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vendredi 16 novembre 2007

Zoune, Boyotte et Pitite-Caille : la misma audiencia cien años mas tarde

Par Lyonel Trouillot
lyoneltrouillot@lematinhaiti.com
El ha ganado la batalla del publico, pues he aquí un escritor quien sabia que la literatura no esta concebida para aburrir. La lectura en un curso de un fragmento de Zoune o de Pitite Caille es uno de los más preciosos regalos que un profesor de literatura pueda ofrecer a sus alumnos. Existen autores que la enseñanza se empeña a imponer y que uno se apresura en olvidar (la inteligencia recomienda que se olvide muy rápidamente cierto numero de ellos) una vez que se ha devuelto la copia a las pruebas oficiales de fin de ciclo. Y hay quienes permanecen, no porque se ha soportado la influencia de un profesor quien le ha impuesto su gusto, no porque se trate de una moda o la tradición de tomar este autor seriamente, pero porque, solo consigo mismo, solo con el texto, se ha experimentado el placer del texto. Dentro del grupo de los lectores de todas edades, Lhérisson le gana aun a todos los demás autores en términos de popularidad.

El ha ganado tambien el palma de la influencia en las obras de los autores quienes han abordado el relato depuse de èl. La audiencia (l’audience o lodyans) según la terminología de Georges Anglade, ha adquirido estatuto de género, hasta estructura dominante en el arte haitiano del relato según algunos críticos. Aun cuando uno no se reclama de la audiencia, hay algo de Lhérisson escondido (cada uno tiene su manera de hacerlo) en la obra de Ollivier, de Victor, Sixto o Paul Cauvin…
EL ha ganado la batalla de la forma del humor, de la forma y de la presencia del social en la narrativa no como un excedente, una sentencia o un sermón, pero plenamente integrado en el texto. El ha ganado también la batalla de la dignidad, como autor de esta Dessalinienne cuyo texto, sin ser una obra maestra (pero cual himno nacionales un lindo poema?) sirve aun para hacernos creer en un país posible, un real transformable para la felicidad de todos.
Pero pienso tambien a las batallas que ha perdido. La batalla contra la enfermedad. Se murió a los 34 años, se puede creer que fue victima de la gran fatalidad de la época: la tuberculosis. La batalla de la enseñanza. El modesto profesor que ha sido existe aun hay en día y vive mal. Antes los profesores eran pobres y respectables; hay en día son pobres y no respectados.
Los personajes que el ha sacado de lo real haitiano para transponerles en la ficción existen aun, de manera degradada: zoune, boyotte, Pitite Caille, Goldinberg… El gran ausente, el unico ausente siendo el general Borote. Pero las prácticas de ayer: los prejuicios, la avaricia, la demagogia, el individualismo loco se perpetuan hoy. Encontramos cada dia en la vida real personaje de Lhérisson, poderoso como la desdicha, infatigable como la idiotez. . Los informes sociales cambiaron, pero así poco que el real inmediato que Lhérisson describía y se burlaba en sus libros parece haberse instalado como una triste eternidad. Los que dicen que se lo ha descuidado y que merecía un mejor tratamiento en este centenario de su muerte no tiene culpa. Pero puede ser duro ir en el fondo de sí mismo y decirse que somos las caricaturas de personajes literarios viejos de más de un siglo.
Descansa en paz, querido maestro. Debería, con el tiempo, transformarse en referencia, en científico descriptor de un pasado que ya no existe. Se lo habría leído al pasado, con la misma felicidad, pero sin la angustia detrás de la risa. Tú sigues muy a pesar tuyo un escritor del presente.
Perdonan: tu arte y tu gloria te pertenecen a ti, pero tu actualidad se debe por mitad a tu talento, la otra mitad a causa de nuestra idiotez.
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9608

Dossier du CNE : le sénateur Gabriel Fortuné (Sud) met implicitement en cause la présidence de Me Boniface Alexandre

Le parlementaire promet des "dossiers compromettants" pour le ministre d’alors des TPTC, Fritz Adrien
vendredi 16 novembre 2007,
Radio Kiskeya

