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lundi 19 novembre 2007

L’ADIH honore l’ex-Sénateur américain Mike Dewine pour son soutien à la loi HOPE

Les industriels haïtiens réclament la prolongation des conditions préférentielles dont bénéficie le secteur de la sous-traitance
dimanche 18 novembre 2007,
Radio Kiskeya

L’ancien Sénateur américain Mike Dewine a été honoré samedi à Port-au-Prince par l’Association des industries d’Haïti (ADIH) pour sa contribution à l’adoption par le Congrès de la loi HOPE (loi sur l’opportunité hémisphérique haïtienne à travers l’encouragement au partenariat).
Lors d’une cérémonie organisée au Karibe Convention Center à Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince), la présidente de l’ADIH, Maryse Pénette, a remis à l’ex-congressman républicain de l’Iowa une plaque Honneur et Mérite.
Dans ses propos de circonstance, Mike Dewine a rappelé que le chômage record que connaît le pays l’avait porté à militer en faveur de la loi HOPE. Il a aussi estimé qu’au regard de leurs intérêts nationaux, les Etats-Unis devaient favoriser la prospérité économique d’Haïti.
Pour sa part, le vice-président de l’Association des industries d’Haïti, Georges Sassine, a salué le travail de M. Dewine à l’origine de l’approbation l’année dernière de cette législation qui permettra, sur une période trois ans, l’exportation aux Etats-Unis à des conditions préférentielles de produits textiles et de pièces automobiles fabriqués en Haïti. Cependant, l’industriel a insisté sur la nécessité pour le pays d’obtenir une prolongation conséquente de la loi HOPE qui, dans sa première version très limitée dans le temps, ne pourra pas attirer des investissements substantiels capables de relancer le secteur de la sous-traitance et de générer des emplois.
M. Sassine croit que l’influence de Mike Dewine doit être mise à contribution en vue de remporter cette nouvelle bataille au Congrès américain. Il a aussi fait savoir que le Représentant (Député) de New York, Charles B. Rangel, membre du Black Caucus et actuel président de la puissante commission des voies et moyens de la Chambre des Représentants, sera un allié sûr en tant que "meilleur ami d’Haïti au Congrès".
La cérémonie s’est déroulée au Karibe Convention Center en présence de représentants de différents secteurs dont le ministre des affaires sociales, Gérald Germain et le PDG du groupe UNIBANK, Carl Braun.
L’ancien Sénateur, qui en était à son 17e séjour en Haïti au cours des vingt dernières années, apporte son soutien financier à un orphelinat aux Gonaïves (171 km au nord de la capitale) et à une école à Cité Soleil (banlieue nord). M. Dewine a laissé Port-au-Prince samedi à l’issue d’une visite de quatre jours. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4436

10 questions à Gary Victor

Dimanche 18 novembre 2007
Par Nancy Roc
Soumis à AlterPresse le 17 novembre 2007
Gary Victor est aujourd’hui le romancier le plus lu en Haïti. Agronome de formation, il est un écrivain hors pair et également scénariste pour la radio, le cinéma et la télévision. Il a reçu en 2001 la médaille de l’Ordre de chevalier du mérite de la République française pour la valeur de son œuvre publiée en français en Haïti. « À l’angle des rues parallèles » a obtenu le prix de fiction du livre insulaire à Ouessant en 2003. Son roman « Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin », réflexion sans complaisance sur la société haïtienne a obtenu le Prix RFO en 2004. L’année dernière, il a participé au Salon du Livre à Paris en y présentant son roman policier, « Les cloches de la Brésilienne ». Cette année, c’est Montréal qui l’accueille en invité spécial de la maison d’édition Mémoire d’Encrier pour le Salon du Livre de Montréal qui se déroule du 14 au 19 novembre. Son dernier recueil de nouvelles, « 13 nouvelles vaudou » se lit d’un trait comme tous ses livres. Nous avons profité de son passage pour lui poser 10 questions :
1 / Après votre passage au Salon du Livre à Paris en 2006 où vous avez présenté « les Cloches de la Brésilienne », un véritable polar, vous voilà au Salon du Livre de Montréal avec « 13 nouvelles vaudou ». Comment arrivez-vous si aisément à surfer d’un style d’écriture à un autre ?
Je crois que cette facilité que j’ai à surfer, comme vous dites, d’un style d’écriture à l’autre vient de ma grande liberté d’esprit. Je ne suis pas comme ces littéraires qui hiérarchisent les genres jusqu’à dire que ce genre n’est pas de la littérature, celui-ci l’est. Je me plais non pas dans le genre en tant que tel mais dans la situation que je crée. Alors, cette situation et les personnages qui vivent cette situation, je les travaille librement au gré de mon inspiration. J’en donne le traitement que je veux sans me dire que ça c’est de la littérature, ça, ça ne l’est pas. J’ai toujours voulu être un créateur libre. D’ailleurs, je vis ma vie comme mon écriture. Librement. On me connaît comme cela. Sans attache.


