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lundi 27 janvier 2020

Tout près du Palais national, capotes, fatras, sans-abris et monuments abandonnés

La firme devant reconstruire le palais national, détruit lors du séisme de 2010 est connue et la maquette du prochain palais présidentiel a été dévoilée à l’occasion de la commémoration du 10e anniversaire du cataclysme, ce 12 janvier 2020. En attendant la nouvelle construction, Ayibopost vous propose d’effectuer un tour dans l’environnement immédiat du bureau du chef de l’Etat
Tour 2004. Ayibopost/ Frantz Cineus
La maquette du nouveau palais présidentiel circule sur les réseaux sociaux. La nouvelle construction sera érigée sur le même site que l’ancienne, au Champ-de-Mars, en face de la Tour 2004.
La Tour 2004 — rêve cher à l’ancien président Jean Bertrand Aristide — devait marquer les 200 ans d’indépendance du pays. Hic, en 2004, Aristide est déchu sans avoir terminé cette œuvre. Depuis lors, la Tour est jetée dans l’abandon et aucun travail n’est entrepris pour terminer le chantier.



À quelques pas de la Tour 2004, la flamme éternelle s’est éteinte depuis des lustres sur la Place des Marrons inconnus. Les prostituées qui fréquentent la zone y cachent maintenant des préservatifs.
Sur cette place oubliée par les autorités, des sans-abris y ont élu domicile. Jean Roody, un trentenaire au visage couvert de plaies, est l’un de ces déshérités qu’on appelle « nèg lari » à Port-au-Prince. Ce jeune homme arpente les sites de décharge à la recherche de bouteilles en plastique. La place, c’est la « maison » qu’il partage avec une dizaine d’autres « nèg lari » et des prostituées qui viennent souvent s’y réfugier aux heures tardives.

Sur la place, Roody traine sa vie en bricolant des morceaux de sacs pour en faire un parapluie qu’il compte vendre aux marchands installés au bord des rues. Jean Woody ignore l’existence de la Flamme éternelle même s’il vit juste à côté depuis huit ans. Il n’a jamais vu sur la place une descente des autorités qui semblent avoir peur de la noirceur de la misère.


À la rue de la réunion, la première rue après le Palais national, l’ancien site qui abritait l
e Palais de justice est envahi par des mécaniciens. Sous les regards passifs des autorités, un garage y est improvisé. C’est là que travaille Johny Charles, ancien photographe converti à la mécanique. Sous un amandier en train de jouer au « damien », Johny avoue que ses collègues « mécaniciens ont tout bonnement choisi de venir travailler dans cet espace sans autorisation et sans opposition des autorités concernées ».
Jean Woody en train de bricoler. Ayibopost / Samuel Celine

Le seul indice indiquant l’existence du Palais de justice dans cet espace est un buste abandonné au milieu d’un champ de ricin dit palma-christi, devenu lieu de défécation pour les mécaniciens. En face, le Mausolée de Jacques Premier, gardé par une barrière qui peine à tenir debout, est colonisé par des herbes sauvages et des délinquants occupés à tuer le temps.

Tout est permis Un peu plus loin, à la rue Montalais, des « car wash » sont improvisés au beau milieu de la route comme pour montrer aux dirigeants qui arpentent régulièrement le Champ-de-Mars, le résultat de leur irresponsabilité. Ici, une cinquantaine de jeunes travaillent. C’est ce que révèle Markendy, « Nous sommes ici tout seuls. Nous ne voyons personne et personne ne nous voit », clame-t-il.

À côté, la Place des artistes se bidonvillise avec la même frénésie que la Mairie de la ville y a construit et loué de petits restaurants à des particuliers. Depuis l’expérience faite sous Michel Joseph Martelly, la Mairie semble avoir pris goût à cet argent facile.

Rose est l’une des restauratrices qui viennent tout juste de s’installer avec l’aide de son mari qui a payé ». Elle explique : « J’étais parmi les marchands du Champ-de-Mars pour qui M

ichel Martelly a fait construire les premiers restaurants, mais les proches du président avaient magouillé et loué les maisons à des hommes et femmes influents. En réaction, nous avons manifesté et exigé un encadrement. C’est pourquoi la Mairie nous a autorisés à construire sur ce qui restait de la place à raison de 35 000 gourdes mensuellement par commerce ».

Comme Rose, plusieurs marchands se vantent aujourd’hui d’avoir négocié un espace au Champ-de-Mars devenu depuis longtemps un marché public.

Le Champ-de-Mars et ses hontes
Un peu plus haut, c’est le spectacle d’un Champ-de-Mars perdu entre des rues non identifiées qu’on coupe à longueur de journée sans avertir les riverains. À ce tableau s’additionne la présence des câbles que des compagnies de télécommunication laissent trainer sur les trottoirs. Ici, des égouts à ciel ouvert, comme c’est le cas à l’angle de l’avenue Magny et de la rue Piquant ; là-bas, comme à côté du Musée du Panthéon national, d’autres se cachent sous des tas de fatras.
Sur cette place publique, gare à ceux qui rêvent d’évasion. Des dizaines de véhicules, portant l’écriteau « Auto-école », roulent au Champ-de-Mars et rendent toute balade peu sûre. Pourtant, un véhicule de police est posté en face du bureau d’ethnologie et assiste quotidiennement à ce dangereux défilé d’apprentis chauffeurs.
Comble d’ironie, le véhicule blindé de ces policiers a les roues crevées et ne se déplace pas.



