Les autorités haïtiennes doivent immédiatement élaborer et mettre en œuvre un plan pour résoudre la grave crise du logement que connaît le pays, a déclaré Amnesty International vendredi 10 février alors qu’une enfant est morte dans un incendie qui s’est déclaré dans un camp hébergeant des survivants du tremblement de terre de 2010. Les autorités haïtiennes doivent immédiatement élaborer et mettre en œuvre un plan pour résoudre la grave crise du logement que connaît le pays, a déclaré Amnesty International vendredi 10 février alors qu’une enfant est morte dans un incendie qui s’est déclaré dans un camp hébergeant des survivants du tremblement de terre de 2010.
Selon des informations émanant des autorités locales et du groupe de défense des droits humains GARR, une fillette de trois ans est morte et trois autres personnes ont été grièvement blessées mercredi matin lorsque le feu a pris, par accident, dans le camp de l’école République d’Argentine, dans le quartier de Carrefour Péan à Port-au-Prince.
Ce camp d’hébergement abrite 700 familles.
« Ce terrible incendie qui a coûté la vie à une enfant à Carrefour Péan est une tragédie que nous redoutions depuis longtemps », a déclaré Javier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnesty International.
Des spécialistes d’Amnesty International s’étaient rendus en Haïti en septembre 2011 pour examiner les conditions de vie des Haïtiens dans les centaines de camps installés après le séisme de 2010. On estime à environ un demi-million le nombre de personnes qui vivent encore dans ces camps, souvent sous la menace d’une expulsion forcée.
Ces camps sont surpeuplés, les conditions sanitaires y sont mauvaises et il y a un manque d’eau potable qui contribue à la propagation des maladies. Du fait de l’insécurité qui y règne, des femmes et des jeunes filles y ont été victimes de violences sexuelles.
« Peu de choses ont été faites depuis le séisme pour résoudre ce qui est considéré par les Haïtiens comme l’un de leurs principaux problèmes : la pénurie de logements », a déclaré Javier Zúñiga.
« Si rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui vivent dans des camps de fortune en Haïti, le risque est à craindre que d’autres tragédies comme celle-ci ne se produisent. »
PRE01/074/2012
10 février 2012
http://www.amnesty.fr/Presse/Communiques-de-presse/Haiti-Il-faut-de-toute-urgence-un-plan-pour-mettre-fin-la-penurie-de-logements-4627
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 12 février 2012
Haïti devient membre de l'Union Africaine
«C’est une grande première pour la diaspora africaine, et Haïti est le premier pays noir de la diaspora africaine qui a fait une telle demande», rapporte Haïti Press Network. C'est en des termes chaleureux que, dès l’ouverture du sommet de l'Union africaine, qui s'est tenu du 23 au 30 janvier 2012 à Addis-Abeda en Éthiopie, les chefs d'Etat ont accueilli la requête de l'île caribéenne: Haïti veut devenir membre de l'organisation panafricaine. Sous les applaudissements, la délégation haïtienne a donc obtenu son statut de «membre associé à part entière» qui sera officialisé au prochain sommet, en juin prochain, annonce Afriquinfos.
Haïti Libre rappelle que, le 9 janvier, le Premier ministre haïtien, Garry Conille, avait fait part de ce projet dans un discours à l’Assemblée Nationale d'Haïti:
«Le continent africain occupe une place de plus en plus importante dans l'action diplomatique du gouvernement haïtien. [...] Un processus de participation d'Haïti à l'Union Africaine a été enclenché auprès du Président de cette institution régionale, en vue de l’octroi à Haïti, d'un statut de membre associé et de l'accréditation d'une Mission Diplomatique auprès de cette organisation», avait-il déclaré.
L’île n’avait qu’un statut d’observateur durant toute la durée de la conférence, comme les Etats-Unis et la Chine. Ady Jean Gardy, chef de cabinet du ministère des Affaires Étrangères et nommé Ambassadeur haïtien, s’est efforcé tout au long du sommet de l'UA d’imposer son île comme un partenaire essentiel. Selon le site d’information Icicemac, il en a profité pour rencontrer le chef d’Etat du Bénin et plaider la cause des étudiants haïtiens en difficulté financière. L’ambassadeur a insisté auprès de son ministre référent, Laurent Lamothe, comme des autres délégations sur le fait qu’Haïti renforcera ses liens avec les pays africains. L’éventualité d’une tournée africaine du Président de la République et du ministre des Affaires Étrangères a d'ailleurs été soulevée.