2/ Dans votre nouveau recueil de nouvelles, vous plongez le lecteur dans l’imaginaire vaudou haïtien, un de vos thèmes préférés. Pourquoi cette fascination pour cette religion et son imaginaire ?
Je ne suis pas fasciné par cette religion. Loin de là. Ce qui me fascine c’est la manière dont cette religion imprègne l’esprit des gens, même de ceux qui ne la pratiquent pas où qui veulent tout simplement s’en démarquer. Ce qui m’intéresse, ici, c’est tout ce que le vaudou charrie comme mythes, comme légendes, comme culture. Notre société, qu’on le veuille ou non, est empêtrée dans des mentalités qui ont beaucoup à voir avec le vaudou. Alors comment parler de son vécu dans ce pays, comment parler du vécu en Haïti sans être intéressé par ce pan important de notre culture ?

3/ Le chiffre 13 est-il un clin d’œil à votre lectorat occidental ?
Je ne pense pas que ce tout ce qui est lié au chiffre 13 est uniquement du domaine de la culture occidentale. Dans de nombreuses traditions ésotériques, on retrouve le 13 comme un chiffre auquel seraient liées des énergies positives ou négatives. Mais je ne peux pas nier qu’il y a un clin d’œil au lectorat occidental. Il faut quand même jeter des passerelles entre les imaginaires.

4/ les « 13 nouvelles vaudou » se laisse dévorer ou déguster. Toutefois, on a l’impression que cet ouvrage a été pour vous très (sinon trop) facile à écrire. Est-ce que je me trompe ?
Je voulais pour ces treize nouvelles une écriture limpide, simple. C’est peut-être pour cela qu’on peut avoir l’impression que cet ouvrage a été pour moi facile à écrire. Et pourtant certaines nouvelles, dans leur conception, m’ont donné beaucoup de mal, La Langue particulièrement et aussi Pilon. Même l’écriture simple peut être d’une très grande difficulté.

5/ Toutes vos œuvres prouvent votre imagination débordante. D’où vous vient cette inspiration ?
Haïti est lieu où tout est possible, où tout devient possible. C’est surtout un lieu ou l’imaginaire se vit comme une donnée objective. Il suffit d’être à l’écoute pour avoir une mine inépuisable pour son inspiration.

6/ Vous avez eu à dire que « vous ne vous prenez pas au sérieux comme écrivain » ; pourtant vous êtes le plus lu et le plus aimé en Haïti. Comment restez-vous aussi humble dans un pays où les gens accordent tant d’importance à l’apparence ?
Parce que, peut-être, je saisis l’essence des choses. Quand on a même le soupçon de l’essence des choses, on ne peut que rester humble. Il faut dire aussi que l’écriture est perçue pour beaucoup comme un espace de pouvoir. Moi, j’ai toujours eu une aversion pour tout ce qui est pouvoir. Alors…

7/ Vous êtes vous familiarisé avec la littérature québécoise ? Qu’y trouvez-vous ?
Je ne vais pas vous mentir en disant que je suis familier avec la littérature québécoise. Je m’y mets. Il y a des auteurs qui font un travail remarquable. Mais je ne fais maintenant que les découvrir.

