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vendredi 19 octobre 2007

Notre Dame de Paris bientôt en Haïti

Par Dr Philippe DESMANGLES
Le meteur en scène Bertrand LABARRE (Photo: Philippe DESMANGLES)

Notre Dame de Paris, cette comédie musicale qui a tant fait vibrer les coeurs, va être jouée en Haïti, et c'est la compagnie Haïti en Scène qui s'en occupe. Le défi est très grand; cette pièce, en effet, fut jouée par des acteurs francophones à l'étranger, elle a pour nous un parfum d'exotisme. Les acteurs haïtiens auront pour devoir de produire une oeuvre originale et ne pas tomber dans un fade plagiat. Et c'est justement ce que nous a affirmé Bertrand Labarre, le metteur en scène.

Et elle? (Photo: Philippe DESMANGLES)
Invité à une séance de répétition, je fus surpris par le professionnalisme de la formation. Je précise : la formation est professionnelle, mais les acteurs ne le sont pas. Ils sont jeunes, amateurs et même pour certains, c'est leur première expérience théâtrale. Je m'attendais à ce que l'on me présente Frolo, Esméralda, Phoebus... Mais non, la distribution n'est pas réellement encore faite, si quelques- uns sont pressentis pour certains rôles, rien n'est en fait défini.
Tout le monde chante et tout le monde joue, car c'est une comédie musicale. Il faut apprendre à le faire, et cela prend du temps : quatre mois. Pour Bertrand, c'est le temps nécessaire pour que ses apprentis appréhendent les rouages de ce double métier, celui d'acteur et de chanteur.
Sera-ce la nouvelle Esméralda?(Photo: Philippe DESMANGLES)
« Mais dans ce cas, dis-je, pourquoi prendre des amateurs ? » Parce qu'en fait, c'est le but initial d'Haïti en Scène : donner à de jeunes acteurs une chance de percer dans le monde du show-biz haïtien. Une fois lancés, on s'attend à ce qu'ils volent de leurs propres ailes. La loi est dure, mais qui ne risque rien n'a rien et on ne peut s'attendre à tout recevoir sur un plateau d'argent ! Haïti en Scène présentera sur les planches, le 26 Janvier, une quarantaine de jeunes fruits d'une sélection et ayant travaillé d'arrache-pied. Car les coups de gueule du metteur en scène ne leur seront pas épargnés. J'en ai même assisté à un où Bertrand fermement lançait ses jeunes recrues sans pour autant faire preuve d'irrespect.
Dès lors, certains points sur les « i » s'imposent !Et il a de grands projets : « cette comédie musicale, genre nouveau en Haïti, sera jouée sur toute l'étendue du territoire et pendant une année. Je compte faire des représentations pour les écoles». « Mais quel texte allez-vous mettre en scène ? celui de Victor Hugo ? » Non, il s'inspirera de Luc Plamondon.
quels rôles auront-ils? (Photo: Philippe DESMANGLES)
Toutefois il pense adapter certaines scènes pour en faire une pièce haïtienne, et même créoliser certains textes grâce au spécialiste de la question : Robinson Auguste.« Et la barrière linguistique ? », posai-je encore comme question, car Bertrand est français et la plupart de ses protégés sont créolophones. J'avais senti comme un flottement chez eux quand il tenta de leur inculquer certaines notions. As-tu l'impression dès fois de ne pas être compris ? - "oui, avoua-t-il, mais ceci constitue pour moi une sorte de challenge que je pourrai même inclure dans le cadre de la francophonie. » Et il a raison, Bertrand, cette pièce devrait retenir l'attention des responsables et bénéficier de leur soutien.