Entre l’Afrique et Haïti, c’est avant tout une question historique. Première République Noire (1804), Haïti a toujours soutenu l’accession à l’indépendance des pays africains, notamment la Lybie. Elle a aussi dénoncé l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie et tenu une position progressiste contre la guerre d’Algérie. Haïti Nation explique que la présidence du sommet de l’UA a d’ailleurs souligné les efforts diplomatiques et les positions favorables de l’île envers le continent. Les pays africains sont très solidaires vis-à-vis d’Haïti. Selon The Root, après le séisme de 2010, le Sénégal a proposé à l’UA d’accueillir les sans-abris haïtiens et même de leur créer un Etat sur le sol africain. Des relations solides qui justifient l'entrée d'Haïti dans l'Union africaine.
http://www.slateafrique.com/82551/haiti-membre-de-union-africaine
Haïti Libre rappelle que, le 9 janvier, le Premier ministre haïtien, Garry Conille, avait fait part de ce projet dans un discours à l’Assemblée Nationale d'Haïti:
«Le continent africain occupe une place de plus en plus importante dans l'action diplomatique du gouvernement haïtien. [...] Un processus de participation d'Haïti à l'Union Africaine a été enclenché auprès du Président de cette institution régionale, en vue de l’octroi à Haïti, d'un statut de membre associé et de l'accréditation d'une Mission Diplomatique auprès de cette organisation», avait-il déclaré.
L’île n’avait qu’un statut d’observateur durant toute la durée de la conférence, comme les Etats-Unis et la Chine. Ady Jean Gardy, chef de cabinet du ministère des Affaires Étrangères et nommé Ambassadeur haïtien, s’est efforcé tout au long du sommet de l'UA d’imposer son île comme un partenaire essentiel. Selon le site d’information Icicemac, il en a profité pour rencontrer le chef d’Etat du Bénin et plaider la cause des étudiants haïtiens en difficulté financière. L’ambassadeur a insisté auprès de son ministre référent, Laurent Lamothe, comme des autres délégations sur le fait qu’Haïti renforcera ses liens avec les pays africains. L’éventualité d’une tournée africaine du Président de la République et du ministre des Affaires Étrangères a d'ailleurs été soulevée.
Entre l’Afrique et Haïti, c’est avant tout une question historique. Première République Noire (1804), Haïti a toujours soutenu l’accession à l’indépendance des pays africains, notamment la Lybie. Elle a aussi dénoncé l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie et tenu une position progressiste contre la guerre d’Algérie. Haïti Nation explique que la présidence du sommet de l’UA a d’ailleurs souligné les efforts diplomatiques et les positions favorables de l’île envers le continent. Les pays africains sont très solidaires vis-à-vis d’Haïti. Selon The Root, après le séisme de 2010, le Sénégal a proposé à l’UA d’accueillir les sans-abris haïtiens et même de leur créer un Etat sur le sol africain. Des relations solides qui justifient l'entrée d'Haïti dans l'Union africaine.
http://www.slateafrique.com/82551/haiti-membre-de-union-africaine
Benoit Duquesne décrypte le combat de Toussaint Louverture
Le leader de la révolte haïtienne fait également l’objet d’une fiction diffusée sur France 2. France 2 diffusera un débat intitulé “Toussaint Louverture : un combat pour la liberté” animé par Benoît Duquesne le 15 février prochain. Le journaliste et ses invités évoqueront, depuis le Musée du Quai Branly, le combat de Toussaint Louverture, leader de la révolte haïtienne, pour la libération des esclaves et l’indépendance d’Haïti à la fin du 18ème siècle. Héros révolutionnaire et précurseur de la décolonisation, il est devenu une figure historique majeure de l’émancipation des peuples noirs. Quelles ont été les conséquences de son action? Que reste-t-il aujourd’hui de l’héritage de cette figure politique?
Benoît Duquesne recevra notamment le comédien Jimmy Jean-Louis, interprète de Toussaint Louverture dans la fiction éponyme diffusée sur France 2 les 14 et 15 février. L’acteur est également Fondateur et Président de l’association Hollywood Unites for Haïti. A ses côtés également, la comédienne Sonia Rolland, l’historien Marcel Dorigny, la Présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage François Vergès ainsi que l’ancien footballeur Lilian Thuram, président de la Fondation “Education contre le racisme”.
Ce débat suivra la diffusion du dernier volet de la fiction “Toussaint Louverture” réalisée par Philippe Niang.
