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dimanche 22 mars 2009

CORRUPTION ET PAUVRETE..MAIN DANS LA MAIN

Les choses de chez nous. Une situation bien natif-natale. La situation du pays, les pourquoi du comment qui se dessinent aisément, spontanément à travers les lignes de deux dépêches. La première dépêche explique les raisons de la situation dépeinte dans la deuxième.
Cette situation n’est ni propre ni exclusive de l’ONA et son directeur, c’est une situation généralisée. C’est ce qui caractérise l’administration publique haïtienne…
Cette enquête finira probablement comme les autres. Sans suites. Trop de noms sont cités. Trop de « dons » ont participé au brassage.
Après nous nous demandons pourquoi la communauté internationale hésite à nous faire don de cette somme colossale que nous mendions. Elle est persuadée que chacun va s’en mettre plein les poches et le fameux document national pour la réduction de la pauvreté sera réédité éternellement avec une liste des problèmes encore plus longue …..
Amusez vous..... et bonne lecture
1.- Rapport accablant de l’ULCC sur la gestion de l’ONA par Sandro Joseph
Plus de 56 millions de gourdes débloquées pour une propriété qui n’a finalement pas été achetée / Dépenses effectuées à des fins contraires aux intérêts de l’institution
samedi 21 mars 2009, Radio Kiskeya
Une opération irrégulière d’acquisition de terrain en décembre 2006 pour la réalisation d’un projet de construction de logements sociaux, figure au centre du volumineux rapport d’enquête de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) sur la gestion de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) par M. Sandro Joseph qui a été formellement inculpé pour « blanchiment d’argent » et conduit en prison jeudi sur ordre du juge d’instruction Yves Altidor.
Plus de 56 millions de gourdes ont été débloquées pour l’acquisition de ce terrain qui n’est pas entré dans le patrimoine de l’ONA, selon ce rapport de l’ULCC qui circule dans les milieux judiciaires.
Le 21 décembre 2006, le directeur général de l’ONA adresse une correspondance au ministre des affaires sociales et du travail Gérald Germain (son ministre de tutelle) pour l’informer qu’il est en train de faire l’acquisition de 15 carreaux de terre à Tabarre (Est de Port-au-Prince) pour la construction de logements sociaux.
Le 27 décembre 2006, le ministre lui demande par lettre de surseoir à l’opération. Pourtant, le même jour, M. Joseph instruit son service de comptabilité de débloquer 56 millions de gourdes à l’ordre du notaire Pierre Hermann Remédor en l’étude duquel se réalisait la transaction. Un second chèque de 2 millions 640 mille gourdes a été émis par la même occasion, représentant les honoraires du notaire.
Le rapport relève divers facteurs démontrant le caractère frauduleux de l’opération réalisée sans l’aval du Ministère de tutelle de l’ONA et en violation de toutes les normes administratives, réglementaires et légales en vigueur.
Selon l’argumentaire de l’ULCC, le fait que le déblocage des fonds a précédé l’arpentage du terrain constitue une violation du décret-loi du 27 novembre 1969 sur le Notariat qui stipule que « les notaires ne pourront passer vente d’aucune propriété urbaine ou rurale sans qu’au préalable cette propriété ait été arpentée ». L’arpentage en question a été réalisé le 4 janvier 2007, soit 8 jours après le versement du montant de la transaction.
L’ULCC relève une autre anomalie dans le fait que l’arpentage a été réalisé en dépit de l’opposition y relative formulée par l’entrepreneur Edouard Baussan de la société TRANSACT S.A. L’article 37 du décret du 26 février 1975 fait injonction à l’arpenteur de surseoir à ses opérations dès qu’une telle situation se présente.
L’arpenteur lui-même, Pierre Marcelin Jean Philippe, n’aurait pas eu compétence pour instrumenter à Tabarre, ayant été commis plutôt pour la commune de l’Arcahaie. Interrogé par l’ULCC, il a affirmé avoir bénéficié de l’assistance de son collègue de Delmas, Jacques Boisrond, dont la présence aurait résolu le problème de compétence. Mais, ce dernier a formellement nié y avoir pris part par lettre adressée à l’ULCC après un interrogatoire formel.
Comme autre anomalie dans la démarche effectuée, l’ULCC relève que tous les autres documents relatifs à l’acquisition de la propriété ont été « confectionnés » en janvier 2004 par le notaire Remédor sans tenir compte d’une réquisition prise 8 ans auparavant par le Parquet du Tribunal civil de Port-au-Prince ordonnant l’exécution d’un arrêt de la Cour de Cassation en faveur des vendeurs de TRANSACT S.A.
