Les agences de l'ONU et les ONG ont appelé mardi soir à une fin immédiate des manifestations violentes au Cap Haïtien. Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que les violences sont en train de compromettre les efforts déployés par la communauté humanitaire pour faire face à la grave crise de choléra qui secoue la région. Le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en Haïti, Nigel Fisher, révèle que le personnel médical est submergé alors que les approvisionnements en médicaments et matériel d'hygiène arrivent lentement au Cap Haïtien.
La mortalité liée au choléra ne cesse de grimper et la situation sécuritaire empêche les approvisionnements d'arriver à ceux qui ont le plus besoin d'aide. Le département du Nord fait face à un taux de létalité hospitalière de 7,5%, le plus élevé dans le pays.
« Nous appelons tous les acteurs impliqués dans cette manifestation, clairement orchestrée à arrêter immédiatement leur mouvement afin que les partenaires nationaux, et internationaux puissent continuer à sauver des vies », a insisté M. Fisher.
Les Nations Unies ont jusque là été obligées d'annuler des vols transportant du savon, des approvisionnements en matériel médical et en personnel médical au Cap Haïtien et à Port de Paix. Sur le terrain, Oxfam a suspendu un projet visant à mettre du chlore dans l'eau pour 300.000 personnes dans les quartiers défavorisés, l'OMS a arrêté la formation du personnel médical et 500 tonnes d'aliments ont été pillés et brûlés dans l'entrepôt du PAM.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18467
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 19 novembre 2010
Le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Edmond Mulet, alarmé par les risques que font courir les manifestations à la population
“Chaque seconde qui passe peut sauver ou briser des milliers de vies”, déclare-t-il vendredi 19 novembre 2010, Radio Kiskeya
“Chaque seconde qui passe peut sauver ou briser des milliers de vies”. C’est le cri d’alarme que lance Mr. Edmond Mulet, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, quatre jours après le début des manifestations qui continuent de paralyser certaines villes du nord du pays.
Les auteurs de ces actes “criminels et irresponsables” a dit Mr. Mulet empêchent l’acheminement de l’assistance médicale et sanitaire aux milliers de patients récemment frappés par l’épidémie du choléra, les condamnant ainsi à une mort certaine.
“Si cette situation perdure, de plus en plus de patients dans l’attente désespérée de soins risquent de mourir ; de plus en plus d’Haïtiens dans l’attente désespérée d’accès à des soins préventifs risquent d’être rattrapés par l’épidémie”, a encore craint Mr. Mulet.
“Malgré les appels pressants de la communauté humanitaire, des routes, des aéroports et des ponts sont toujours bloqués, des barricades sont toujours érigées dans la région de Cap-Haitien, une des régions les plus affectées par la propagation du choléra”, a encore déclaré Mr. Mulet, en appelant à la conscience de ceux qui commettent ces actes et les exhortant à faire preuve de compassion envers ceux de leurs compatriotes dont la vie tient à un fil. [Communiqué de la MINUSTAH en date du 18 novembre 2010]
“Chaque seconde qui passe peut sauver ou briser des milliers de vies”. C’est le cri d’alarme que lance Mr. Edmond Mulet, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, quatre jours après le début des manifestations qui continuent de paralyser certaines villes du nord du pays.
Les auteurs de ces actes “criminels et irresponsables” a dit Mr. Mulet empêchent l’acheminement de l’assistance médicale et sanitaire aux milliers de patients récemment frappés par l’épidémie du choléra, les condamnant ainsi à une mort certaine.
“Si cette situation perdure, de plus en plus de patients dans l’attente désespérée de soins risquent de mourir ; de plus en plus d’Haïtiens dans l’attente désespérée d’accès à des soins préventifs risquent d’être rattrapés par l’épidémie”, a encore craint Mr. Mulet.
“Malgré les appels pressants de la communauté humanitaire, des routes, des aéroports et des ponts sont toujours bloqués, des barricades sont toujours érigées dans la région de Cap-Haitien, une des régions les plus affectées par la propagation du choléra”, a encore déclaré Mr. Mulet, en appelant à la conscience de ceux qui commettent ces actes et les exhortant à faire preuve de compassion envers ceux de leurs compatriotes dont la vie tient à un fil. [Communiqué de la MINUSTAH en date du 18 novembre 2010]
S’achemine-t-on vraiment vers des élections le 28 novembre ?
Gare aux « impédimentas » de toute nature ! vendredi 19 novembre 2010, Radio Kiskeya
Elections Jour “J moins 9” : Il semble qu’on s’achemine vers la tenue des élections le 28 novembre. Il semble… Car, tout peut encore arriver… Tout peut toujours arriver en « Haïti-Thomas ». A la dernière minute. Ou le jour même. Ou après, par la magie de la tabulation, ou de la « fabulation ».
On voudrait bien être moins sceptiques. Mais, il y a des signes inquiétants. Des faits, des informations et des rumeurs très peu rassurants.
D’abord, les déclarations de l’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis et de la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile sur la distribution d’armes par le pouvoir n’ont jamais été démenties. Aucune investigation d’un quelconque Parquet de la République, encore moins du Gouvernement. Des déclarations qui ont même été quelque peu corroborées par le chef de la MINUSTAH, Edmond Mulet, sur les ondes de Radio Métropole. Il s’est tout de même habilement repris quand il s’est agi pour lui d’être plus précis.
La campagne électorale est déjà émaillée de plusieurs incidents, dont certains graves. En divers endroits, des appréhensions sont exprimées quant à la possibilité de violences le jour du scrutin, avant ou après.
Le moment choisi pour la mobilisation anti-MINUSTAH (Mission de l’ONU) en relation avec le choléra au Cap-Haïtien, à Hinche, à Port-au-Prince, constitue un autre signe troublant au regard de l’échéance électorale. Avec la propagation alarmante du choléra, faut-il y voir vraiment le signe de l’exaspération de la population face à une mission internationale qui, au lieu de nous sortir du gouffre, nous y plonge encore plus profondément au moyen d’une bonne dose d’« excrétas agrémentés de vibrion cholerae sud-asiatique, pour ne pas dire tout simplement népalais ». Faut-il accréditer, peut-être avec la facilité de l’empressement, la thèse de la manipulation des masses par le pouvoir qui ne croirait plus en sa capacité de remporter « totalement » les élections ? Y a-t-il également lieu de croire, comme on le prétend, en l’action funeste d’affidés de certains dinosaures de INITE ou des secteurs mafieux liés à la drogue et au crime ?