Diffusion le mercredi 15 février à 22h10 sur France 2
http://teleobs.nouvelobs.com/articles/benoit-duquesne-decrypte-le-combat-de-toussaint-louverture
Benoît Duquesne recevra notamment le comédien Jimmy Jean-Louis, interprète de Toussaint Louverture dans la fiction éponyme diffusée sur France 2 les 14 et 15 février. L’acteur est également Fondateur et Président de l’association Hollywood Unites for Haïti. A ses côtés également, la comédienne Sonia Rolland, l’historien Marcel Dorigny, la Présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage François Vergès ainsi que l’ancien footballeur Lilian Thuram, président de la Fondation “Education contre le racisme”.
Ce débat suivra la diffusion du dernier volet de la fiction “Toussaint Louverture” réalisée par Philippe Niang.
Diffusion le mercredi 15 février à 22h10 sur France 2
http://teleobs.nouvelobs.com/articles/benoit-duquesne-decrypte-le-combat-de-toussaint-louverture
Haïti reconnaît l'indépendance du Kosovo
Haïti est le 87e pays à avoir reconnu l'indépendance du Kosovo, a annoncé samedi le ministère kosovar des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie haïtienne Laurent Lamothe a annoncé cette décision après avoir rencontré son homologue kosovar, Enver Hoxhaj, à Port-au-Prince, a-t-on précisé de même source.
Le Kosovo a unilatéralement proclamé son indépendance de la Serbie le 17 février 2008. Parmi les pays ayant reconnu son indépendance figurent les Etats-Unis, ainsi que 22 des 27 pays membres de l'Union européenne.
La Serbie, soutenue par son allié traditionnel la Russie, ne reconnaît pas cette indépendance et considère toujours le territoire du Kosovo comme sa province méridionale.
http://lci.tf1.fr/filnews/monde/haiti-reconnait-l-independance-du-kosovo-6986810.html
Le chef de la diplomatie haïtienne Laurent Lamothe a annoncé cette décision après avoir rencontré son homologue kosovar, Enver Hoxhaj, à Port-au-Prince, a-t-on précisé de même source.
Le Kosovo a unilatéralement proclamé son indépendance de la Serbie le 17 février 2008. Parmi les pays ayant reconnu son indépendance figurent les Etats-Unis, ainsi que 22 des 27 pays membres de l'Union européenne.
La Serbie, soutenue par son allié traditionnel la Russie, ne reconnaît pas cette indépendance et considère toujours le territoire du Kosovo comme sa province méridionale.
http://lci.tf1.fr/filnews/monde/haiti-reconnait-l-independance-du-kosovo-6986810.html
D’un tribunal à l’autre, des décisions disparates
Une circulaire ministérielle enjoint aux tribunaux d’accorder seulement l’adoption simple pour les enfants adoptés depuis le séisme, afin de respecter le droit haïtien. Ce texte n’empêche pas certains magistrats d’accorder des adoptions plénières, ce qui crée un sentiment d’injustice.
Depuis un an, l’incompréhension perdure. D’un côté, des parents adoptifs à bout, qui, depuis l’arrivée en France de leur enfant haïtien, se plaignent des difficultés administratives et réclament l’adoption plénière ; de l’autre, la chancellerie, qui, au nom du respect du droit et de la souveraineté de l’île, enjoint aux tribunaux de n’accorder que des adoptions simples.
Le ministère français rappelle, en effet, que les autorités haïtiennes ne reconnaissent pas l’adoption plénière et ne légalisent donc pas les consentements des parents biologiques.
Or, sans consentements légalisés, on ne peut pas couper tous les liens entre l’enfant et sa famille d’origine (lire les Repères). En décembre 2010, le garde des sceaux a ainsi diffusé une circulaire aux procureurs généraux leur demandant de « donner un avis négatif à toute requête en adoption plénière qui pourrait être déposée ».
À ROUEN ET À CAEN DES PARENTS ONT OBTENU L’ADOPTION PLÉNIÈRE
De quoi provoquer la colère des familles, pour certaines réunies au sein d’un collectif (Égalité enfants adoptés) qui a déjà organisé plusieurs manifestations pour protester contre cette recommandation.
D’autant que certains tribunaux s’émancipent du texte, ce qui crée deux poids, deux mesures. À Rouen et à Caen, par exemple, des parents ont obtenu l’adoption plénière. « Comment est-il possible que dans notre pays, dit des droits de l’homme, des dossiers comportant des pièces strictement identiques ne soient pas traités de la même façon ? », s’insurge ainsi dans une lettre un de nos lecteurs, dont l’enfant est arrivé sur le sol français deux mois après le tremblement de terre en Haïti.
Conscient de ces disparités, le ministère de la justice se retranche derrière sa circulaire. « Elle a justement vocation à favoriser la cohérence des décisions sur l’ensemble du territoire », fait valoir Bruno Badré, son porte-parole.