8/ Qu’est-ce que vous trouvez à Montréal que vous ne trouvez pas ailleurs ?
Difficile à dire. Montréal a une atmosphère particulière. Mais je ne peux vraiment pas la décrire.

9/ Vous avez écrit que « S’applaudir, c’est se rappeler qu’on existe en dehors du moule, en dehors d’un collectif en putréfaction. ». Est-ce que, à ce tournant de votre vie, vous applaudissez votre parcours ?
Mon parcours littéraire, parfois. Pour me donner le courage d’aller plus loin. On vit dans une société où on n’encourage pas l’effort, la créativité. Il faut constamment trouver en soi des raisons de persévérer dans la qualité.

10/ Votre prochain livre doit déjà être en route. Pouvez-vous nous en parler ?
Mon prochain livre, je l’ai terminé durant ma résidence d’écriture à Montpellier cette année. C’est un roman qui est une réflexion sur les rapports entre le créateur et sa création. C’est un roman aussi où je traite la question de la fonction de l’oubli de notre l’histoire.

« Treize nouvelles vaudou » explore l’imaginaire dans ses mystérieux labyrinthes. Une manière propre à l’écrivain Victor de sillonner le vaudou avec humour, force et passion. Puisant dans son quotidien les armes pour mieux voir la réalité, l’auteur nous livre ces nouvelles discrètes et subtiles, éclatant la frontière entre le visible et l’invisible. Les dieux et les hommes se mêlent à la même histoire loufoque qui s’appelle VIVRE. « Gary est un sorcier du récit, du suspense et de la retenue. Son livre est vraiment un régal. » Felicia Mihali (Terra Nova, Octobre 2007)« Imagination, vision et talent… La vie s’arrête en lisant Gary Victor. Et tant pis pour le quotidien. Découvrez ces Treize nouvelles vaudou ! » Edwidge Danticat
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6641

Les résidents de Miami invités à aider les sinistrés de la tempête Noël en Haïti

Une initiative du consulat d’Haïti appuyée par la Bank of America, l’église catholique et la Croix-Rouge américaine
dimanche 18 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Le consulat général d’Haïti à Miami a lancé aux résidents de la métropole floridienne un appel à l’aide en faveur des nombreux sinistrés de la tempête tropicale Noël qui a sévèrement touché certaines régions du pays début novembre.
Selon le Miami Herald, les autorités consulaires souhaitent recueillir des dons en espèces et en nature afin de contribuer à l’effort humanitaire en cours depuis deux semaines. Une fois informée de l’initiative, la Bank of America a accepté d’ouvrir un compte sous le nom de " Haitians relief efforts" (Efforts d’assistance aux haïtiens) en vue de collecter les fonds des volontaires. Parallèlement, l’église catholique St James au nord-ouest du comté de Miami-Dade est disposée à recevoir des contributions.
La Croix-Rouge américaine a également décidé de participer à l’opération.
Le consulat d’Haïti souligne que les sinistrés ont besoin d’un peu de tout, aliments en boîte, lait pour bébé, eau embouteillée, huile de cuisine, ustensiles de cuisine, savons, dentifrices, brosses à dents, couchettes, sacs de couchage, bougies, batteries et projecteurs.
Des dons de vêtements neufs, sous-vêtements, serviettes de bain et couvre-lits sont également souhaités. En revanche, les vêtements usagés et les accessoires de toilette ne seront pas acceptés.
Des efforts de solidarité similaires à ceux de Miami ont été entrepris notamment par la mairie de New York.
Le passage de la tempête Noël a fait au moins 66 morts, plus de 12.000 familles sinistrées et d’importants dégâts matériels en Haïti, selon le dernier bilan encore provisoire de la protection civile.
Très active, la saison cyclonique 2007, au cours de laquelle de nombreux systèmes ont pris naissance dans l’Océan Atlantique, s’achève dans moins de 15 jours, soit le 30 novembre. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4437