Autres signes inquiétants : la difficile élaboration des listes électorales et les problèmes y relatifs entre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) et l’Office National d’Identification (ONI), les graves difficultés enregistrées dans le processus de distribution des Cartes d’Identification Nationale (CIN). Le jour des élections, chacun saura-t-il où voter ? Les électeurs savent-ils où se situent les Centres et Bureaux de vote ? Les Bureaux Electoraux Départementaux (BED) et les Bureaux Electoraux Communaux (BEC) ne vont-ils pas les déplacer à la dernière minute : difficultés techniques programmées ?
Enfin, la pire des inquiétudes demeure le choléra, avec son cortège de morts, de personnes infectées et la psychose qu’il répand.
Entre-temps et malgré tout, la campagne électorale suit son cours. Pour la présidence, sur les 19 prétendants, les plus remarqués sur le terrain sont pratiquement au nombre de sept : Mirlande Manigat (RDNP), Jean Henry Céant (Renmen Ayiti), Jude Célestin (INITE), Michel Martelly (Repons peyizan), Jacques Edouard Alexis (MPH), Yves Cristalin (LAVNI), Leslie Voltaire (Ansanm Nou Fò).
Les candidats ne se sont pas ménagés pour « se vendre » : photos, « billboards », spots publicitaires, débats à la radio et à la télévision ; rassemblements publics, rallyes à travers le pays. Il a fallu beaucoup d’argent. Pour certains, il s’est agi d’une véritable fortune, d’origine assurément douteuse. Pour d’autres, c’est l’audace dans la gêne, l’orgueil d’être irrémédiablement sur la liste et dans la course, avec l’espoir d’être éventuellement « appelé » demain.
Les sondages ne sont pas passés inaperçus, cette fois-ci. D’ailleurs, on est en droit de croire qu’ils ont en quelque sorte influencé et les débats et les intentions de vote. Mais, c’est le 28 novembre qu’on vérifiera véritablement les sondages. Car, s’il y a eu manipulation, le verdict des urnes, dans le cas d’élections régulières, sera fatal pour telle firme, tel candidat, telle candidate ou telle association d’entrepreneurs. Autrement, si les sondages se vérifient, l’on entrera en Haïti dans l’ère fantastique de l’utilisation des grands instruments d’évaluation de comportements et de phénomènes sociaux.
Un grand « absent-présent » dans ces élections qui joue certainement son avenir politique : Jean-Bertrand Aristide.
Jusqu’à preuve du contraire, l’exilé de Prétoria semble avoir choisi de ne supporter aucun candidat. Pourtant, l’arène ne manque pas de lavalassiens, candidats et supporters qui, se réclamant tous de lui, tentent de reconquérir le pouvoir à la faveur des élections.
L’attitude du « Docteur » devrait être appréciée de son-ex-alter ego, René Préval, grand artisan de la pulvérisation du secteur Lavalas. Car, tout appui direct ou indirect d’Aristide à l’un ou à l’autre quelconque des candidats aurait pour conséquence immédiate de reconstituer en quelque sorte « son camp ». Un « camp » qui serait alors placé, même provisoirement, sous le leadership ou le contrôle d’un allié. Mais, justement, l’ancien président ne semble pas croire en l’utilité d’un allié à ce carrefour critique de l’histoire nationale. Du moins, jusqu’à la minute où nous écrivons ces lignes. Il mise sans doute sur l’échec des élections qui justifierait son opinion à savoir qu’il s’agira d’une sélection.
Personne n’entrevoit cependant pourquoi, au cas où les élections seraient vraiment frauduleuses, c’est forcément Jean Bertrand Aristide qui en tirerait des bénéfices politiques. Seuls ceux qui, sur le terrain, ont pris le risque de se lancer dans cette course avec un CEP tel que celui présidé par Gaillot Dorsainvil et un Gouvernement tel que celui dirigé par Préval/Bellerive appuyé par une large frange de la communauté internationale, paraissent être les mieux placés pour, en cas d’élections frauduleuses, se propulser comme leaders incontestables de l’opposition démocratique.
Le « laboratoire » d’Aristide [pour utiliser un terme cher à lui] devrait donc bien mesurer les différents paramètres et voir quel jeu correspond le mieux à la stratégie du « retour », si toutefois ce projet de retour existe. Plus d’uns en doutent, estimant que l’ancien président préfèrerait jouer au trouble-fête, car « hors de lui, point de salut » : aucun nouveau leader de Lavalas et de l’opposition démocratique ne devrait poindre à l’horizon.
Au même titre que Jean Bertrand Aristide, [si sa position est bien celle exprimée en maintes occasions par le Dr Maryse Narcisse], d’autres alliés objectifs de René Préval et de INITE dans le projet de démantèlement définitif de Lavalas sont ces candidats du secteur qui, sans discernement, se dirigent droit vers l’échec. Le venin de l’ambition leur obstrue la vue à un point tel que désister ou s’allier en faveur de l’un quelconque d’entre eux leur parait être l’idée la plus saugrenue.
Pour la super favorite des sondages du BRIDES, Mme Mirlande Hyppolite Manigat (Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes, RDNP), du chemin reste sans doute à parcourir cette semaine. Peut-être qu’elle devrait encore rassurer les plus irréductibles ennemis de la mafia politico-financière et administrative en place sur sa capacité à l’affronter et à créer les conditions d’émergence d’un nouveau système. Car, « n’aura pas raison de ce monstrueux appareil qui vient avec des gants ».
Enfin, deux derniers et importants facteurs du succès aux élections demeurent, pour tous : la capacité de contrôler le scrutin au niveau des Centres et Bureaux de vote, le 28 novembre et, par la suite, le Centre de Tabulation désigné par certains sous le vocable assez évocateur de « Centre de Fabulation ».
Marvel DANDIN
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7246
Elections Jour “J moins 9” : Il semble qu’on s’achemine vers la tenue des élections le 28 novembre. Il semble… Car, tout peut encore arriver… Tout peut toujours arriver en « Haïti-Thomas ». A la dernière minute. Ou le jour même. Ou après, par la magie de la tabulation, ou de la « fabulation ».
On voudrait bien être moins sceptiques. Mais, il y a des signes inquiétants. Des faits, des informations et des rumeurs très peu rassurants.
D’abord, les déclarations de l’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis et de la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile sur la distribution d’armes par le pouvoir n’ont jamais été démenties. Aucune investigation d’un quelconque Parquet de la République, encore moins du Gouvernement. Des déclarations qui ont même été quelque peu corroborées par le chef de la MINUSTAH, Edmond Mulet, sur les ondes de Radio Métropole. Il s’est tout de même habilement repris quand il s’est agi pour lui d’être plus précis.
