Nous autres de la diaspora « européenne » nous ne bénéficions pas toujours des opportunités dont disposent nos "co-compatriotes" de Miami ou de New york. A l’exception de ceux qui résident dans certaines grandes capitales européennes comme Paris, nous nous privons ,nous autres, de ces réminiscences gustatives qui nous rappellent ces petits détails qui ont toujours fait d’Haïti un pays à part, au moins pour nous autres les haïtiens natif-natals. Nos primeurs en fruits, nos légumes, notre cuisine… comme ça nous manque !
En parlant de mangues, j’avais fini par remarqué que j’avais carrément oublié l’existence de ce fruit à cause de la qualité médiocre de la variété ici disponible dans les marchés et les rayons exposant des produits exotiques.
Sans vouloir offenser ceux qui profèrent une certaine affection, type "discrimination positive" pour ces fruits, je ne cesse de regretter de ne pas pouvoir déguster ces délices que je dévorais en vacances chez mes grands parents avec l’insouciance folle de l’imbécile heureux.
Souvent mes amis cependant supportaient mal la déception de ne pas me voir sautiller de joie quand, gentiment ils m’offraient une de ces mangues vendues ici et partout en Europe, en pensant me faire plaisir et surtout me caresser dans le sens des poils.
Pour justifier mon indifférence je leur disais que chez nous en Haïti, nous avons un nombre incalculable de variétés de mangues. Un nombre si important, que l’on pourrait hiérarchiser les critères de qualité en attribuant des étoiles comme les guides le font pour les hôtels et les grands restaurants.
Les agronomes et les techniciens haïtiens dominent probablement les noms scientifiques de chaque espèce de mangue. Quant à moi je me rappelle presque exclusivement d’un truc du genre « mangufera indica ». C’est tout ce que j’ai gardé des cours de biologie et botanique du professeur Richard Emmerand que nous avions appris à appelé COFGE (C=Classe, O=ordre, F=famille, G=Genre, E=Espèce).
Pour les déguster il n’était guère indispensable des les interpeller avec noms et prénoms. Je me rappelle de ces mangues étalées et vendues par petits lots de trois, quatre ou cinq unités. Là , il s’agissait surtout des « mango-fils », les moins chers, les plus courants ou des « mango-muscats » réputés d’être assez indigestes donc la dégustation était peu recommandée tard dans l’après midi.
Sans savoir pourquoi, certains fruits jouissent d’une renommée si mauvaise qui les a carrément écartés de la table. Il faut savoir que le fruit qui a le plus souffert de cette discrimination n’est point le mango-muscat. C’est définitivement ce fruit-symbole de l’exotisme, ce fruit-icône par excellence des plages et du soleil : oui il s’agit bien de notre ANANAS…quelle affaire hein ?
L’ananas aurait en effet, selon la tradition orale, la vertu et le pouvoir de « kembe » celui qui le mange après avoir beaucoup marché ! Dans certaines familles, les bananes (figues pour les intimes !) ne se mangent qu’au petit déjeuner du matin.
Pour revenir sur les mangues étalées et offertes en petits lots, il y avait la possibilité de bonnes affaires si les unités de mangues avaient subi au cours du transport, certains sévices corporels. Elles se voyaient rangées dans une autre catégorie : les « mango-mérilans ». Puisqu’il fallait s’en débarrasser au plus vite, il n’y avait pas d’autre solution que de les brader.
Définitivement là je parle de mangues populaires, les mangues qui occuperaient dans la hiérarchie le bas de l’échelle. En montant dans la hiérarchie je fais l’impasse sur les catégories intermédiaires (puisque je ne connais pas tous les nomsJ…mango-carottes, mango-Jeanmarie, mango-jérémie et autres), on retrouve les mangues des mangues. Les mangues cinq étoiles. Les mangues bourgeoises. Les mangues que ne dégusteraient que les rois, les princes et les membres de jetsets, les adeptes des soirées branchées parisiennes par exemple.
Je veux faire référence à trois catégories de mangues qui selon moi mériteraient cinq étoiles. L’ordre peut être bouleversé au gré des goûts de chacun. And the winner is….Mango-blanc, mango-cornes, mango-francisques.
J’aimerais bien pouvoir utiliser le langage classe typique d’une discipline qui s’appellerait mangologie pour une description fidèle des saveurs des goûts, des effets sur les papilles. Oui. Comme les œnologues avec le vin, comme pour le thé les spiritueux on aurait des mangologues pour les mangues.
Bref tous les haïtiens savent pourquoi elles sont délicieuses les trois variétés mentionnées. Pour ceux là qui ne sont hélas pas haïtiens (Personne n’est parfait !). Prenez des notes et assurez vous d’en faire la découverte lors de votre passage là-bas.
Cependant je ne savais pas que les mango-francisques ou mangues francisques, (mango madan Francis pour certains !) étaient exportées vers les USA et rapportaient des millions de dollars à Haïti et que c’était l’activité principale de Gros Morne.
IL y a deux étés, je me trouvais à New York pour un séjour coutumier pour visiter les parents. Deux jours avant mon retour en France je suis parti avec mes enfants voir des amis. Nous partîmes vers QUEENS et une de ces rues commerciales. El là…miracle…je ne croyais pas mes yeux…une superette vendant un peu de tout …des étalages… et des MANGUES FRANCISQUES rutilantes de lumière, d’aromes et de saveurs irrésistibles. Pour mes enfants qui ne comprenaient rien, ils ont eu l’impression que je venais de faire une rencontre de dixième type. Ca faisait déjà pas mal d’années que j’en n’avais pas vues, voire en manger…J’ai du en acheter une vingtaine…La suite de la promenade ne me disait rien du tout. Il me tardait de regagner la maison pour pouvoir en manger jusqu’à satiété.
Pendant les deux jours avant la fin de mon séjour, j’aurais pu toutes les déguster certes mais je voulais en ramener avec moi en France. J’ai mis de côté l’histoire de la fameuse chaîne du froid et j’ai pu en manger pendant quelques jours les unités qui ont fait le voyage avec moi.
Dernièrement Haïti a été secoué par une interdiction d’exportation de ce type de mangues vers les Etats Unis d’Amérique à cause du traitement inadéquat qui n’arrivait plus à éliminer les bestioles dangereuses. Là j’ai compris que c’était réellement une filière importante. Ce que je n’ai pas compris c’est le pourquoi du choix de ce type de mangue et pourquoi une exportation exclusive vers les USA.
En Haïti les mangues jouent un rôle important dans la stabilité et l’équilibre de la société. En effet en période de production la malnutrition diminue considérablement dans le pays.
A travers le comportement vis-à-vis des mangues on pouvait également apprécier aussi l’hospitalité et le côté bon enfant de l’haïtien d’avant la période lavalasso-chiméro-zenglendique. En fait, quelqu’un ne se faisait pas tuer si en passant sous un manguier vous vous arrêtiez pour en prendre quelques fruits murs. A un moment de la durée, lors du début des grandes difficultés du pays juste avant le départ de Jean Claude Duvalier, les habitants du plateau central commençait à devoir cueillir et faire bouillir les mangues encore vertes pour les manger surtout pour ne pas mourir de faim. A l’époque on criait au sacrilège, on se trouvait carrément hors-de-la grâce de Dieu. C’était inhumain et inadmissible. Aujourd’hui, vingt ans plus tard les haïtiens mangent des galettes et des biscuits d’argile !!!
Toujours la même phrase caractéristique : nous mourrons de soif au bord de la fontaine. Nos fruits sont aussi des mannes du ciel et nous n’en faisons aucun usage. Ces réflexions pourraient prendre la même allure juste en changeant de sujets. Au lieu de mangues on parlerait d’avocats, d’abricots, de sapotilles etc…
Peu importe, dans mes prières de tous les jours, à l’instar de Juan Luis Guerra, le célèbre musicien dominicain converti, auteur d’un hymne à la mangue « los mangos bajitos », qui chantait « ojalà que llueva café », je demande au bon Dieu qu’il y ait des mangues et des avocats toute l’année.
Docteur Jonas Jolivert
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 16 décembre 2007
L'ENTRETIEN DE MADAME MIRLANDE MANIGAT ACCORDE A ROBERT BENODIN DE RADIO CLASSIQUE INTER: QUATRIEME PARTIE
RB : Les narcotrafiquants ayant atteint les plus hauts sommets de l’Etat sous le premier mandat de Préval, par exemple, Fourel Célestin président de l’Assemblée Nationale et plusieurs autres autorités lavalassiennes croupissent aujourd’hui dans les prisons de la Floride. Peut-on croire à la lutte contre la drogue sous Préval ?