Un ex-cadre de la TELECO libéré contre rançon 24 heures après son enlèvement

Brutalisé, Carl-Henri Laroche n’a pu recouvrer sa liberté qu’au prix de 10.000 dollars
dimanche 18 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Carl-Henri Laroche, un ancien cadre de la compagnie nationale des télécommunications (TELECO), a été libéré samedi soir contre rançon 24 heures après son enlèvement dans le quartier du Canapé-Vert (centre-est de Port-au-Prince), a appris Radio Kiskeya de sources proches de l’ex-otage.
Un montant de 10.000 dollars américains a dû être versé aux ravisseurs.
Vendredi soir, quatre individus armés avaient kidnappé l’ex-fonctionnaire devant sa résidence près de l’hôtel La Griffonne. Après avoir descendu de son véhicule, il avait en vain lancé des appels au secours en tentant d’échapper aux kidnappeurs qui étaient en embuscade. Très vite rattrapé, M. Laroche a été frappé à coups de crosse de revolver puis embarqué sans ménagement à bord d’un minibus.
Alertée par des voisins en état de choc, mais impuissants, la police était arrivée sur les lieux sans avoir eu le temps d’intercepter les preneurs d’otage. La planque où l’homme a été séquestré se trouverait à Baillergeau, dans le quartier de Carrefour-Feuilles (sud-est de la capitale).
Récemment licencié de la TELECO comme des centaines d’autres employés, Carl-Henri Laroche aurait été désigné à ses ravisseurs par un ancien collègue de bureau.
Plus d’une dizaine de cas d’enlèvement ont été recensés à Port-au-Prince au cours des derniers jours. Jeudi et vendredi soir, Gina Achille et Odette Castelli, deux hauts cadres de la banque commerciale SOGEBANK, ont été libérées contre de l’argent à l’issue de plusieurs jours de captivité.
Cette remontée de plus en plus visible du kidnapping coïncide avec les préparatifs des fêtes de fin d’année. En 2006 et 2007, cette période avait été socialement troublée et économiquement désastreuse en raison d’une vague d’enlèvements qui s’était abattue sur la capitale. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4438

Dussape, un autre Mapou annoncé

La tempête tropicale Noël a presque anéanti la localité de Dussape située dans la première section Communale des Chardonnières, au nord à 8 Kms de Port-à-Piment. Les dégâts sont énormes. Dix-sept (17) maisons ont été détruites. Les survivants sont très menacés. C'est un cri de coeur que lance la Fondation Macaya aux Responsables du pays en vue de diligenter des actions urgentes pour sauver cette communauté en danger. Mapou est une localité qui a connu le même sort que Dussape

Jamais notre pays ne s'est trouvé confronté à une situation aussi dramatique. Depuis particulièrement les années 80, des chercheurs haïtiens et étrangers ont attiré l'attention des Responsables sur un éventuel drame écologique. Tous ont signalé que des Communes et Sections communales étaient largement menacées notamment pour le Sud : Les Cayes, Camp-Perrin, Port-à-Piment, Les Anglais, pour ne citer que celles-là. Aujourd'hui, Dussape, une localité située dans la première Section Communale des Chardonnières, est quasiment disparue lors du passage de la tempête tropicale Noël. Cette localité est une zone tampon du Parc Macaya qui constitue le château d'eau de la Péninsule du Sud où on est en train de détruire considérablement des espèces endémiques.

Des villes comme Gonaïves, Fonds-Verrettes, Camp-Perrin, etc. étaient traitées de façon répréhensible, que dire d'une petite section communale au nord de Port-à-Piment ? Dussape a vu partir pendant seulement quelques heures de pluie dix-sept (17) de ses maisons et une trentaine d'autres pour ne pas dire que toute la zone est dans l'attente d'une autre Noël. Une petite section en danger depuis début des années 80 qui ne cesse de pousser ses cris d'au secours. Personne n'entend. Serait-ce parce que ses habitants n'ont pas le droit d'avoir une vie décente, en paix ? Ou du moins parce qu'ils se trouvent dans le « Pays en Dehors » de G. Barthélemy? Des mesures urgentes ne s'imposent-elles pas en vue de sauver le reste de cette population de la fureur des flots de la rivière « Bras Gauche » de Port-à-Piment ? Quid de l'endiguement et du gabionnage... ? Le mot « urgence » ne saurait exister pour ces compatriotes qui ont commis le crime odieux de vivre dans leur coin natal.