C’est du Palais national (siège de la présidence), sous le régime de Boniface Alexandre (2004-2006), qu’est parti l’ordre de liquidation de certains engins lourds ayant appartenu au Centre National d’Equipements (CNE), a révélé jeudi le troisième sénateur du Sud, Gabriel Fortuné.
Le directeur général du CNE, Alex Lorquet, aurait alors tout simplement exécuter une instruction, avec la complicité du ministre d’alors des Travaux Publics, Transports et Communications, l’ingénieur Fritz Adrien, a ajouté le parlementaire.
Gabriel Fortuné a promis de verser incessamment au débat, des dossiers susceptibles de conduire à la mise en accusation de l’ex-ministre.
Dans des déclarations faites mercredi à la presse, Fritz Adrien a rejeté les allégations le concernant dans cette affaire. Dans une lettre ouverte adressée le même jour au Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Claudy Gassant, il a dénoncé une mesure d’interdiction de départ prise à son encontre et réclamé, à toutes fins utiles, copie du texte de la décision.
Concernant le même dossier, le directeur de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a fait savoir que cette entité n’est pas impliquée dans l’enquête en raison du fait que le Parquet s’en est saisi. L’ULCC y interviendrait sauf dans le cas de l’apparition dans le dossier d’éléments nouveaux qui ne seraient pas portés à la connaissance du Parquet, a précisé M. Amos Durosier, dans une interview accordée jeudi à Radio KISKEYA.
A rappeler que, dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’apparente liquidation-vente de certains équipements lourds du CNE en novembre 2005, l’actuel directeur général de la firme publique de construction et d’ingénierie, Alex Lorquet, est sous les verrous. Il en est de même d’au moins deux employés du CNE et de deux membres du personnel technique de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA, principal et unique tribunal administratif du pays), organisme chargé d’évaluer les biens et objets de l’Etat devant faire l’objet de vente à l’encan. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4427

Arrestation du directeur général de l’Autorité Portuaire Nationale, Evens Charles

Il a été placé en garde à vue en compagnie d’un cadre de son administration et d’un propriétaire de garage accusés d’implication présumée dans le vol apparent d’un matériel de l’Etat ; des employés de l’APN dénoncent le commissaire du gouvernement Claudy Gassant devenu, selon eux, un "proconsul" en Haïti
jeudi 15 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Le directeur général de l’Autorité Portuaire Nationale (APN), Evens Charles, a été arrêté jeudi soir à l’issue d’une audition au parquet de Port-au-Prince où il était allé solliciter la libération d’un cadre de l’administration écroué pour sa responsabilité présumée dans le vol apparent d’un matériel roulant.
Escorté de plusieurs agents de l’ordre, M. Charles a quitté les lieux à bord d’un véhicule de police qui a démarré au quart de tour. Aucun responsable du parquet n’a précisé les motifs de cette interpellation.
Des membres du syndicat des employés de l’APN en colère s’étaient rassemblés en début de soirée devant le bâtiment où ils ont dénoncé l’arrestation de leur directeur qu’ils attribuent à la volonté du chef du parquet, Claudy Gassant, d’humilier des fonctionnaires de l’Etat. Qualifiant le magistrat de "proconsul de la république", ils l’ont accusé d’être de mèche avec le pouvoir dans le cadre d’un plan de privatisation de l’APN qui pourrait entraîner une vague de licenciements.
Les protestataires, dont les chefs de file étaient le président du syndicat, Lionel Saintilus et son prédecesseur, Ojeda Oléus, s’apprêtaient à mobiliser vendredi le personnel de l’Autorité Portuaire Nationale pour réclamer la libération de M. Charles présenté comme un "fonctionnaire intègre et modeste".
Jean Magguy Pierre, directeur de l’entretien des équipements de manutention (DEEM), est pour sa part incarcéré depuis mercredi. M. Gassant avait ordonné son arrestation parce qu’il aurait volé le matériel de l’APN retrouvé dans le quartier du Canapé-Vert (est de la capitale). Cependant, Pierre, parallèlement manager des groupes musicaux Take-Off et Raram No Limit, a clamé son innocence en affirmant que le véhicule n’avait pas été vendu, contrairement aux rumeurs, mais était en réparation dans un garage depuis 2005.
Le propriétaire de l’entreprise, Jean-Michel Ligondé, a été également arrêté. Il se trouvait jeudi soir au sous-commissariat du Canapé-Vert de même que MM. Charles et Pierre.
Par ailleurs, huit autres employés de l’APN sont détenus depuis le début de la semaine sous l’accusation d’avoir pillé le container de marchandises d’un importateur qui se trouvait sur un bateau marchand accosté dans le port de Port-au-Prince. Au nombre de douze au départ, quatre d’entre eux ont bénéficié d’une libération provisoire.
Nommé en 2004 par le gouvernement de transition, Evens Charles se trouve à la tête d’une administrration qui a la responsabilité directe de la gestion de tous les ports du pays y compris ceux ouverts au commerce extérieur. Un poste stratégique, mais aussi très convoité en raison du volume financier impressionnant qu’atteignent les opérations dans le secteur portuaire. Il est le deuxième directeur général en fonction dans les services publics à être emprisonné en moins d’une semaine. Alex Lorquet, du Centre National des Equipements, est lui aussi sous les verrous depuis lundi suite à une série d’interrogatoires sur le présumé démantèlement frauduleux du parc des engins lourds du CNE, lors d’une vente à l’encan organisée le 7 novembre 2005. A l’origine de diverses arrestations, cette affaire a déjà provoqué un florilège de déclarations, accusations et agitations tant au Parlement, au parquet de la capitale que dans l’opinion publique. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4424