Les 15 carreaux de terre ayant fait l’objet de la transaction du 27 décembre 2006 entre le directeur général de l’ONA Sandro Joseph et les Dames Cléone Robin et Wilmine Desgramond représentées par Jonas Nozière et Olibert Pierre, ne sont pas entrés dans le patrimoine de l’ONA qui a pourtant déboursé plus de 61 millions 144 mille 447 gourdes 50 pour les acquérir, relève l’ULCC.
Forte de l’ensemble des irrégularités relevées et de son argumentaire, l’ULCC a formellement requis le Parquet du Tribunal civil de Port-au-Prince, à la date du 6 février 2009, d’exercer des poursuites contre les personnes impliquées dans la transaction pour « faux et usage de faux et association de malfaiteurs », conformément aux articles 108, 110 et 224 du Code Pénal.
L’enquête de l’ULCC a porté sur divers autres aspects de la gestion de M. Sandro Joseph, et notamment sur des « dépenses effectuées à des fins non prévues par la loi du 28 août 1967 » régissant le fonctionnement de l’ONA.
Le rapport souligne des allocations illégales de fonds à des personnes et à des institutions pour des activités n’ayant aucun rapport avec les intérêts et les objectifs de l’institution.
L’ULCC révèle que, pour les festivités carnavalesques de février 2007, l’ONA a distribué 46 millions 196 mille 397 gourdes à 20 particuliers, 15 entreprises commerciales, 50 groupes musicaux, 15 organisations, 22 organes de presse, 2 Ministères, 2 maires, 49 députés et 5 sénateurs.
Qualifiant ces dépenses de détournement au détriment de l’ONA, l’ULCC souligne qu’elles ont été effectuées en violation de l’article 205 de la loi organique de l’institution. De l’avis de l’ULCC, l’ex-ministre de tutelle de l’ONA, Gérald Germain, est solidaire de Sandro Joseph dans le détournement pour avoir reconnu avoir approuvé le financement du carnaval par l’institution, même s’il affirme avoir par la suite jugé les dépenses exagérées.
Gérald Germain est encore épinglé dans le rapport de l’ULCC au sujet de l’allocation par l’ONA, entre le 29 novembre et le 26 décembre 2006, au Ministère des affaires sociales de 14 millions 100 mille gourdes pour l’implantation d’une vingtaine de restaurants communautaires, dont 5 en province.
Relevant les graves problèmes de gestion de cette somme avec seulement deux de ces 20 restaurants communautaires fonctionnant normalement et l’inexistence de pièces comptables fiables, l’ULCC considère que le ministre et le directeur général de l’ONA ont solidairement outrepassé leurs droits et violé la loi organique régissant l’institution.
L’ULCC n’a pas pu par contre statuer sur les allégations de Sandro Joseph relatives aux pressions qu’aurait exercées sur lui le ministre Germain pour qu’il réalise des placements à la Société Haïtienne d’Epargne et de Crédit (SHEC) de l’ordre de 150 millions de gourdes et de 1 million de dollars américains.
Invoquant l’article premier de la Convention Américaine contre la Corruption et l’article 135 du Code pénal, l’ULCC exige des « poursuites pour concussion » contre les sénateurs, députés et maires bénéficiaires des « largesses » du directeur général de l’ONA à l’occasion du carnaval 2007.
Le rapport de l’ULCC ne fait aucune référence au dossier de l’achat par Sandro Joseph, le 14 février 2007, d’une voiture pour compte de sa concubine Judith Drouillard Benoît. Le véhicule coûtant 27 mille dollars américains a été payé cash. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5768
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2. - Les garde-côtes américains rapatrient 146 boat people haïtiens
Ces déshérités du sort expriment leur ras-le-bol devant l’indifférence des autorités, dont le Président Préval
samedi 21 mars 2009, Radio Kiskeya
Les garde-côtes américains ont procédé vendredi au rapatriement au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince) de 146 boat people haïtiens interceptés mercredi dernier à bord d’une embarcation près des îles Turks and Caicos.
Selon un communiqué des garde-côtes cité par la télévision américaine Local 10, un hélicoptère de patrouille maritime avait repéré un bateau à moteur surchargé qui mesurait cinquante pieds. Par la suite, l’équipage d’un navire américain avait pris en charge les clandestins.
101 hommes et 45 femmes étaient du voyage.
Embarqués sur un navire des garde-côtes, ils ont été tous reconduits au Cap-Haïtien d’où ils étaient partis mardi dernier à destination de Turks and Caicos.
A leur retour forcé, les boat people se sont montrés très hostiles envers les autorités, particulièrement le Président René Préval, à qui ils reprochent de n’avoir rien fait pour soulager les graves souffrances de la population.
Depuis le début de l’année, plus d’un millier de voyageurs ont été refoulés en Haïti en tentant d’atteindre illégalement les côtes de la Floride pour échapper à la précarité au quotidien. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5769