Les chantiers oubliés Au haut du Champ-de-Mars, le Rex Théâtre porte mal le poids du temps et surtout le poids des millions décaissés au nom de sa rénovation.

Au dos de la place des artistes, le Quartier général des sapeurs-pompiers est l’un des bâtiments publics où l’on peut encore constater l’ampleur du séisme de 2010. Les murs et les poteaux portent encore les fissures du cataclysme. Dans le dortoir sans toilettes, 3 lits pour 6 personnes semblent avoir été jetés dans une salle où toutes les fenêtres sont cassées. La présence des visiteurs gène considérablement une secrétaire qui, à moitié cachée derrière une pile de cartons, tente d’uriner dans une bouteille en plastique au vu et au su d’une dizaine d’hommes en uniforme.

« Nous vivons dans
la crasse au beau milieu de la ville », clame un sapeur-pompier requérant l’anonymat.

Tout près du Palais, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti patauge dans un processus de reconstruction qui ne dit pas sa date de finition. Dans le plus grand centre hospitalier du pays, on manque de tout et les malades en souffrent énormément.

Un peu plus loin, à l’École Normale supérieure (ENS) — le principal centre de formation des professeurs — on travaille encore sous des hangars, 10 ans après le séisme de 2010. Une situation qui révolte étudiants et professeurs.

L’École nationale des Arts (ENARTS) aussi se meurt non loin de la plus puissante autorité du pays, le président.

À la rue de la réunion, le spectacle d’un pays dirigé par des élites qui improvisent est palpable : sous les terrains rasés depuis l’ère Martelly pour la construction de la Cité administrative de Port-au-Prince, des familles construisent des niches faites de matériaux récupérés.

Jadis, Jean Marc payait un loyer dans cette zone. Après la démolition des maisons, lui et une dizaine d’autres intrépides ont choisi d’habiter sur les ruines. Aujourd’hui, il a carrément reconstruit sur l’espace et dirige son commerce comme pour concurrencer un projet d’État qui va à pas de tortue.




Source : https://ayibopost.com/500-metres-du-palais-national-capotes-fatras-sans-abris-et-monuments-abandonnes/

samedi 25 janvier 2020

PaPJazz/20 janvier/ Richard ciné quartet/Café 36 « Le vent frais et aromatisé de Jacmel »

Publié le 2020-01-22 | Le Nouvelliste
Roland Léonard et Eunice Éliazar.
Le département du Sud-Est a toujours été retenu comme un immense grenier de talents artistiques, en arts plastiques, en littérature comme en musique. Ce dernier domaine a été maintes fois honoré par des célébrités inoubliables dans les champs populaires et savants. Citons : Cyriaque Archille Paris, dit « Ti-Paris », Vaille Rousseau, Hector Lominy, Hughes et Pierre Leroy, les jazzmen Lionel Volel, Edgard Depestre et Buyu Ambroise, sans compter d’autres noms d’illustres devanciers que nous n’avons plus en mémoire.
La relève est permanente dans cette région du pays. Côté jazz, on peut compter aujourd’hui sur des jeunes, très doués, enthousiastes et dynamiques au brillant avenir. Ils sont presque tous, à l’exception de quelques autodidactes, issus de l’école Dessaix Baptiste et du grand ensemble de jazz de Jacmel, dirigé par Pierre Leroy. Le jeune bassiste Richecard Ciné est du nombre.

 Ce dernier a reçu par ailleurs des formations en éducation musicale des enfants et en technique de jazz, en République dominicaine, avec des moniteurs comme Mario Canonge, David Sanchez et le saxophoniste américain Marco Pignatao, directeur de la célèbre Berklee school of Boston.
De retour à Jacmel, il a fondé le Richecard Ciné quartet et créé le festival de jazz de cette ville. Nous avons eu le bonheur en compagnie de la journaliste Eunice Eliazar et du photographe Casimir Veillard d’assister, en After-hour à son concert « en boîte » au Café 36, Pétion-Ville, rue Clerveaux. Le Richecard Ciné, 29 ans : basse et leader ; Shalomson Lamy, 22 ans : sax alto et soprano ; Jacky Polycarpe, 31 ans : piano électrique « Roland » ; Ronald Sanon, 31 ans : batterie. Ils sont tous jacméliens, souvenons-nous-en.