MHM : C’est un peu la même chose. La drogue est une calamité. Haïti malheureusement est sur le chemin, sur l’itinéraire de la drogue, entre les zones de production et de commercialisation. Haïti devient un des circuits des zones de distribution et de consommation. Je suis d’accord que nous n’avons pas les moyens qu’il faut pour lutter efficacement contre la drogue. Mais, on n’a pas non plus la volonté réelle de lutter contre la drogue. Parce que ce qui fait la puissance des narcotrafiquants, c’est que participer d’une manière ou d’une autre à la production, à la commercialisation, et même à ce circuit intermédiaire que représente Haïti, ceci est extrêmement lucratif. Il y a beaucoup de gens qui se laissent tenter. Donc, il y a des particuliers qui sont impliqués dans le trafic de drogue, dans ce circuit, cette étape que représente Haïti. Mais il y a aussi des fonctionnaires de l’Etat. Pourquoi ?
Parce que la distribution, la commercialisation font d’Haïti un circuit important pour l’acheminement de la drogue. Ceci implique une certaine complicité au niveau des structures de l’Etat. Que ce soit l’aéroport. Que ce soit les douanes. Que ce soit la police. Il y a nécessairement la complicité. Les avions ne peuvent pas impunément atterrir en Haïti, livrer la drogue et repartir, s’il n’y a pas une complicité des fonctionnaires de l’Etat. Donc, on ne peut pas lutter contre le Trafic (T majuscule). Mais on peut certainement contrôler les circuits, les poches, les interstices de l’Etat par lesquels passe le trafic de la drogue. Là encore, s’il y a la détermination politique, je pense qu’il n’est peut être pas facile, mais il n’est pas impossible d’identifier les coupables et de les punir.
S’il y a des gens qui sont inculpés aux Etats-Unis. Ou qui attendent leur jugement. Qui sont déjà jugés et condamnés. Ca signifie qu’un tribunal américain a donc toutes les évidences qu’il faut pour les inculper. Vous savez qu’en matière de trafic de drogue, les Etats-Unis ont pu obtenir de plusieurs pays latino-américains que la DEA puisse intervenir directement dans le territoire même, pour arrêter les gens et les extrader vers les Etats-Unis. Il y a un double problème de souveraineté de l’Etat. Le premier problème c’est la capacité de l’Etat lui-même d’identifier les fauteurs, les trafiquants, les complices du trafic de la drogue en Haïti, les fonctionnaires de l’Etat. De l’autre un problème de souveraineté à savoir l’incapacité des tribunaux haïtiens à les juger, comme ils le sont aux Etats-Unis.
RB : Préval veut que les élections indirectes soient tenues après la promulgation de lois régissant le fonctionnement des Assemblées. Or le dysfonctionnement du Sénat constituera irréfutablement un handicap à l’adoption de telles lois. Ce pré-requis n’étant ni dans la lettre, ni dans l’esprit de la Constitution de 1987, Préval peut-il faire une telle exigence ?
MHM : Le fonctionnement des Assemblées, vous voulez dire les ASEC les Assemblées Municipales, les Assemblées Départementales et les Conseils. La Constitution a prévu quand même l’adoption de lois à cet égard. C’est vrai qu’il n’y a que le parlement et le gouvernement qui peuvent prendre l’initiative des lois. Mais il n’y a pas de conditionnalité prévue par la Constitution. C’est exact, il n’y en a pas.
Il y a une étape qui est la constitution de ces Assemblées et une autre étape qui est leur fonctionnement. Evidemment la Constitution a prévu une cinquantaine de lois d’application pour toutes les institutions qu’elle a créées. Ces lois d’application n’ont jamais été votées depuis 20 ans, depuis que la Constitution existe. Ceci représente un handicape. Mais pas un handicape pour la préparation, pour la constitution de ces organes eux-mêmes. Car la constitution de ces organes est prévue aussi bien par la Constitution que par les lois électorales antérieures et par le décret de 2005, qui régit les élections du moment.
Le Sénat n’est pas encore dysfonctionnel. Il ne l’est pas encore. Il peut le devenir. Même à 19, encore une fois comme je vous le dis, sauf des cas très rares où la Constitution prévoit la majorité des deux tiers. Comme par exemple, pour adopter définitivement une réforme, un amendement constitutionnel. Le quorum pour le Sénat c’est la majorité plus un. Ce quorum est éminemment fragile. Un gouvernement qui veut agir dans ce sens, qui veut rendre virtuellement caduc le Sénat, peut, peut être convaincre quatre sénateurs de ne jamais se présenter. Le dysfonctionnement s’exprime dans la continuité de défaut de quorum. Mais pas dans la réalité présente.
Nous avons une situation dangereuse. A savoir que sur les 19 sénateurs, obtenir le quorum peut être facile mathématiquement. Mais politiquement ce quorum est extrêmement fragilisé, car il dépend de la volonté soit de quelques sénateurs, soit de la possibilité pour l’Exécutif d’agir auprès des ces quatre sénateurs. RB : Comment percevez-vous la décentralisation, la déconcentration et le régime d’Assemblée ? Quels sont les bénéfices que les Collectivités Territoriales peuvent en tirer ?
MHM : Vous mentionnez trois questions dont deux sont comparables. La troisième non. Les deux questions sont la décentralisation et la déconcentration. Ce qu’on appelle le régime d’Assemblée n’a rien à voir avec les Collectivités Territoriales. J’estime que vous voulez dire des Assemblées des Collectivités Territoriales. Pas le rédime d’Assemblée tel que prévu par le droit constitutionnel.
J’ai une opinion en ce qui concerne les Collectivité Territoriales, disons pour rafraîchir la mémoire de nos auditeurs que la Constitution identifie comme Collectivités Territoriales, la Section Communale, la Commune et le Département. Les institutions des Collectivités Territoriales sont le CASEC, l’Assemblée Communale et l’Assemblée Départementale. Il est bien précisé dans la Constitution que par la loi, on peut créer d’autres Collectivités Territoriales. C'est-à-dire que l’on ne peut pas créer une autre catégorie. On ne peut pas dire par exemple la Région est une collectivité territoriale. Mais dans les trois catégories qui existent, Section Communale, Commune, et Département, la loi peut en créer. C’est pourquoi d’ailleurs le président Aristide n’avait pas violé la Constitution en créant le Département des Nippes qui devient le 10e Département du pays. Il n’a pas violé la Constitution en créant Cité Soleil et Tabarre comme Commune. Ou créant d’autres Sections Communales à travers le pays.
Les institutions elles-mêmes CASEC, Conseil Municipale, Conseil Départemental, en outre à coté d’elles il y a des Assemblées. On a coutume de dire que le CASEC représente un pouvoir exécutif local et l’ASEC un embryon de pouvoir législatif. Ceci est une mauvaise interprétation dans la mesure où l’ASEC n’a pas un pouvoir de créer quoi que ce soit, ni comme norme, encore moins des lois. Cependant ceux sont des organes de délibération. Ceux sont des organes supposément dans lesquelles les représentants des populations locales peuvent venir délibérer de choses, de problèmes qui les concernent.
Mais le grand problème en ce qui concerne les Collectivités Territoriales, c’est qu’on a multiplié les institutions. Nous devrions donc avoir du Département 10 Assemblées départementales, et au dessus un Conseil Interdépartemental, 142 Communes, 142 Conseils municipaux, et 142 Assemblées communales, 565 Sections communales, 565 CASEC, 565 ASEC. C’est une machine extrêmement lourde. On les a créés, et pour la plupart elles sont vides de sens. Elles sont vides de pouvoir. Et elles sont vides surtout de moyen. Il n’y a pas à ma connaissance une cinquantaine de CASECs qui fonctionnent normalement. Les CASEC se plaignent qu’ils n’ont pas de moyen. Les communes se plaignent qu’elles n’ont pas de moyen. Alors que la Constitution dit que la Commune est autonome. C’est-à-dire elle est financièrement autonome. Elle devrait être en mesure de prélever des taxes, de marché, le droit d’alignement, l’impôt locatif, qui est très mal nommé, ceux sont les propriétaires qui paient l’impôt locatif. Dans les Communes ceci ne se fait pas régulièrement. Il y a énormément de problèmes pour faire fonctionner les Collectivité Territoriales.
C’est pourquoi la Décentralisation qui est considérée comme étant synonyme de Démocratisation. Si cette Démocratisation doit passer par la Décentralisation, il aurait fallu que celle-ci fût mieux pensée, d’abord par les constituants et en outre par les lois.