Caleb prêt pour les auditions. (Photo: Philippe Desmangles)

Puis il y a eu une séance de chant pour finir, et je dois vous dire que même à l'état brut, ces jeunes ont du talent et j'ai hâte de les voir le 26 janvier sur scène. Mais avant, pour avoir une idée plus globale de cette comédie musicale, je me fais la promesse d'aller voir les danseurs qui, eux, s'entraînent à Pétion-Ville avec monsieur Delsoin.
Dr Philippe DESMANGLES

Les Haïtiens mangent trop gras

Dans la cuisine haïtienne, le gras est consommé sous diverses formes et en forte proportion. La consommation poussée en huile comestible et aliments riches en graisses animales prédispose aux maladies cardio-vasculaires, selon des nutritionnistes.
« La cuisinière a utilisé en une semaine un gallon d'huile pour faire la cuisine, c'est vraiment incroyable ! », s'étonne une Québécoise en mission humanitaire à Saint-Marc depuis tantôt deux ans. La coopérante se dit étonnée de voir à quel point les femmes haïtiennes utilisent de l'huile en grande quantité pour la cuisson des aliments. « Partout en Occident, le gras est consommé en faible quantité, dit-elle.

Chez nous par exemple, un gallon d'huile dure facilement trois mois. Et nous sommes quatre à la maison. »Beaucoup d'Haïtiens consomment en effet d'incroyables quantités d'huiles comestibles et des aliments riches en graisse animale. Outre l'huile végétale déversée en grande quantité dans la chaudière pour la cuisson des céréales et des haricots, on y ajoute - afin de rendre la nourriture plus appétissante - de la graisse d'origine animale comme le lard, le beurre, le fromage et la manthèque.
Un arsenal de lipides solides et liquides qu'on retrouve généralement dans les différents plats qui garnissent la table : le riz aux haricots, la gratinée, la friture, sans oublier les sauces. Cette habitude alimentaire s'observe dans les ménages tout comme dans le secteur de la restauration formelle et informelle.
D'ailleurs, certaines personnes exigent même de leur cuisinière un repas riche en gras. C'est à ce compte qu'ils se sentent bien dans leur assiette. « Chez moi, quand on cuisine le spaghetti, j'aime voir glisser dans l'assiette quelques gouttes d'huile », se réjouit un jeune homme rencontré dans un petit restaurant à Delmas. Questionné à ce sujet, Jean Ernst St-Fleur, professeur de nutrition à la Faculté d'Agronomie et de Médecine vétérinaire (FAMV), croit qu'il s'agit d'une mauvaise perception sociale. « Beaucoup d'Haïtiens assimilent un excès de poids à la prospérité. Dans leur tête, plus on est bien en chair, plus on est prospère. »
En fait, les aliments riches en graisses ont un effet direct sur le corps. Avec le temps, l'excès de graisse s'accumule dans les tissus, parfois au point de les rendre malades, surtout chez les gens qui ne pratiquent aucun exercice physique.
Par contre, d'autres n'aiment guère ces nourritures baignant dans la graisse. Ils sont cependant souvent obligés d'en consommer. C'est le cas de beaucoup d'employés des institutions publiques et privées et de nombreux citoyens qui passent le plus clair de leur journée au centre-ville. Dans le secteur de la restauration par exemple, le gras domine sans conteste. Cette réalité a, selon l'ex-colonel Himmler Rébu, nutritionniste et professeur de culture physique, de sérieuses répercussions sur la santé. « La consommation poussée de lipides est très mauvaise pour l'organisme», dit-il. Les lipides dans les aliments ne sont pourtant pas mauvais en soi. Du grec lipos qui signifie «graisse», les lipides sont nécessaires au maintien d'une bonne santé. Ils contribuent à la formation des membranes des cellules, à la synthèse des hormones et donnent de la saveur aux aliments. Ils représentent une source importante d'énergie.

