Publié le 2020-01-21 | Le Nouvelliste
« Que représente 75 ans d’existence et de succès dans un pays comme le nôtre ? », s'interroge, dans son discours de circonstance Axelle Liautaud, présidente du conseil d’administration du Centre d’art.
Derrière cette longévité, se trouve la vision, le sérieux et la sagesse des personnalités qui se sont relayés au Centre d’art et qui ont collaboré avec lui, a précisé madame Liautaud avant de rappeler qu’au « départ, il y a les fondateurs Dewitt Peter, Albert Mangonès et Maurice Borno, entre autres, avec une formabilité de créer un centre de formation artistique ».
C’est grâce au talent et au génie découverts chez les artistes que cette institution septuagénaire résiste aux bouleversements de toutes sortes. Les artistes rencontrés au Centre d’art « allaient bousculer les frontières de la création artistique et créer des remous en dehors de notre pays ». Même après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 au cours duquel bon nombre d’œuvres ont été détruites, le Centre d’art a su se relever et s’imposer par le dynamisme de ses constituants.
André Breton, fasciné par le dynamisme des artistes autodidactes, a souligné madame Liautaud, « suggère à José Gomez de donner une place de choix à ces autodidactes qui étonnent le monde de l’art ».
Dans l’histoire des 75 ans du Centre d’art, les grands musées américains ont fait l'acquisition des œuvres exposées jadis au centre. Des artistes étrangers exposent leurs tableaux et la légende du centre se renforce par la capacité d’accueil des artistes locaux. Après des années de service au centre, le fondateur de l’institution, Dewitt Peter, se retire en formant une remplaçante, Francine Murat, qui mourut un mois après le séisme du 12 janvier 2010.
Si le Centre d’art a pu survivre au séisme de 2010, c’est grâce à la gestion sage et créative de ces deux directeurs. « Les artistes ont été au cœur de leurs préoccupations », souligne la présidente actuelle du conseil d’administration du Centre.
Avec la collaboration du secteur privé qui a soutenu l'entreposage des œuvres sauvées et les dons recueillis, Axelle Liautaud affirme que « le hasard et la chance n’ont rien à voir avec cette histoire. Toutes ces initiatives ne seront pas venues aider le Centre d’art s’il avait été moribond, sans rayonnement et mal géré ».
Aujourd’hui, cette institution vieille de 75 ans peut célébrer ses années de création grâce au dévouement et au sérieux de nombreuses personnalités d’ici et d’ailleurs. « C’est un exemple réussi de collaboration avec l’international, dans le respect de la spécificité culturelle et historique de ce pays», se réjouit la présidente du conseil d’administration du Centre d’Art en Haïti.
Auteure: Eunice Eliazar
Source:https://lenouvelliste.com/article/211231/le-centre-dart-en-haiti-expose-une-cinquantaine-doeuvres-pour-celebrer-ses-75-ans?fbclid=IwAR1XyzTSWTFaIQdRHuCicy1J58jIF85FSLiLdbPk6kkQTuVna4eG-ZhIwOw