La France a adopté des lois de Décentralisation en 1982 depuis lors, il y a une soixantaine de lois d’application et beaucoup plus de règlements qui ont été adoptés par l’Etat français pour mettre tout ceci en pratique. Car il y a énormément de problème à considérer. Un des problèmes, en ce qui concerne les Collectivités Territoriales, c’est la délimitation géographique. C’est la délimitation territoriale. C’est insensé lorsque l’on voit une carte d’Haïti avec les Communes et à l’intérieur des Communes les Sections communales. J’aime bien citer le cas d’une Commune que je connais bien. Parce que j’y vis, c’est la Croix-des-Bouquets. Vous avez des Sections communales de la Croix-des-Bouquets qui sont plus proches de Pétion-ville que de la Croix-des-Bouquets.
Il faudra, je pense pour ma part, de manière à mieux réaliser cette délimitation, il faudra revoir tout le processus. A commencer par un réaménagement territorial du pays. 565 unités, sans compter les Habitations. On a plus de 12 milles Habitations à l’intérieur des Sections communales. Il faudra peut être repenser tout cela. Et faire appel à des équipes de démographes, de géographes, de géologues, de spécialistes en administration publique et aussi à des fonctionnaires, pour établir des politiques publiques. Si non on n’aboutira pas à l’objectif meme de la Décentralisation, qui est d’apporter le bien-être matériel, le progrès, la modernisation aux populations là où elles se trouvent. C’est ça le grand défi !
Il ne s’agit pas d’obliger les gens a venir inscrire leurs enfants dans une école primaire de la ville la plus proche. Il s’agit en matière d’éducation d’apporter l’éducation, les structures de l’éducation là où vivent les enfants et leur famille.
La Déconcentration, mais nous l’avons dans le droit administratif haïtien. Le fait pour un ministère d’avoir des représentants au niveau des Départements et au niveau des Communes. La Déconcentration ne marche pas en ce qui concerne tout les ministères. Mais c’est déjà dans le panorama. Mais il y a des problèmes qui se posent sur place, entre les agences déconcentrés de l’Etat et les quelques rares élément d’une fonction publique territoriale, dépendant donc des Collectivités Territoriales sur place. Sans compter des conflits de compétence entre les agents de déconcentration et de décentralisation et les représentants de l’Etat à travers les délégués et les vices délégués.
On a toute une série de problèmes qui sont liés entre eux et qu’il s’agira de résoudre de façon à rendre cette Décentralisation, cette Déconcentration vraiment des réalités. A faire d’elles des réalités efficaces.
MHM : C’est un peu la même chose. La drogue est une calamité. Haïti malheureusement est sur le chemin, sur l’itinéraire de la drogue, entre les zones de production et de commercialisation. Haïti devient un des circuits des zones de distribution et de consommation. Je suis d’accord que nous n’avons pas les moyens qu’il faut pour lutter efficacement contre la drogue. Mais, on n’a pas non plus la volonté réelle de lutter contre la drogue. Parce que ce qui fait la puissance des narcotrafiquants, c’est que participer d’une manière ou d’une autre à la production, à la commercialisation, et même à ce circuit intermédiaire que représente Haïti, ceci est extrêmement lucratif. Il y a beaucoup de gens qui se laissent tenter. Donc, il y a des particuliers qui sont impliqués dans le trafic de drogue, dans ce circuit, cette étape que représente Haïti. Mais il y a aussi des fonctionnaires de l’Etat. Pourquoi ?
Parce que la distribution, la commercialisation font d’Haïti un circuit important pour l’acheminement de la drogue. Ceci implique une certaine complicité au niveau des structures de l’Etat. Que ce soit l’aéroport. Que ce soit les douanes. Que ce soit la police. Il y a nécessairement la complicité. Les avions ne peuvent pas impunément atterrir en Haïti, livrer la drogue et repartir, s’il n’y a pas une complicité des fonctionnaires de l’Etat. Donc, on ne peut pas lutter contre le Trafic (T majuscule). Mais on peut certainement contrôler les circuits, les poches, les interstices de l’Etat par lesquels passe le trafic de la drogue. Là encore, s’il y a la détermination politique, je pense qu’il n’est peut être pas facile, mais il n’est pas impossible d’identifier les coupables et de les punir.
S’il y a des gens qui sont inculpés aux Etats-Unis. Ou qui attendent leur jugement. Qui sont déjà jugés et condamnés. Ca signifie qu’un tribunal américain a donc toutes les évidences qu’il faut pour les inculper. Vous savez qu’en matière de trafic de drogue, les Etats-Unis ont pu obtenir de plusieurs pays latino-américains que la DEA puisse intervenir directement dans le territoire même, pour arrêter les gens et les extrader vers les Etats-Unis. Il y a un double problème de souveraineté de l’Etat. Le premier problème c’est la capacité de l’Etat lui-même d’identifier les fauteurs, les trafiquants, les complices du trafic de la drogue en Haïti, les fonctionnaires de l’Etat. De l’autre un problème de souveraineté à savoir l’incapacité des tribunaux haïtiens à les juger, comme ils le sont aux Etats-Unis.
RB : Préval veut que les élections indirectes soient tenues après la promulgation de lois régissant le fonctionnement des Assemblées. Or le dysfonctionnement du Sénat constituera irréfutablement un handicap à l’adoption de telles lois. Ce pré-requis n’étant ni dans la lettre, ni dans l’esprit de la Constitution de 1987, Préval peut-il faire une telle exigence ?
MHM : Le fonctionnement des Assemblées, vous voulez dire les ASEC les Assemblées Municipales, les Assemblées Départementales et les Conseils. La Constitution a prévu quand même l’adoption de lois à cet égard. C’est vrai qu’il n’y a que le parlement et le gouvernement qui peuvent prendre l’initiative des lois. Mais il n’y a pas de conditionnalité prévue par la Constitution. C’est exact, il n’y en a pas.
Il y a une étape qui est la constitution de ces Assemblées et une autre étape qui est leur fonctionnement. Evidemment la Constitution a prévu une cinquantaine de lois d’application pour toutes les institutions qu’elle a créées. Ces lois d’application n’ont jamais été votées depuis 20 ans, depuis que la Constitution existe. Ceci représente un handicape. Mais pas un handicape pour la préparation, pour la constitution de ces organes eux-mêmes. Car la constitution de ces organes est prévue aussi bien par la Constitution que par les lois électorales antérieures et par le décret de 2005, qui régit les élections du moment.
Le Sénat n’est pas encore dysfonctionnel. Il ne l’est pas encore. Il peut le devenir. Même à 19, encore une fois comme je vous le dis, sauf des cas très rares où la Constitution prévoit la majorité des deux tiers. Comme par exemple, pour adopter définitivement une réforme, un amendement constitutionnel. Le quorum pour le Sénat c’est la majorité plus un. Ce quorum est éminemment fragile. Un gouvernement qui veut agir dans ce sens, qui veut rendre virtuellement caduc le Sénat, peut, peut être convaincre quatre sénateurs de ne jamais se présenter. Le dysfonctionnement s’exprime dans la continuité de défaut de quorum. Mais pas dans la réalité présente.
Nous avons une situation dangereuse. A savoir que sur les 19 sénateurs, obtenir le quorum peut être facile mathématiquement. Mais politiquement ce quorum est extrêmement fragilisé, car il dépend de la volonté soit de quelques sénateurs, soit de la possibilité pour l’Exécutif d’agir auprès des ces quatre sénateurs. RB : Comment percevez-vous la décentralisation, la déconcentration et le régime d’Assemblée ? Quels sont les bénéfices que les Collectivités Territoriales peuvent en tirer ?
MHM : Vous mentionnez trois questions dont deux sont comparables. La troisième non. Les deux questions sont la décentralisation et la déconcentration. Ce qu’on appelle le régime d’Assemblée n’a rien à voir avec les Collectivités Territoriales. J’estime que vous voulez dire des Assemblées des Collectivités Territoriales. Pas le rédime d’Assemblée tel que prévu par le droit constitutionnel.
J’ai une opinion en ce qui concerne les Collectivité Territoriales, disons pour rafraîchir la mémoire de nos auditeurs que la Constitution identifie comme Collectivités Territoriales, la Section Communale, la Commune et le Département. Les institutions des Collectivités Territoriales sont le CASEC, l’Assemblée Communale et l’Assemblée Départementale. Il est bien précisé dans la Constitution que par la loi, on peut créer d’autres Collectivités Territoriales. C'est-à-dire que l’on ne peut pas créer une autre catégorie. On ne peut pas dire par exemple la Région est une collectivité territoriale. Mais dans les trois catégories qui existent, Section Communale, Commune, et Département, la loi peut en créer. C’est pourquoi d’ailleurs le président Aristide n’avait pas violé la Constitution en créant le Département des Nippes qui devient le 10e Département du pays. Il n’a pas violé la Constitution en créant Cité Soleil et Tabarre comme Commune. Ou créant d’autres Sections Communales à travers le pays.