Haïti intègre la nouvelle police des Amériques contre les crimes transnationaux

A l’instar de ses pairs d’Amérique latine et de la Caraïbe, le directeur de la PNH, Mario Andrésol, a approuvé la création de l’AMERIPOL destinée à combattre notamment le narcotrafic et le terrorisme
jeudi 15 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Une délégation haïtienne conduite par le directeur général de la Police Nationale, Mario Andrésol, a participé à Bogota à la troisième rencontre des chefs de police d’Amérique latine et des Caraïbes qui a débouché mercredi sur la création d’une police continentale contre les crimes transnationaux dénommée Communauté des polices d’Amérique (AMERIPOL).
Selon la presse colombienne, les représentants de vingt polices de la région réunis au centre d’intelligence de Colombie ont approuvé les statuts de cet organisme qui aura en priorité à combattre le trafic de drogue à travers "un mécanisme qui permettra en temps réel l’assistance technique/scientifique et des actions de prévention et de neutralisation des délits". Il aura également pour mission de mener des actions conjointes contre le terrorisme, la traite des personnes, la falsification et le blanchiment d’argent, le trafic d’armes et de matériels radioactifs ainsi que les délits informatiques.
Le communiqué précise que dans le cadre de cette nouvelle coopération, trois axes fondamentaux seront privilégiés, l’échange d’informations, la coordination des opérations et le transfert technologique. Ce dernier volet permettra le renforcement des capacités professionnelles de toutes les polices des Amériques.
Lors de la réunion organisée dans la capitale colombienne de lundi à mercredi, le directeur de la police des carabiniers du Chili, le général José Alejandro Bernales, a été élu premier président de la AMERIPOL pour une période de deux ans. Le secrétariat exécutif est confié au chef de la police de Colombie, le général Oscar Naranjo.
Outre Haïti, trois autres Etats de la Caraïbe, Cuba, la Jamaïque et la République Dominicaine ont ratifié la création de cette structure dont les premières opérations bénéficieront du soutien logistique des Etats-Unis et du Canada.
Le narcotrafic est considéré comme l’un des fléaux qui menacent la sécurité des différents pays de la région. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4422

