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vendredi 15 juin 2007

A quand une prise en charge du Morne l'Hôpital ?

Les gouvernements se succèdent et le problème de gestion du Morne l'Hôpital reste entier. L'environnement du Morne se détériore de jour en jour, ce qui constitue un danger pour les habitants de Port-au-Prince.

Hilaire 57 ans, le crâne dégarni, de petite taille et d'un teint noir foncé habite avec sa famille les mornes du Canapé-Vert. Sa maison est construite sur sa petite parcelle de terrain achetée en 1997. Il rejette d'un revers de main la possibilité de voir sa demeure démolir un jour par des instances étatiques. « Je n'ai pas squatté la maison, je l'ai construite à la sueur de mon front. J'ai des documents prouvant que j'ai acquis ce lopin de terre en bonne et due forme », a-t-il déclaré.

A l'instar des milliers de familles qui résident dans hauteurs du Canapé-Vert, Hilaire vit quotidiennement sous la menace de glissements de terrain et d'autres désastres écologiques. Pourtant, il ne croit une seconde à l'éventualité de telles catastrophes. « J'habite le quartier depuis 10 ans, j'ai connu plusieurs saisons pluvieuses et même des cyclones, le Bon Dieu nous a toujours protégé. Je ne crois pas qu'une catastrophe naturelle va se produire », a-t-il affirmé, l'air confiant.

Canapé-Vert n'est pas un cas isolé. Les constructions anarchiques sont également visibles dans les piémonts du Morne l'Hôpital notamment à Jalousie, Désermite, Decayette, Grand- Ravine, la zone Canapé-Vert/ Bourdon, communément appelée "Morne Garnier, St Laurent, Haut Turgeau. Cette urbanisation désordonnée entraîne une accélération du processus de déboisement qui constitue une véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête des habitants de la capitale.

Outre l'urbanisation effrénée, le constat fait, jeudi, au Morne l'Hôpital permet de saisir d'autres aspects du problème : l'exploitation des carrières de sable et l'expansion de la culture vivrière. Des arbres ont été progressivement éliminés au profit de cultures céréalières. La pratique de l'élevage des espèces bovines et des cabris est aussi observée. Elle empêche les faibles tentatives de reboisement.

Ces pratiques vont à l'encontre des prescrits du décret du 30 octobre 1986 qui interdit, sur toute l'étendue de la zone spéciale des 2000 hectares du Morne, la culture sarclée et l'élevage.

Par ailleurs, l'incapacité du sol à absorber l'eau provoque à la moindre averse des avalanches dans l'aire métropolitaine. De plus, des latrines construites près des bassins de captage qui desservent la capitale constituent un véritable danger pour les Port-au-Princiens qui consomment cette eau.

« Si les constructions anarchiques ne sont pas stoppées, les sources qui alimentent Port-au-Prince représentant 75% de l'eau que consomment les habitants de la capitale seront toutes polluées », a déclaré l'agronome Gérard Nozine, coordonnateur adjoint de l'Organisme de surveillance et d'aménagement du Morne l'Hôpital (OSAMH).

Quelles solutions pour le morne l'Hôpital ?

Selon le coordonnateur principal de l'OSAMH, Michel Montus, l'intégration de la population du Morne l'Hôpital est une condition sine qua non afin d'arriver à des résultats tangibles. « Les gens doivent être sensibilisés. Ils sont les premiers concernés par la dégradation du Morne l'Hôpital. », a-t-il indiqué.

M. Montus croit qu'un engagement soutenu des autorités étatiques est impératif pour freiner toute nouvelle construction dans la zone. « La solution aux problèmes du Morne requiert l'intervention soutenue des instances concernées notamment le MICT, le ministère des Travaux publics Transports et communications, le ministère de l'Environnement et certaines mairies dont Port-au-Prince, Pétion Ville et Carrefour. »

Il a estimé, sur la base des études sur les potentialités de la zone, qu'il faudrait penser à raser les maisons. « Cela peut aider à résoudre le problème de la bidonvillisation d'une grande partie du Morne l'Hôpital », poursuit-il.

Le coordonnateur de l'OSAMH a souligné qu'il faut établir un plan de reboisement et entreprendre des travaux de rétention du sol à l'instar de ce qui a été fait à Dos Fourmis, dans les ravines de St Rome, de Fond -Diable et de Bois Cochon.

Possibilité d'enlever le budget de l'OSAMH

L'OSAMH a été récemment sous les feux des projecteurs. Les députés Steven Benoît et Clédor Myril, membres de la commission finance à la Chambre basse ont proposé de désaffecter le budget de l'OSAMH et de répartir les comptes à d'autres ministères. Une proposition que déplore le coordonnateur principal de cette institution Michel Montus.