La campagne électorale est déjà émaillée de plusieurs incidents, dont certains graves. En divers endroits, des appréhensions sont exprimées quant à la possibilité de violences le jour du scrutin, avant ou après.
Le moment choisi pour la mobilisation anti-MINUSTAH (Mission de l’ONU) en relation avec le choléra au Cap-Haïtien, à Hinche, à Port-au-Prince, constitue un autre signe troublant au regard de l’échéance électorale. Avec la propagation alarmante du choléra, faut-il y voir vraiment le signe de l’exaspération de la population face à une mission internationale qui, au lieu de nous sortir du gouffre, nous y plonge encore plus profondément au moyen d’une bonne dose d’« excrétas agrémentés de vibrion cholerae sud-asiatique, pour ne pas dire tout simplement népalais ». Faut-il accréditer, peut-être avec la facilité de l’empressement, la thèse de la manipulation des masses par le pouvoir qui ne croirait plus en sa capacité de remporter « totalement » les élections ? Y a-t-il également lieu de croire, comme on le prétend, en l’action funeste d’affidés de certains dinosaures de INITE ou des secteurs mafieux liés à la drogue et au crime ?
Autres signes inquiétants : la difficile élaboration des listes électorales et les problèmes y relatifs entre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) et l’Office National d’Identification (ONI), les graves difficultés enregistrées dans le processus de distribution des Cartes d’Identification Nationale (CIN). Le jour des élections, chacun saura-t-il où voter ? Les électeurs savent-ils où se situent les Centres et Bureaux de vote ? Les Bureaux Electoraux Départementaux (BED) et les Bureaux Electoraux Communaux (BEC) ne vont-ils pas les déplacer à la dernière minute : difficultés techniques programmées ?
Enfin, la pire des inquiétudes demeure le choléra, avec son cortège de morts, de personnes infectées et la psychose qu’il répand.
Entre-temps et malgré tout, la campagne électorale suit son cours. Pour la présidence, sur les 19 prétendants, les plus remarqués sur le terrain sont pratiquement au nombre de sept : Mirlande Manigat (RDNP), Jean Henry Céant (Renmen Ayiti), Jude Célestin (INITE), Michel Martelly (Repons peyizan), Jacques Edouard Alexis (MPH), Yves Cristalin (LAVNI), Leslie Voltaire (Ansanm Nou Fò).
Les candidats ne se sont pas ménagés pour « se vendre » : photos, « billboards », spots publicitaires, débats à la radio et à la télévision ; rassemblements publics, rallyes à travers le pays. Il a fallu beaucoup d’argent. Pour certains, il s’est agi d’une véritable fortune, d’origine assurément douteuse. Pour d’autres, c’est l’audace dans la gêne, l’orgueil d’être irrémédiablement sur la liste et dans la course, avec l’espoir d’être éventuellement « appelé » demain.
Les sondages ne sont pas passés inaperçus, cette fois-ci. D’ailleurs, on est en droit de croire qu’ils ont en quelque sorte influencé et les débats et les intentions de vote. Mais, c’est le 28 novembre qu’on vérifiera véritablement les sondages. Car, s’il y a eu manipulation, le verdict des urnes, dans le cas d’élections régulières, sera fatal pour telle firme, tel candidat, telle candidate ou telle association d’entrepreneurs. Autrement, si les sondages se vérifient, l’on entrera en Haïti dans l’ère fantastique de l’utilisation des grands instruments d’évaluation de comportements et de phénomènes sociaux.
Un grand « absent-présent » dans ces élections qui joue certainement son avenir politique : Jean-Bertrand Aristide.
Jusqu’à preuve du contraire, l’exilé de Prétoria semble avoir choisi de ne supporter aucun candidat. Pourtant, l’arène ne manque pas de lavalassiens, candidats et supporters qui, se réclamant tous de lui, tentent de reconquérir le pouvoir à la faveur des élections.
L’attitude du « Docteur » devrait être appréciée de son-ex-alter ego, René Préval, grand artisan de la pulvérisation du secteur Lavalas. Car, tout appui direct ou indirect d’Aristide à l’un ou à l’autre quelconque des candidats aurait pour conséquence immédiate de reconstituer en quelque sorte « son camp ». Un « camp » qui serait alors placé, même provisoirement, sous le leadership ou le contrôle d’un allié. Mais, justement, l’ancien président ne semble pas croire en l’utilité d’un allié à ce carrefour critique de l’histoire nationale. Du moins, jusqu’à la minute où nous écrivons ces lignes. Il mise sans doute sur l’échec des élections qui justifierait son opinion à savoir qu’il s’agira d’une sélection.
Personne n’entrevoit cependant pourquoi, au cas où les élections seraient vraiment frauduleuses, c’est forcément Jean Bertrand Aristide qui en tirerait des bénéfices politiques. Seuls ceux qui, sur le terrain, ont pris le risque de se lancer dans cette course avec un CEP tel que celui présidé par Gaillot Dorsainvil et un Gouvernement tel que celui dirigé par Préval/Bellerive appuyé par une large frange de la communauté internationale, paraissent être les mieux placés pour, en cas d’élections frauduleuses, se propulser comme leaders incontestables de l’opposition démocratique.
Le « laboratoire » d’Aristide [pour utiliser un terme cher à lui] devrait donc bien mesurer les différents paramètres et voir quel jeu correspond le mieux à la stratégie du « retour », si toutefois ce projet de retour existe. Plus d’uns en doutent, estimant que l’ancien président préfèrerait jouer au trouble-fête, car « hors de lui, point de salut » : aucun nouveau leader de Lavalas et de l’opposition démocratique ne devrait poindre à l’horizon.
Au même titre que Jean Bertrand Aristide, [si sa position est bien celle exprimée en maintes occasions par le Dr Maryse Narcisse], d’autres alliés objectifs de René Préval et de INITE dans le projet de démantèlement définitif de Lavalas sont ces candidats du secteur qui, sans discernement, se dirigent droit vers l’échec. Le venin de l’ambition leur obstrue la vue à un point tel que désister ou s’allier en faveur de l’un quelconque d’entre eux leur parait être l’idée la plus saugrenue.
Pour la super favorite des sondages du BRIDES, Mme Mirlande Hyppolite Manigat (Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes, RDNP), du chemin reste sans doute à parcourir cette semaine. Peut-être qu’elle devrait encore rassurer les plus irréductibles ennemis de la mafia politico-financière et administrative en place sur sa capacité à l’affronter et à créer les conditions d’émergence d’un nouveau système. Car, « n’aura pas raison de ce monstrueux appareil qui vient avec des gants ».