Les institutions elles-mêmes CASEC, Conseil Municipale, Conseil Départemental, en outre à coté d’elles il y a des Assemblées. On a coutume de dire que le CASEC représente un pouvoir exécutif local et l’ASEC un embryon de pouvoir législatif. Ceci est une mauvaise interprétation dans la mesure où l’ASEC n’a pas un pouvoir de créer quoi que ce soit, ni comme norme, encore moins des lois. Cependant ceux sont des organes de délibération. Ceux sont des organes supposément dans lesquelles les représentants des populations locales peuvent venir délibérer de choses, de problèmes qui les concernent.
Mais le grand problème en ce qui concerne les Collectivités Territoriales, c’est qu’on a multiplié les institutions. Nous devrions donc avoir du Département 10 Assemblées départementales, et au dessus un Conseil Interdépartemental, 142 Communes, 142 Conseils municipaux, et 142 Assemblées communales, 565 Sections communales, 565 CASEC, 565 ASEC. C’est une machine extrêmement lourde. On les a créés, et pour la plupart elles sont vides de sens. Elles sont vides de pouvoir. Et elles sont vides surtout de moyen. Il n’y a pas à ma connaissance une cinquantaine de CASECs qui fonctionnent normalement. Les CASEC se plaignent qu’ils n’ont pas de moyen. Les communes se plaignent qu’elles n’ont pas de moyen. Alors que la Constitution dit que la Commune est autonome. C’est-à-dire elle est financièrement autonome. Elle devrait être en mesure de prélever des taxes, de marché, le droit d’alignement, l’impôt locatif, qui est très mal nommé, ceux sont les propriétaires qui paient l’impôt locatif. Dans les Communes ceci ne se fait pas régulièrement. Il y a énormément de problèmes pour faire fonctionner les Collectivité Territoriales.
C’est pourquoi la Décentralisation qui est considérée comme étant synonyme de Démocratisation. Si cette Démocratisation doit passer par la Décentralisation, il aurait fallu que celle-ci fût mieux pensée, d’abord par les constituants et en outre par les lois.
La France a adopté des lois de Décentralisation en 1982 depuis lors, il y a une soixantaine de lois d’application et beaucoup plus de règlements qui ont été adoptés par l’Etat français pour mettre tout ceci en pratique. Car il y a énormément de problème à considérer. Un des problèmes, en ce qui concerne les Collectivités Territoriales, c’est la délimitation géographique. C’est la délimitation territoriale. C’est insensé lorsque l’on voit une carte d’Haïti avec les Communes et à l’intérieur des Communes les Sections communales. J’aime bien citer le cas d’une Commune que je connais bien. Parce que j’y vis, c’est la Croix-des-Bouquets. Vous avez des Sections communales de la Croix-des-Bouquets qui sont plus proches de Pétion-ville que de la Croix-des-Bouquets.
Il faudra, je pense pour ma part, de manière à mieux réaliser cette délimitation, il faudra revoir tout le processus. A commencer par un réaménagement territorial du pays. 565 unités, sans compter les Habitations. On a plus de 12 milles Habitations à l’intérieur des Sections communales. Il faudra peut être repenser tout cela. Et faire appel à des équipes de démographes, de géographes, de géologues, de spécialistes en administration publique et aussi à des fonctionnaires, pour établir des politiques publiques. Si non on n’aboutira pas à l’objectif meme de la Décentralisation, qui est d’apporter le bien-être matériel, le progrès, la modernisation aux populations là où elles se trouvent. C’est ça le grand défi !
Il ne s’agit pas d’obliger les gens a venir inscrire leurs enfants dans une école primaire de la ville la plus proche. Il s’agit en matière d’éducation d’apporter l’éducation, les structures de l’éducation là où vivent les enfants et leur famille.
La Déconcentration, mais nous l’avons dans le droit administratif haïtien. Le fait pour un ministère d’avoir des représentants au niveau des Départements et au niveau des Communes. La Déconcentration ne marche pas en ce qui concerne tout les ministères. Mais c’est déjà dans le panorama. Mais il y a des problèmes qui se posent sur place, entre les agences déconcentrés de l’Etat et les quelques rares élément d’une fonction publique territoriale, dépendant donc des Collectivités Territoriales sur place. Sans compter des conflits de compétence entre les agents de déconcentration et de décentralisation et les représentants de l’Etat à travers les délégués et les vices délégués.
On a toute une série de problèmes qui sont liés entre eux et qu’il s’agira de résoudre de façon à rendre cette Décentralisation, cette Déconcentration vraiment des réalités. A faire d’elles des réalités efficaces.
L'art vaudou d'Haïti exposé au Musée d'ethnographie de Genève
350 pièces uniques de l'art vaudou, provenant directement d'Haiti, sont exposées du 5 au 31 décembre, au Musée d'ethnographie de Genève, en Suisse, apprend AlterPresse.Cette exposition est constituée de statues, de crânes humains décorés et d'autres objets de culte, collectionnés par Marianne Lehman, une ancienne employée du consulat de Suisse à Port-au-Prince.Marianne Lehman, 70 ans, rassemble depuis 25 ans ces oeuvres d'art, conservées dans ce qu'elle appelle « un dépôt de pièces mystiques », à Pétion-Ville (périphérie est de la capitale).
Elle possède la plus grande collection d'art vaudou au monde, soit plus de 3000 pièces, qu'elle a sauvées des saccages orchestrés à certaines périodes par les églises.D'autre part, dans une interview à la télévision suisse, Marianne Lehman, juge révoltant que les gens soient obligés de vendre des objets vaudou aux touristes pour répondre à des besoins urgents au quotidien.« Ces oeuvres doivent rester en Haiti. Elles font partie du patrimoine national », déclare-t-elle, exprimant le sentiment d'avoir « accompli un travail qu'il fallait faire et qui va servir Haiti ».Le rêve de Marianne Lehman est d'ouvrir un centre culturel à Port-au-Prince afin de partager sa collection avec le public haitien.
(AlterPresse) http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=51782&PubDate=2007-
Elle possède la plus grande collection d'art vaudou au monde, soit plus de 3000 pièces, qu'elle a sauvées des saccages orchestrés à certaines périodes par les églises.D'autre part, dans une interview à la télévision suisse, Marianne Lehman, juge révoltant que les gens soient obligés de vendre des objets vaudou aux touristes pour répondre à des besoins urgents au quotidien.« Ces oeuvres doivent rester en Haiti. Elles font partie du patrimoine national », déclare-t-elle, exprimant le sentiment d'avoir « accompli un travail qu'il fallait faire et qui va servir Haiti ».Le rêve de Marianne Lehman est d'ouvrir un centre culturel à Port-au-Prince afin de partager sa collection avec le public haitien.
(AlterPresse) http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=51782&PubDate=2007-
Les mangues franciques méritent un meilleur traitement
Le traitement des mangues de variété francique à l'eau chaude est important mais ne suffit pas pour combattre les larves des mouches de fruits qui les infestent, selon des techniciens en production agricole. Ces derniers proposent une nouvelle méthode : les techniques d'irradiation.
La production fruitière abonde en Haïti. Le pays dispose près de 150 espèces et variétés de fruits, selon les techniciens agricoles. Pourtant, moins d'une dizaine d'entre elles sont commercialisées et consommées. Le problème de commercialisation serait lié au manque d'infrastructures routières entre les zones de production et le marché.
Le transport se fait dans des conditions tellement difficiles que la moitié des récoltes en saison de pluie sont souvent perdues. « Parfois, la récolte est si abondante que je suis obligée, à défaut de moyen de stockage et de transport, d'abandonner quelques fruits de bonne qualité dans les parages du jardin », se plaignait Gilsia, une paysanne rencontrée à la Grande-Rivière du Nord en mars dernier.
Les mouches des fruits, nos pires ennemis
Depuis quelque temps, un autre problème majeur fait obstacle à la commercialisation. Les quelques rares fruits que nous exportons, notamment les mangues franciques, sont infestées de larves vivantes de mouches des fruits (la trozophille melanogaster). A deux reprises, cette année, nos exportations vers les Etats-Unis ont été ainsi refoulées sur le marché local. Cette série de suspension aurait coûté à Haïti une perte de plus de 6 millions de dollars américains, selon les données de l'Association nationale des exportateurs de mangues (ANEM), explique Donald Joseph, du Ministère de l'Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR). Une perte énorme que le pays n'aurait peut-être pas essuyée si les exportateurs et techniciens agricoles disposaient de moyens technologiques modernes de protection et de contrôle de qualité, estime l'agronome Donald. Le spécialiste en production agricole qui avait représenté Haïti en octobre dernier à l'atelier sur l'utilisation de l'irradiation comme traitement phytosanitaire à Mexico organisé par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique(AIEA), croit que cette nouvelle technologie pourra bien aider nos producteurs à lutter contre les mouches et tout autre insecte qui détruisent nos productions fruitières. « L'utilisation des techniques d'irradiation permettrait de réduire ces pertes et faciliterait une plus grande disponibilité d'aliments pour la population », soutient-il.