Tennis : Accord entre la Fédération Haïtienne de Tennis et Ronald Agénor

La Fédération Haïtienne de Tennis représentée par son actuel président Frantz Liautaud et l’ancienne star internationale de tennis Ronald Agénor ont paraphé un accord en vue de la prochaine coupe Davis zone Amérique Centrale et Caraïbe.
D’après cet accord, l’ancien champion de tennis qui était de passage en Port-au-Prince la semaine dernière, prendra en charge la sélection haïtienne de coupe Davis, à la fois comme manager et capitaine. Ronald Agénor aura aussi comme tâche de trouver des sponsors permettant de financer la préparation et les déplacements de l’équipe haïtienne à l’approche des matches de coupe Davis. Interrogé à ce sujet par Radio Métropole, le président de la Fédération Haïtienne de Tennis FHT Frantz Liautaud a déclaré que c’est une très grande opportunité pour le tennis haïtien de bénéficier le support et l’expérience d’un ancien champion comme Ronald Agénor.
Un des points de l’accord signé entre les deux parties, engage la F.H.T. à fournir au désormais capitaine de l’équipe haïtienne de coupe Davis un pourcentage de 10% des revenus ou subventions qu’elle aura collectés du secteur privé ou publique.Les deux signataires de cet accord qui ont eu des désaccords voire même des conflits très ouverts dans le passé, se sont finalement entendus en vue de faire progresser le tennis haïtien sur la scène internationale. « Il y a eu effectivement des malentendus entre nous cependant, Ronald et moi, on se connait très bien. Maintenant, on est comme des vieux mariés unis dans l’intérêt du tennis haïtien », a conclut Frantz Liautaud.
Ronald Agénor qui dirige une académie de tennis en Californie aura pour objectif de permettre à l’équipe haïtienne de remonter en groupe 1 dans l’intervalle de deux à trois ans.
Guyto Rivière
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13233

La SAM nie avoir acheté des matériels du CNE

L’ancien directeur de la Société Antillaise des Métaux, Yvon Malenfant, affirme que sa compagnie a acquis dans le cadre d’une vente aux enchères des débris métalliques se trouvant dans le local du Centre National des Equipements. Il explique que toutes les pièces achetées n’ont pas été transportées au local de la SAM en raison du climat d’insécurité qui prévalait dans la région métropolitaine en 2004. " Nous n’avons pas acheté des bulldozers, ni de camion ", dit-il précisant que des parties de matériels sans moteur avaient été achetées. Selon M. Malenfant les pièces de matériels étaient vieux d’au moins 25 ans. " Il s’agissait vraisemblablement de matériels du ministère des travaux publics datant des années 50 ", explique t-il rappelant que le CNE a été créé en 1998.
Yvon Malfefant, investisseur canadien, indique qu’en raison de l’insécurité son entreprise a été contrainte de cesser ses activités. " Il y a eu de nombreux cas de kidnapping nous ne pouvions pas réaliser des affaires normalement alors qu’il fallait continuer à payer les employés", ajoute t-il.
Dans ce contexte la SAM n’a pu récupérer que 300 tonnes de débris métalliques au Centre National des Equipements.
Participant à la rubrique " Invité du jour " de radio Métropole, M. Malenfant a révélé que d’autres personnes, une quarantaine environ, avaient pris part à la vente à l’encan. " Je ne connais pas les personnes qui étaient présentes nous étions intéressés à des débris métalliques ", dit-il ne sachant pas si les autres matériels vendus pouvaient être réparés. Tout en se disant surpris par l’ampleur des évènements, M. Malenfant insiste sur le fait que la transaction a laquelle il avait pris part était régulière et normale. " Nous n’avions jamais eu de contact avec le ministre des travaux publics", soutient-il expliquant que la SAM avait des contacts avec la Cour des Comptes et la Direction Générale des Impôts qui gèrent les ventes. En ce qui a trait à la lettre envoyée au ministre des travaux publics, il souligne que la lettre n’a pas donné lieu à la vente réalisée un an plus tard.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13232