Enfin, deux derniers et importants facteurs du succès aux élections demeurent, pour tous : la capacité de contrôler le scrutin au niveau des Centres et Bureaux de vote, le 28 novembre et, par la suite, le Centre de Tabulation désigné par certains sous le vocable assez évocateur de « Centre de Fabulation ».
Marvel DANDIN
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7246
Haïti: 76 nouveaux morts du choléra
AFP 19/11/2010 Le choléra a fait au total 1.186 morts en Haïti depuis le début de l'épidémie à la mi-octobre, selon le nouveau bilan communiqué par le ministère de la Santé, soit 76 de plus que dans le précédent bilan diffusé mercredi.
Le nombre d'hospitalisations atteint 19.646 depuis le début de l'épidémie, selon ces données qui couvrent la période s'arrêtant le 16 novembre.
A Port-au-Prince, la capitale, où se trouvent de nombreux camps de réfugiés du séisme du 12 janvier aux conditions d'hygiène très insuffisantes, le nombre de décès a été revu à la baisse, passant de 46 mercredi à 42 vendredi.
Le département le plus touché est celui de l'Artibonite, région d'où est partie l'épidémie, avec 617 décès au total.
A un peu plus d'une semaine des élections présidentielle et législatives, la situation est tendue dans la capitale.
Jeudi, plusieurs centaines de jeunes ont pris pour cible des soldats de l'ONU dans le centre de Port-au-Prince, les accusant d'être à l'origine de l'épidémie.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a quant à elle alerté vendredi sur la "lenteur du déploiement des secours" face à la progression de l'épidémie et a appelé "tous les acteurs à renforcer leur action".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/19/97001-20101119FILWWW00474-haiti-76-nouveaux-morts-du-cholera.php
Le nombre d'hospitalisations atteint 19.646 depuis le début de l'épidémie, selon ces données qui couvrent la période s'arrêtant le 16 novembre.
A Port-au-Prince, la capitale, où se trouvent de nombreux camps de réfugiés du séisme du 12 janvier aux conditions d'hygiène très insuffisantes, le nombre de décès a été revu à la baisse, passant de 46 mercredi à 42 vendredi.
Le département le plus touché est celui de l'Artibonite, région d'où est partie l'épidémie, avec 617 décès au total.
A un peu plus d'une semaine des élections présidentielle et législatives, la situation est tendue dans la capitale.
Jeudi, plusieurs centaines de jeunes ont pris pour cible des soldats de l'ONU dans le centre de Port-au-Prince, les accusant d'être à l'origine de l'épidémie.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a quant à elle alerté vendredi sur la "lenteur du déploiement des secours" face à la progression de l'épidémie et a appelé "tous les acteurs à renforcer leur action".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/19/97001-20101119FILWWW00474-haiti-76-nouveaux-morts-du-cholera.php
Haïti - Patrimoine : Marché Hyppolite, l’échéance du 12 janvier 2011, tient toujours
19/11/2010 05:53:53 Suite aux travaux de construction des fondations de la nouvelle halle Nord, le chantier de restauration du Marché Hyppolite fut prêt dès la fin septembre 2010 à recevoir les pièces métalliques fabriquées au États-Unis par la firme Helmark Steel.
Ce premier stock de poutres, poutrelles, colonnes, de pannes et de chevrons formant l’ossature principale, est arrivé au port de Port-au-Prince le 26 septembre 2010 et a été immédiatement transporté sur le site du chantier. Les travaux de montage débutèrent dès le lendemain pour s’achever 15 jours plus tard.
Parallèlement, ont débuté les travaux du revêtement de parquet de la halle sud. Cette reprise du pavage utilise au maximum les dalles de grès de Barzac (60 cm x 60 cm) récupérées du bâtiment. Les dalles manquantes sont remplacées par du béton orné de motifs. La récupération des briques se poursuit également. Elles sont toutes décapées des traces de mortier antérieur, puis délicatement nettoyées sans toutefois enlever leur patine. Un certain nombre d’entre elles ont été récupérées des constructions démolies par le séisme du 12 janvier et retenues pour leurs caractéristiques physiques similaires à celles du Marché (couleur, composition chimique, résistance mécanique, etc.). Elles sont destinées au montage du muret d’enceinte qui sera surmonté d’un grillage en métal forgé et soudé, tel qu’il était à l’origine.
Actuellement, la structure de la nouvelle halle nord est prête à recevoir les éléments de fermetures et de couverture : fenêtres à persiennes fixes, tympans, lattes, tôles, etc...
Entre temps, le chantier s’est équipé de tours d’éclairage. L’horaire de travail sera sensiblement modifié à partir du mois de novembre. Des équipes d’ouvriers pourront ainsi se relayer et travailler jusqu’à une heure avancée de la nuit. La date d’inauguration du Marché Hyppolite restauré, fixée pour le 12 janvier 2011, tient toujours...
http://www.haitilibre.com/article-1693-haiti-patrimoine-marche-hyppolite-l-echeance-du-12-janvier-2011-tient-toujours.html
Ce premier stock de poutres, poutrelles, colonnes, de pannes et de chevrons formant l’ossature principale, est arrivé au port de Port-au-Prince le 26 septembre 2010 et a été immédiatement transporté sur le site du chantier. Les travaux de montage débutèrent dès le lendemain pour s’achever 15 jours plus tard.
Parallèlement, ont débuté les travaux du revêtement de parquet de la halle sud. Cette reprise du pavage utilise au maximum les dalles de grès de Barzac (60 cm x 60 cm) récupérées du bâtiment. Les dalles manquantes sont remplacées par du béton orné de motifs. La récupération des briques se poursuit également. Elles sont toutes décapées des traces de mortier antérieur, puis délicatement nettoyées sans toutefois enlever leur patine. Un certain nombre d’entre elles ont été récupérées des constructions démolies par le séisme du 12 janvier et retenues pour leurs caractéristiques physiques similaires à celles du Marché (couleur, composition chimique, résistance mécanique, etc.). Elles sont destinées au montage du muret d’enceinte qui sera surmonté d’un grillage en métal forgé et soudé, tel qu’il était à l’origine.
Actuellement, la structure de la nouvelle halle nord est prête à recevoir les éléments de fermetures et de couverture : fenêtres à persiennes fixes, tympans, lattes, tôles, etc...
Entre temps, le chantier s’est équipé de tours d’éclairage. L’horaire de travail sera sensiblement modifié à partir du mois de novembre. Des équipes d’ouvriers pourront ainsi se relayer et travailler jusqu’à une heure avancée de la nuit. La date d’inauguration du Marché Hyppolite restauré, fixée pour le 12 janvier 2011, tient toujours...
http://www.haitilibre.com/article-1693-haiti-patrimoine-marche-hyppolite-l-echeance-du-12-janvier-2011-tient-toujours.html
MSF alerte sur la lenteur du déploiement des secours en Haïti
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a alerté vendredi sur la «lenteur du déploiement des secours» en Haïti face au développement de l'épidémie de choléra, en appelant «tous les acteurs à renforcer leur action».