M. Montus a précisé que l'organisme qu'il dirige est toujours en proie à un problème de moyens. « Depuis sa création, l'Organisme de surveillance et d'aménagement du Morne de l'Hôpital (OSAMH) n'a jamais eu un budget d'investissement pour entreprendre les tâches qui lui sont assignées. Depuis 2 ans, on n'a rien reçu même pour mettre en terre une plantule », a-t-il confié.


Créé en octobre 1988, l'Organisme de surveillance et d'aménagement du Morne l'Hôpital (OSAMH) a pour mission de protéger le versant nord du morne soit la partie allant du morne Calvaire à Diquini (2000 hectares de terre). Logé dans les locaux du MICT dans deux pièces de 4m2 chacune, l'OSAMH a un budget de fonctionnement de 2.4 millions de gourdes. Une trentaine de cadres et d'employés constituent son personnel dont 11 agents d'aménagement et 6 de surveillance sont déployés sur le terrain.

Le décret du 30 octobre 1988 rapportant la loi du 17 novembre 1978.
Dans le cadre de ce décret, il est interdit sur toute l'étendue de la zone spéciale des 2000 hectares du morne l'Hôpital de:
1- pratiquer l'élevage des bovins et caprins;
2- entreprendre une quelconque coupe de bois ou de fascines;
3- entreprendre une quelconque culture sarclée annuelle (petit mil, maïs, manioc, patate, etc.);
4- pratiquer le brûlis à quelque fin que ce soit;
5- écorcher, mutiler, faire le dessouchage, débrancher, pratiquer l'abattage et l'incision des arbres, détruire les taillis;
6- prélever les matériaux de toutes sortes (sable, pierres, etc.);
7- faire fonctionner les fours à chaux et à charbon.

Alain Gaillard
gtilain@yahoo.fr

209 millions de gourdes pour renforcer les PME

Plus d'une quinzaine de projets visant à appuyer le développement des micro, petites et moyennes entreprises à fort potentiel de croissance ont été présentés, jeudi, à la presse. Ces projets d'une durée de 6 à 12 mois sont financés à hauteur de 209 millions de gourdes par le Programme de renforcement intégré du milieu des affaires en Haïti (PRIMA).

« Ce programme financé par l'Union européenne (UE) tend à renforcer ou à rendre plus représentatives les petites et moyennes entreprises », a déclaré Klaus D. Handschuh, directeur du PRIMA, en présence des différents représentants du secteur des affaires.

L'évaluation de ces projets, a indiqué M. Handschuh, se fera à chaque étape. « On a une obligation de réussir », a-t-il précisé, soulignant qu'un logiciel permettant de gérer toutes les informations relatives aux projets sera utilisé.

La fondation Nouvelle Haïti (FNH), le Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie (CLED), Femmes en Démocratie (FED), l'Association nationale des Caisses populaires d'Haïti (ANACAPH), l'Association nationale des institutions de micro finance d'Haïti (ANIMH), l'Association des paysans de Vallue (APV), l'Institut national pour le développement et la promotion de la couture, l'Association nationale des Agro Professionnels d'Haïti (ANDAH),... sont, entres autres, les institutions qui bénéficient du support financier de ce programme.

Sont aussi concernés par ce programme d'autres évènements tels que : la Foire binationale Haïtiano-dominicaine, le diagnostic des filières porteuses PME, des colloques sur la franchise et les filières non agricoles et agro-industrielles.

« La qualité et la bonne formulation des dossiers ont été les principaux critères de sélection sans négliger la vérification du nombre d'années d'expériences et l'existence légale de ces institutions », a précisé M. Handschuh d'un air confiant.


« Notre société est en train de franchir une étape très importante vers la croissance économique », a estimé, pour sa part, la ministre du Commerce et de l'Industrie, Mme Maggy Durcé.

Mme Durcé a, de ce fait, invité le secteur privé à participer pleinement à ce programme. Elle croit qu'un partenariat entre les secteurs privé et public en vue d'améliorer les conditions socioéconomiques de la population.

« Un secteur privé performant doit être toujours accompagné d'un Etat efficace », a-t-elle déclaré.

Le Programme de renforcement intégré du milieu des affaires en Haïti dont le ministère du Commerce et de l'Industrie est le maître d'oeuvre se dote d'une unité de gestion et d'un comité de pilotage.