Le chef de l’état toujours déterminé à réaliser une réforme constitutionnelle

Le président haïtien René Préval souhaite modifier la constitution en vue de permettre a ses compatriotes, ayant choisi l'expatriation de recouvrer leur nationalité haïtienne.
Dans un entretien à l'AFP, le président Préval a souligné la nécessité d'un plan de développement sur 25 ans pour son pays, auquel seraient associés tous les Haïtiens, qu'ils vivent en Haïti ou à l'étranger. "Plus d'un quart des 9 millions de membres de la population haïtienne vit à l'étranger et c'est une aspiration de ces Haïtiens de revenir s'établir dans leur pays",dit-il ajoutant qu’une génération d’haïtiens vivant depuis plus de 40 ans à l'étranger, veulent retourner en Haïti et servir leur pays.
Ce sont les premiers investisseurs que le pays doit attirer" et "je voudrais régler cette affaire avant la fin de mon mandat" en 2011, a-t-il ajouté,Interrogé sur les vives critiques que suscite sa volonté de réformer la Constitution, il a répondu en se félicitant "d'avoir soulevé" un vrai débat. "Il faut un débat serein, large, où tous les secteurs se prononcent. Je crois qu'il faut en parler maintenant et non en 2009, deux ans avant la fin de mon mandat. De plus, le président Préval se défend de vouloir modifier la constitution afin de rester au pouvoir, soulignant que ceci est impossible en raison du contexte national et international. "Aucun dirigeant ne peut garder le pouvoir illégalement en Haïti en dépit de ce qu'il aurait pu nourrir comme intention personnelle", affirme-t-il.
Le chef de l’état s’est prononcé une nouvelle fois en faveur de l’élaboration d’une nouvelle législation. "Il est souvent plus difficile de remodeler une ancienne maison que de construire une nouvelle. Il faut que la nouvelle maison soit agréable. De la même manière, si l'actuelle Constitution n'est pas fonctionnelle, il faut une autre Constitution. Elle doit simplement respecter les règles démocratiques", a aussi fait valoir le chef de l'Etat. http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13228
Commentaire : Aujourd’hui le président ne semble plus parler d’amendement de la Constitution sinon la rédaction d’une nouvelle. On a du mal à comprendre ce qui se cache effectivement derrière cet entêtement du chef de l’état qui semble priorisé un élément qui constitue selon toute vraisemblance le cadet des soucis de la population haïtienne.
La misère galopante d’une part saupoudrée des scandales au niveau de l’administration, l’arrestation de fonctionnaires, semblent vouloir débander ceux-là qui avaient cru entrevoir une lueur d’espoir.
Que cherche Préval et qui est réellement derrière cette idée de modifier notre Constitution ?

Les gens de Cité Soleil au comble de la misère

Sept mois après que 20 millions de dollars américains eurent été débloqués pour Cité Soleil, les conditions de vie des habitants de cette commune ne sont guère améliorées. Ces derniers vivent toujours dans la misère.
Pieds nus au milieu des mares d'eau nauséabondes, le torse nu, Willy, un homme dans la cinquantaine habitant depuis toujours « Ti Ayiti», un quartier de Cité soleil, crie haut et fort «aba lamizè». Ce père de quatre enfants, assis à l'entrée de sa maisonnette en tôle, regarde, l'air désespéré, le canal d'évacuation des eaux usées dans lequel des immondices s'exhibent dans des flaques d'eau stagnante.« Aucune des autorités qui représentent la commune ne se soucie de nos conditions de vie, dit-il d'un air indigné. Nous avons entendu dire que des fonds ont été débloqués par les Américains pour la Cité, mais jusqu'ici rien de concret n'a été fait pour la population. Vous pouvez constater que nous sommes livrés à nous-même, tant au niveau du logement, de la nourriture qu'au niveau sanitaire. »
« Si l'Etat haïtien veut vraiment réduire la violence, le banditisme, la délinquance, le kidnapping et le chômage dans le pays, il doit au plus tôt investir en partenariat avec le secteur privé dans la création d'emplois, en particulier en faveur des habitants de la Cité. Car, le chômage, c'est l'une des causes majeures des actes de violence», a-t-il soutenu.