Le consommateur reçoit 9 kilocalories par gramme de lipides, soit deux fois plus que les glucides ou les protéines. De plus, les lipides constituent des vecteurs importants pour certaines vitamines, notamment les vitamines A, D, E, K que seules les graisses peuvent dissoudreLe problème, c'est l'utilisation exagérée qu'on en fait. Trop de graisse concourt à la formation de maladies cardio-vasculaires. La consommation abusive du gras animal bouche les pores des cellules, contrarie la circulation du sang au niveau des artères et favorise un taux élevé de cholestérol dans l'organisme. Le cholestérol est certes indispensable dans le fonctionnement des cellules, mais son excès nuit sérieusement. Pire. Quand l'huile végétale est recyclée constamment dans la cuisson, la porte est ouverte aux maladies du coeur et des vaisseaux sanguins.
A une certaine température, l'huile comestible devient même toxique pour la santé. « Plus on mange de graisses recyclées, plus on s'empoisonne », affirme le nutritionniste Rébu. Et c'est là la grande inquiétude de beaucoup de citoyens avisés. L'usage d'huile recyclée est monnaie courante en Haïti avec les marchandes de fritures rencontrées à chaque coin de rue. Mais aussi avec les petits détaillants qui sillonnent les rues avec leur chaudière apportant la nourriture aux citoyens pour un prix dérisoire. Pour les marchandes de frites, rien ne se perd : pâtés, acra, viande...
Elles font frire toute la garnison, dans un même récipient.
L'huile recyclée est conservée pendant plusieurs jours et souvent est utilisée à d'autres fins, notamment pour la cuisson à la maison.La consommation poussée en huile végétale et en graisse animale nuit à la santé, c'est un fait aujourd'hui avéré. Il est donc important d'en contrôler l'usage qu'on en fait. Trop de graisse est souvent synonyme de moins de grâce.
Jean Max St Fleurtmaxner@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49874&PubDate=2007-10-16

Quatre otages libérés, un présumé ravisseur tué, un autre blessé à Port-au-Prince

Membres d’une même famille, ces personnes de nationalité haïtienne, française et américaine ont été la proie de "Lame Ti Manchèt" avant d’être remises en liberté par la PNH et les forces onusiennes
jeudi 18 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Quatre membres d’une même famille, un haïtien, deux autres de nationalité française et un ressortissant américain, ont été libérés et l’un de leurs présumés ravisseurs tué, lors d’une importante opération policière qui s’est achevée tard mercredi après-midi à Martissant (banlieue sud de Port-au-Prince) à l’issue d’un siège de plusieurs heures.
Selon le commissaire de police de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, qui a dirigé l’opération, avec le soutien des casques bleus, les otages ont été retrouvés sains et saufs, abandonnés dans une maison. Toutefois, la fin de leur captivité a été ponctuée d’échanges de tirs au cours desquels le chef de la bande criminelle dénommée Lame Ti Manchèt (L’armée des petites machettes), Yvens Jean alias "Tort ou Raison", a été abattu. Un autre individu appartenant au même groupe, Wilson Dieulifa, a été grièvement blessé et transporté dans un centre hospitalier dirigé par Médecins Sans Frontières (MSF).
Le forcené devait être placé sous haute surveillance afin d’être conduit en prison lorsqu’il aura laissé son lit d’hôpital.
Le commissaire Gédéon précise que Marcel et Ketty Fontus ainsi que leurs deux enfants avaient été enlevés mardi à bord d’un véhicule à la ruelle Roy, dans le centre de la capitale. Par la suite, ils ont été transportés à Martissant, un quartier longtemps dominé par des gangs ultraviolents avant de repasser ces derniers mois sous le contrôle des forces de l’ordre.
Le porte-parole de la Police des Nations Unies (UNPOL), Fred Blaise, qui a également fait état de ce raid, a aussi annoncé l’arrestation de plusieurs présumés bandits. Lors du point de presse hebdomadaire de la MINUSTAH, le porte-parole a signalé que dans le cadre des opérations menées conjointement avec la PNH, au cours de la semaine du 12 au 17 octobre, plusieurs arrestations ont été effectuées et 18 motocyclettes volées récupérées à Cazeau (banlieue nord).
Les autorités haïtiennes et onusiennes, engagées ces derniers mois dans la lutte contre le grand banditisme, cherchent régulièrement à minimiser les capacités opérationnelles des gangs démantelés. Cependant, des individus ayant investi discrètement de nouveaux quartiers utilisent les armes de guerre ou de poing encore en leur possession à des fins criminelles. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4300

Vers la reprise des vols de la Caribintair

Après plus d’un mois de suspension suite à deux atterrissages en catastrophe, l’OFNAC autorise la compagnie à recommencer à assurer des liaisons locales et régionales
jeudi 18 octobre 2007,
Radio Kiskeya