C'est quoi l'irradiation?
L'irradiation est une méthode de traitement de produits alimentaires par la radiation ionisante visant à combattre les agents pathogènes, réduire la charge microbienne et l'infestation par des insectes. Les techniques d'irradiation empêchent la germination dans les cultures de racines et prolongent la durée des produits. « Ce processus est approuvé et reconnu comme une méthode sure et efficiente par les organismes internationaux chargés de la régulation alimentaire dans le monde, dont le Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ils voient dans cette technologie une méthode de plus de conservation d'aliments qui peut contribuer à solutionner des problèmes de santé et des pertes d'aliments », explique l'agronome Joseph.
Le technicien croit que l'application de cette technologie renforcera la position d'Haïti au rang des plus grands pays producteurs de mangues à travers le monde. En fait, selon les rapports du Laboratoire des relations haïtiano-dominicaine (LAREHDO) publiés sur la filière en 2005, la production nationale de mangues s'estimait entre 200.000 et 400.000 tonnes métriques. Au cours de cette même année, les exportations vers la République dominicaine se chiffreraient autour de 500.000 à 600.000 dollars américains, toujours selon le rapport de LAREHDO.
L'expérience des techniques d'irradiation renforcera également le procédé traditionnel qui est le traitement à l'eau chaude, procédé reproché par le porte-parole du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, Mme Melissa O'Dell lors de la première suspension de nos exportations en juillet dernier. « Nous avons suspendu le programme en raison des failles dans le système de traitement en eau chaude dans trois entreprises, ce qui ne constitue pas un cas isolé », avait-elle alors affirmé.
AIEA se proposeDans le cadre d'une coopération avec Haïti, l'Agence internationale de l'énergie atomique, par le biais du Ministère de l'Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), a déjà posé certaines actions devant faciliter l'application de cette technologie dans le pays, a fait savoir le directeur du Laboratoire Vétérinaire et de Contrôle de Qualité des Aliments de Tamarinier (LVCQAT) à Bon Repos, Alain Louis. « AIEA a déjà mis à notre disposition certains matériels de grande capacité technologique pour le contrôle des aliments. L'organisme international à même permis à plusieurs cadres du ministère de suivre des formations spécialisées en technologies d'irradiation à l'étranger pour mieux faire le travail », a précisé l'agronome Alain Louis.Cependant, reconnaît le directeur du LVCQAT, il reste beaucoup à faire pour que ce procédé soit réellement effectif en Haïti. « Le pays doit répondre d'abord à ses responsabilités envers l'AIEA qui consiste en l'appui logistique et technique dans le cadre de cette coopération », souligne l'agronome qui plaide également en faveur de l'adoption d'une législation sur la question. « Le partenariat avec le secteur privé est fondamental non seulement pour définir et préciser la direction à suivre, la faisabilité économique, mais aussi pour parvenir a l'appui et l'orientation de la recherche », conclut, pour sa part, l'agronome Donald Joseph.
Jean Max St Fleur
La production fruitière abonde en Haïti. Le pays dispose près de 150 espèces et variétés de fruits, selon les techniciens agricoles. Pourtant, moins d'une dizaine d'entre elles sont commercialisées et consommées. Le problème de commercialisation serait lié au manque d'infrastructures routières entre les zones de production et le marché.
Le transport se fait dans des conditions tellement difficiles que la moitié des récoltes en saison de pluie sont souvent perdues. « Parfois, la récolte est si abondante que je suis obligée, à défaut de moyen de stockage et de transport, d'abandonner quelques fruits de bonne qualité dans les parages du jardin », se plaignait Gilsia, une paysanne rencontrée à la Grande-Rivière du Nord en mars dernier.
Les mouches des fruits, nos pires ennemis
Depuis quelque temps, un autre problème majeur fait obstacle à la commercialisation. Les quelques rares fruits que nous exportons, notamment les mangues franciques, sont infestées de larves vivantes de mouches des fruits (la trozophille melanogaster). A deux reprises, cette année, nos exportations vers les Etats-Unis ont été ainsi refoulées sur le marché local. Cette série de suspension aurait coûté à Haïti une perte de plus de 6 millions de dollars américains, selon les données de l'Association nationale des exportateurs de mangues (ANEM), explique Donald Joseph, du Ministère de l'Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR). Une perte énorme que le pays n'aurait peut-être pas essuyée si les exportateurs et techniciens agricoles disposaient de moyens technologiques modernes de protection et de contrôle de qualité, estime l'agronome Donald. Le spécialiste en production agricole qui avait représenté Haïti en octobre dernier à l'atelier sur l'utilisation de l'irradiation comme traitement phytosanitaire à Mexico organisé par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique(AIEA), croit que cette nouvelle technologie pourra bien aider nos producteurs à lutter contre les mouches et tout autre insecte qui détruisent nos productions fruitières. « L'utilisation des techniques d'irradiation permettrait de réduire ces pertes et faciliterait une plus grande disponibilité d'aliments pour la population », soutient-il.
C'est quoi l'irradiation?
L'irradiation est une méthode de traitement de produits alimentaires par la radiation ionisante visant à combattre les agents pathogènes, réduire la charge microbienne et l'infestation par des insectes. Les techniques d'irradiation empêchent la germination dans les cultures de racines et prolongent la durée des produits. « Ce processus est approuvé et reconnu comme une méthode sure et efficiente par les organismes internationaux chargés de la régulation alimentaire dans le monde, dont le Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ils voient dans cette technologie une méthode de plus de conservation d'aliments qui peut contribuer à solutionner des problèmes de santé et des pertes d'aliments », explique l'agronome Joseph.
Le technicien croit que l'application de cette technologie renforcera la position d'Haïti au rang des plus grands pays producteurs de mangues à travers le monde. En fait, selon les rapports du Laboratoire des relations haïtiano-dominicaine (LAREHDO) publiés sur la filière en 2005, la production nationale de mangues s'estimait entre 200.000 et 400.000 tonnes métriques. Au cours de cette même année, les exportations vers la République dominicaine se chiffreraient autour de 500.000 à 600.000 dollars américains, toujours selon le rapport de LAREHDO.
L'expérience des techniques d'irradiation renforcera également le procédé traditionnel qui est le traitement à l'eau chaude, procédé reproché par le porte-parole du Département de l'Agriculture des Etats-Unis, Mme Melissa O'Dell lors de la première suspension de nos exportations en juillet dernier. « Nous avons suspendu le programme en raison des failles dans le système de traitement en eau chaude dans trois entreprises, ce qui ne constitue pas un cas isolé », avait-elle alors affirmé.
AIEA se proposeDans le cadre d'une coopération avec Haïti, l'Agence internationale de l'énergie atomique, par le biais du Ministère de l'Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), a déjà posé certaines actions devant faciliter l'application de cette technologie dans le pays, a fait savoir le directeur du Laboratoire Vétérinaire et de Contrôle de Qualité des Aliments de Tamarinier (LVCQAT) à Bon Repos, Alain Louis. « AIEA a déjà mis à notre disposition certains matériels de grande capacité technologique pour le contrôle des aliments. L'organisme international à même permis à plusieurs cadres du ministère de suivre des formations spécialisées en technologies d'irradiation à l'étranger pour mieux faire le travail », a précisé l'agronome Alain Louis.Cependant, reconnaît le directeur du LVCQAT, il reste beaucoup à faire pour que ce procédé soit réellement effectif en Haïti. « Le pays doit répondre d'abord à ses responsabilités envers l'AIEA qui consiste en l'appui logistique et technique dans le cadre de cette coopération », souligne l'agronome qui plaide également en faveur de l'adoption d'une législation sur la question. « Le partenariat avec le secteur privé est fondamental non seulement pour définir et préciser la direction à suivre, la faisabilité économique, mais aussi pour parvenir a l'appui et l'orientation de la recherche », conclut, pour sa part, l'agronome Donald Joseph.