Willy n'est pas le seul. Il y a en effet plein de gens aussi pauvres que lui dans ce bidonville: Louisiana, Andrène, Yoletta, Célida, Ilmanie, vivent eux aussi dans des conditions inhumaines.
A Bélékou, Ti Canada, Cité Blodè, Projet Lintaud 1 et 2 habitent - ou plutôt survivent - dans des masures infectes faites de tôles rouillées, à la merci de la moindre pluie qui transforme en quelques minutes leur habitat déjà dégradé à l'extrême en un cloaque immonde. Même constat à Ti Ayiti où les milliers d'habitants se partagent la même misère. « La proximité des fatras et l'état insalubre des lieux sont néfastes pour notre santé », soupire d'un air frustré Yoletta, marchande de «Tonm-Tonm», âgée de 43 ans. « Je sais que je suis exposée à de graves maladies, dit Yoletta, une veuve dont le petit commerce fait vivre - ou plutôt survivre - ses sept enfants. Mais nous n'avons aucun autre endroit où gagner notre pain. »
Andrène, une jeune femme de 28 ans et mère de trois enfants, vit cette même misère. Chaque jour qui passe, elle a le sentiment que les carottes sont cuites pour les habitants de Cité Soleil. « Au lieu que des ONG dilapident les fonds pour construire de petits corridors, j'aurais aimé qu'avec ces fonds des maisons soient construites pour nous, afin que nous ayons un environnement sain », dit-t-elle d'un ton triste. Pour Louisiana, mère de six enfants, ces fonds n'ont pas été utilisés dans les domaines qu'il faut. « Nous sommes en train de crever de faim, nos enfants souffrent de la malnutrition et de maladies comme la malaria et le kwashiorkor », dit-elle. Pire. Au moment de notre visite, des enfants d'à peine 3 ans jouaient près des piles d'immondices enflammées dégageant une fumée délétère en bordure d'un canal du Projet Lintaud 2.

Essayant d'entrer en contact avec le député de la commune afin de faire lumière sur les 20 millions de dollars qui ont été débloqués, « J'en sais rien, dit-il d'un ton embarrassé. De préférence, contactez le maire. » A la mairie de Cité Soleil, le maire titulaire, Wilson Louis, n'était pas disponible. Au téléphone, il a refusé de nous parler, manifestement mal à l'aise. Pourtant, à Cité Soleil, les attentes sont de plus en plus grandes et les habitants veulent profiter de l'attention particulière accordée par les bailleurs de fonds internationaux au plus grand bidonville de toute la Caraïbe. Pour certains, la réhabilitation des deux commissariats incendiés lors des évènements de 2004 compte parmi les priorités. « On veut que les projets tiennent compte de nos besoins réels », dit un habitant de Cité Soleil.
D'après Valsaint Francy, directeur de l'institution mixte Foi de Job à Soleil 19, la situation dans laquelle évoluent les jeunes et les habitants constitue un cancer aux yeux de tous. Pour lui, des institutions nationales et internationales se servent de la situation des gens de ce bidonville pour en tirer profit sans avoir aucune intention d'améliorer réellement l'état de cette commune. « Quelque 20 millions de dollars américains ont été récemment débloqués pour améliorer les conditions de vie des gens de Cité Soleil, mais on se demande où sont-ils passés », s'interroge-t-il. Les Haïtiens doivent enfin prendre conscience de l'état catastrophique de certaines zones comme Cité Soleil afin que Haïti projette une image positive aux étrangers. Les gens de Cité Soleil attendent des solutions. Pendant combien de temps attendront-ils encore? C'est la question que se posent tous ceux qui souhaitent réellement gagner la bataille de la misère.
Amos Cincir

cincir2005@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50815&PubDate=2007-11-15