Sauf que les juges du siège ne sont pas tenus de la respecter. À Rouen, la magistrate Marie-Christine Le Boursicot a fondé ses décisions d’accorder l’adoption plénière sur le « contenu » des consentements des parents biologiques, sans s’arrêter à la question de « forme » de la légalisation de tels actes.
IL FAUT ENTENDRE LES FAMILLES
« Dans les dossiers, nous avons des preuves solides de la réalité de ces consentements », assure-t-elle. Toutefois, comme dans d’autres juridictions concernées, le parquet ne l’entend pas de cette oreille et s’est pourvu en cassation afin d’en revenir à l’adoption simple.
Pour l’avocat spécialiste Guillaume Le Maignan, il faut entendre les familles, car « on fragilise leur situation dans un contexte déjà difficile, alors que l’on devrait au contraire la consolider ». Sous le couvert de l’anonymat, une militante associative regrette, à l’inverse, que « l’on agite le chiffon rouge et que l’on fasse peur pour rien. Même si l’adoption simple est moins protectrice, les parents adoptifs ont un statut, et les risques sont mineurs », estime-t-elle.
Elle rappelle que la nationalité française, si elle n’est pas automatique, s’acquiert facilement dans le cas d’une adoption simple et que des protections juridiques peuvent être mises en place en cas de décès des parents, comme la tutelle testamentaire.
En outre, depuis le 13 décembre dernier, une loi permet de modifier le prénom de l’enfant plus facilement, sans avoir besoin d’effectuer une requête auprès du juge aux affaires familiales, comme c’était le cas jusqu’ici.
MARINE LAMOUREUX
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/D-un-tribunal-a-l-autre-des-decisions-disparates-_NG_-2012-02-12-767819
Depuis un an, l’incompréhension perdure. D’un côté, des parents adoptifs à bout, qui, depuis l’arrivée en France de leur enfant haïtien, se plaignent des difficultés administratives et réclament l’adoption plénière ; de l’autre, la chancellerie, qui, au nom du respect du droit et de la souveraineté de l’île, enjoint aux tribunaux de n’accorder que des adoptions simples.
Le ministère français rappelle, en effet, que les autorités haïtiennes ne reconnaissent pas l’adoption plénière et ne légalisent donc pas les consentements des parents biologiques.
Or, sans consentements légalisés, on ne peut pas couper tous les liens entre l’enfant et sa famille d’origine (lire les Repères). En décembre 2010, le garde des sceaux a ainsi diffusé une circulaire aux procureurs généraux leur demandant de « donner un avis négatif à toute requête en adoption plénière qui pourrait être déposée ».
À ROUEN ET À CAEN DES PARENTS ONT OBTENU L’ADOPTION PLÉNIÈRE
De quoi provoquer la colère des familles, pour certaines réunies au sein d’un collectif (Égalité enfants adoptés) qui a déjà organisé plusieurs manifestations pour protester contre cette recommandation.
D’autant que certains tribunaux s’émancipent du texte, ce qui crée deux poids, deux mesures. À Rouen et à Caen, par exemple, des parents ont obtenu l’adoption plénière. « Comment est-il possible que dans notre pays, dit des droits de l’homme, des dossiers comportant des pièces strictement identiques ne soient pas traités de la même façon ? », s’insurge ainsi dans une lettre un de nos lecteurs, dont l’enfant est arrivé sur le sol français deux mois après le tremblement de terre en Haïti.
Conscient de ces disparités, le ministère de la justice se retranche derrière sa circulaire. « Elle a justement vocation à favoriser la cohérence des décisions sur l’ensemble du territoire », fait valoir Bruno Badré, son porte-parole.
Sauf que les juges du siège ne sont pas tenus de la respecter. À Rouen, la magistrate Marie-Christine Le Boursicot a fondé ses décisions d’accorder l’adoption plénière sur le « contenu » des consentements des parents biologiques, sans s’arrêter à la question de « forme » de la légalisation de tels actes.
IL FAUT ENTENDRE LES FAMILLES
« Dans les dossiers, nous avons des preuves solides de la réalité de ces consentements », assure-t-elle. Toutefois, comme dans d’autres juridictions concernées, le parquet ne l’entend pas de cette oreille et s’est pourvu en cassation afin d’en revenir à l’adoption simple.
Pour l’avocat spécialiste Guillaume Le Maignan, il faut entendre les familles, car « on fragilise leur situation dans un contexte déjà difficile, alors que l’on devrait au contraire la consolider ». Sous le couvert de l’anonymat, une militante associative regrette, à l’inverse, que « l’on agite le chiffon rouge et que l’on fasse peur pour rien. Même si l’adoption simple est moins protectrice, les parents adoptifs ont un statut, et les risques sont mineurs », estime-t-elle.