Notre consœur Eunice Eliazar nous livre ses impressions et son appréciation de la soirée.
Symbiose. En voilà un mot pour nommer cette soirée captivante au PaPJazz 2020. Des mélodies traitées avec pondération et jazzistique, sur des rythmes haïtiens ou caraïbes, ont permis une synchronisation aux couleurs du moment. En effet, Richecard et son groupe, tous des jeunes jacméliens, ont ouvert au Café 36 l’élégance du dire, de jouer et l’alternance des lumières, tel un jeu en mouvement.

Pour la 14e édition du festival international de jazz en Haïti, Jacky Polycarpe, au piano électrique lors de ce spectacle, a enrichi le sens de la beauté, de l’harmonie auditive et de l’érotisme latent. C'était le meilleur élément pour donner un vrai sens, en des termes artistiques, à cette représentation. Des airs connus et célèbres en version spéciale de ballade, comme YoYo, le Rara de Melvin Butler et une version instrumentale de la fameuse chanson de John Lennon, « Imagine », ont servi de tremplin aux développements, paraphrases improvisées des solistes.

À une époque où les jazzmen sont de plus en plus sur scène, il peut sembler que le fossé qui sépare les amateurs de jazz des érudits est comblé. Toutefois, il n’est pas de mauvais augure de se demander si cette forme de récupération élitiste du jazz, pour ne pas dire cette forme bourgeoise, ne constitue pas l’ossature de cette nouvelle influence qui amène des amateurs curieux des pratiques culturelles à consommer une telle variété musicale.
Avec communion, malgré la délicatesse de notre supputation, le jazz ne reste plus aujourd’hui là où il était avec les artistes qui se passent de présentation, comme : Miles Davis, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Louis Armstrong et peut-être également Billie Holiday. Passation de flambeau ou nouvelle génération pour récupérer et conserver ce style de musique né au début du XXe siècle aux États-Unis, aujourd’hui, la nécessité d’avoir une éthique de la connaissance s’y mêlent à l’hi
stoire du jazz. En tout cas, il y a les festivals, les savants et les théoriciens pour inventer les normes, ne serait-ce que pour assurer la prolifération de ce croisement musical. Voyons le bon côté des choses.

Ambiance

Le cadre de la grande salle du restaurant, au Café 36, est beau à voir : celle-ci s'apparente à une longue « tonnelle » ou
« choucoune », étirée de l’est à l’ouest, avec les solives supportant son toit en tôles et à angles, à deux versants comme un livre ouvert et en chapeau. Il y a les lumières du plafond, les tables et fauteuils. Une scène à l’ouest est à la disposition des musiciens, de leurs instruments, « amplis » et micros. La sono et ses musiciens sont à l’arrière, au fond et à l’est.
Le Richecard Ciné quartet nous propose un concert en trois « sets » de vingt minutes, et de trois morceaux chacun.


Le premier set commence par une version « kata » et un peu « biguine » de « New Morning », composition du groupe « Yellow Jacket ». On apprécie l’exposition en appels et réponses du sax, des claviers et de la basse, les improvisations du saxophone alto et de la basse électrique. On peut citer ensuite : le thème-contredanse « premye a » présenté a l’unisson par le saxophone soprano et la basse, supporté par les accords discrets du piano, commenté par le saxophoniste ; un morceau de salsa, de latin-jazz, « Thevens minor » arrangement d’une composition à un cousin de Richecard. Ces canevas sont bien développés par les solistes.

Le deuxième « set » est plus enthousiasmant par ses audaces : un arrangement de « Yoyo », en
ballade 4/4, tr
ès lente, très originale par ses équivoques de mesures, ses beaux accords introductifs du piano lyrique dans le solo, son improvisation de la « Carotte » ou sax soprano ; un rara très entrainant et qui vous met la ceinture en mouvement et en feu, par l’imitation de nos « vaccines » obstinées, composition du saxophoniste américain Melvin Butler développée au sax alto avec brio ; un morceau au rythme latin, version de « Yes or No » de Wayne Shorter.

On retient du troisième « set » une sympathique version ballade et pop-jazz de « Imagine » de John Lennon, avec le sax-soprano en vedette ; une salsa « Nothing serious » où participe un joueur de congas, bénévole, présent comme par bonheur sur les lieux (c’est un « jam » ou le nouveau venu s’exprime bien en solo) ; un dernier morceau de « rara » version du titre « Yellow Jacket ».

De bons improvisateurs, pleins d’avenir.
Courage, passion et persévérance !

