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vendredi 13 septembre 2019

Haïti : rire, suer, pleurer

Les "bandits légaux" fort de l'appui des "bandits illégaux rendus, devenus, puissants et intouchables ont fait d'Haïti une "Entité Chaotique Non Gouvernée". Ceux qui pendant des siècles ont couvé et pérennisé cet objectif doivent se réjouir aujourd'hui. Cependant ils ont commis l'erreur de faire le choix, d'appuyer et de défendre des incapables. Haïti possède à l'intérieur et à l'extérieur du pays une réserve d'hommes. Une réserve composée d'hommes non-achetables, des hommes qui refusent de devenir des "morceaux choisis" contre la "loi de leurs bouches", des hommes qui acceptent d'être toujours subversifs pour titiller les vrais ennemis du pays. Ils n'abdiqueront pas...! "
Haïti : rire, suer, pleurer Publié le 2019-09-11 | Le Nouvelliste
Les plus candides et les plus blasés ont beaucoup ri, ce mercredi. La situation au parlement où les sénateurs n’ont pas pu lancer la séance de ratification de la déclaration de politique générale du premier ministre nommé Fritz William Michel a volé un sourire à plus d'un. Le peuple, à travers les militants invités par les parlementaires de l'opposition, a véritablement pris d'assaut la maison du peuple et a imposé sa loi. C'était triste à mourir de rire entre menaces, accusations de corruption et la démocratie qui se défaufile.
Pendant que les sénateurs dépensaient leur budget sans résultat encore une fois, la majorité de la population a passé la journée à suer sang et eau pour trouver le pain quotidien ou le minimum d'essence pour tenir un jour de plus. De nos jours, tout devient de plus en plus difficile, même pour ceux qui disposent des moyens de payer. Pour les autres, lentement mais sûrement, le pays les conduit à la ruine.
On a aussi sué de peur encore une fois à travers le pays à chaque fois qu'il a fallu traverser une barricade ou un quartier chaud. La sécurité est un bien public qui se raréfie sans que les autorités compétentes ne s'en inquiètent. Un peu plus loin d’ici, les nouvelles en provenance des Bahamas font couler les sueurs froides de la peur. 2 500 personnes sont portées disparues après le passage du cyclone Dorian. Combien d'Haïtiens parmi eux ?
À vivre tout ce que l'on vit en Haïti ; à traverser toutes les épreuves que l'on traverse ; à désespérer comme on désespère de voir un jour les autorités et les événements prendre une autre route, il faudrait pleurer matin, midi et soir sur le sort de notre pays. Ou en rire tout le temps.
Mais au regret de déplaire, ni rire ni pleurer ne vont changer un iota à notre sort.
Auteur Frantz Duval
source: https://lenouvelliste.com/article/206862/haiti-rire-suer