Elle rappelle que la nationalité française, si elle n’est pas automatique, s’acquiert facilement dans le cas d’une adoption simple et que des protections juridiques peuvent être mises en place en cas de décès des parents, comme la tutelle testamentaire.
En outre, depuis le 13 décembre dernier, une loi permet de modifier le prénom de l’enfant plus facilement, sans avoir besoin d’effectuer une requête auprès du juge aux affaires familiales, comme c’était le cas jusqu’ici.
MARINE LAMOUREUX
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/D-un-tribunal-a-l-autre-des-decisions-disparates-_NG_-2012-02-12-767819
Adoption d’enfants haïtiens, des familles en colère
Deux ans après le séisme meurtrier qui a secoué l’île, les enfants haïtiens alors en cours d’adoption ont trouvé leur place dans leurs nouvelles familles françaises. Mais, pour un grand nombre, celles-ci continuent de se débattre dans des procédures judiciaires pour obtenir l’adoption plénière, un statut plus protecteur que les autorités haïtiennes ne reconnaissent pas.
Un tonitruant « Maman ! » retentit dans le hall d’entrée. Tout sourire, Chloé (1) surgit dans le salon, qui s’apparente à une exposition permanente des œuvres de la fillette de 4 ans.
Elle porte encore la combinaison de ski bleu ciel qu’elle a revêtue pour aller faire de la luge avec son père. Comme les eaux du lac Léman voisin, la neige est devenue un élément naturel pour cette petite fille née sous les tropiques.
Cette belle journée de dimanche se poursuivra autour de la table, en compagnie d’une petite amie, haïtienne elle aussi, d’un an son aînée. Elles étaient dans la même crèche, en Haïti, et sont les meilleures copines du monde.
Leurs mamans aussi. « Il nous arrive de nous parler quatre heures au téléphone. Nos maris commencent à râler », avoue Alice, 39 ans, la maman de Chloé, le « prénom d’amour » qu’elle lui a donné, à son arrivée en France, en janvier 2010.
« MA FILLE COMPREND PARFAITEMENT, MAIS ELLE NE DIT RIEN »
Bien sûr, elles échangent des nouvelles de leurs filles adoptives. Mais elles parlent aussi de ce qui les « mine » toutes deux : le refus de la justice française d’accorder l’adoption plénière des enfant origine haïtienne.
Alice souffre de l’« expression impassible » que prend le visage de Chloé lorsqu’elle doit expliquer au médecin pourquoi un autre prénom apparaît lorsqu’il consulte la base donnée de la Sécurité sociale.
« Ma fille comprend parfaitement, mais elle ne dit rien », soupire-t-elle, lasse de la voir confrontée aux douleurs de son enfance. « Cette situation l’encourage à se demander qui elle est, où elle doit s’ancrer, ici, ou là-bas », se désespère Alice, qui a dû refuser à sa fille une sortie scolaire en Suisse.
« Je n’étais pas certaine qu’elle soit autorisée à repasser la frontière », souffle la maman, qui s’interdit de voyager et cherche chaque soir sur Internet la moindre information qui pourrait l’aider à obtenir une adoption plénière.
Alice ne veut pas tirer un trait sur les deux premières années vécues par sa fille en Haïti. Elle souhaite la voir conserver son prénom de baptême. Mais en deuxième position.
« MA MÈRE [N’EST] PAS RECONNUE COMME SA GRAND-MÈRE »
« Elle a bien compris qu’elle ne sortait pas de mon ventre. Son père et moi sommes dépositaires d’une histoire qui n’appartient qu’à elle seule. » Et qui n’a pas à surgir pour des questions administratives, estime-t-elle.
C’est pourquoi elle se bat pour que la justice « reconnaisse pleinement Chloé dans ses droits » . « Si nous venions à disparaître brutalement, ma mère ne serait pas reconnue comme sa grand-mère, ni ma sœur comme sa tante. Qu’adviendrait-il alors ? », s’interroge-t-elle, pleine d’appréhension.
Comme toutes les mères, Alice veut que sa fille « ait confiance en elle », malgré les remarques qui ne manquent pas. Sur sa peau noire. Ou sur le « tremblement de terre », mots qu’elle demande de temps à autre à sa mère de lui réexpliquer. « Après l’avoir entendu à l’école, sans doute », suppose Alice, qui sait bien ne pas pouvoir « la protéger de tout » .
La petite fille originaire de Port-au-Prince se bouche encore les oreilles lorsque les bruits extérieurs sont trop forts. Mais le pire est passé, après trois mois très difficiles au cours desquels la petite fille a perdu le sommeil.
