Hier nous avions vécu des moments intenses et très fructueux avec le dossier de Muralda.
Comme vous le saviez, nous nous sommes rencontrés face à une impasse de taille après le refus des autorités consulaires de l’ambassade d’Haïti à délivrer les visas pour soins médicaux à Muralda et à Ilmide sa sœur comme accompagnatrice pour l’aider lors de son voyage, ses déplacements et surtout pour la rassurer durant cette épreuve de taille pour elle.
Pour nous, ce refus nous avait frappés à la figure comme une gifle très douloureuse. Il nous était impossible de comprendre et d’accepter comment cette femme pouvait ainsi être condamnée à mourir en Haïti avec une maladie curable juste par le simple fait de ne pas avoir une situation économique stable, malgré cette débauche de générosité manifestée en sa faveur par des médecins et surtout la direction de la clinique.
Cependant, si on veut rester logique et ne pas tomber dans des condamnations trop insensées, il faut se mettre dans la peau des autorités qui voient apparaître deux « malheureuses » - (dans le sens haïtien du terme) – qui viennent solliciter deux visas pour soins médicaux en France en affirmant avec ou sans certificat que tous les frais seront exonérés ! Ca relève presque de l’inimaginable ! Une fable !
En fait les autorités voulaient obtenir deux garanties essentielles. Parce que, selon elles, dans la grande majorité des cas, des demandes de visas pour soins médicaux sont agréées et souvent ou les malades se font soigner dans un hôpital public gratuitement aux frais du gouvernement français ou les malades disparaissent dans la nature pour rester clandestinement en France.
Après la nouvelle du refus, de notre côté nous avons compris qu’il fallait qu’une personnalité crédible se porte garant de notre action. Nous avons multiplié les contacts tout en nous gardant de ne pas tomber dans un déballage public qui pourrait faire le buzz mais passerait complètement à côté de nos intentions et de l’intérêt primordial de cette activité.
Les membres du Collectif Haïti Provence Méditerranée, et des bénévoles se sont mobilisés et de très bons contacts ont été établis.
Hier nous sommes entrés dans une phase décisive. En effet un ancien ministre haïtien résidant en France, Président du Collectif a contacté un Consul d’Haïti très actif habitant notre région. (Les noms seront précisés au moment opportun). Ce Consul, qui avait en mai dernier organisé une magnifique exposition de peintures naïves de grands maîtres haïtiens au parc du XVI centenaire, a établi immédiatement un contact permanent entre le ministère des affaires étrangères françaises puis avec l’ambassadeur de France à Port-au-Prince. Sous sa dictée presque, nous avons écrit des documents, établi des attestations que nous avons faxés, puis expédiés par email etc…
Il nous a rapporté ce que nous avons signifié plus haut comme justification du refus. Donc lui il s’était porté garant que les frais seront couverts par la clinique et surtout que les femmes retourneront en Haïti après les soins. Il nous a gentiment suggéré de prévoir la possibilité de les raccompagner à l’ambassade de façon à rendre plus facile les actions du même genre que nous aurions à réaliser ultérieurement.
Nous avons donc pris sur nous formellement cet engagement moyennant une attestation.
Il nous a aussi proposé de lui envoyer les documents originaux par lettre recommandée avec accusé de réception et qu’en qualité de Consul il était apte à certifier que les originaux sont conformes.
Pour l’anecdote, Nous avions quitté la clinique vers 20 heures et en arrivant devant chez nous, nous eûmes un coup de fil nous demandant des fax complémentaires et une attestation. Pas pour demain mais pour tout de suite. Sans rentrer chez nous, nous fîmes demi-tour.
Une fois les fax envoyés, nous sommes restés jusqu’à 21 :30 au cas où d’autres sollicitations nous seraient parvenues.
Sur la route du retour, ce fut au tour de l’ancien ministre de m’appeler pour m’informer que le Consul lui avait laissé un message pour lui annoncer que le problème c’était réglé !
Hourra !
Muralda et Imeline seront probablement reçues en début de semaine à l’ambassade et sauf contre temps inespéré elles devraient recevoir leurs visas.
Une expérience déjà très enrichissante avec un nombre incalculable de leçons à tirer !
A SUIVRE !
Dr Jonas Jolivert
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)