«Alors que l'épidémie de choléra prend de l'ampleur, la lenteur du déploiement des secours est désormais très préoccupante», a souligné l'ONG dans un communiqué. «De sérieux manques dans le déploiement de mesures adaptées sapent les efforts pour endiguer l'épidémie».
«L'heure n'est plus aux réunions et aux discussions, mais à l'action», a estimé Stefano Zannini, chef de mission en Haïti. MSF appelle ainsi «tous les groupes et organismes d'aide» présents sur place à «renforcer l'ampleur et la rapidité de leurs efforts».
Selon Stefano Zannini, «un plus grand nombre d'acteurs est nécessaire pour traiter les malades et mettre en place les mesures de prévention nécessaires»: «distribuer de l'eau potable et chlorée» ainsi que du savon, «installer des latrines», «assurer la gestion des déchets et leur enlèvement des structures de soins pour éviter la contamination», «établir des sites d'élimination des déchets à proximité des zones urbaines», «organiser l'enlèvement et l'inhumation des corps des personnes décédées».
1100 morts
Il faut aussi «rassurer la population effrayée par cette maladie totalement inconnue dans le pays, en l'informant des bénéfices de la présence de centres de traitement du choléra à proximité des communautés», détaille l'ONG, qui a monté une vingtaine de ces centres.
Depuis le début de l'épidémie mi-octobre, l'ONG a traité plus de 16.500 malades. Dans la seule capitale de Port-au-Prince, le nombre de personnes se présentant dans les structures gérées ou soutenues par MSF est passé de 350 la première semaine de novembre à 2.250 la semaine suivante.
MSF a acheminé 240 tonnes de matériel et dispose d'un millier d'Haïtiens et 150 expatriés dédiés à la lutte contre l'épidémie. Celle-ci a déjà fait 1.110 morts et touché quelque 18.000 personnes. Pays le plus pauvre du continent américain, Haïti a été frappé en janvier par un séisme faisant 250.000 victimes.
(Source AFP)
http://www.liberation.fr/monde/01012303244-msf-alerte-sur-la-lenteur-du-deploiement-des-secours-en-haiti
Commentaires:
Comme on a du l'imaginer, le contrôle du choléra en Haïti n'est pas une mince affaire. Il faut l'intervention de plusieurs acteurs dont essentiellement les secteurs officiels du gouvernement. Ils doivent être directement impliqués aux côtés des ONGs.
Des fonds doivent être mis à leur disposition aussi. Et que l'histoire de la corruption endémique et ancestrale ne soit plus utilisée comme remparts pour les exclure. Il faut se rappeler que le gouvernement actuel est un pur produit de la communauté internationale.
«Alors que l'épidémie de choléra prend de l'ampleur, la lenteur du déploiement des secours est désormais très préoccupante», a souligné l'ONG dans un communiqué. «De sérieux manques dans le déploiement de mesures adaptées sapent les efforts pour endiguer l'épidémie».
«L'heure n'est plus aux réunions et aux discussions, mais à l'action», a estimé Stefano Zannini, chef de mission en Haïti. MSF appelle ainsi «tous les groupes et organismes d'aide» présents sur place à «renforcer l'ampleur et la rapidité de leurs efforts».
Selon Stefano Zannini, «un plus grand nombre d'acteurs est nécessaire pour traiter les malades et mettre en place les mesures de prévention nécessaires»: «distribuer de l'eau potable et chlorée» ainsi que du savon, «installer des latrines», «assurer la gestion des déchets et leur enlèvement des structures de soins pour éviter la contamination», «établir des sites d'élimination des déchets à proximité des zones urbaines», «organiser l'enlèvement et l'inhumation des corps des personnes décédées».
1100 morts
Il faut aussi «rassurer la population effrayée par cette maladie totalement inconnue dans le pays, en l'informant des bénéfices de la présence de centres de traitement du choléra à proximité des communautés», détaille l'ONG, qui a monté une vingtaine de ces centres.
Depuis le début de l'épidémie mi-octobre, l'ONG a traité plus de 16.500 malades. Dans la seule capitale de Port-au-Prince, le nombre de personnes se présentant dans les structures gérées ou soutenues par MSF est passé de 350 la première semaine de novembre à 2.250 la semaine suivante.
MSF a acheminé 240 tonnes de matériel et dispose d'un millier d'Haïtiens et 150 expatriés dédiés à la lutte contre l'épidémie. Celle-ci a déjà fait 1.110 morts et touché quelque 18.000 personnes. Pays le plus pauvre du continent américain, Haïti a été frappé en janvier par un séisme faisant 250.000 victimes.
(Source AFP)
http://www.liberation.fr/monde/01012303244-msf-alerte-sur-la-lenteur-du-deploiement-des-secours-en-haiti
Commentaires:
Comme on a du l'imaginer, le contrôle du choléra en Haïti n'est pas une mince affaire. Il faut l'intervention de plusieurs acteurs dont essentiellement les secteurs officiels du gouvernement. Ils doivent être directement impliqués aux côtés des ONGs.
Des fonds doivent être mis à leur disposition aussi. Et que l'histoire de la corruption endémique et ancestrale ne soit plus utilisée comme remparts pour les exclure. Il faut se rappeler que le gouvernement actuel est un pur produit de la communauté internationale.
Le cadeau des écrivains haïtiens au Québec
Publié le 19 novembre 2010
Chantal Guy, La Presse
Après le grand mouvement de solidarité envers Haïti qu'on a vu au Québec après le 12 janvier, c'est au tour des écrivains haïtiens de venir à notre rencontre. Une vingtaine d'entre eux, parmi les voix les plus vivantes de la littérature haïtienne, sont là pour offrir le meilleur d'eux-mêmes, malgré le pire qui sévit dans leur pays.
C'est toute une délégation que vous pouvez croiser au stand de Mémoire d'encrier, dirigé par Rodney Saint-Éloi, qui a organisé avec le Salon du livre l'événement Haïti Solidarité. Car, ne l'oublions pas, au moment du séisme, Port-au-Prince s'apprêtait à célébrer une année exceptionnelle pour ses écrivains couronnés de prix un peu partout dans le monde.