L’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC) vient d’autoriser la compagnie haïtienne de ligne intérieure Caribintair à reprendre ses vols qui étaient suspendus depuis les atterrissages d’urgence de deux de ses appareils respectivement en août et en septembre.
Le responsable des relations publiques de la compagnie, Jean Cyril Pressoir, a indiqué à Radio Kiskeya qu’aucune date n’a encore été retenue pour la reprise de la desserte. Seuls les vols à destination du Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince) et de la République Dominicaine seront assurés dans un premier temps. Les liaisons entre Port-au-Prince et les provinces de Jérémie (sud-ouest), des Cayes (Sud) et de Jacmel (Sud-Est) ne seront envisagées qu’ultérieurement.
M. Pressoir souligne par ailleurs que la flotte aérienne de la Caribintair compte désormais des avions d’une capacité de 30 places contre des appareils de 9 places qui étaient jusque là utilisés.
Concernant, l’examen dans un laboratoire canadien des moteurs des deux Cessna Caravan accidentés les 31 août et 11 septembre derniers à la Croix-des-Bouquets (nord-est) et à Source Puante (nord), aucune information n’est pour l’instant disponible. Les conclusions de leur expertise technique devraient permettre de déterminer la cause des deux défaillances.
Dans chacun des cas, des passagers et membres d’équipage se rendant au Cap-Haïtien avaient été légèrement blessés.
Le 11 septembre, l’OFNAC avait ordonné à la compagnie de laisser tous ses appareils cloués au sol en attendant les résultats de l’enquête qui avait été annoncée.
La Caribintair est considérée comme la plus importante ligne de l’aviation civile haïtienne qui s’est considérablement développée ces dernières années dans un pays où les voyages par la route sont souvent fatigants et même dangereux. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4299

Haïti affichera en 2007 une croissance de 3,2%, selon le FMI

Une légère remontée après plusieurs années de croissance négative, mais très faible comparée aux résultats des autres pays de la région
jeudi 18 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Haïti connaîtra cette année un taux de croissance de 3,2%, l’un des plus faibles de l’Amérique latine et de la Caraïbe, selon les projections du Fonds Monétaire International concernant l’économie mondiale rendues publiques jeudi à Washington.
Bien que en léger progrès après une succession de bilans négatifs au cours des dernières années, la croissance haïtienne ne sera supérieure qu’à celle du Mexique. Bon dernier de la classe, ce pays atteindra 2,9% d’ici le mois de décembre, selon le FMI qui a mis en garde contre l’émergence dans la région d’économies accusant de fortes carences en matières premières et ressources énergétiques.
Avec un indice prévisionnel de 8,5%, le Panama, dont la situation est de plus en plus florissante, sera sans doute le pays leader de l’Amérique latine devant la République Dominicaine et le Vénézuéla crédités chacun de 8% de croissance, preuve d’une très bonne santé économique. Suivent ensuite dans l’ordre l’Argentine, 7,5%, le Pérou, 7% et la Colombie, 6,6%.
A la traîne, le Brésil n’obtiendra qu’une maigre croissance de 4,4%.
Toutes ces données feront l’objet de discussions au cours de l’assemblée générale annuelle du FMI et de la Banque Mondiale qui se déroule jusqu’à lundi prochain à Washington.
Les autorités haïtiennes se sont félicitées à plusieurs reprises de l’amélioration substantielle des conditions macroéconomiques et de la baisse continue de l’inflation. Néanmoins, le pouvoir d’achat des consommateurs demeure trop faible et le chômage de masse incroyablement élevé. spp/Radio Kiskeya