« Elle a fini par mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, c’était très important pour elle et pour nous, relève Alice. Sa maîtresse m’a raconté que si Chloé s’exprimait peu l’an passé, aujourd’hui elle ose davantage s’exprimer. »
La fillette enchaîne les goûters chez ses camarades, chante avec un vrai sens théâtral, s’amuse dans la salle de jeux aménagée au premier étage de la maison. Et ses dessins racontent l’ordinaire d’une petite fille, entourée de son papa et de sa maman, encore bouleversés de l’avoir entendue dire être « heureuse » avec eux, lors du repas de Noël.
« LE PROCUREUR M’ACCUSAIT DE VOL D’ENFANT »
À quelque 500 kilomètres de là, à Paris, Martine tient elle aussi à préserver son cocon familial en dissociant le quotidien avec son fils, Yven, de son interminable combat administratif.
Arrivé en France le 26 janvier 2010, Yven est aujourd’hui âgé de 5 ans et préfère dessiner des monstres plutôt qu’écouter les conversations des adultes sur les problèmes juridiques. Il est scolarisé en grande section de maternelle : « Je suis un grand bébé », s’amuse-t-il.
Six mois après l’arrivée de son fils en France, Martine a déposé une requête afin de convertir l’adoption simple en adoption plénière. Assidue des forums de discussions entre parents, elle s’était préparée à l’audience, mais a tout de même trouvé la situation « pas très agréable ». « Heureusement que l’avocat était là, raconte-t-elle. Dans son réquisitoire, le procureur m’accusait de vol d’enfant. Il n’a été question que de papiers et de formalités. Ils devraient juger en fonction de l’intérêt de l’enfant ! On m’a juste demandé comment il s’appelait et s’il allait bien. »
Après avoir essuyé un refus, elle a pour l’instant gelé sa requête, attendant des éléments nouveaux ou un changement de position de la part du gouvernement.
Elle trouve particulièrement injuste l’inégalité de traitement entre les tribunaux. « Cela me fait hurler ! Une amie qui a adopté une petite fille au même endroit et au même moment que moi a obtenu une décision favorable dans un autre tribunal. »
« CET ENFANT EST UN DON DE DIEU »
Pour l’instant, Yven porte toujours deux noms de famille : celui de ses parents biologiques et celui de sa mère adoptive. Et il est toujours de nationalité haïtienne. « Je ne veux pas gommer son origine haïtienne, explique sa mère, mais il vit en France avec des Français, c’est important qu’il ait les mêmes droits. »
Yven a tout de même pu être inscrit à la Sécurité sociale et sa mère n’a pas eu de difficulté à obtenir un congé d’adoption. Aujourd’hui, elle aimerait que tout soit réglé avant que son fils entre au CP.
« Pour l’instant, je pense qu’il ne perçoit pas ce qui se joue. Mais j’ai peur des conséquences que pourrait avoir cette situation quand il va commencer à pouvoir lire son état civil. »
Une angoisse partagée par de nombreux parents adoptifs, comme Catherine, qui a multiplié les procédures dans l’espoir d’obtenir une adoption plénière pour Emmanuel, 9 ans, qu’elle était allée chercher en Guadeloupe, où avait été mis en place, après le séisme, un « sas » pour les enfants haïtiens en cours d’adoption.
Cette Ardennaise se dit déterminée à aller jusqu’au bout de son combat. Son dossier doit désormais être tranché par la Cour de cassation. Et même si elle devait continuer à emprunter de l’argent pour payer son avocat, elle n’hésiterait pas à poursuivre ses démarches en saisissant la Cour européenne des droits de l’homme, afin de faire reconnaître la « discrimination » dont elle se dit victime.
« Aujourd’hui, je suis au bout du rouleau » , confie-t-elle, avant de se reprendre : « Quand je vois le sourire, le sens de l’humour, le talent de danseur d’Emmanuel, j’oublie cette situation ubuesque. Cet enfant est un don de Dieu. »
(1) Les prénoms ont été modifiés.
DENIS PEIRON, BÉNÉVENT TOSSERI (à Lyon) et LUCIE TOURETTE
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Adoption-d-enfants-haitiens-des-familles-en-colere-_NG_-2012-02-12-767806
Commentaires:
Si l'on comprend bien, ces familles françaises ont été déclarées non qualifiées par l'administration françaises pour adopter des enfants français préposés à l'adoption. On ne va pas demander pourquoi une famille qui n'est pas autorisée à adopter un petit français peut par contre adopter un petit haïtien. Ce sont des questions qui fachent.