Ils sont une vingtaine, d'ici et d'Haïti, à tenir le fort. En dépit de la destruction, du choléra, des tensions, des élections, plusieurs sont arrivés mercredi soir pour participer au Salon du livre de Montréal. «Il fallait faire quelque chose, explique Dany Laferrière. Par ce geste, c'est Haïti qui apporte quelque chose au Québec, c'est un changement dans le mouvement. Ce que les Québécois attendent depuis un moment, c'est que les gens se relèvent et ils sont là pour montrer que l'esprit n'est pas mort. Ces écrivains ont été touchés par la catastrophe, mais ils écrivent quand même.»
Parmi eux, le jeune poète Makenzy Orcel, qui vit sous la tente au coeur de Port-au-Prince. Il vient de publier son premier roman, Les immortelles. En hommage aux prostituées de sa ville qui sont mortes, anonymes, pendant le séisme. «Après le tremblement de terre, je ne voulais plus écrire, mais c'est devenu une priorité. Quand j'ai marché dans Grand-Rue, j'ai vu que tous les bordels étaient tombés. Je voulais donner une voix aux sans-voix, à ces prostituées que tout le monde oublie.»
Littérature féminine
Kettly Mars est une figure importante de la littérature haïtienne actuelle - d'ailleurs, il faut découvrir les écrivaines haïtiennes, plutôt époustouflantes en général. Son plus récent roman, Saisons sauvages, raconte une passion contre nature sous l'ère Duvalier. «La culture et la créativité haïtienne, c'est notre bannière, notre fierté qui nous permet de transcender la situation. Je suis encore plus déterminée à écrire qu'avant.»
Emmelie Prophète, qui nous avait déjà offert Le testament des solitudes, a terminé son dernier roman, Le reste du temps, bouleversant témoignage romanesque sur le journaliste Jean Dominique (assassiné en 2000), peu après le séisme. «J'ai dû faire beaucoup d'effort pour ne pas que le séisme entre dans ce roman. Car le décor dans lequel nous campons nos histoires n'existe plus, nous avons perdu nos repères.» Emmelie est aussi responsable de la Direction nationale du livre en Haïti. Elle a mis sur pied le programme Un livre à la maison, pour que les enfants aient accès à au moins un livre chez eux. «La culture est toujours une urgence, celle de partager le savoir», dit-elle. D'ailleurs, elle déplore le fait que la littérature québécoise ne soit pas plus connue en Haïti. Elle songe même, très sérieusement, à créer une librairie pour combler cette lacune. Car, après tout, il y a bien une Librairie du Québec à Paris.
Un autre acteur du domaine littéraire en Haïti est Clément Benoit II (oui, comme le pape!). Il a créé la bibliothèque Georges-Castera et s'occupe de l'initiative Livres en liberté, qui consiste à diffuser la littérature dans les coins les plus reculés du pays. «Nous invitons aussi les écrivains à rencontrer les lecteurs, c'est essentiel.» Un travail héroïque, selon Makenzy Orcel.
Du côté des essais, Leslie Péan signe un des textes du collectif Refonder Haïti, qui vient tout juste de paraître chez Mémoire d'encrier. Sur la situation actuelle dans son pays, il dit: «Il ne faut pas que le choléra serve à la continuation des mauvaises politiques actuelles.» D'ailleurs, tous les auteurs invités estiment que les élections doivent avoir lieu, qu'il faut un renouvellement politique. Et pour lui, Montréal est un carrefour important de la culture française, de l'intelligentsia des Caraïbes et de l'Afrique. «C'est un pôle francophone qui permet l'éclosion de cultures venant d'autres espaces francophones que Paris.»
Des nouvelles du pays
C'est finalement un grand rendez-vous entre le Québec et Haïti pendant ce salon. Vous pourrez aussi croiser Gary Victor, Lyonel Trouillot, Christophe Charles, Stanley Péan, Rodney Saint-Éloi, Joël DesRosiers ou Gary Klang pendant votre passage au salon. Enfin, sachez que le stand de Mémoire d'encrier offre une bibliographie de grande qualité concernant la littérature haïtienne, si vous voulez y plonger - faites attention, on n'en revient pas. Les écrivains seront tous là pour vous conseiller et, disons-le, c'est une façon très intéressante de prendre des nouvelles d'Haïti par les gens les plus concernés par sa situation.
http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/201011/19/01-4344267-le-cadeau-des-ecrivains-haitiens-au-quebec.php
Chantal Guy, La Presse
Après le grand mouvement de solidarité envers Haïti qu'on a vu au Québec après le 12 janvier, c'est au tour des écrivains haïtiens de venir à notre rencontre. Une vingtaine d'entre eux, parmi les voix les plus vivantes de la littérature haïtienne, sont là pour offrir le meilleur d'eux-mêmes, malgré le pire qui sévit dans leur pays.
C'est toute une délégation que vous pouvez croiser au stand de Mémoire d'encrier, dirigé par Rodney Saint-Éloi, qui a organisé avec le Salon du livre l'événement Haïti Solidarité. Car, ne l'oublions pas, au moment du séisme, Port-au-Prince s'apprêtait à célébrer une année exceptionnelle pour ses écrivains couronnés de prix un peu partout dans le monde.
Ils sont une vingtaine, d'ici et d'Haïti, à tenir le fort. En dépit de la destruction, du choléra, des tensions, des élections, plusieurs sont arrivés mercredi soir pour participer au Salon du livre de Montréal. «Il fallait faire quelque chose, explique Dany Laferrière. Par ce geste, c'est Haïti qui apporte quelque chose au Québec, c'est un changement dans le mouvement. Ce que les Québécois attendent depuis un moment, c'est que les gens se relèvent et ils sont là pour montrer que l'esprit n'est pas mort. Ces écrivains ont été touchés par la catastrophe, mais ils écrivent quand même.»
Parmi eux, le jeune poète Makenzy Orcel, qui vit sous la tente au coeur de Port-au-Prince. Il vient de publier son premier roman, Les immortelles. En hommage aux prostituées de sa ville qui sont mortes, anonymes, pendant le séisme. «Après le tremblement de terre, je ne voulais plus écrire, mais c'est devenu une priorité. Quand j'ai marché dans Grand-Rue, j'ai vu que tous les bordels étaient tombés. Je voulais donner une voix aux sans-voix, à ces prostituées que tout le monde oublie.»
Littérature féminine
Kettly Mars est une figure importante de la littérature haïtienne actuelle - d'ailleurs, il faut découvrir les écrivaines haïtiennes, plutôt époustouflantes en général. Son plus récent roman, Saisons sauvages, raconte une passion contre nature sous l'ère Duvalier. «La culture et la créativité haïtienne, c'est notre bannière, notre fierté qui nous permet de transcender la situation. Je suis encore plus déterminée à écrire qu'avant.»