Un écrivain dominicain, menacé de mort, s’apprêterait à abandonner la République Dominicaine.


Monsieur Carlos Agramonte auteur du roman « Le prêtre anglais » sur le point d’abandonner la République Dominicaine pour échapper aux menaces de mort.

L’écrivain dominicain, Carlos Agramonte, qui vient de publier un roman traitant l’esclavage des haïtiens travaillant dans les champs de canne à sucre de la République Dominicaine a annoncé à l’agence de presse espagnole EFE qu’il abandonnera le pays prochainement à cause du harcèlement dont il est l’objet depuis la publication du livre le 15 janvier dernier.

Dans sa missive, l’écrivain persécuté a affirmé que tout aurait commencé depuis le jour de la publication de son œuvre qui représente une critique très forte sur la situation d’esclavage que vivent les travailleurs de la canne à sucre en République Dominicaine.

Le Prêtre anglais (El sacerdote inglés) est un roman basé sur la vie d’un prêtre anglo-espagnol Christopher Hartley qui vécut en République Dominicaine en essayant de défendre les travailleurs de la canne à sucre haïtiens et dominicains. Le travail de ce prêtre qui a du abandonner la République Dominicaine a été le sujet principal d’un documentaire intitulé « Le prix du sucre » qui a été diffusé l’année dernière dans un environnement fait de vives polémiques.

Selon les termes de l’écrivain, sou ouvrage aurait été retiré des librairies dominicaines et depuis il aurait reçu des menaces de mort de plusieurs secteurs. Il raconte aussi avoir été suivi à plusieurs reprises.

Le secteur du sucre en République Dominicaine est excessivement puissant. Et est prêt à utiliser becs et ongles pour dévier toutes tentatives qui viseraient à ébranler leurs statuts. On ressent leurs toutes puissances à travers les activités d’intimidation et de lobbying chaque fois qu’une tribune se dresse pour dénoncer le traitement infligé aux travailleurs de la canne à sucre ; un traitement très proche de l’esclavage moderne.

Plusieurs personnalités ecclésiastiques ont été dans le passé la cible de ce secteur et ont du abandonner le pays. D’autres prêtres ont subi le même sort que le père Christopher Hartley et sont devenus les défenseurs de cette cause à l’extérieur pour essayer d’obtenir des changements radicaux en faveur des travailleurs de la canne à sucre. Un exemple vivant se trouve dans l’engagement du père Pedro Ruquoy, pseudo-expulsé de la République Dominicaine, pour les mêmes raisons.

Sans le vouloir, le lobbying-sucre de la République Dominicaine vient de donner un coup de pouce énorme à monsieur Carlos Agramonte, auteur du livre à scandale, « El sacerdote inglés ». Son récit pourrait devenir plus intéressant et attirer un grand nombre de lecteurs curieux et engagés.

Le lobbying sucre n’ira pas jusqu’à prononcer une charia contre l’auteur de « El sacerdote Inglés » même si, le sujet qui traite de la situation des travailleurs de la canne à sucre dans les bateys de la République Dominicaine, pourrait susciter sur ce secteur des réactions proches de celles provoquées par « les vers sataniques ».

(Photo publiée dans les pages du Listin Diario http://www.listin.com.do/app/article.aspx?id=95100