Jean Max St Fleur
Concert Wyclef-Akon : le Champ de Mars est déjà à la fête
A moins de 24 heures du méga concert international de YeleFest en Haïti, le Champ de Mars prend l'allure d'un vaste chantier annonçant l'événement culturel majeur de l'année 2007
En effet, ingénieurs, contremaîtres, électriciens, charpentiers, manoeuvres, etc., s'activent, ce vendredi jusqu'en début de soirée, à transformer la Place Occide Jeanty en un amphithéâtre à ciel ouvert, à l'occasion du grand concert qui réunira pour la première fois au Champ de Mars, le samedi 15 décembre, Wyclef Jean et la star mondiale d'origine sénégalaise, Alioune Thiam, dit Akon.Tests de sonorisation assurés par les techniciens de la INXS Entertainment, chaînes de télévision étrangère installant leur matériel, musiques et slogans publicitaires à hauts décibels délivrées par des chars décorés au motif de la Compagnie Voilà, présence très remarquée des sponsors de cette soirée festive, grande affluence de badauds suivant de près les préparatifs de l'événement, composent, entre autres, le paysage du Champ de Mars qui, grâce à ce concert, devient une vitrine ouverte sur le monde. Pendant ce temps, les techniciens de la COFRE SA, affublés des T-shirts YeleHaïti, mettent la dernière main au stand qui accueillera les officiels et au podium géant où se produira une pléiade d'artistes et groupes internationaux et locaux parmi lesquels ; Wyclef Jean, Akon, Gracia Delva, Tru Rasta, Jimmy O, Black Alex et Barikad Crew.
D'un autre côté, les autorités prennent les mesures qui s'imposent pour régler la circulation dans le périmètre du Champ de Mars en interdisant l'accès de certaines artères aux véhicules à moteur.Le maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason retrouvé parmi les observateurs de luxe des travaux préparatifs au concert, s'est montré très élogieux envers cette initiative qu'il décrit comme un cadeau de Noël offerts aux Port-au-princiens. « C'est avec plaisir que la mairie a décidé d'offrir le Champ de Mars pour cette activité », a déclaré le premier citoyen de la capitale expliquant que sa présence sur les lieux durant la journée du vendredi entre dans le cadre de sa mission de superviser les travaux et de garantir un maximum de sécurité aux préparateurs de l'événement.Le maire Jean Yves Jason invite en cette occasion les participants au concert à protéger toutes les places du Champ de Mars jouxtant le lieu du spectacle. Beaucoup d'étudiants et élèves attirés par l'ampleur de l'ambiance régnant sur le site du concert organisé par YeleFest ont exprimé leur intérêt pour cette manifestation. « Nous ne pouvons pas rater un tel événement. C'est une occasion pour Haïti de profiter de la présence de la presse étrangère pour vendre une image positive à l'extérieur », déclarent Blémir, Guemson et Lebrun trois étudiants retrouvés sur les lieux.
«J'aimerais bien être présent au Champ de Mars demain. Mais cela dépendra de l'ambiance dans laquelle se trouvera la capitale», a confié un jeune élève du collège Bird. Selon lui, ce concert, à côté de son aspect récréatif, peut également être une bonne promotion pour le pays auprès des touristes étrangers qui ont fui Haïti ces derniers temps.
Cyprien L. Gary
Commentaires :
Nous attendons avec impatience les échos de cette soirée comme nous attendons aussi ceux relatant les performances de Tabou Combo lors du concert-gala organisé par l’ONU à New York pour commémorer l’abolition de la traite négrière.
Les jeunes de Port-au-Prince et d’Haïti en général ont besoin de croire, on besoin de voir des prototypes de ce genre « success story » de façon à entrevoir d’autres voies ouvrant les portes de la réussite.
Aujourd’hui que l’on voit et que l’on vit les résultats des doctrines létales comme Les JPP et JTT et autres conneries natif-natales du genre dans ce talalito de chefs médiocres….
Ill faut une identification pleine et complète avec Wyclef…
En effet, ingénieurs, contremaîtres, électriciens, charpentiers, manoeuvres, etc., s'activent, ce vendredi jusqu'en début de soirée, à transformer la Place Occide Jeanty en un amphithéâtre à ciel ouvert, à l'occasion du grand concert qui réunira pour la première fois au Champ de Mars, le samedi 15 décembre, Wyclef Jean et la star mondiale d'origine sénégalaise, Alioune Thiam, dit Akon.Tests de sonorisation assurés par les techniciens de la INXS Entertainment, chaînes de télévision étrangère installant leur matériel, musiques et slogans publicitaires à hauts décibels délivrées par des chars décorés au motif de la Compagnie Voilà, présence très remarquée des sponsors de cette soirée festive, grande affluence de badauds suivant de près les préparatifs de l'événement, composent, entre autres, le paysage du Champ de Mars qui, grâce à ce concert, devient une vitrine ouverte sur le monde. Pendant ce temps, les techniciens de la COFRE SA, affublés des T-shirts YeleHaïti, mettent la dernière main au stand qui accueillera les officiels et au podium géant où se produira une pléiade d'artistes et groupes internationaux et locaux parmi lesquels ; Wyclef Jean, Akon, Gracia Delva, Tru Rasta, Jimmy O, Black Alex et Barikad Crew.
D'un autre côté, les autorités prennent les mesures qui s'imposent pour régler la circulation dans le périmètre du Champ de Mars en interdisant l'accès de certaines artères aux véhicules à moteur.Le maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason retrouvé parmi les observateurs de luxe des travaux préparatifs au concert, s'est montré très élogieux envers cette initiative qu'il décrit comme un cadeau de Noël offerts aux Port-au-princiens. « C'est avec plaisir que la mairie a décidé d'offrir le Champ de Mars pour cette activité », a déclaré le premier citoyen de la capitale expliquant que sa présence sur les lieux durant la journée du vendredi entre dans le cadre de sa mission de superviser les travaux et de garantir un maximum de sécurité aux préparateurs de l'événement.Le maire Jean Yves Jason invite en cette occasion les participants au concert à protéger toutes les places du Champ de Mars jouxtant le lieu du spectacle. Beaucoup d'étudiants et élèves attirés par l'ampleur de l'ambiance régnant sur le site du concert organisé par YeleFest ont exprimé leur intérêt pour cette manifestation. « Nous ne pouvons pas rater un tel événement. C'est une occasion pour Haïti de profiter de la présence de la presse étrangère pour vendre une image positive à l'extérieur », déclarent Blémir, Guemson et Lebrun trois étudiants retrouvés sur les lieux.
«J'aimerais bien être présent au Champ de Mars demain. Mais cela dépendra de l'ambiance dans laquelle se trouvera la capitale», a confié un jeune élève du collège Bird. Selon lui, ce concert, à côté de son aspect récréatif, peut également être une bonne promotion pour le pays auprès des touristes étrangers qui ont fui Haïti ces derniers temps.
Cyprien L. Gary
Commentaires :
Nous attendons avec impatience les échos de cette soirée comme nous attendons aussi ceux relatant les performances de Tabou Combo lors du concert-gala organisé par l’ONU à New York pour commémorer l’abolition de la traite négrière.
Les jeunes de Port-au-Prince et d’Haïti en général ont besoin de croire, on besoin de voir des prototypes de ce genre « success story » de façon à entrevoir d’autres voies ouvrant les portes de la réussite.
Aujourd’hui que l’on voit et que l’on vit les résultats des doctrines létales comme Les JPP et JTT et autres conneries natif-natales du genre dans ce talalito de chefs médiocres….
Ill faut une identification pleine et complète avec Wyclef…
Pour la scolarisation massive des enfants handicapés
Des dizaines de candidats (à besoins éducatifs spéciaux) se sont dépassés aux Examens d'Etat (6e AF, 9e AF, rhéto, philo) de l'année académique 2006-2007. Une cérémonie d'hommages a été organisée ce vendredi à leur intention par le MENFP. En collaboration avec la Secrétairerie d'Etat à l'Intégration des personnes handicapées.
«Depuis le 17 mai 2007, avec l'arrêté présidentiel, la problématique des handicapés est propulsée au plus haut sommet de l'Etat.» Par ces mots, le secrétaire d'Etat à l'intégration des personnes handicapées, Dr Michel Péan, se réjouit que le problème d'exclusion auquel font face les personnes à besoins spéciaux a été pris en compte par l'administration Préval/Alexis.
Dieumène Cloristin, amputée de ses deux bras, écrit normalement avec son pied droit. Elle est la lauréate parmi les candidats handicapés aux examens d'Etat (6ème année fondamentale) 2006-2007(Photo: Robenson Bernard)
Prenant la parole au cours de la cérémonie d'hommages organisée à l'intention des candidats (handicapés) qui ont eu une bonne performance aux épreuves officielles de l'année 2006-2007, le Dr Péan estime que cette catégorie sociale en est à un carrefour historique. «Je suis à vos côtés non comme secrétaire d'Etat, mais en tant que militant des personnes à besoins spéciaux», fait-il remarquer en précisant avoir toujours rêvé d'une société sans exclusion, d'un pays qui prenne en compte les besoins de tous ses fils.