Jean Gardy Gauthier

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=44833&PubDate=2007-06-15

HAITI et la REPUBLIQUE DOMINICAINE...Rapprocher les deux Etats au profit de la jeunesse

Rapprocher les deux Etats au profit de la jeunesse

Première rencontre à Port-au-Prince des autorités des deux pays se partageant l'Ile d'Haïti dans le cadre d'un des accords signés par les deux gouvernements le 15 mars 2007. Si le sous-secrétaire d'Etat à la Jeunesse de la République dominicaine entend faire l'histoire à travers à les projets à élaborer, son interlocuteur haïtien entend, lui, faire de la bonne histoire.

Le ministre haïtien de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique, Ing. Fritz Bélizaire, et le sous-secrétaire dominicain à la Jeunesse, Emerson Vegazo Fanith, ont organisé une séance de travail le jeudi 14 juin 2007 à l'hôtel Villa Créole en vue d'implémenter les termes de référence de l'accord signé à Santo Domingo le 15 mars 2007 entre le ministre de la Jeunesse de la République d'Haïti et son homologue dominicain. Au terme de cette rencontre qui a eu lieu en présence de l'ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, les parties devaient sortir avec les premiers jets des projets à mettre sur pied en faveur de la jeunesse des deux côtés de l'île. Elles doivent également se rencontrer à Port-au-Prince les 9 et 10 juillet prochains en vue de jeter les bases de projets concrets à réaliser dans le cadre dudit accord.

Cette rencontre à laquelle ont également pris part d'autres personnalités haïtiennes et dominicaines, dont l'ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, a été l'occasion pour les parties de faire des échanges dans le cadre des projets binationaux à concevoir et à exécuter d'ici la fin de cette année conformément aux termes de référence dudit accord. Cet accord, rappelons-le, vise à « Conjuguer les efforts, sur la base des principes de respect mutuel, de réciprocité et de souveraineté de chaque pays, en promouvant conjointement les politiques publiques spécifiques, destinées aux jeunes des deux pays en vue d'améliorer leurs conditions de vie en favorisant une culture de la paix et le développement des opportunités socio-économiques en leur faveur. »

A signaler la présence à cette réunion, de représentants de l'Université Quisqueya (Haïti) et de l'université catholique dominicaine PUCMM. Ces deux entités universitaires doivent travailler sur un projet conjoint dans le cadre de l'accord de coopération signé par les deux Etats.

La rencontre de ce jeudi a eu lieu dans le contexte où les deux Etats essayent au plus haut niveau de neutraliser les vieux démons qui ont hanté les rapports entre les deux peuples haïtien et dominicain. « La situation est idéale, les deux Etats manifestent la volonté de rapprocher les deux peuples. La volonté est là. Il suffit seulement pour les autorités d'emboîter les pas dans l'intérêt des jeunes des deux pays », a indiqué le ministre haïtien de la Jeunesse, Ing. Fritz Bélizaire, lors d'une interview au journal en marge de la rencontre.

Le président René Préval est à son deuxième mandat en Haïti. Il en est de même pour le président dominicain, Leonel Frenandez. Les deux étaient et sont aujourd'hui au pouvoir aux mêmes époques et dans les mêmes contextes. Il s'agit de deux hommes d'Etat qui se connaîssent et qui connaîssent aussi les difficultés auxquelles font face les jeunes des deux côtés de la frontière pour avoir eu à diriger leur Etat respectif presque à la même période.

Cet accord rentre dans le cadre de la politique d'ouverture des deux pays en vue faciliter la culture de la paix sur l'Ile d'Haïti, affirme le ministre haïtien de la Jeunesse. L'Education, l'Environnement, la lutte contre des pandémies qui touchent particulièrement les jeunes des deux pays sont, entre autres, les secteurs visés par les responsables des deux pays dans le cadre des projets à élaborer.

Le sous-secrétaire d'Etat dominicain à la Jeunesse, Emerson Vegazo Fanith a lui aussi estimé le climat actuel favorable à la réalisation en commun de projets concrets entre Haïti et son pays. M. Vegazo pense particulièrement à des échanges culturels entre les jeunes des deux pays en vue d'arriver au rapprochement souhaité. Il s'est dit charmé de l'accueil qui lui a été réservé dans le cadre de sa première visite en Haïti.

M. Vegazo souligne que les deux pays devraient profiter des conditions géographiques favorables qui les lient pour opérer des changements au niveau de la mentalité. Pour ce faire, il faudrait passer par la jeunesse, pilier sur qui repose l'avenir. « Nous préconisons de nouvelles visions dans les relations entre les deux pays dans les aspects de la culture, de l'Education, de l'environnement, avec la participation des jeunes qui vont garantir de nouvelles relations entre nos deux Etats », a déclaré le sous-secrétaire d'Etat à la Jeunesse de la république voisine.