Auteurs: Roland Léonard
Eunice Éliazar
Soiurce: https://lenouvelliste.com/article/211459/le-vent-frais-et-aromatise-de-jacmel

Une famille criblée de balles à Croix-des-Bouquets

Publié le 2020-01-24 | Le Nouvelliste
On aperçoit une fillette en uniforme de son établissement scolaire, sac de livres à côté de sa tête, sans vie, les yeux fermés pour l’éternité. Le large sourire de Micky Mouse imprimé sur ce sac rouge sang tranche avec le corps maculé de sang de cette adolescente étalée dans la boue, au bord de la route de Croix-des-Bouquets, jeudi 23 janvier 2020.
Cette image d'une enfant, en uniforme scolaire, baignant dans son sang, largement partagée sur les réseaux sociaux, rappelle une triste réalité de l’insécurité qui prévaut dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Sur une autre photo, on voit un homme quittant sa place de chauffeur pour tenter de se réfugier sur le siège arrière de son véhicule. C’est en biais, entre deux sièges du véhicule, que la mort le fige. Criblé de balles.
Gaudy Salomon, ancien policier, employé de l'Inspection générale des finances, rentrait chez lui avec ses deux enfants et un parent, quand la famille a été attaquée par des bandits qui ont criblé de balles sa voiture, une Suzuki grise, modèle Grand Vitara.
L’homme et sa fille de 13 ans ont été tués sur-le-champ par les individus armés. Le garçon de la famille, âgé de sept ans, ainsi qu’un neveu de Gaudy Salomon dans la vingtaine, ont été blessés lors de l’attaque et conduits dans un centre hospitalier pour recevoir des soins.
L’enfant, blessé à la main, a été opéré avec succès. Le neveu risque d’être paraplégique, a confié une source, au journal. Une autre personne dont l'identité n'a pas été révélée aurait été aussi tuée au cours de l'attaque. Les circonstances de cette attaque ne sont pas encore élucidées par la police.
Ces derniers jours, on ne compte plus les actes d’insécurité, liés ou pas au climat de développement du banditisme, qui endeuillent la population à la capitale et en province.
Souvent, ce sont les photos partagées sur les réseaux sociaux qui leur donnent du relief. Les autorités ne tiennent pas compte des victimes. La police ne parle dans ses points de presse que des arrestations effectuées. Les morts et les blessés sont passés sous silence. Ces statistiques ne sont pas tenues avec rigueur.
Plus tôt dans la journée du jeudi 23 janvier 2020, lors d’une prise de parole au Palais national, le président Jovenel Moïse avait indiqué qu’il n’est pas indifférent aux morts liés à l’insécurité. Le chef de l'État a assuré avoir entendu les cris des habitants du grand Sud, de Martissant, de Carrefour en proie à la furie des bandits.
Le président a indiqué que des instructions sont passées pour que la police, quelles que soient l’unité et l’affectation, au palais, à la DCPJ, à l’UDMO, mette tout son poids, mobilise tous ses moyens pour assurer la sécurité des vies et des biens.
Jovenel Moïse a, une nouvelle fois, appelé les bandits armés à remettre leurs armes ou courir le risque de finir au cimetière.
Auteur: Roberson Alphonse
Source:https://lenouvelliste.com/article/211526/une-famille-criblee-de-balles-a-croix-des-bouquets


Commentaire :


Tous les jours, à chaque écho d’une vie arrachée, je me dis au Seigneur que ce soit enfin le cadavre de trop !

Mais hélas, ils sont des centaines de vies emportées par la médiocrité, l’irresponsabilité, la déshumanisation d’un groupe ailleurs hors-la loi mais choyé et protégé en Haïti. Au nom de quel agenda ? Pour le profit de quel groupe ?

La fin de cette plaisanterie inhumaine est cochée pour quand dans l’agenda des américains et des alliés du CoreGroup ?

Les cadavres de trop se comptent par centaines, depuis que Jovenel Moïse a démontré qu’il n’était pour la fonction présidentielle.

Maintenant, puisqu’on dit qu’il n’y a pas de mal qui dure cent ans, j’attends de mes vœux les plus pieux et réalistes, l’Erreur qui fera définitivement basculer le faux équilibre acquis par le soutien de l’étranger et qu’il tombe définitivement dans son néant le plus abjecte de notre histoire!

mercredi 22 janvier 2020

Le Centre d’art en Haïti expose une cinquantaine d’œuvres pour célébrer ses 75 ans

30 peintures, 4 dessins, 9 métaux découpés monumentaux et 5 sculptures en bois et en métal sont exposés du mercredi 15 au vendredi 25 janvier 2020 au Centre d’art. Pendant dix jours, cette institution septuagénaire ayant formé d’étonnantes générations d’artistes revient sur quelques-unes de ces œuvres « rescapées » lors du séisme du 12 janvier 2010. 
Publié le 2020-01-21 | Le Nouvelliste

