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vendredi 1 mai 2009

Haïti: Laurent GBAGBO bientôt en Haïti


Haïti: Laurent GBAGBO bientôt en Haïti

Le président de la République de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, sera bientôt dans nos murs. Cette visite historique d'un chef d'Etat ivoirien à la première République noire du monde se veut symbolique. Elle s'inscrit dans le cadre du renforcement de la solidarité entre les deux peuples et de la coopération Sud/Sud en train de se développer, à en croire le conseiller spécial du président ivoirien, l'ambassadeur Zakaria R. Fellah, qui en a fait l'annonce lors d'une visite ce mardi au quotidien Le Nouvelliste. «La démarche consiste à exprimer notre solidarité vis-à-vis d'un pays frère avec lequel nous avons une histoire commune. Il s'agira de partager avec le président Préval nos préoccupations sur plusieurs points portant notamment sur l'actualité internationale, économique et sociale.» Par ces mots, le conseiller spécial du chef de l'Etat ivoirien a tenté de placer dans son contexte véritable la visite au courant du mois de mai du président de la République de Côte d'Ivoire.

Répondant aux questions du rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, Pierre Manigat Jr, qui l'avait reçu cordialement à son bureau, M. Fellah a vite fait de préciser que ce choix du président ivoirien ne s'explique pas à partir des liens historiques ou du rapprochement des deux pays pour des raisons linguistiques, étant donné que la Côte d'Ivoire fait partie de l'Afrique francophone. «C'est une visite de solidarité», a-t-il indiqué en mettant l'emphase sur les liens profonds qui unissent les deux pays.

Présentant le président Gbagbo comme le premier chef d'Etat ivoirien à effectuer un périple en Amérique centrale et dans la Caraïbe, M. Fellah, qui était accompagné du consul général de la République de Côte d'Ivoire en Haïti, Martha Préval Israel, qui, par son ancienneté, est devenue la doyenne du corps consulaire, a fait ressortir l'intérêt de son président pour la coopération Sud/Sud. Les aspects concrets de cette coopération devraient caractériser son entretien avec son homologue haïtien, d'autant que la Côte d'Ivoire a organisé l'année dernière la première conférence du groupe des 78. «Cette visite est pleine de symbolisme : le dirigeant ivoirien accorde une grande importance au fait qu'Haïti a donné l'exemple de la liberté à l'Afrique qui l'a mis à profit. Et avec éclat.»

Selon l'ambassadeur Fellah, la Côte d'Ivoire et Haïti partagent des problèmes communs : cherté de la vie, besoins alimentaires de la société non satisfaits, éducation, santé, infrastructures de base, stabilité politique... «L'Afrique et la Caraïbe sont des alliées naturelles. Elles gagneraient à prendre le goût de l'espoir, ajoute-t-il, en vue de mieux assumer leur destin commun à un moment où le monde a changé, où il est devenu multipolaire.

Zakaria R. Fellah, à ce propos, n'est en reste : en tant que pays du Sud, nous chercherons une troisième voie dont la construction passe nécessairement par la solidarité et la coopération.

A la question de savoir à quel niveau établir et renforcer cette coopération, le conseiller spécial du chef de l'Etat ivoirien à répondu qu'il s'agit d'une coopération multidimensionnelle : culturelle, sociale, politique et économique. «L'aspect politique est important, mais il faut partir de la coordination de nos positions, d'autant que les économies des pays de l'Afrique de la Caraïbe et de l'Amérique latine sont complémentaires. Il s'agirait de définir des mécanismes pour nous mettre ensemble et non pas l'un contre l'autre. L'idée de la création d'une banque du Sud est à prendre en compte», estime M. Fellah qui croit que la réalisation de ce projet aiderait les Etats concernés à se libérer du carcan de la dépendance des institutions financières qui leur imposent des conditionnalités qui les étranglent.

Pour la création d'une banque du Sud

«Le président Gbagbo salue l'initiative du chef de l'Etat vénézuelien Hugo Chavez qui ne cesse de mettre en avant la nécessité de création d'une banque du Sud, qui réunirait les pays de la Caraïbe et de l'Amérique latine. C'est, en Afrique, le chemin à suivre. Et nous nous proposons, affirme-t-il, d'en discuter avec nos partenaires latino-américains.»

Zakaria R Fellah en a profité pour faire le point sur les possibilités de rapprochement entre Haïti et la Côte d'Ivoire qui ont des expériences politiques à partager, des échanges culturels à intensifier dans le domaine des arts et du sport. «Nous allons explorer les voies et moyens pour renforcer la coopération en tenant compte des moyens financiers et économiques disponibles indique-t-il. Et ce, dans une perspective de rapprochement vers la communauté caribéenne pour un statut particulier.»

La Côte d'Ivoire est connue pour son expérience dans la résolution des conflits, souligne M. Fellah qui forme le voeu que d'autres pays puissent suivre cet exemple. «Mais cette question ne sera pas débattue lors de la visite du président Gbagbo en Haïti», s'empresse-t-il de nuancer, encore qu'aucun agenda n'a été défini.

Apparemment très sûr de lui, Zakaria R. Fellah ne tarit pas d'éloges sur la Côte d'Ivoire, qui a résolu la crise qui lui a été imposée (sic) en 2002. Et ce, par les Ivoiriens eux mêmes. La Côte d'Ivoire a dû accueillir une force onusienne (ONUSI) comparable à la MINUSTAH, avec un budget de 600 millions de dollars. Le dialogue interivoirien lancé par le président Gbagbo a porté ses fruits : le pays a repris le chemin de la paix. L'opposition, y compris la branche armée, a compris, par ce biais, la nécessité de contribuer à éclairer la donne politique. Et la Côte d'Ivoire s'engage résolument à assurer, dans la paix et la cohésion, son avenir.

Robenson Bernard
robernard 2202@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=69716&PubDate=2009-05-01

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