Comme pour se mettre au bilan, Michel Péan indique qu'il a marqué à ce poste son passage en lançant en juin dernier une campagne massive pour sensibiliser les Haïtiens sur les droits des personnes handicapées. «Nous avons institué le 3 décembre 2007 le bureau de la Secrétairerie d'Etat des personnes handicapées: un bureau à la dimension de nos rêves et doté de spécialistes en la matière», explique Dr Péan qui se propose de continuer avec le support du gouvernement en général et du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) en particulier.«La question relative aux handicapés est une question transversale», rappelle le responsable de la SEIPH qui croit que le MENFP, c'est l'espace le plus approprié pour lancer un cri en faveur des personnes handicapées.Michel Péan déplore que l'école haïtienne continue de se construire sur une base traditionnelle, tandis que la direction du Génie scolaire devrait s'occuper de la construction d'établissements scolaires à l'architecture adaptée. «On ne peut parler d'intégration scolaire sans que l'Université d'Etat par exemple ne soit sensibilisée sur la problématique des handicapés», s'insurge Dr Péan qui propose l'élaboration des modules en éducation des enfants handicapés.
Vantant les mérites de l'Ecole Saint-Vincent, de l'Institut Monfort et autres qui offrent des modèles d'enfants à travers les examens d'Etat, Dr Péan juge qu'il faut passer de la stratégie de modèles à la stratégie de scolarisation massive des enfants handicapés.
«Il faut une banque de matériels adaptés aux personnes handicapées; il faut des modules d'enseignement en éducation spécialisée», a-t-il lancé en mettant l'accent sur la nécessité de création d'un fonds de solidarité national pour l'intégration des personnes handicapées. Fonds qui doit être alimenté par l'Etat haïtien.Des êtres à part entière«Les personnes handicapées, ce ne sont pas des gens à part, mais des êtres à part entière», professe le directeur général du MENFP, Pierre-Michel Laguerre, solidaire de la cause de ceux qu'il croit légitime d'avoir leur place sous le soleil d'Haïti.
Heureux que la Commission de l'adaptation scolaire et d'appui social pour l'intégration des enfants et des jeunes handicapés du MENFP ait pris l'initiative d'honorer ceux qui ont réussi aux Examens d'Etat, M. Laguerre rappelle que les handicapés ont des droits. Des droits reconnus par la Constitution haïtienne en vigueur. «C'est un événement d'une importance sociale particulière. C'est une grande victoire sur la marginalisation. Un pari sur l'intelligence», martèle le numéro 2 du MENFP qui croit que si ces êtres sont différents, s'ils ont une certaine déficience, ils ne sont pas pour autant des indigents d'esprit. D'autant qu'ils ont travaillé et montré à la société le degré de leur potentialité sur les bancs de l'école. «La direction générale du MENFP vous remet une couronne que vous méritez bien», conclut M. Laguerre en assurant les enfants handicapés de l'appui de la Commission.Prendre en compte les élèves à besoins éducatifs spéciaux
«C'est une grande première pour le MENFP et je souhaite que cela se poursuive», affirme le coordonnateur de la Commission de l'Adaptation scolaire et d'Appui social (CASAS), Fritz Georges, qui plaide pour la prise en charge publique de ces élèves dont la scolarisation et l'intégration dans le système éducatif est une nécessité.
Faisant état des différentes actions entreprises par la CASAS depuis sa création le 10 décembre 1993, M. Georges a attiré l'attention sur la formation des maîtres en éducation spéciale en vue de l'intégration des enfants handicapés, la sensibilissation de tous les agents du secteur éducatif sur la problématique de la scolarisation des enfants à besoins éducatifs spéciaux. «Le MENFP a donc intérêt à accompagner et appuyer la CASAS dans l'accomplissement de sa mission pour que l'objectif d'Education Pour Tous (EPT) se réalise à tous les niveaux», a-t-il conclu en promettant de travailler de concert avec le Bureau national des Examens d'Etat en vue d'accompagner les candidats handicapés à passer les épreuves officielles dans des conditions adaptées à leurs conditions physique et psychologique.
Robenson Bernard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52142&PubDate=2007-12-14
Commentaires:
Nous devons tous nous courber pour saluer le courage de ces gens qui généralement dans des sociétés beaucoup plus clémentes que la notre Font l’objet de certaines discriminations qui leur barrent la route vers l’insertion, l’intégration sociales et l’épanouissement individuel. Déjà c’est un exploit vivre en Haïti. Avec un handicap ça doit être encore plus dur.
Nous voudrions donner un certain crédit au président Preval qui a voulu remettre au devant de la scène la problématique des handicapés en Haïti. L’idée et la volonté restent encore cohérentes. L’action devrait suivre et rechercher l’effectivité et l’efficacité.
Cependant il faut essayer de garder le cap et éviter les mesures qui ne sont que le reflet d’une démagogie inconsciente poussée par la volonté de bien faire sans doute. On peut défendre et travailler en faveur des handicapés sans qu’on les introduise dans toutes les sauces.
Que l’on exige un nombre d’embauches destinés et adaptés aux personnes porteuses d’une certaines déficience que ce soit dans l’administration publique ou dans les entreprises privées demeure une mesure saine dans l’esprit et dans la pratique.
Qu’il y ait un représentant du secteur des handicapés au sein du conseil électoral provisoire CEP n’est pas une mesure indispensable. Et le fait que ce dit secteur ne soit pas représenté ne voudra jamais dire que le gouvernement les néglige. Il y a certes d’autres instances étatiques plus utiles à ce groupe bien ciblé de compatriotes.
Et que le gouvernement n’oublie pas cette grande vérité : dans l’état actuel des choses l’état par ses insuffisances et ses déviances est le plus grand pourvoyeur-créateur d’handicapés du pays car ne sont pas seuls handicapés les individus présentant diminutions physiques ou intellectuelles apparentes et visibles.
«Depuis le 17 mai 2007, avec l'arrêté présidentiel, la problématique des handicapés est propulsée au plus haut sommet de l'Etat.» Par ces mots, le secrétaire d'Etat à l'intégration des personnes handicapées, Dr Michel Péan, se réjouit que le problème d'exclusion auquel font face les personnes à besoins spéciaux a été pris en compte par l'administration Préval/Alexis.
Dieumène Cloristin, amputée de ses deux bras, écrit normalement avec son pied droit. Elle est la lauréate parmi les candidats handicapés aux examens d'Etat (6ème année fondamentale) 2006-2007(Photo: Robenson Bernard)
Prenant la parole au cours de la cérémonie d'hommages organisée à l'intention des candidats (handicapés) qui ont eu une bonne performance aux épreuves officielles de l'année 2006-2007, le Dr Péan estime que cette catégorie sociale en est à un carrefour historique. «Je suis à vos côtés non comme secrétaire d'Etat, mais en tant que militant des personnes à besoins spéciaux», fait-il remarquer en précisant avoir toujours rêvé d'une société sans exclusion, d'un pays qui prenne en compte les besoins de tous ses fils.
Comme pour se mettre au bilan, Michel Péan indique qu'il a marqué à ce poste son passage en lançant en juin dernier une campagne massive pour sensibiliser les Haïtiens sur les droits des personnes handicapées. «Nous avons institué le 3 décembre 2007 le bureau de la Secrétairerie d'Etat des personnes handicapées: un bureau à la dimension de nos rêves et doté de spécialistes en la matière», explique Dr Péan qui se propose de continuer avec le support du gouvernement en général et du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) en particulier.«La question relative aux handicapés est une question transversale», rappelle le responsable de la SEIPH qui croit que le MENFP, c'est l'espace le plus approprié pour lancer un cri en faveur des personnes handicapées.Michel Péan déplore que l'école haïtienne continue de se construire sur une base traditionnelle, tandis que la direction du Génie scolaire devrait s'occuper de la construction d'établissements scolaires à l'architecture adaptée. «On ne peut parler d'intégration scolaire sans que l'Université d'Etat par exemple ne soit sensibilisée sur la problématique des handicapés», s'insurge Dr Péan qui propose l'élaboration des modules en éducation des enfants handicapés.
Vantant les mérites de l'Ecole Saint-Vincent, de l'Institut Monfort et autres qui offrent des modèles d'enfants à travers les examens d'Etat, Dr Péan juge qu'il faut passer de la stratégie de modèles à la stratégie de scolarisation massive des enfants handicapés.
«Il faut une banque de matériels adaptés aux personnes handicapées; il faut des modules d'enseignement en éducation spécialisée», a-t-il lancé en mettant l'accent sur la nécessité de création d'un fonds de solidarité national pour l'intégration des personnes handicapées. Fonds qui doit être alimenté par l'Etat haïtien.Des êtres à part entière«Les personnes handicapées, ce ne sont pas des gens à part, mais des êtres à part entière», professe le directeur général du MENFP, Pierre-Michel Laguerre, solidaire de la cause de ceux qu'il croit légitime d'avoir leur place sous le soleil d'Haïti.