 « Que représente 75 ans d’existence et de succès dans un pays comme le nôtre ? », s'interroge, dans son discours de circonstance Axelle Liautaud, présidente du conseil d’administration du Centre d’art.
Derrière cette longévité, se trouve la vision, le sérieux et la sagesse des personnalités qui se sont relayés au Centre d’art et qui ont collaboré avec lui, a précisé madame Liautaud avant de rappeler qu’au « départ, il y a les fondateurs Dewitt Peter, Albert Mangonès et Maurice Borno, entre autres, avec une formabilité de créer un centre de formation artistique ».
C’est grâce au talent et au génie découverts chez les artistes que cette institution septuagénaire résiste aux bouleversements de toutes sortes. Les artistes rencontrés au Centre d’art « allaient bousculer les frontières de la création artistique et créer des remous en dehors de notre pays ». Même après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 au cours duquel bon nombre d’œuvres ont été détruites, le Centre d’art a su se relever et s’imposer par le dynamisme de ses constituants.
André Breton, fasciné par le dynamisme des artistes autodidactes, a souligné madame Liautaud, « suggère à José Gomez de donner une place de choix à ces autodidactes qui étonnent le monde de l’art ».
Dans l’histoire des 75 ans du Centre d’art, les grands musées américains ont fait l'acquisition des œuvres exposées jadis au centre. Des artistes étrangers exposent leurs tableaux et la légende du centre se renforce par la capacité d’accueil des artistes locaux. Après des années de service au centre, le fondateur de l’institution, Dewitt Peter, se retire en formant une remplaçante, Francine Murat, qui mourut un mois après le séisme du 12 janvier 2010.
Si le Centre d’art a pu survivre au séisme de 2010, c’est grâce à la gestion sage et créative de ces deux directeurs. « Les artistes ont été au cœur de leurs préoccupations », souligne la présidente actuelle du conseil d’administration du Centre.
Lorsque le séisme a eu lieu, le Centre d’art s’est effondré. « Plus de maison, plus de direction, plus de conseil d’administration fonctionnels, mais les employés du centre, avec l’appui des membres du conseil et de la Fokal, se sont employés à sauvegarder les œuvres et les archives. »
Avec la collaboration du secteur privé qui a soutenu l'entreposage des œuvres sauvées et les dons recueillis, Axelle Liautaud affirme que « le hasard et la chance n’ont rien à voir avec cette histoire. Toutes ces initiatives ne seront pas venues aider le Centre d’art s’il avait été moribond, sans rayonnement et mal géré ».
Aujourd’hui, cette institution vieille de 75 ans peut célébrer ses années de création grâce au dévouement et au sérieux de nombreuses personnalités d’ici et d’ailleurs. « C’est un exemple réussi de collaboration avec l’international, dans le respect de la spécificité culturelle et historique de ce pays», se réjouit la présidente du conseil d’administration du Centre d’Art en Haïti.

Auteure: Eunice Eliazar
Source:https://lenouvelliste.com/article/211231/le-centre-dart-en-haiti-expose-une-cinquantaine-doeuvres-pour-celebrer-ses-75-ans?fbclid=IwAR1XyzTSWTFaIQdRHuCicy1J58jIF85FSLiLdbPk6kkQTuVna4eG-ZhIwOw