Il faut noter qu'à la plus prochaine tempête, ces communautés seront à jamais rayées sur la carte du monde. Les pluies diminuent certes, mais les sécheresses s'annoncent plus graves encore. Des Cayes à Tiburon, de Dussape à Parc Macaya, les différentes communes feront face à une très grande famine. La plupart des sinistrés n'ont jusqu'à présent reçu quasiment aucune aide malgré leur cri de détresse. La localité de Dussape dûment dévastée attend un geste patriotique et civique. Nous de la Fondation Macaya avons en maintes fois tiré la sonnette d'alarme et ce depuis l'an 2000, malheureusement nos implorations ne se heurtent qu'au mur de l'indifférence. Ne sommes-nous pas en train d'hypothéquer l'avenir même de la nation ?Dussape est déjà presque partie vers l'océan. Sauvons donc ce qui peut être sauvé. Protégeons nos compatriotes. Ils sont enfin nos frères, nos soeurs, notre peuple. Le moment est venu de nous mettre à l'oeuvre, qu'attendons-nous encore ? Les Cayes, Dussape, Randel, Camp-Perrin, Cabaret, Vialet, Les Anglais, etc. ont besoin de notre aide, notre coude à coude pour éviter le pire, un autre Mapou.

La nature est déchaînée contre nous. Noël l'a prouvé. Il a suffi d'une semaine de pluie diluvienne pour se rendre à l'évidence. Le pays tout entier en a fait le constat accablant.Des communes et sections communales disparaissent. La « Perle des Antilles » devient menaçante pour ses fils et filles et pour l'Ile. Nous en sommes tous responsables. Avouons-le fort et sans crainte. Peut-être, c'est le début d'une prise de conscience. Le résultat des torts injustifiés causés à notre pays saute aux yeux, d'une Commune à l'autre. Ressaisissons-nous, il est grand temps. Nous sommes au bord de l'abîme. Rattrapons les 20 dernières années perdues si vraiment nous avons à coeur la souffrance de nos concitoyens. Ayons honte de Dussape qui vient de disparaître, de Mapou, de Fonds-Verrettes, des Gonaïves « Jeanne » dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées.



Voici donc l'heure de nous réveiller après cette grande agonie de misère absolue qui nous force de détruire notre beau paysage du Parc Macaya, du Parc La Visite, du Morne L'Hôpital, de la Forêt-des-Pins, du Haut du Cap, du Fort des Platons..., etc. Nous démolissons ce pays. Bientôt... Sans vouloir être apocalyptique, nous pleurons aujourd'hui Dussape qui nous a vu naître et marquer notre plus tendre enfance. Qui n'a pas ou n'aura pas une Commune, une Section communale à pleurer si le massacre écologique persiste? Nous sommes débridés. Que cesse au nom de la faim l'abattage systématique des arbres de nos montagnes !

Nous contribuons grandement à la chute accélérée de la « Perle des Antilles » à cause de notre égoïsme. Car chacun de nous est la « loi », une honte pour la région, pour nos frères, nos compatriotes, pour l'autre. Pourtant, nous voudrions croire que tout n'est pas fini. Nous croyons fermement que quelqu'un va dire : Halte ! Allons donc endiguer la rivière « Bras Gauche » de Port-à-Piment, accomplissons notre devoir de citoyens responsables. C'est l'aide la plus nécessaire et le plus précieuse maintenant pour cette communauté qui assiste, paisible et impuissante, au départ inopiné de son lopin de terre, de ses maisonnettes, de ses vêtements, de ses bétails, des livres scolaires de ses enfants, de sa faune et de sa flore. Comme c'est douloureux ! Un geste de solidarité citoyenne serait un pas décisif qui conduirait à un résultat définitif dans la sauvegarde de Dussape, de Macaya, de La Visite, de la Source Plaisance, etc. Limitons la rivière « Bras Gauche » de Port-à-Piment qui se déchaîne contre ces pauvres compatriotes délaissés.Finis les beaux discours, le temps est à l'action. Dussape est là pour nous juger et condamner notre laxisme si rien n'est fait d'ici bientôt. Non, mille fois non, nous n'avons que faire de l'apocalypse. C'est une prise de conscience collective qu'il nous faut. De grandes décisions sont à prendre pour sauver le pays. La survie de tout un chacun en dépend. Agissons vite et ensemble. Un autre Mapou s'annonce, un autre Fonds-Verretes est à l'horizon. L'environnement haïtien n'est pas toujours bien maîtrisé, même là où il devrait être bien protégé, il ne l'est pas et reste très fragile. Si nous parlons de la menace ce n'est pas pour annoncer une Apocalypse imaginaire, mais pour faire connaître la vérité sur une Apocalypse réelle (Serge Moscovici, 2002).