Heureux que la Commission de l'adaptation scolaire et d'appui social pour l'intégration des enfants et des jeunes handicapés du MENFP ait pris l'initiative d'honorer ceux qui ont réussi aux Examens d'Etat, M. Laguerre rappelle que les handicapés ont des droits. Des droits reconnus par la Constitution haïtienne en vigueur. «C'est un événement d'une importance sociale particulière. C'est une grande victoire sur la marginalisation. Un pari sur l'intelligence», martèle le numéro 2 du MENFP qui croit que si ces êtres sont différents, s'ils ont une certaine déficience, ils ne sont pas pour autant des indigents d'esprit. D'autant qu'ils ont travaillé et montré à la société le degré de leur potentialité sur les bancs de l'école. «La direction générale du MENFP vous remet une couronne que vous méritez bien», conclut M. Laguerre en assurant les enfants handicapés de l'appui de la Commission.Prendre en compte les élèves à besoins éducatifs spéciaux
«C'est une grande première pour le MENFP et je souhaite que cela se poursuive», affirme le coordonnateur de la Commission de l'Adaptation scolaire et d'Appui social (CASAS), Fritz Georges, qui plaide pour la prise en charge publique de ces élèves dont la scolarisation et l'intégration dans le système éducatif est une nécessité.
Faisant état des différentes actions entreprises par la CASAS depuis sa création le 10 décembre 1993, M. Georges a attiré l'attention sur la formation des maîtres en éducation spéciale en vue de l'intégration des enfants handicapés, la sensibilissation de tous les agents du secteur éducatif sur la problématique de la scolarisation des enfants à besoins éducatifs spéciaux. «Le MENFP a donc intérêt à accompagner et appuyer la CASAS dans l'accomplissement de sa mission pour que l'objectif d'Education Pour Tous (EPT) se réalise à tous les niveaux», a-t-il conclu en promettant de travailler de concert avec le Bureau national des Examens d'Etat en vue d'accompagner les candidats handicapés à passer les épreuves officielles dans des conditions adaptées à leurs conditions physique et psychologique.
Robenson Bernard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52142&PubDate=2007-12-14
Commentaires:
Nous devons tous nous courber pour saluer le courage de ces gens qui généralement dans des sociétés beaucoup plus clémentes que la notre Font l’objet de certaines discriminations qui leur barrent la route vers l’insertion, l’intégration sociales et l’épanouissement individuel. Déjà c’est un exploit vivre en Haïti. Avec un handicap ça doit être encore plus dur.
Nous voudrions donner un certain crédit au président Preval qui a voulu remettre au devant de la scène la problématique des handicapés en Haïti. L’idée et la volonté restent encore cohérentes. L’action devrait suivre et rechercher l’effectivité et l’efficacité.
Cependant il faut essayer de garder le cap et éviter les mesures qui ne sont que le reflet d’une démagogie inconsciente poussée par la volonté de bien faire sans doute. On peut défendre et travailler en faveur des handicapés sans qu’on les introduise dans toutes les sauces.
Que l’on exige un nombre d’embauches destinés et adaptés aux personnes porteuses d’une certaines déficience que ce soit dans l’administration publique ou dans les entreprises privées demeure une mesure saine dans l’esprit et dans la pratique.
Qu’il y ait un représentant du secteur des handicapés au sein du conseil électoral provisoire CEP n’est pas une mesure indispensable. Et le fait que ce dit secteur ne soit pas représenté ne voudra jamais dire que le gouvernement les néglige. Il y a certes d’autres instances étatiques plus utiles à ce groupe bien ciblé de compatriotes.
Et que le gouvernement n’oublie pas cette grande vérité : dans l’état actuel des choses l’état par ses insuffisances et ses déviances est le plus grand pourvoyeur-créateur d’handicapés du pays car ne sont pas seuls handicapés les individus présentant diminutions physiques ou intellectuelles apparentes et visibles.
Une campagne de plantation de haricot à travers Haïti
80 tonnes, telle est la quantité de semences de haricot qui seront distribués à plus de 3 000 familles victimes de la tempête tropicale Noël en octobre dernier. François Severin, ministre de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, en a fait l'annonce mardi.« Financé à hauteur de 7 840 000 de gourdes, ce projet entre dans le cadre d'une campagne de plantation de haricot d'hiver à travers les dix départements du pays et vise à donner une réponse rapide aux dégâts causés par la tempête tropicale », a soutenu le titulaire du MARNDR.« Evaluées à 32 000 marmites, les semences seront distribuées dans tous les systèmes d'irrigation du pays », a martelé François Severin qui a par ailleurs indiqué que seront privilégiés les départements de l'Ouest, de l'Artibonite et du Centre qui recevront18, 14 et 14 tonnes de semence pour avoir été les plus touchés par les dégâts causés par la tempête.120 tonnes supplémentaires devront être bientôt distribués pour la campagne de printemps, annonce le ministre de l'agriculture. 200 tonnes ont été prévues dans le budget pour l'exercice fiscal 2007-2008.
Danio Dariusdaniodarius001@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52060&PubDate=2007-12-16
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De Marseille en Haïti, leçons de santé publique par internet
Author: AFP posted on: Sat, 15 Dec 2007
MARSEILLE, 15 déc 2007 (AFP) -
"Le son est bon? on y va": derrière son bureau de la faculté de médecine de Marseille, le professeur Marius Fieschi branche une simple webcam pour donner son cours à des étudiants du monde entier, de Madagascar ou du Mali jusqu'en Haïti.
"Nous avons commencé il y a trois ans, nous étions alors les seuls à pratiquer un enseignement entièrement conçu pour l'internet: c'est un projet pédagogique global", explique le Pr Fieschi, 60 ans, spécialiste de santé publique et d'informatique médicale qui a notamment lancé le Dossier médical personnel.
Le système avait été élaboré depuis dix ans par son Laboratoire d'enseignement et de recherche sur le traitement de l'information médicale (LERTIM), qui propose un master Expertise et ingénierie des systèmes d'information en santé.
"Ce n'est pas de l'enseignement par correspondance ou simplement un site où l'on va chercher des documents, insiste le Pr Fieschi. Je fais cours, mes étudiants posent des questions via un +chat+ permanent ou prennent la parole grâce aux technologies mises en oeuvre sur notre plateforme".
55 étudiants, surtout des médecins avec une moyenne d'âge de 34 ans, sont inscrits au master cette année, dont 25 soutenus par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) à raison de 700 euros sur les 1.000 que coûte le master en formation continue.
Beaucoup vivent en Afrique francophone, certains en France. Cette formation évite des frais de voyage ou séjour et permet de continuer à travailler. De même pour les enseignants: l'un a continué son cours depuis Boston durant une mobilité.
"Je recommande cette formation aux Africains pour leur éviter toutes les galères liées à leur déplacement sur l'Europe pour acquérir du savoir", dit un médecin malien diplômé l'an dernier.
Il suffit d'un ordinateur doté d'un navigateur gratuit comme Firefox et d'une ligne internet haut débit. Seul le contrôle des connaissances se fait hors internet, dans les centres de l'AUF à l'étranger ou à la faculté de médecine de Marseille.
Dans ce système à l'accès sécurisé, chaque étudiant a son bureau virtuel et peut consulter les documents numérisés de la bibliothèque universitaire, en particulier des milliers de revues scientifiques, ainsi que les supports de cours et corrigés.
Des "chats" et un forum permettent les contacts. Une dizaine de tuteurs - des étudiants "seniors" - aident les élèves, dont les questions les plus intéressantes suscitent des réponses facilement téléchargeables en courts podcasts. Pour les cours eux-mêmes, il faut être au rendez-vous.
"Je m'attendais à une plateforme de travail plus ou moins opérationnelle et conviviale, ça été le bluff complet", commente un médecin français qui s'est lancé cette année dans le master sans lâcher son cabinet.
Tous les étudiants ont été sélectionnés sur dossier, à raison d'un sur plus de trois demandes. "Je veux que le niveau soit celui d'un bon master, on ne va pas le dégrader parce qu'il se fait à distance", insiste le Pr Fieschi.
Personne n'a encore abandonné face aux difficultés techniques - coupures d'électricité fréquentes en Afrique, débit internet insuffisant - ou aux aléas professionnels.
Mais dès qu'il le peut, le Pr Fieschi rencontre "en vrai" ses étudiants lors de voyages professionnels. Et pour lui, l'enseignement à distance "ne peut s'imposer comme solution unique, surtout en médecine".
lch/ca/dv
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