Haïti est à un mois de la période cyclonique, déjà sa fragilité environnementale se fait sentir. Le pays est constamment menacé par la moindre averse, mettant ainsi en péril la vie de centaines de citoyens. A Léogâne la tragédie continue...
Le niveau des eaux rend difficile l'accès à la ville. Dans certains quartiers, plusieurs maisons sont à peine remarquables, selon le responsable de risques et désastres de la mairie, Joseph Philippe.
Des quartiers comme Grand-Rue, rue Lavandière, rue Noire et les rues y attenantes sont totalement vidées de leurs résidents. « La situation est vraiment grave, se désole-t-il. A plusieurs reprises, nous avons attiré l'attention du ministère de l'Environnement et d'autres institutions sur les menaces que représentent les deux principales rivières - Rouyonne et Momance-pour la population en raison de leur ensablement. »
Devant une telle situation, la municipalité de Léogâne se mobilise en vue d'accompagner la population. « Le temps reste toujours menaçant. La population ne pourra pas faire face à une autre averse. Nous avons décrété l'état d'urgence jusqu'à lundi pour protéger les habitants. Nous abritons plusieurs familles dans les locaux de la mairie et du lycée, situés déjà dans un endroit vulnérable. Mais nous comptons sur l'aide des autorités pour pouvoir les nourrir », avance Santos Alexis, le premier citoyen de cette ville.
Le non curage de la rivière Rouyonne est l'une des causes de cette inondation. Cette rivière, de même que la Momance, est dans un état critique, surtout après la période cyclonique de l'année dernière. Selon les responsables de la mairie, aucune intervention n'a été effectuée par le pouvoir central. « Nous ne demandons rien d'autre que des moyens financiers et le matériel pour secourir cette population en détresse et faire face aux problèmes environnementaux que connaît la commune », déclare le responsable de risques et désastres.
Ce problème environnemental, il convient de l'aborder en amont. Le déboisement et les constructions anarchiques deviennent de sérieuses préoccupations pour cette commune. Car, dans les versants Est, Nord et Sud, les mornes sont complètement dénudés.
Géralda Sainville
sainvilleg@yahoo.fr http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=69817&PubDate=2009-04-30
(Photo: Francis Concite)
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Graves inondations et protestations à Léogâne
La présence de la PNH et de la MINUSTAH a été nécessaire pour la reprise de la circulation automobile paralysée par des riverains très remontés contre le gouvernement ; inondations et inquiétude à Port-au-Prince
jeudi 30 avril 2009, Radio Kiskeya
De fortes pluies ont provoqué de graves inondations dans la nuit de mercredi à jeudi à Léogâne (35 km au sud de Port-au-Prince) où les forces de l’ordre ont dû intervenir pour rétablir la circulation automobile suite à un mouvement de protestation de riverains qui avaient érigé des barricades de pneus enflammés sur la nationale #2 pour manifester leur colère contre les autorités.
Des unités anti-émeutes de la Police Nationale et de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) ont enlevé les barrages qui paralysaient, jeudi en début de matinée, le trafic routier.
Relayant l’exaspération de ses mandants face à l’indifférence du gouvernement, le Député de Léogâne, Anthony Dumont, a apporté son soutien aux habitants de cette ville sous les eaux depuis le week-end écoulé. Il a toutefois réaffirmé sa ferme opposition à tout mouvement revendicatif basé sur la violence.
Venu se plaindre dans les studios de Radio Kiskeya de la gravité de la situation, le parlementaire souligne qu’avec l’arrivée de la saison pluvieuse, la population de Léogâne craignait le pire. Anthony Dumont juge inacceptable que le pouvoir central fasse la sourde oreille aux appels incessants lancés en faveur de la Cité Anacaona.
Pour leur part, des riverains ont affirmé avoir enregistré des pertes matérielles importantes en raison du débordement des rivières Rouyonne et Momance, sorties de leur lit.
Par ailleurs, de nouvelles averses qui se sont abattues jeudi soir sur Port-au-Prince ont causé des inondations dans certains quartiers comme les avenues Bolosse (sud)
Haïti, où quatre cyclones avaient causé l’an passé des dégâts estimés à plus d’un milliard de dollars, connaît déjà une pluviométrie importante avant d’affronter la prochaine saison cyclonique à partir du 1er juin.
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5879