La Caraibe est vulnérable, Haïti l'est davantage

La conférence régionale sur la prévention des catastrophes naturelles a débuté mercredi au Club Indigo de Montrouis. Pour la cinquantaine de participants à l'événement tenu sous les auspices de l'Association des Etats de la Caraïbe (AEC), il est urgent de renforcer la capacité de résistance des pays du bassin caraïbe aux désastres naturels.
La salle de conférence du Club Indigo s'est transformée, pour la première journée de travail sur la problématique de gestion des risques et désastres dans la Caraïbe, en un véritable espace de plaidoyer. Tous ont préconisé l'adoption de politiques nouvelles de financement et de protection des pays de la région victimes cette année de nombreuses catastrophes naturelles. Mais, par-dessus tout, «un plan régional d'aménagement pour tout le bassin caraïbe est à envisager», selon l'ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince.
Anthony Dessources, le coordonnateur de cette conférence internationale, a ouvert le débat en rappelant à l'assistance que notre pays est le plus vulnérable de toute la région aux désastres naturels. « Haïti présente l'indice de risque le plus élevé de la région », a-t-il dit. « La majorité de nos communes ont du mal à gérer une pluie de deux heures », a poursuivi Ronald Toussaint, conseiller technique au ministère de l'Environnement, tout en mettant l'accent sur la tempête Noël qui vient de frapper le pays. Cette dépression considérée jusqu'ici comme la plus mortelle depuis Jeanne, en 2004, a fait plus de soixante morts et des milliers de familles sinistrées.
Plusieurs zones touristiques ont été gravement endommagées. Les routes défoncées et les ponts écroulés rendent inaccessibles bon nombre de régions à vocation touristique. Dans son intervention, le ministre du Tourisme, Patrick Délatour, dit avoir fait l'inventaire des impacts de Noël sur ce secteur. « Des hôtels et des plages à Jacmel et dans le Sud ont subi de graves dommages », a-t-il dit. Le ministre Délatour en a profité pour plaider en faveur de la valorisation du patrimoine touristique haïtien. « La richesse patrimoniale, soutient-il, doit être incorporée dans la gestion des risques et désastres naturels. »
Les Haïtiens n'étaient pas les seuls à vouloir défendre et attirer l'attention sur leurs problèmes particuliers. La majorité des participants ont plaidé avec fermeté sur la nécessité de renforcer la capacité de résilience de la Caraïbe aux intempéries. C'est le cas d'un représentant de la Colombie. S'adressant à l'assistance, il a invité ses confrères à créer un fonds spécial pour gérer les problèmes liés aux catastrophes naturelles dans la région. « Si le Mexique, un pays qui a une plus grande capacité en cette matière que les autres pays de la région, a créé le fonds nommé « Fondem », on peut également en créer un pour subvenir aux besoins des victimes lors des désastres. »
Les pertes énormes en vies humaines, bétail et production agro-industrielle enregistrées en République dominicaine lors du passage du cyclone Noël n'ont pas laissé indifférent l'ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince, Jose Serulle Ramia. Même si la Banque interaméricaine de Développement (BID) donne du financement et des crédits aux pays victimes ou qui présentent une vulnérabilité certaine aux intempéries, le diplomate dominicain se dit inquiet. « Je suis inquiet de ces modèles de financement. Pourquoi ne pas aménager un plan régional d'aménagement, un plan réel qui puisse répondre aux effets des cyclones dans la Caraïbe », a-t-il demandé aux deux intervenants de la BID, Cassandra Rogers, une spécialiste des catastrophes naturelles, et Simon Young, superviseur du programme de mécanisme d'assurance dans la Caraïbe. Ces deux spécialistes avaient, plus tôt, entretenu l'assistance sur les stratégies de la BID dans le financement et la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles.

Après la première journée de travail, les 25 délégations de l'AEC présentes à cette conférence vont continuer les débats. Haïti et les autres pays membres de l'AEC vont présenter vendredi un ensemble de résolutions qui permettront de gérer de façon efficace les risques liés aux catastrophes naturelles dans la grande Caraïbe.
Jean Max St Fleur

tmaxner@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50813&PubDate=2007-11-15