lundi 20 janvier 2020

L’histoire palpitante des chemins de fer en Haïti

En 2018, des hommes d’affaires dominicains ont proposé de construire une ligne ferroviaire entre les deux républiques de l’île. Ce ne serait pas une grande première pour Haïti. La circulation des trains comme moyen de transport sur le territoire national est au contraire une histoire pleine de rebondissements.
Pendant les années qui ont suivi l’Indépendance, Haïti a tenté de se moderniser dans plusieurs domaines. Une Banque Nationale, bien que tenue par des étrangers, des industries de toutes sortes ont vu le jour pour ancrer le pays dans le monde dit civilisé.
Le transport de la production agricole – principale activité économique du pays – et la circulation des personnes nécessitent aussi des investissements conséquents. Dès 1876, on peut observer les premiers rails en Haïti. Il s’agissait de lignes de tramways, nom donné aux trains utilisés en zone urbaine. Selon Georges Michel, dans son livre Les Chemins de fer de l’île d’Haïti, ces machines étaient tirées par des chevaux.
Au cours du 20e siècle, plusieurs lois et arrêtés sont pris pour acter des concessions de contrat à des compagnies de construction de chemins de fer. D’autres arrêtés sont pris aussi pour réguler le secteur, notamment en légalisant la création de certaines entreprises dans le domaine. C’est ainsi que dans Le Moniteur du 19 janvier 1907, un arrêté autorise la formation de la société anonyme du chemin de fer de Pétion-Ville. Le 13 novembre 1912, une loi crée un service d’Inspecteurs des chemins de fer.
Il fallait relier tout le pays par un grand réseau de rails sur lesquels circuleraient trains et tramways, et mettre en place des conditions pour que ce réseau fonctionne.
Guerre entre puissances Ailleurs dans le monde, c’est la révolution industrielle, et les grandes puissances du monde exportent leur savoir-faire. Haïti est à cette époque un marché intéressant pour ces pays industrialisés. Non seulement l’ancienne colonie de Saint-Domingue a de grands besoins en termes industriels, mais il est aussi riche en gisement minier.
Trois pays se partagent la vie économique de l’île. L’Allemagne est le pays étranger le mieux établi. Les Allemands, pour contourner les lois du pays qui refusent le droit de propriété aux étrangers, n’hésitent pas à se marier à des Haïtiennes. Ils multiplient les investissements dans le pays, surtout dans le commerce de l’import-export.
Les Français sont un peu en retrait, mais gardent des intérêts très importants dans l’ancienne colonie. La langue favorise le rapport de proximité ; les écoles du pays fonctionnent selon le système de l’ancienne Métropole. De plus, la grande majorité des exportations du pays sont à destination de la France. En plus, la Banque Nationale du pays est gérée par des Français.
Pour finir, il y a les Anglais et les Américains, surtout ces derniers. Le pays de l’oncle Sam observait avec inquiétude l’établissement des Européens dans la zone. Le Môle Saint Nicolas, situé de manière stratégique, était au centre de leur préoccupation. Il ne fallait pas qu’il tombe entre des mains européennes. Petit à petit donc les Américains ont commencé à investir en Haïti, et à s’impliquer, au nom de la doctrine de Monroe.
Les chemins de fer sont l’un des domaines stratégiques de cette implication. Entre les Allemands et les Américains, la bataille était rude pour gagner des contrats avec le gouvernement. C’est à la faveur de ces différentes concessions que les trains sont apparus dans le pays.
La valse des concessionnaires étrangers Plusieurs lignes sont mises peu à peu en circulation. De Port-au-Prince à Saint-Marc, de Cap-Haïtien à Bahon, ou encore de Gonaïves à Ennery de nouveaux rails sont posés. Rudolphe Gardère est l’un des seuls Haïtiens à avoir obtenu une concession de l’État. Il était responsable de la construction de la ligne Gonaïves-Hinche. Mais presque immédiatement après avoir reçu le contrat, l’homme d’affaires décida de céder son entreprise à deux Américains, originaires de Philadelphie, le 18 juillet 1904. La transaction a eu lieu pour la somme de 50 $ en liquide et $62 500 de stock.
Les deux Américains reçoivent le feu vert du gouvernement pour l’extension du réseau. Ils sont censés relier la précédente ligne de Gonaïves-Ennery à Port-au-Prince, et la poursuivre jusque dans le Nord. Mais ces travaux n’ont jamais abouti.
D’autres concessions seront accordées à des étrangers, pour construire des chemins de fer. Même si les entreprises créées à cet effet portent des noms comme « compagnie nationale », elles ne sont pas haïtiennes.
La Compagnie des chemins de fer de la Plaine du Cul-de-sac En 1895, une compagnie allemande, bien qu’elle ait aussi des capitaux américains, fit l’acquisition du réseau de tramways de Port-au-Prince. C’était la PCS, la Compagnie des chemins de fer de la Plaine du Cul-de-sac. La compagnie voulait aussi agrandir les lignes existantes, pour créer de nouvelles dont l’une partirait de la capitale aux frontières de la République dominicaine.
La PCS a connu du succès dans ses débuts. Déjà, le 1er mai 1905, le président Nord Alexis saluait une si grande réussite, lors d’un discours pour la fête du Travail. De 1910 à 1911, plus d’un million de personnes empruntent les tramways de la capitale.
La Compagnie haïtienne des chemins de fer Parmi les contrats signés avec des étrangers, le plus célèbre est celui de la compagnie haïtienne des chemins de fer, la National Railroad Co. En 1910, James P. McDonald, un homme d’affaires américain, obtient une concession de l’État haïtien pour la construction de nouvelles lignes, notamment celle qui mène de Port-au-Prince au Cap-Haïtien. Elle devait aussi récupérer deux des lignes qui existaient déjà afin de les joindre à la nouvelle, et créer ainsi un réseau national.
C’est l’opération économique la plus désastreuse que l’État haïtien ait opérée à l’époque, dira un financier américain. Les parlementaires haïtiens approuvent le contrat malgré des réticences évidentes de certains secteurs de la vie nationale. Ainsi, dans son édition du 13 janvier 1910, un journal haïtien de l’époque appelé l’Impartial, écrivait ceci : « […] il serait excessivement imprudent de confier à un seul homme, M. MacDonald, 500 km à construire […] n’oublions pas que depuis 1904, ces m
êmes personnes, avec quelques changements de noms, n’ont pu faire que 20 km ».
Un contrat en or Des rumeurs de pots-de-vin circulaient aussi. James P. McDonald aurait ainsi offert un collier de fausses perles à la fille du président Antoine Simon, pour obtenir le contrat.
Quoi qu’il en soit, l’entrepreneur américain sort gagnant, et les avantages qu’on lui offre sont exorbitants. La concession lui est faite pour 50 ans. De part et d’autre de la voie ferrée qu’il doit construire, James P. Mc Donald se voit attribuer 20 km de terre pour la plantation de figues. Il a en outre le monopole de l’exportation de cette denrée, et des franchises douanières. Pour financer ce projet, McDonald émet des bons à hauteur de 20 000 dollars par km de rail construit.
Pour que la National Railroad puisse réunir l’argent, l’État haïtien offre un intérêt garanti de 6 %. En échange, l’État reçoit 1/6 de tout profit de plus de 12 %, et à la fin de la concession, la compagnie devient sa propriété.
La National Railroad déraille
Vers 1913, la National Railroad a vendu pour environ 3 545 000 dollars de bons. En tout, pour la période, le contrat coûte plus de 8 000 000 de dollars à l’État. C’est une somme considérable, car de 1913 à 1924, les recettes annuelles du pays n’ont pas dépassé 6 800 000 dollars.
Malgré tous les avantages accordés à la compagnie, elle n’effectue pas les travaux comme il était précisé dans le contrat. Même le projet de bananes de Mc Donald ne réussit pas. Une procédure est lancée par l’État pour résilier le contrat.
La gestion calamiteuse de la National Railroad mène la compagnie au bord de la faillite. En 1911, McDonald est évincé de l’entreprise qui revient à un consortium d’entrepreneurs menés par la compagnie W. R. Grace. Cette compagnie est de nos jours encore un leader dans le monde dans les matériaux de construction.
Deux gros poissons de Wall Street l’accompagnaient, la National City Bank de New York, et la Speyer Company. Le vice-président et le président de la National City Bank, respectivement, Samuel McRoberts et Franck A. Vanderlip, avaient des actions dans le nouveau National Railroad. Un employé de la banque, Roger L. Farnham, dont on disait qu’il était raciste, était nommé président de la Compagnie nationale des chemins de fer.
Les chemins de fer de l’occupation