L'ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince, Dr Jose Serulle Ramia, qui a accompagné les deux parties dans le cadre de cette première rencontre à Port-au-Prince, s'est lui aussi félicité d'une telle initiative. Le diplomate dominicain estime que les deux pays sont sur la bonne voie et sont en train de « réécrire leur histoire commune.

« Ensemble, nous allons changer la culture faite de malentendus et de préjugés hérités de la période coloniale », a lancé M. Serulle qui, déjà, entrevoit des résultats concrets et positifs dans les projets communs à élaborer par les deux pays. « Les préjugés ne viennent pas de mon pays. Ils ont été hérités de la période coloniale », s'est-il défendu.

A rappeler que les deux ministres n'ont pas été seuls à discuter des projets à élaborer et à exécuter. Le directeur général du ministère de la Jeunesse, Daniel Pierre-Charles ; le directeur de la Jeunesse du ministère, Mesguerre Saint-Pierre ; M. Witchner Orméus, membre de la direction générale du ministère, ont secondé, du côté haïtien, le ministre de la Jeunesse dans ses discussions avec ses interlocuteurs dominicains au nombre desquels on peut citer le sous-secrétaire d'Etat à la Jeunesse de la République dominicaine, Emerson Vegazo Fanith ; l'ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, le Dr Jose Serulle Ramia et le vice-recteur de l'université catholique dominicaine (PUCMM), Radhamés Mejia qui a eu pour principal interlocuteur, côté haïtien, le recteur de l'Université Quisqueya, Jacky Lumarque.

Samuel Baucicaut
baucicaut@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=44876&PubDate=2007-06-15

Football : La sélection nationale U-17 d’Haïti au grand complet après une désertion spectaculaire

vendredi 15 juin 2007

P-au-P, 15 juin 07 [AlterPresse] --- La sélection haïtienne de football des moins de 17 ans est au grand complet, après avoir connu un important malaise dû à la défection le 12 juin 2007 à New York de 13 sur les 18 joueurs qui faisaient partie du groupe, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Aux Etats-Unis d’Amérique, où ils ont fait escale avant de s’envoler pour la Corée du Sud, ces footballeurs haïtiens en bas âge ont déserté le groupe dans la nuit du 12 au 13 juin 2007, selon les informations relayées par la presse.

Ces membres, du onze national U-17 qualifié pour la phase finale de la prochaine Coupe du Monde en aout 2007, étaient en route pour Corée où ils doivent disputer un tournoi pré-mondial avec des équipes expérimentées comme le Brésil, le Ghana et la Corée du Sud.

La nouvelle de la désertion de ces footballeurs a suscité l’indignation au sein de la société haïtienne.

Les autorités concernées ont été obligées de faire appel à 8 autres joueurs qui ne faisaient pas partie du groupe, dont 5 d’entre eux auraient pris l’avion le 14 juin afin de faciliter la participation d’Haïti à ce tournoi international.

Les déserteurs ont finalement retrouvé le groupe, ce 14 juin 2007, selon les explications de Fritz Bélizaire, Ministre des sports du gouvernement de Jacques Édouard Alexis.

Avec le retour de ces enfants prodiges, devenus "enfants prodigues" du football d’Haïti en ce mois de juin 2007, Bélizaire estime qu’il revient au staff technique de l’équipe nationale U-17 de sélectionner les joueurs devant faire le voyage en Asie.

Dans la soirée du mardi 12 juin 2007, 13 des 18 joueurs de l’équipe, tous des mineurs, ont disparu de l’aéroport John FitzGerald Kennedy à New York. Cinq de ces footballeurs U-17 se seraient égarés, alors qu’ils étaient en train de se promener ; les 8 autres ont déserté l’équipe, selon les informations diffusées dans la presse. [do rc apr 15/06/2007 10 :50]

Haïti – Rép. Dominicaine : La plate-forme GARR préconise une législation sur le trafic de personnes


Recommandations du département d’Etat états-unien dans un rapport spécifique

vendredi 15 juin 2007

« La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue… Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables… Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.

Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.

Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire ».

Soumis à AlterPresse le 15 juin 2007

Rapport du Département d’Etat américain sur le trafic de personnes :

Haïti a besoin d’une législation pour sanctionner les coupables et protéger les victimes

Dans un rapport publié sur le trafic de personnes dans le monde, le Département d’Etat américain a dressé un bref état des lieux sur la situation du trafic en Haïti et à la frontière.