Jean Jacques Dessalines, fondateur de la nation haïtienne

Jean-Jacques Dessalines naquit semble-t-il à Cormiers, près de la Grande-Rivière-du-Nord, non loin du Cap, sur la plantation « Vye Kay », ou peut-être dans l'Artibonite, dans la paroisse de Verrettes, sur la plantation Marchand. Il vécut ensuite chez un colon blanc, Henri Duclos, propriétaire d'une caféière, jusqu'au moment où il fut acheté, tout jeune encore, par Dessalines, un noir libre, qui lui donnera son nom et lui apprit le métier de charpentier.
Dessalines vécut une jeunesse particulièrement difficile. Ce fut un esclave rebelle, souvent marron ; son corps, dit-on, était couvert des cicatrices laissées par les verges de fer. Après s'être joint aux esclaves insurgés contre l'autorité française de Saint-Domingue ( 1791 ), aux côtés de Boukman et de Biassou, il parvint au grade d'officier supérieur dans les bandes soudoyées par l'Espagne.
En 1794, après l'abolition de l'esclavage, il passa au service de la France et se signala dans la guerre contre les Anglais. Général sous les ordres de Toussaint Louverture , il se fit remarquer par son énergie et sa bravoure, mais aussi par une cruauté implacable.
En 1801, il écrasa la tentative d'insurrection du général noir Moïse, dans la région du Cap. En 1802, à l'arrivée des Français commandés par le général Leclerc, il commandait les départements du Sud et de l'Ouest.
Le 26 février 1802, au moment où les Français, maîtres de Port-au-Prince, marchaient sous les ordres du général Boudet sur la ville de Saint-Marc, Dessalines, qui la commandait, ordonna de l'incendier et mit lui-même le feu à sa maison, dont l'ameublement et la construction lui avaient coûté beaucoup d'argent.
Il se dirigea ensuite vers le Mirebalais, et après la défaite de la « Crête-à-Pierrot » se soumit au général Leclerc. Passé sous le pavillon français, il conserva son grade et son commandement.
Dessalines intrigua alors auprès de Leclerc contre Toussaint Louverture et pourchassa les insurgés avec la même férocité qu'il avait montrée quelques mois auparavant envers les Blancs ( il avait ordonné le massacre d'environ 1.200 colons ).
Après l'annonce par Napoléon du rétablissement de l'esclavage, il rejoignit les révoltés ( octobre 1802 ). Au congrès de l'Arcahaye ( 15-18 mai 1803 ), Dessalines réalisa à son profit l'unité de commandement. Le 19 novembre, à la tête de l'armée des indigènes, il imposa à Rochambeau la capitulation du Cap.
En 1803, après le départ des Français, Dessalines provoqua aussitôt le massacre de la population blanche (2) ; à l'exception des prêtres, médecins, techniciens et de quelques négrophiles.
Il redonna à Saint-Domingue son nom indien d'Haïti ( Ayiti ) et, en 1804, avec l'appui de l'Angleterre, proclama l'indépendance de la nouvelle République.

Sources: Thomas MADIOU, Histoire d'Haïti, ; Roger CARATINI, Dictionnaire des personnages de la Révolution, ; Ch. DEZOBRY & Th. BACHELET, Dictionnaire général de biographie et d'Histoire (..), Robert CORNEVIN, Haïti, Paris, 1982; R.-A. SAINT-LOUIS, La Présociologie haïtienne ou Haïti et sa vocation nationale, Québec, 1970 ; Ertha PASCAL TROUILLOT, Encyclopédie biographique d’Haïti, éd. Semis.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13133

Le monument à la mémoire de Dessalines, souvent oublié

Les préparatifs pour la commémoration du 201 eme anniversaire de la mort du père fondateur de la patrie, Jean Jacques Dessalines, ont eu lieu au cours de la journée du 16 octobre. Comme d’habitude, à la veille du 17 octobre des équipes du ministère des travaux publics sont dépêchées sur place, au carrefour aviation, pour remettre en état les monuments érigés à la mémoire de Dessalines et de Défilée.
Des artisans et des techniciens s’activaient à nettoyer et à appliquer une nouvelle couche de peinture sur les murs de l’espace réservé au père de la patrie.
Les autorités locales et gouvernementales semblent avoir oublié Jean Jacques Dessalines, puisque l’espace qui lui est réservé sert d’habitude d’urinoir public et de décharge provisoire avait fait remarquer un riverain. Des stations de camionnettes de transport en commun et des marchandes sont les principaux occupants du pont rouge.
Ce 17 octobre la situation est différente parce que le pont rouge doit accueillir les officiels, notamment le chef de l’état qui doit selon la coutume déposer une gerbe de fleur devant le monument de Dessalines." Le traitement réservé au père fondateur de la patrie est honteux ", déclare un riverain qui a assisté au branle bas pour préparer la place.
Si le ministre de l’éducation s’était rendu aux Gonaives pour saluer, avec les élèves, la mémoire de Jean Jacques Dessalines, par contre il n’y a pas eu de grandes publicités sur les cérémonies commémoratives du 17 octobre.
Jean Jacques Dessalines, chef d’état et commandant en chef de l’armée, âgé de 48 ans, a été assassiné le 17 octobre 1806, suite à une conspiration de plusieurs hauts gradés de l’armée.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13134