Ces familles envoeint un dossier en Haïti dont l'administration ne reconnait pas l'adoption plénière. Ces familles acceptent l'adoption suivant les lois haïtiennes: l'adoption simple.
Une fois qu'elles ont l'enfant en main, elles débutent un combat pour obtenir l'adoption plenière contravenant une loi haïtienne dont elles avaient pris connaissance des lilmites et des dispositions relatives à l'adoption.
Je pense que les familles soucieuses d'adopter devraient commencer par exercer une pression particulière sur l'administration française de façon à leur rendre la capacité d'adopter des petits français d'abord.
Un tonitruant « Maman ! » retentit dans le hall d’entrée. Tout sourire, Chloé (1) surgit dans le salon, qui s’apparente à une exposition permanente des œuvres de la fillette de 4 ans.
Elle porte encore la combinaison de ski bleu ciel qu’elle a revêtue pour aller faire de la luge avec son père. Comme les eaux du lac Léman voisin, la neige est devenue un élément naturel pour cette petite fille née sous les tropiques.
Cette belle journée de dimanche se poursuivra autour de la table, en compagnie d’une petite amie, haïtienne elle aussi, d’un an son aînée. Elles étaient dans la même crèche, en Haïti, et sont les meilleures copines du monde.
Leurs mamans aussi. « Il nous arrive de nous parler quatre heures au téléphone. Nos maris commencent à râler », avoue Alice, 39 ans, la maman de Chloé, le « prénom d’amour » qu’elle lui a donné, à son arrivée en France, en janvier 2010.
« MA FILLE COMPREND PARFAITEMENT, MAIS ELLE NE DIT RIEN »
Bien sûr, elles échangent des nouvelles de leurs filles adoptives. Mais elles parlent aussi de ce qui les « mine » toutes deux : le refus de la justice française d’accorder l’adoption plénière des enfant origine haïtienne.
Alice souffre de l’« expression impassible » que prend le visage de Chloé lorsqu’elle doit expliquer au médecin pourquoi un autre prénom apparaît lorsqu’il consulte la base donnée de la Sécurité sociale.
« Ma fille comprend parfaitement, mais elle ne dit rien », soupire-t-elle, lasse de la voir confrontée aux douleurs de son enfance. « Cette situation l’encourage à se demander qui elle est, où elle doit s’ancrer, ici, ou là-bas », se désespère Alice, qui a dû refuser à sa fille une sortie scolaire en Suisse.
« Je n’étais pas certaine qu’elle soit autorisée à repasser la frontière », souffle la maman, qui s’interdit de voyager et cherche chaque soir sur Internet la moindre information qui pourrait l’aider à obtenir une adoption plénière.
Alice ne veut pas tirer un trait sur les deux premières années vécues par sa fille en Haïti. Elle souhaite la voir conserver son prénom de baptême. Mais en deuxième position.
« MA MÈRE [N’EST] PAS RECONNUE COMME SA GRAND-MÈRE »
« Elle a bien compris qu’elle ne sortait pas de mon ventre. Son père et moi sommes dépositaires d’une histoire qui n’appartient qu’à elle seule. » Et qui n’a pas à surgir pour des questions administratives, estime-t-elle.
C’est pourquoi elle se bat pour que la justice « reconnaisse pleinement Chloé dans ses droits » . « Si nous venions à disparaître brutalement, ma mère ne serait pas reconnue comme sa grand-mère, ni ma sœur comme sa tante. Qu’adviendrait-il alors ? », s’interroge-t-elle, pleine d’appréhension.
Comme toutes les mères, Alice veut que sa fille « ait confiance en elle », malgré les remarques qui ne manquent pas. Sur sa peau noire. Ou sur le « tremblement de terre », mots qu’elle demande de temps à autre à sa mère de lui réexpliquer. « Après l’avoir entendu à l’école, sans doute », suppose Alice, qui sait bien ne pas pouvoir « la protéger de tout » .
La petite fille originaire de Port-au-Prince se bouche encore les oreilles lorsque les bruits extérieurs sont trop forts. Mais le pire est passé, après trois mois très difficiles au cours desquels la petite fille a perdu le sommeil.
« Elle a fini par mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, c’était très important pour elle et pour nous, relève Alice. Sa maîtresse m’a raconté que si Chloé s’exprimait peu l’an passé, aujourd’hui elle ose davantage s’exprimer. »
La fillette enchaîne les goûters chez ses camarades, chante avec un vrai sens théâtral, s’amuse dans la salle de jeux aménagée au premier étage de la maison. Et ses dessins racontent l’ordinaire d’une petite fille, entourée de son papa et de sa maman, encore bouleversés de l’avoir entendue dire être « heureuse » avec eux, lors du repas de Noël.