Emmelie Prophète, qui nous avait déjà offert Le testament des solitudes, a terminé son dernier roman, Le reste du temps, bouleversant témoignage romanesque sur le journaliste Jean Dominique (assassiné en 2000), peu après le séisme. «J'ai dû faire beaucoup d'effort pour ne pas que le séisme entre dans ce roman. Car le décor dans lequel nous campons nos histoires n'existe plus, nous avons perdu nos repères.» Emmelie est aussi responsable de la Direction nationale du livre en Haïti. Elle a mis sur pied le programme Un livre à la maison, pour que les enfants aient accès à au moins un livre chez eux. «La culture est toujours une urgence, celle de partager le savoir», dit-elle. D'ailleurs, elle déplore le fait que la littérature québécoise ne soit pas plus connue en Haïti. Elle songe même, très sérieusement, à créer une librairie pour combler cette lacune. Car, après tout, il y a bien une Librairie du Québec à Paris.
Un autre acteur du domaine littéraire en Haïti est Clément Benoit II (oui, comme le pape!). Il a créé la bibliothèque Georges-Castera et s'occupe de l'initiative Livres en liberté, qui consiste à diffuser la littérature dans les coins les plus reculés du pays. «Nous invitons aussi les écrivains à rencontrer les lecteurs, c'est essentiel.» Un travail héroïque, selon Makenzy Orcel.
Du côté des essais, Leslie Péan signe un des textes du collectif Refonder Haïti, qui vient tout juste de paraître chez Mémoire d'encrier. Sur la situation actuelle dans son pays, il dit: «Il ne faut pas que le choléra serve à la continuation des mauvaises politiques actuelles.» D'ailleurs, tous les auteurs invités estiment que les élections doivent avoir lieu, qu'il faut un renouvellement politique. Et pour lui, Montréal est un carrefour important de la culture française, de l'intelligentsia des Caraïbes et de l'Afrique. «C'est un pôle francophone qui permet l'éclosion de cultures venant d'autres espaces francophones que Paris.»
Des nouvelles du pays
C'est finalement un grand rendez-vous entre le Québec et Haïti pendant ce salon. Vous pourrez aussi croiser Gary Victor, Lyonel Trouillot, Christophe Charles, Stanley Péan, Rodney Saint-Éloi, Joël DesRosiers ou Gary Klang pendant votre passage au salon. Enfin, sachez que le stand de Mémoire d'encrier offre une bibliographie de grande qualité concernant la littérature haïtienne, si vous voulez y plonger - faites attention, on n'en revient pas. Les écrivains seront tous là pour vous conseiller et, disons-le, c'est une façon très intéressante de prendre des nouvelles d'Haïti par les gens les plus concernés par sa situation.
http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/201011/19/01-4344267-le-cadeau-des-ecrivains-haitiens-au-quebec.php
Haïti: «La MINUSTAH ne fait qu'aggraver nos problèmes»
Publié le 19 novembre 2010
La Presse
(Haïti) Ils n'étaient pas très nombreux, quelques centaines tout au plus. Mais ils étaient gonflés à bloc. Pendant une bonne partie de la journée d'hier, des manifestants ont semé la pagaille au centre de Port-au-Prince. Ils ont lancé des pierres, brûlé des pneus, saccagé des autos.
Coiffés de casques bleus en forme de pots de chambre, ils ont joué au chat et à la souris avec la police, qui a tenté de les stopper en tirant des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Mais leur véritable cible, c'était la MINUSTAH, la force de stabilisation des Nations unies qu'ils croient responsable de l'épidémie de choléra qui a déjà fait plus d'un millier de victimes en Haïti. Et dont ils exigent le départ.
«Il faut que les criminels qui ont jeté des matières fécales dans la rivière soient jugés!» Comme d'autres manifestants, l'enseignant Josué Merilien croit dur comme fer qu'un contingent népalais de l'ONU a délibérément contaminé la rivière Artibonite, où l'épidémie a pris naissance.
«Le choléra est en train d'envahir le pays. La MINUSTAH ne fait qu'aggraver nos problèmes, il faut qu'elle parte», dénonçait-il hier.
Un début pacifique
La manifestation a commencé pacifiquement, près du Champ-de-Mars, cette vaste place au centre de la capitale qui, depuis le tremblement de terre du 12 janvier, a cédé la place à un immense bidonville. «MINUSTAH c'est le caca, MINUSTAH c'est le choléra», scandaient les manifestants.
À un moment, le groupe a remonté l'une des grandes artères de la ville, l'avenue Bourdon, vers une base de Casques bleus. La tension devenait de plus en plus palpable. Dans la foule, pas une seule femme. Que des hommes. Et quelques garçons, les poches remplies de pierres.
Dans un des incidents les plus violents de cette journée d'émeutes, les manifestants ont lancé des pierres sur un véhicule blanc abritant une dizaine de Casques bleus brésiliens.
Alexis Clérius, un homme dans la quarantaine qui marchait au pas de course en brandissant un morceau de ciment au bout du bras, n'hésitait pas à annoncer ses couleurs: «Je veux provoquer l'ONU!»
Le groupe se déplaçait sans cesse, courant dans les rues et essayant de semer la police. Il laissait derrière lui des rues jonchées de détritus et des colonnes de fumée s'élevant dans l'air.
Par moments, le message devenait plus politique: rue du Bois Vernat, des manifestants ont fabriqué un faux cercueil avec des affiches électorales de Jude Célestin, candidat à la présidentielle du 28 novembre, qui a l'appui du président actuel, René Préval.
Mais pourquoi donc les Nations unies auraient-elles fait exprès pour propager le choléra? «L'ONU est venue ici pour nous tuer, elle empoisonne notre eau, elle veut déstabiliser ce pays», a lancé un des manifestants.
«Occupation»?
Plusieurs réclamaient une «réparation» pour les familles des victimes. Certains faisaient allusion à une photo qui a circulé sur l'internet et où l'on voit un camion portant l'inscription «UN» déverser une eau brunâtre dans une rivière.
Et en cette journée de fête nationale où Haïti commémorait une grande bataille qui lui a permis de chasser les Français et d'accéder à l'indépendance, le mot «occupation» était sur toutes les lèvres.
«Tout ce que je veux, c'est que mon pays soit indépendant», a confié Jean-Pierre Olriche, étudiant de 22 ans.
Mais, au-delà du groupe de protestataires, l'idée du départ des troupes internationales était loin de faire l'unanimité. «La MINUSTAH nous donne la sécurité, si elle s'en va, ici, ça va se remettre à tirer», croit Phozer Louis, notre guide dans le quartier populaire de Cité Soleil. «C'est sûr que j'aimerais que la MINUSTAH quitte ce pays, mais avant, il faut qu'on se réorganise. Nous ne sommes pas prêts.»