Zoune, Boyotte et Pitite-Caille : la même audience cent ans après

Par Lyonel Trouillot
lyoneltrouillot@lematinhaiti.com
Il y a cent ans mourait Justin Lhérisson. Il reste l’un de nos grands écrivains. L’un des très grands. Il avait un sens de la forme qui était chose rare chez les prosateurs de son époque. Il avait su, avant tous les autres, produire du texte en assumant le jeu formel et l’inquiétude sociale, le récit oral et le travail de l’écriture, le bilinguisme et la créolisation. Nombreuses sont les questions que se pose la modernité (de celles que l’on pose dans les colloques avec un rien de pédanterie) en littérature auxquelles ses récits apportent, de fort belle manière, des éléments de réponse. Il a gagné, contre d’autres, la bataille des études théoriques consacrées aux œuvres qui suscitent l’intérêt des chercheurs.
Il a gagné aussi la bataille du public, car voilà un écrivain qui savait que la littérature n’est pas faite pour ennuyer. Une lecture en classe d’un extrait de Zoune ou de Pitite Caille est l’un des plus précieux cadeaux qu’un prof de littérature puisse offrir à ses élèves. Il y a de ces auteurs que l’enseignement s’acharne à imposer et que l’on s’empresse d’oublier (l’intelligence commande qu’on en oublie très vite un certain nombre) une fois que l’on a rendu sa copie aux épreuves officielles de fin de cycle. Et il y a ceux qui restent, non pas parce qu’on a subi l’influence d’un prof qui vous a imposé son goût, non pas parce que c’est la mode ou la tradition de prendre cet auteur au sérieux, mais bien parce que, seul avec soi-même, seul avec le texte, on a éprouvé le plaisir du texte. Chez les lecteurs de tous les âges, Lhérisson bat encore presque tous les autres auteurs en termes de popularité.
Il a gagné aussi la palme de l’influence chez les auteurs qui ont abordé le récit après lui. L’audience, la laudiance selon la terminologie de Georges Anglade, a acquis statut de genre, voire de structure dominante dans l’art haïtien du récit selon certains critiques. Et même lorsque l’on ne se réclame pas de l’audience, il y a du Lhérisson caché (chacun a sa manière de faire) chez Ollivier et chez Victor, chez Sixto ou chez Cauvin Paul…Il a gagné la bataille de l’humour, de la forme, et de la présence du social dans le récit non comme un surplus, une sentence ou un sermon, mais pleinement intégré dans le texte. Il a gagné aussi la bataille de la dignité, auteur qu’il est de cette Dessalinienne dont le texte, sans être un chef-d’œuvre (mais quel hymne national est un vrai beau poème ?) sert encore à nous faire croire en un pays possible, un réel transformable pour le bonheur de tous.
Mais je pense aux batailles qu’il a perdues. La bataille contre la maladie. Il est mort à trente-quatre ans, on peut croire qu’il fut victime de la grande fatalité de l’époque : la tuberculose. La bataille de l’enseignement. Le modeste professeur qu’il fut existe encore aujourd’hui et vit mal. Autrefois les enseignants étaient pauvres et respectables ; aujourd’hui ils sont pauvres et pas respectés.
Les personnages qu’il a sortis du réel pour les transposer dans la fiction existent toujours, en dégradés : Zoune, Boyotte, Pitite Caille, Goldinberg… Le grand absent, le seul absent étant le général Borome. Mais les pratiques d’hier : les préjugés, l’avarice, la démagogie, l’individualisme forcené se perpétuent aujourd’hui. Nous rencontrons chaque jour dans la vraie vie un personnage de Lhérisson, puissant comme le malheur, increvable comme la bêtise. Les rapports sociaux ont changé, mais si peu que le réel immédiat que Lhérisson décrivait et moquait dans ses livres semble s’être installé comme une triste éternité.

Ceux qui disent qu’on l’a négligé et qu’il méritait un meilleur traitement en ce centenaire de sa mort n’ont pas tort. Mais il peut être dur d’aller au fond de soi-même et de se dire que nous sommes les caricatures de personnages littéraires vieux de plus d’un siècle. Repose en paix, cher maître. Tu aurais dû, avec le temps, te transformer en référence, en savant descripteur d’un passé qui n’est plus. On t’aurait lu au passé, avec le même bonheur, mais sans l’angoisse derrière le rire. Tu restes malgré toi un écrivain du présent. Pardonne-nous : ton art et ta gloire sont à toi, mais ton actualité tient à moitié à ton talent, l’autre moitié tient à notre bêtise.
Jeudi 15 novembre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9608