Cette nouvelle aventure de la National Railroad est l’une des raisons les plus importantes de l’occupation américaine d’Haïti, de 1915 à 1936. Les travaux pour lesquels la compagnie avait obtenu des contrats patinaient encore. Seulement 174 km de rails avaient été construits, en trois lignes séparées, alors que la compagnie devait relier Port-au-Prince au Grand Nord. En 1914, au vu de ces résultats négatifs, l’État haïtien décide de stopper les paiements qu’il octroyait à la National Railroad. Celle-ci protesta que de fréquentes révolutions dans le pays l’empêchaient de faire son travail. Cette décision de surseoir sur les paiements a provoqué des remous considérables, car les investisseurs américains étaient puissants. Roger L. Farnham, le président de la National Railroad demanda fréquemment au gouvernement américain d’intervenir en Haïti, principalement pour protéger les intérêts de leurs ressortissants. Ces intérêts étaient non seulement dans les chemins de fer, mais aussi dans d’autres secteurs. Le 19 juillet 1915, des marines américains débarquent, officiellement pour préserver la stabilité du pays.
Auteur: Jameson Francisque
Linguiste. Journaliste. Passionné de technologie. Je m'intéresse à la politique et à l'économie. Ah, j'écris aussi un peu de poésie, histoire de faire passer la vie. Source: https://ayibopost.com/lhistoire-palpitante-des-chemins-de-fer-en-haiti/?fbclid=IwAR08Q5X7CCLkxxn_cGrzR1uFne6dW2Hbllz4yc6KnP9J3TEHOkb-nnmh7lw

dimanche 5 janvier 2020

Les députés n’ont voté que 14 des textes de loi émanant de la chambre basse en 4 ans

Le mandat des 119 députés de la 50e législature arrive à terme le deuxième lundi du mois de janvier 2020. Après quatre ans passés à bénéficier des privilèges des contribuables haïtiens, le bilan des députés se révèle très pauvre. Un document interne non public obtenu par Ayibopost en témoigne C’est une échéance constitutionnelle. Le lundi 13 janvier 2020 marque la fin de la 50e législature.

Pendant les quatre années du mandat, deux des députés, à savoir : Garcia Delva de Marchand Dessalines et Rony Celestin de Cerca la Source, se sont fait élire sénateur, laissant orpheline leur circonscription respective. Un autre député, Elience Petit-frère de la circonscription Ferrier/Les perches est décédé en février 2019.
Certes, ces événements ont réduit la Chambre basse à 116 députés contre les 119 qu’elle devait avoir. Mais ils ne suffisent pas à expliquer le bilan chétif mis en exergue dans un document interne obtenu par Ayibopost.
Un bilan bien maigre 
 De 2016 à 2020, l’Assemblée des députés n’a voté que 49 textes de loi. De ces 49, 30 sont des projets de lois venant directement de l’exécutif et seulement 19 sont œuvres de parlementaires.
Ces textes ont été votés du 17 avril 2016 au 2 avril 2019. Les députés ont aussi participé à la ratification en Assemblée nationale de l’accord de Paris sur le changement climatique, la Convention sur la réduction des cas d’apatridie et la Convention relative au statut des apatrides.
Lire aussi: Les députés ont coûté une fortune pour un bilan chétif et des scandales Sur les 19 propositions émanant des parlementaires, votées par les députés, 5 sont écrites par des sénateurs et une provient d’une commission. C’est-à-dire, les 119 députés n’ont proposé que 14 textes de loi sur les 49 votés.
De ces 49 textes de loi votés par la Chambre basse, 19 sont déjà promulgués au journal officiel Le Moniteur, 7 sont en attente de publication au Palais national et 22 se trouvent dans les tiroirs du Sénat. Seulement 11 députés ont proposé et fait voter des lois