Malgré les colonnes de fumée et les images d'hommes en colère, la manifestation d'hier n'était pas plus effrayante qu'une émeute de la Coupe Stanley à Montréal... Mais les événements d'hier faisaient écho au mouvement de protestation contre les Casques bleus qui sévit depuis plusieurs jours dans la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien. Et où, sous prétexte de punir ceux qu'ils croient responsables de la nouvelle catastrophe qui s'abat sur leur pays, des manifestants sont en train de mettre en danger la vie de leurs compatriotes.
Une ville isolée
Depuis quatre jours, cette ville est coupée du reste du pays. L'aéroport est fermé. Les manifestants ont dressé des barrages qui ferment toutes les routes donnant accès à Cap-Haïtien.
Résultat: les organisations humanitaires ne peuvent plus faire leur travail. «Depuis lundi matin, nous avons dû arrêter toutes nos interventions. Les rues sont bloquées physiquement et nous ne pouvons pas nous rendre dans les bidonvilles où on travaille», dit Julie Schindall, d'Oxfam. Dans ces bidonvilles, Oxfam nettoie l'eau avec du chlore pour la purifier. Or, qui dit eau sale dit choléra...
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201011/18/01-4344184-haiti-la-minustah-ne-fait-quaggraver-nos-problemes.php
La Presse
(Haïti) Ils n'étaient pas très nombreux, quelques centaines tout au plus. Mais ils étaient gonflés à bloc. Pendant une bonne partie de la journée d'hier, des manifestants ont semé la pagaille au centre de Port-au-Prince. Ils ont lancé des pierres, brûlé des pneus, saccagé des autos.
Coiffés de casques bleus en forme de pots de chambre, ils ont joué au chat et à la souris avec la police, qui a tenté de les stopper en tirant des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Mais leur véritable cible, c'était la MINUSTAH, la force de stabilisation des Nations unies qu'ils croient responsable de l'épidémie de choléra qui a déjà fait plus d'un millier de victimes en Haïti. Et dont ils exigent le départ.
«Il faut que les criminels qui ont jeté des matières fécales dans la rivière soient jugés!» Comme d'autres manifestants, l'enseignant Josué Merilien croit dur comme fer qu'un contingent népalais de l'ONU a délibérément contaminé la rivière Artibonite, où l'épidémie a pris naissance.
«Le choléra est en train d'envahir le pays. La MINUSTAH ne fait qu'aggraver nos problèmes, il faut qu'elle parte», dénonçait-il hier.
Un début pacifique
La manifestation a commencé pacifiquement, près du Champ-de-Mars, cette vaste place au centre de la capitale qui, depuis le tremblement de terre du 12 janvier, a cédé la place à un immense bidonville. «MINUSTAH c'est le caca, MINUSTAH c'est le choléra», scandaient les manifestants.
À un moment, le groupe a remonté l'une des grandes artères de la ville, l'avenue Bourdon, vers une base de Casques bleus. La tension devenait de plus en plus palpable. Dans la foule, pas une seule femme. Que des hommes. Et quelques garçons, les poches remplies de pierres.
Dans un des incidents les plus violents de cette journée d'émeutes, les manifestants ont lancé des pierres sur un véhicule blanc abritant une dizaine de Casques bleus brésiliens.
Alexis Clérius, un homme dans la quarantaine qui marchait au pas de course en brandissant un morceau de ciment au bout du bras, n'hésitait pas à annoncer ses couleurs: «Je veux provoquer l'ONU!»
Le groupe se déplaçait sans cesse, courant dans les rues et essayant de semer la police. Il laissait derrière lui des rues jonchées de détritus et des colonnes de fumée s'élevant dans l'air.
Par moments, le message devenait plus politique: rue du Bois Vernat, des manifestants ont fabriqué un faux cercueil avec des affiches électorales de Jude Célestin, candidat à la présidentielle du 28 novembre, qui a l'appui du président actuel, René Préval.
Mais pourquoi donc les Nations unies auraient-elles fait exprès pour propager le choléra? «L'ONU est venue ici pour nous tuer, elle empoisonne notre eau, elle veut déstabiliser ce pays», a lancé un des manifestants.
«Occupation»?
Plusieurs réclamaient une «réparation» pour les familles des victimes. Certains faisaient allusion à une photo qui a circulé sur l'internet et où l'on voit un camion portant l'inscription «UN» déverser une eau brunâtre dans une rivière.
Et en cette journée de fête nationale où Haïti commémorait une grande bataille qui lui a permis de chasser les Français et d'accéder à l'indépendance, le mot «occupation» était sur toutes les lèvres.
«Tout ce que je veux, c'est que mon pays soit indépendant», a confié Jean-Pierre Olriche, étudiant de 22 ans.
Mais, au-delà du groupe de protestataires, l'idée du départ des troupes internationales était loin de faire l'unanimité. «La MINUSTAH nous donne la sécurité, si elle s'en va, ici, ça va se remettre à tirer», croit Phozer Louis, notre guide dans le quartier populaire de Cité Soleil. «C'est sûr que j'aimerais que la MINUSTAH quitte ce pays, mais avant, il faut qu'on se réorganise. Nous ne sommes pas prêts.»
Malgré les colonnes de fumée et les images d'hommes en colère, la manifestation d'hier n'était pas plus effrayante qu'une émeute de la Coupe Stanley à Montréal... Mais les événements d'hier faisaient écho au mouvement de protestation contre les Casques bleus qui sévit depuis plusieurs jours dans la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien. Et où, sous prétexte de punir ceux qu'ils croient responsables de la nouvelle catastrophe qui s'abat sur leur pays, des manifestants sont en train de mettre en danger la vie de leurs compatriotes.
Une ville isolée
Depuis quatre jours, cette ville est coupée du reste du pays. L'aéroport est fermé. Les manifestants ont dressé des barrages qui ferment toutes les routes donnant accès à Cap-Haïtien.
Résultat: les organisations humanitaires ne peuvent plus faire leur travail. «Depuis lundi matin, nous avons dû arrêter toutes nos interventions. Les rues sont bloquées physiquement et nous ne pouvons pas nous rendre dans les bidonvilles où on travaille», dit Julie Schindall, d'Oxfam. Dans ces bidonvilles, Oxfam nettoie l'eau avec du chlore pour la purifier. Or, qui dit eau sale dit choléra...
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201011/18/01-4344184-haiti-la-minustah-ne-fait-quaggraver-nos-problemes.php
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