08/08/08.- Il est un peu moins de minuit. Heures françaises. Les jeunes haïtiens, intégrants de la sélection de football des moins de 17 ans jouent un match contre la sélection cubaine. Une demi-finale. Une victoire et Haïti serait assuré de disputer la dernière phase éliminatoire de la zone CONCACAF qualificative pour la coupe du monde U-17 de Nigeria. Le match se joue à 16 heures. Heures de Trinidad et Tobago. Peut-être le sort de nos jeunes a déjà été scellé. Cependant il n’existe pas une façon d’avoir des informations sur l’issue de ce match. C’est simplement rageant, si on s’imagine les haïtiens entrain de s’égosiller devant les petits écrans applaudissant les exploits de Ronaldinho et Leonel Messi.
C’est encore plus rageant de constater cette indifférence quand on se rappelle l’intérêt qu’avait suscité la qualification miraculeuse, contre toute attente de ceux là qui ont placé le nom d’Haïti à coté des grandes nations du football lors de la coupe du monde U17 de Corée.
L’exploit de ces jeunes avait été accompagné de sa part de drame. La nation haïtienne s’était réveillée un bon matin en apprenant qu’un groupe de jeunes menés par un entraineur un peu atypique était sur le point de gagner une place pour la phase finale de la coupe du monde éliminant ainsi la sélection du Mexique, détentrice du titre de champion du monde de la dernière édition. En allant au bout de l’aventure avec succès, Haïti s’est identifiée avec ces jeunes devenus des symboles. Juste avant de partir pour la Corée, lors d’un transit à Miami, une histoire de défection rangée ébranla toute la nation.
Aucun haïtien avait accepté que ses perles n’eussent été au bout, c'est-à-dire représenter dignement le pays. La clameur populaire raconte que des gens en colère se sont présentés proférant de sérieuses menaces devant les maisons des parents des membres de la sélection ayant fait défection.
Les joueurs ont fini par regagner le bercail. Au moins pour certains. Dans un pays ou rien ne va. La sélection des moins de 17 ans était perçue comme un vrai diamant. L’essence de ce qui nous reste comme orgueil, fierté nationale.
La sélection haïtienne a été logiquement éliminée au premier tour sans avoir été ridicule. On retiendra un bon match nul face à la France des grands centres de formation.
La famille du football, peu de temps après, a été émue et secouée devant les dépouilles exposées en funérailles nationales d’un monstre sacré du football national : Manno Sanon. Le président René Preval et son gouvernement n’avait pas laissé passer l’occasion de donner une opportunité de rachat à la conscience nationale qui démontrait, para rapport au traitement infligé à la sélection TOUP POU YO de Henri Francillon, Pierre Bayonne, Ernst Jean Joseph, Arsène Auguste Pelao, Jean Claude Désir Tom Pouce, Philippe Vorbe, Guy François, Guy Sainvil, Emmanuel Sannon entre autres, ce qui se passe quand on jette des perles aux pourceaux.
Tout le monde croyait à une prise de conscience, tout le monde exigeait et attendait un nouveau départ qui permettrait effectivement d’encadrer nos talents. Aujourd’hui, avec les moyens, sans talent on peu aller très loin.
Il a été plus facile d’envoyer des paroles en l’air que de poser des actes concrets. La sélection Olympique s’est préparée dans l’indulgence presqu’absolue avant de se faire éliminer aux USA par les autres ténors de la région.
La sélection senior est sur le point de subir le même sort. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les mêmes maladies évoluent de la même façon, vers la mort si on n’applique pas la bonne thérapie.
LA sélection U-17, cuvée 2008 ne déroge malheureusement pas à la règle. Le gouvernement qui a du gérer les affaires courantes n’a pas osé débloquer convenablement les fonds alloués à la préparation des tournois dans cette catégorie….A SUIVRE
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)