the same thing," Alexis said. "I was suffering there. I'm suffering here."
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