Ce serait la réponse que l’on recevrait si l’on posait la question à savoir comment va Haïti en cette période de pandémie de Coronavirus. Ce serait sans aucun doute la réponse du gouvernement, des proches du pouvoir, et des proches des fonctionnaires.
Alors que des agences de presses internationales déclinaient leurs inquiétudes devant l’insoutenable vulnérabilité d’un « des pays les plus pauvres de la planète », le gouvernement s’est certes manifesté pour créer une commission et passer une commande de 18.000.000 de dollars qui fait déjà débat dans l’atmosphère habituelle et le spectre saisissant de corruption et de passe-droits.
Oui, le gouvernement et sa commission gèrent la crise. Pour accompagner la population à rester confinée pour diminuer la propagation du virus, des millions de dollars vont être distribués en espèces et en rations de provisions alimentaires.
Il est déjà question de sommes coquettes dont le pays va bénéficier: 50.0000.000 , 70.000.000 !
Des mains se frottent déjà!
Mais parallèlement à ces mesures, que rapporte le monitoring de l’évolution/progression du nombre d' haïtiens atteints du virus ?
Sur les réseaux sociaux, les dernières estimations officielles parlent de 16 cas testés positifs !
Si on sait qu’il y a un effet de stigmatisation risquée, dangereuse charriant une « morbidité » aussi léthale que les formes les plus graves de la maladie, on peut imaginer que beaucoup de gens garderont pour eux l'imminence de l'affection et fausseront des statistiques déjà biaisées par d’autres facteurs propres au pays et à notre société.
On ne saurait faire le procès du gouvernement et des organismes impliqués dans la prise en charge de la maladie - à ce niveau – si les gens choisissent de cacher la maladie pour sauver leur peau. Le travail contre cette mentalité aurait dû se faire depuis bien longtemps avant cette urgence !
Cependant parmi les mesures prises il ne faudrait pas négliger un rappel rassurant du mal qu’engendrerait une telle attitude.
Par contre le fait que les mesures qui ont à voir plus directement avec de l’argent prennent le dessus dans les commentaires et les débats autour de l’épidémie, dénote un mal rongeant et profond qui pourrait pousser à penser que pour certains, cette épidémie qui tue ailleurs et qui nous enlève nos êtres chers, cette maladie que nous semblons assez mal contrôler, serait vécue comme une (sale) opportunité de s’enrichir grâce à la corruption et la malversation de fonds.
Ceux qui le veulent, peuvent légitimement s'appuyer sur les #FondsPetroCaribe et la mauvaise expérience de leur désastreuse gestion!
En même temps l'élément indispensable pour combattre le fléau, n'est que partiellement pris en compte: Les hôpitaux!
Bien sûr que les décideurs pensent à eux! En atteste la commande de 18.000.000 de dollars de matériels et équipements médicaux!
Les responsables hospitaliers ont-ils eu leurs mots à dire sur la pertinence et le bien fondé de ces commandes?
Des langues jurent que la liste des articles et équipements à acheter avait été établie avant la première réunion de travail de la super commission scientifique!
Quid de ces structures hospitalières en grève?
Qui écoutent leurs demandes pour les satisfaire?
Pourquoi on en parle pas ou très peu?
Comment imaginer qu'une distribution d'argent ou de rations alimentaires puisse se réaliser de façon satisfaisante à la lumière de certaines caractéristiques de la société haïtienne.
Je n'aimerais pas être à la tête ni du pays, ni en charge des institutions qui vont se lancer dans cette périlleuse aventure!
Tant d'inquiétudes!
Tant de questions qui resteront sans réponse pour renforcer la chronique d'une malversation annoncée!
Pauvre Haïti!
Pauvres Haïtiens!
Dr Jonas Jolivert
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 1 avril 2020
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