Pour avoir les 13 textes de loi proposés directement par des députés (le 14e émane d’une commission), la Chambre basse a pu compter sur des élus comme : Abel Descolines qui a introduit une loi sur le corps des sapeurs-pompiers, Garry Bodeau avec sa proposition de loi créant le SNGRS, Ketel Jean Philippe en collaboration avec Cholzer Chancy ont déposé la loi sur l’octroi de décharge aux anciens hauts dignitaires de l’État.
Le député Cholzer Chancy a soumis la loi portant sur la vidéosurveillance et Wuinchel Olivier celle sur les ayants droit des policiers victimes dans leurs fonctions. Dulorier Jacques signe la proposition de loi portant organisation et fonctionnement de l’Institut Médico-Légal, Garcia Delva a fait une proposition sur la promotion de la culture, Vickerson Garnier mène une loi organique portant organisation du Ministère de l’Environnement et traitant de la lutte contre le changement climatique.
Le député Alfredo Antoine Junior a proposé une loi sur la création de l’Institut National du Café, Ronald Étienne a écrit la loi qui crée la commune des Caïmites et Samuel d’Haïti a produit deux propositions portant respectivement sur les pesticides à usage agricole et le transfert des systèmes d’irrigation aux associations de planteurs.
Le 13e texte de loi est proposé par un groupe de députés dont : Joseph Manès Louis, Printemps Bélizaire, Roger Millien, Jean Robert Bossé et Bertrand Sinal.
Un dernier texte de loi portant modification de la loi sur l’enlèvement, la séquestration, le rapt et la prise d’otage des personnes a été proposé par la Commission justice, Droits humains et sécurité publique de la Chambre.
Les coups ratés Les députés n’ont finalement voté que 14 des propositions de loi émanant de ce corps. Pourtant, les membres de la chambre basse ont déposé pas moins de 51 propositions par devant le bureau. Mais jusqu’à date, ces propositions de loi demeurent « non encore votées ».
Dans la liste des députés dont le nom n’est associé à aucun texte, il y a un ceux qui attendaient la prochaine séance plénière pour déposer leurs propositions de loi devant le bureau. Une dizaine de propositions de loi se trouvent sur cette liste qui restera dans les tiroirs de leurs initiateurs.
Un bilan digne des « incompétents et des paresseux »
Le fiasco de la Chambre basse en matière de bilan s’explique selon le député de Saint-Marc, Samuel D’Haïti. « Certains textes de loi, vu leur importance, nécessitent parfois deux à trois semaines de travail afin de garantir leur utilité à la population », affirme l’élu de Saint-Marc qui souligne que certaines propositions sont rejetées après plusieurs semaines de discussion. De ce fait, elles ne sont pas comptabilisées dans le bilan.
Il indexe aussi la situation de crise que connait le pays et la fâcheuse habitude de certains députés priorisant souvent leur participation à des fêtes patronales au lieu d’être présent au Parlement.
Individuellement, Samuel D’Haïti, qui a perdu une année de son mandat, est « un peu satisfait » pour être le seul député à avoir dans son bilan deux textes de loi votés par ses pairs.
Pour sa part, le député de Marigot Deus Deroneth est moins clément envers ses collègues. Pour lui, l’échec de la 50e législature est dû au fonctionnement même de la Chambre basse, dominée par « une majorité trop acquise à la cause de la présidence et qui a trahi du coup, l’intérêt de la population et sa mission de contrôle ».
Deus Deroneth qui dit n’être pas étonné devant le score de la Chambre basse souligne que « les députés ont négligé les travaux structurels à savoir, des textes de loi adaptés à l’évolution de la société ».
Le député de Marigot confesse que les parlementaires qui ont voulu sortir de ce carcan se sont heurtés au fonctionnement clanique de la Chambre. « Quand un député veut proposer des textes de loi, il entre ipso facto dans une bataille mesquine pour savoir si l’initiateur est proche ou contre le président Jovenel Moïse ». Il soutient que ce comportement partisan des députés est la cause même de ce bilan pauvre. Ses trois propositions de loi qui restent dans les tiroirs de la Chambre basse en sont une preuve, aux dires de Deus Deroneth.
Deus Deroneth croit qu’il faut « d’autres citoyens comme parlementaires, loin de cette génération formée de gens en quête de visibilité et d’individus en quête d’immunité pour éviter des poursuites judiciaires. »
Selon lui, la Chambre basse avait « trop de paresseux et d’incompétents jouissant de la nonchalance d’une administration parlementaire. »
Qu’en dit le président de la Gary Bodeau ?
Dans un tweet publié en réaction à cet article, le président de la chambre des députés, Gary Bodeau a mis l’accent sur le fait que « plus d’une cinquantaine [de lois ont été] votées et acheminées au Sénat.» Toutefois, le parlementaire admet que la chambre qu’il a dirigé « aurait pu faire mieux». Ce tweet a été supprimé quelques minutes après sa publication.
Source:https://ayibopost.com/les-deputes-nont-vote-que-14-des-textes-de-loi-emanant-de-la-chambre-basse-en-4-ans/