Le chef de l’état réclame une réforme en profondeur de la constitution

Dans un discours prononcé à l’occasion de la commémoration du 201 eme anniversaire de la mort du fondateur de la nation, Jean Jacques Dessalines, le chef de l’état, René Préval, a fait un plaidoyer en faveur d’une profonde réforme de la constitution de 1987.
Le président Préval souhaite mettre en place une commission qui devra dans le meilleur délai proposer des modifications à la constitution de 1987.
Il estime que la constitution qui a permis de déstabiliser la dictature n’est pas en mesure de stabiliser la démocratie. " La constitution est une source d’instabilité", indique M. Préval qui croit qu’elle n’a jamais été utilisée pour construire la démocratie.Tout en indiquant avoir reçu le rapport de Claude Moise sur l’opportunité de réformes constitutionnelles, M Preval estime qu’il faut en urgence travailler sur des modifications de la constitution.
Au nombre des points à modifier, la fréquence des élections qui occasionne des heurts et sont par conséquent des moments d’instabilité. M. Préval propose l’organisation d’élections générales tous les 5 ans en lieu et place des élections partielles en vue de réduire les dépenses financières. " On pourrait éviter de dépenser 13 millions de dollars pour des sénatoriales partielles", dit-il soulignant que ces fonds pourraient servir à la construction de routes et d’hôpitaux.
Tout en notant que les élections sont l’occasion de conflit, le chef de l’état souligne que les 8 000 policiers ne pourront seuls contrôler les foules à travers le pays durant le processus électoral. " Est-ce que nous continueront à demander à la Minustah d’assurer la sécurité lors des élections", s’interroge t-il.Au nombre des points sources d’instabilité, l’impossibilité pour un chef d’état de cumuler deux mandats consécutifs et de renvoyer le premier ministre. " Ce n’est pas normal que le président élu ne peut renvoyer le premier ministre qu’il a nommé, l’autorité de nomination doit être l’autorité de révocation", ajoute t-il.
Le chef de l’état croit également qu’il faut créer une cour constitutionnelle qui statuera sur les conflits d’interprétation de la constitution.
En ce qui a trait à la décentralisation, le président Préval met en garde contre une mauvaise application qui peut entraîner une instabilité.
Le processus d’amendement est également critiqué par le chef de l’état qui juge ces conditions " trop compliquées et difficiles". Il propose la création d’un groupe de travail estimant que les modifications a apporté sont nombreuses." Le pays est en instabilité politique depuis 1986, et la stabilité politique actuelle est fragile", déclare le chef de l’état qui remercie les différents acteurs politiques qui ont contribué à cette stabilité. Selon le président Préval la stabilité est une condition essentielle pour un développement durable.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13135