« LE PROCUREUR M’ACCUSAIT DE VOL D’ENFANT »
À quelque 500 kilomètres de là, à Paris, Martine tient elle aussi à préserver son cocon familial en dissociant le quotidien avec son fils, Yven, de son interminable combat administratif.
Arrivé en France le 26 janvier 2010, Yven est aujourd’hui âgé de 5 ans et préfère dessiner des monstres plutôt qu’écouter les conversations des adultes sur les problèmes juridiques. Il est scolarisé en grande section de maternelle : « Je suis un grand bébé », s’amuse-t-il.
Six mois après l’arrivée de son fils en France, Martine a déposé une requête afin de convertir l’adoption simple en adoption plénière. Assidue des forums de discussions entre parents, elle s’était préparée à l’audience, mais a tout de même trouvé la situation « pas très agréable ». « Heureusement que l’avocat était là, raconte-t-elle. Dans son réquisitoire, le procureur m’accusait de vol d’enfant. Il n’a été question que de papiers et de formalités. Ils devraient juger en fonction de l’intérêt de l’enfant ! On m’a juste demandé comment il s’appelait et s’il allait bien. »
Après avoir essuyé un refus, elle a pour l’instant gelé sa requête, attendant des éléments nouveaux ou un changement de position de la part du gouvernement.
Elle trouve particulièrement injuste l’inégalité de traitement entre les tribunaux. « Cela me fait hurler ! Une amie qui a adopté une petite fille au même endroit et au même moment que moi a obtenu une décision favorable dans un autre tribunal. »
« CET ENFANT EST UN DON DE DIEU »
Pour l’instant, Yven porte toujours deux noms de famille : celui de ses parents biologiques et celui de sa mère adoptive. Et il est toujours de nationalité haïtienne. « Je ne veux pas gommer son origine haïtienne, explique sa mère, mais il vit en France avec des Français, c’est important qu’il ait les mêmes droits. »
Yven a tout de même pu être inscrit à la Sécurité sociale et sa mère n’a pas eu de difficulté à obtenir un congé d’adoption. Aujourd’hui, elle aimerait que tout soit réglé avant que son fils entre au CP.
« Pour l’instant, je pense qu’il ne perçoit pas ce qui se joue. Mais j’ai peur des conséquences que pourrait avoir cette situation quand il va commencer à pouvoir lire son état civil. »
Une angoisse partagée par de nombreux parents adoptifs, comme Catherine, qui a multiplié les procédures dans l’espoir d’obtenir une adoption plénière pour Emmanuel, 9 ans, qu’elle était allée chercher en Guadeloupe, où avait été mis en place, après le séisme, un « sas » pour les enfants haïtiens en cours d’adoption.
Cette Ardennaise se dit déterminée à aller jusqu’au bout de son combat. Son dossier doit désormais être tranché par la Cour de cassation. Et même si elle devait continuer à emprunter de l’argent pour payer son avocat, elle n’hésiterait pas à poursuivre ses démarches en saisissant la Cour européenne des droits de l’homme, afin de faire reconnaître la « discrimination » dont elle se dit victime.
« Aujourd’hui, je suis au bout du rouleau » , confie-t-elle, avant de se reprendre : « Quand je vois le sourire, le sens de l’humour, le talent de danseur d’Emmanuel, j’oublie cette situation ubuesque. Cet enfant est un don de Dieu. »
(1) Les prénoms ont été modifiés.
DENIS PEIRON, BÉNÉVENT TOSSERI (à Lyon) et LUCIE TOURETTE
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Adoption-d-enfants-haitiens-des-familles-en-colere-_NG_-2012-02-12-767806
Commentaires:
Si l'on comprend bien, ces familles françaises ont été déclarées non qualifiées par l'administration françaises pour adopter des enfants français préposés à l'adoption. On ne va pas demander pourquoi une famille qui n'est pas autorisée à adopter un petit français peut par contre adopter un petit haïtien. Ce sont des questions qui fachent.
Ces familles envoeint un dossier en Haïti dont l'administration ne reconnait pas l'adoption plénière. Ces familles acceptent l'adoption suivant les lois haïtiennes: l'adoption simple.
Une fois qu'elles ont l'enfant en main, elles débutent un combat pour obtenir l'adoption plenière contravenant une loi haïtienne dont elles avaient pris connaissance des lilmites et des dispositions relatives à l'adoption.
Je pense que les familles soucieuses d'adopter devraient commencer par exercer une pression particulière sur l'administration française de façon à leur rendre la capacité d'adopter des petits français d'abord.
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