Si on n'endigue pas les rivières habituellement en crue de Port-à-Piment, des Anglais, de Roche-à-Bateau, etc. on se prépare à un spectacle environnemental effrayant. Disons non à un autre Mapou. Espérons que Dussape sera un « Moïse sauvé » de la colère du temps. La peur ne nous est pas permise. Conjuguons nos efforts pour sortir notre chère Haïti du désastre écologique qui la menace. Le pays est à bout de souffle. Il n'a pour recours que la solidarité de ses filles et fils. Haïti agonise. La dernière tempête tropicale Noël le confirme et nous force à réagir. Il est impératif que nous cessions nos habitudes « ki melem ». Nous sommes au bord du gouffre. Certains le voient, mais ne disent mot. D'autres regardent passifs la vie s'en aller de leur bourg chéri. Ces tempêtes tropicales successives avec des conséquences désastreuses mettent à nu ce que nous refusons d'admettre depuis particulièrement deux dernières décennies. Il faut énergiquement refuser d'être le « mal écologique du siècle ». La nature nous demande des comptes. Heureusement, ce n'est pas pour nous totalement exterminer, mais pour nous forcer à prendre conscience de l'état de détérioration de l'écosystème du pays dans lequel nous vivons, nous qui avons fait 1804. « Le respect de l'environnement nous impose une conscience plus aiguë que jamais du laisser-aller ou de la tolérance que nous constatons trop souvent...»

« La faiblesse devient force quand naît la conscience» (Gisèle Halimi). Conscientisation de quoi ? Le défi écologique est un défi collectif, mais aussi un défi individuel. Chaque citoyen a l'obligation de faire ce qu'il peut pour empêcher au pays de s'enfoncer davantage. Votre pays, si c'est le mot qui convient encore.Endiguer la rivière « Bras Gauche » de Port-à-Piment pour sauver Dussape et les autres localités environnantes est une nécessité et une urgence pour éviter le pire. C'est un acte de citoyen qui pense et qui agit, qui prend en main ses responsabilités pour lui, envers son pays et envers son peuple.

Alphonse Bruno MENTOR

de la Fondation Macaya
E-mail : brunomentor@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50804&PubDate=2007-11-16

Et Le Nouvelliste qui continue, comme la voix de celui qui crie dans le désert, à lancer des appels à la conscience collective et surtout à celle des autorités locales.
Aujourd’hui il existe grâce à la nouvelle "démocratie" (made in Haïti) des élus à Dessape, qui ont romis de travailler aux bien être des habitants de cette section communale. Mais, comme partout ailleurs, l’écho des appels lancés traverse les espaces arides ou bourgeonnent la médiocrité et l’incapacité pour revenir montés sur le boomerang des questions sans réponses vides, lasses, fatigués et agacés.
Notre néant n’est plus synonyme de vide mais c’est le point d’arrivée, la destination finale de notre œuvre si bien commencée en apparence.
Maintenant et comme toujours l’heure est à la corruption soit en action soit par l’actualité qu’elle génère ; l’heure est aussi au vote d’accord de prêt ou il y aura sans doutes des os à succer…
Et dans l’intervalle, l’écologie ?... bien merci…
Dessape…bien merci !