Haïti accueille la 15 eme session du Cariforum ce jeudi

Coup d’envoi ce jeudi 18 octobre 2007 de la 15 eme session ministérielle du Cariforum, le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères, Antony Dessources, soutient que cette rencontre est importante pour Haïti qui est membre du groupe depuis 16 ans." Haïti et les autres pays de la région défendront leurs intérêts lors de cette rencontre", affirme M. Dessources qui rappelle que le groupe discute de la coopération entre l’Union Européenne et les pays de la Caraïbes. " Cette réunion est importante puisqu’elle permettra de planifier la gestion des 160 000 euros qui seront mis à la disposition de la région dans le cadre de la 10 eme FED", ajoute t-il.
C’est la première fois qu’une rencontre internationale ministérielle se déroule en Haïti indique M. Dessources qui croit que c’est une occasion pour Haïti de prouver sa capacité à organiser de telles rencontres. M. Dessources croit que les ministres concernés doivent réaliser une répartition des fonds précisant qu’Haïti espère en tirer le meilleur parti.
Interrogé sur la réunion préparatoire, Antony Dessources soutient que cette rencontre entre les représentants de la société civile avait pour objectif de déterminer une meilleure programmation des fonds. Le secteur public tiendra compte des propositions des organisations haïtiennes telles Chambre de Commerce et d’Industrie, Papda et Conan souligne t-il.
Au début du mois, le premier ministre, Jacques Edouard Alexis, avait pris part à une réunion préparatoire en compagnie des ministres des affaires étrangères du Cariforum. En octobre 1992, les quinze pays indépendants de la région des Caraïbes signataires des conventions ACP-CE, ont créé le Forum des états ACP des Caraïbes, rassemblant le Marché commun et communauté des Caraïbes et Suriname, Haïti et la République Dominicaine.
L’objectif de cette organisation est de promouvoir une meilleure coordination de l’aide provenant de l’Union européenne et une coopération et intégration régionale améliorées.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13136

Le débat sur la réforme constitutionnelle est relancé

Le directeur de l’observatoire juridique et politique, Emmanuel Ménard, estime nécessaire une réforme de la constitution arguant que la loi mère n’est pas immuable. Réagissant aux remarques du chef de l’état sur le cumul des mandats présidentiel, M. Ménard croit que des débats entre les différents secteurs permettront de trouver un consensus sur le sujet. " La constitution a renforcé les pouvoirs du parlement, et de l’armée tout en affaiblissant le chef de l’état ", déclare t-il faisant état d’ambiguïtés de plusieurs articles de la constitution.
86 lois particulières et une vingtaine d’institutions ont été créées par la constitution soutient-il tout en estimant que la constitution n’est pas appliquée. " Les failles et lacunes dans sa rédaction empêche son application stricte, seules 4 lois particulières ont été votées et de nombreuses nouvelles institutions fonctionnent sans loi organique", ajoute t-il.
Réagissant à la proposition de création d’un groupe de travail sur la réforme de la constitution Emmanuel Ménard juge nécessaire de grandes consultations sur la question. " Je crois que la commission doit être composée de professionnels, de sociologues, de juristes, d’anthropologues etc pouvant plancher sur la question", déclare t-il tout en expliquant qu’il faut prendre en compte les aspects culturel et social de la nation haïtienne.
Le débat sur la réforme de la constitution a été relancé le 17 octobre par le chef de l’état lors d’un discours à l’occasion de la commémoration du 201 ème anniversaire de la mort de Jean Jacques Dessalines. Selon le chef de l’état, le rapport de l’historien Claude Moise prouve la nécessité d’apporter des modifications dans la constitution de 1987.
En mars dernier, l’historien Claude Moïse, avait plaidé pour un amendement de la constitution précisant que ceci doit se faire sur la base d’un consensus national nécessitant une implication citoyenne. Tout en indiquant qu’une modification permettra à la constitution de faire son travail, Claude Moïse croit qu’il est important de revisiter certains chapitres en définissant notamment les rapports entre les pouvoirs.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13137
Commentaires
Tout en restant convaincu que le débat autour de la Constitution ne devrait pas servir de drap pour couvrir l’inactivité et surtout l’inefficacité du gouvernement à montrer une volonté ferme de s’acheminer vers une approche tendant à résoudre dans le moyen et long terme les vrais et innumérables problèmes de la nation, nous sommes en droit de reconnaître que cette constitution n’a jusqu’à présent pas servi à grand-chose et ce pour plusieurs raisons dont la plus importantes reste cette tendance et cette volonté expresse de tous les dirigeant à ne jamais la respecter.
Avec la Constitution écrite pour barrer la route aux anciens duvaliéristes, pour éviter l’instauration des dictatures, nous avons vécu sans doutes les 20 années les plus dures et les plus instables de notre vie comme nation ponctuées de coups d’état, assassinats, insécurité, interventions militaires, tentative et vraies dérive totalitaristes et comme la cerise sur le gâteau la dislocation de la société civile.
L’idée d’une nouvelle constitution n’est pas une aberration mais elle ne sera non plus la panacée à tous nos maux !

Dr JJ

Haïti / Fonds-Verrettes : Entre promesses et désespoir

Jeudi 18 octobre 2007
Trois ans après les inondations de mai 2004, la population de Fonds-Verrettes (Ouest d’Haïti) garde une faible lueur d’espoir quant à la concrétisation de projets sociaux dans la commune.
Collaboration spéciale
Par Carl Édouard Régis
Fonds-Verrettes (Haïti), 18 oct. 07 [AlterPresse] --- Confrontée à la faim, Gefira, une veuve de 35 ans, réfléchit à son destin aussi incertain que l’avenir de Fonds-Verrettes. La ville, sinistrée voilà 3 ans, est en effet retombée dans l’oubli.
Mais la veuve se souvient encore des intempéries du 23 mai 2004, qui avaient emporté tout ce qui restait d’infrastructures dans la commune pauvre située à deux heures de la capitale haïtienne. 238 morts et plus d’un millier de sans abris : le bilan de la catastrophe, enregistré à l’époque, avait attiré bien des regards de compassion.
Aujourd’hui, comme souvent, Gefira revient sur l’emplacement du marché, un des lieux du drame où s’étendent à perte de vue des galets, des alluvions et des décombres de bâtiments qui servent de squelette à la ville morte.
Pauvre depuis toujours et mendiante aujourd’hui, elle est assise à même le sol rocailleux, le dos courbé et, sur les épaules, le poids du quotidien. Seules ses mains tendues débordent de vitalité dans ce marché pourtant clairsemé, sans décors et sans ambiance. Chaque instant pour elle est un combat pour la survie.
« Même le pain populaire devient luxe dans mon foyer de six enfants », se plaint-elle en regrettant l’apport de son mari, un rude travailleur agricole emporté par les eaux. Un pain que la veuve doit, au moins, apporter au reste de sa famille en état d’abandon et d’oisiveté dans un taudis retranché quelque part sur le morne avoisinant.
Depuis la catastrophe de mai 2004, certains habitants se sont réfugiés dans les hauteurs, par crainte de débordement des eaux pluvieuses en provenance des bassins versants dégradés. D’autres occupent des maisonnettes neuves, construites hors des lits de rivières grâce à une aide humanitaire. Mais, toutes et tous dépendent, pour l’essentiel, d’une culture de subsistance faite notamment de pois et de pommes de terre.
Trois ans après la catastrophe, la population est livrée à elle-même. Elle n’a pas accès aux services sociaux de base. Les articles de la déclaration universelle des droits humains, adoptée en 1948 par les Nations Unies, sont ignorés dans cette commune.
Aucun droit n’y est appliqué. Aucun devoir n’y est exercé. La mairie, l’unique bâtiment public encore debout après les inondations, ne joue qu’un rôle, celui d’identifier la ville par son enseigne.
« Comment percevoir des taxes alors que les contribuables cherchent au mieux à assurer leur survie » ?, s’interroge le Maire de la ville, Junel Jean.
La population de Fonds-Verrettes doit aussi affronter des maladies infectieuses causées par des surfaces submergées. Les statistiques restent muettes sur le nombre de tuberculeux et de personnes vivant avec le virus du Sida.
« La mort ne surprend jamais dans la commune », lance, sur un ton ironique, un ancien délégué de ville.
Charles, 45 ans, s’en prend aux autorités gouvernementales qui n’ont, selon lui, aucun projet pour cette ville pauvre de 40 mille habitants.
Les promesses concordaient pour un déplacement de Fonds-Verrettes. Un plan local d’action environnementale était également prévu. La population n’en sait rien encore.
La seule certitude, c’est que Fonds-Verrettes figure parmi les communes les plus vulnérables et les plus mal classées dans la carte de pauvreté d’Haïti et qu’elle reste, malgré elle, dans l’œil d’un cyclone qui ne dit pour l’instant pas son nom. [cer rc apr 18/10/07 16 :00]
Cet article est rendu possible grâce au soutien du Réseau haïtien de communication sur l’environnement (Rehcen).
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