Des recommandations sont formulées au gouvernement Préval-Alexis pour le vote d’une « législation complète définissant et criminalisant toutes les formes de trafic de personnes… »

(L’intégralité du rapport sur Haïti…)

Haïti a connu une période de transition après la vague de violence et l’instabilité politique qui ont conduit à la démission de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, en 2004.

Depuis la publication du rapport 2006, le pays a réalisé trois séries d’élections à l’échelle nationale et locale : les législatives et présidentielles tenues au printemps 2006, suivies des élections législatives complémentaires et municipales en décembre de la même année. Pendant la période considérée, Haïti s’est efforcée d’établir un gouvernement élu et de contrôler le déchaînement de violence et de crimes à la capitale, Port-au-Prince.

Haïti demeure la nation la moins développée de l’hémisphère occidental et l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu per capita moyen inférieur à $ 500 l’an, et un taux de chômage avoisinant 40 pour cent. La Mission de Stabilisation des Nations-Unies en Haïti compte actuellement plus de 6,500 militaires et 1,600 policiers déployés sur le terrain pour réduire la violence des gangs et les kidnappings.

En l’absence d’institutions gouvernementales et d’une force de police nationale bien entraînée et équipée, Haïti s’est trouvée paralysée dans ses efforts pour faire face aux défis significatifs du trafic de personnes.

Pour la seconde année consécutive, en reconnaissance de son statut transitoire, Haïti reste un cas spécial : le gouvernement doit être en place et bien assuré avant de pouvoir aborder de manière significative la question du trafic.

Cependant, le gouvernement des Etats-Unis prévoit d’évaluer Haïti face au trafic de personnes, dans le rapport à paraître l’année prochaine.

Les données et recommandations suivantes sont produites en vue de guider les officiels du nouveau gouvernement.

Champ et Ampleur. Haïti est un pays d’origine, de transit et de destination d’hommes, de femmes et d’enfants trafiqués à des fins d’exploitation sexuelle commerciale, et aux travaux forcés.

La majorité du trafic en Haïti provient des familles pauvres des zones rurales qui confient leurs enfants à des familles plus aisées, dans l’espoir qu’ils bénéficieront d’une éducation et d’opportunités économiques. La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue, et implique souvent l’exploitation sexuelle, les abus physiques, et les jeunes sont soumis à la servitude domestique involontaire, une forme sévère de trafic de personnes.

Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables. Des mineurs haïtiens sont aussi recrutés ou contraints de joindre des gangs criminels violents, comme agresseurs ou voleurs. Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.

Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.

Secteurs méritant l’attention du nouveau gouvernement haïtien. Les officiels haïtiens reconnaissent que le trafic de personnes dans le pays est un problème sérieux.

Le gouvernement devrait faire un effort pour voter une législation complète, définissant et criminalisant toutes les formes de trafic, en plus de renforcer la capacité de la police nationale haïtienne et la brigade de protection des mineurs à investiguer et poursuivre les cas de trafic.

Le gouvernement devrait continuer à travailler avec les ONGs et les agences de protection sociale pour améliorer leur capacité à identifier, référer et fournir une assistance aux restaveks et aux autres enfants haïtiens exploités comme domestiques.

Le gouvernement devrait également réaliser des formations sur la lutte contre le trafic de personnes à l’intention des juges, policiers et commissaires du gouvernement.

Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire.

Haïti n’a pas ratifié le rapport TIP 2000 de l’ONU.

(Extrait du rapport du Département d’Etat américain intitulé : "Trafficking in persons report, june 2007" traduit par le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés / GARR, 15/6/07 http://www.state.gov/document/organization/82902.pdf)

Football : La sélection nationale U-17 d’Haïti au grand complet après une désertion spectaculaire

vendredi 15 juin 2007
P-au-P, 15 juin 07 [AlterPresse] --- La sélection haïtienne de football des moins de 17 ans est au grand complet, après avoir connu un important malaise dû à la défection le 12 juin 2007 à New York de 13 sur les 18 joueurs qui faisaient partie du groupe, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Aux Etats-Unis d’Amérique, où ils ont fait escale avant de s’envoler pour la Corée du Sud, ces footballeurs haïtiens en bas âge ont déserté le groupe dans la nuit du 12 au 13 juin 2007, selon les informations relayées par la presse.
Ces membres, du onze national U-17 qualifié pour la phase finale de la prochaine Coupe du Monde en aout 2007, étaient en route pour Corée où ils doivent disputer un tournoi pré-mondial avec des équipes expérimentées comme le Brésil, le Ghana et la Corée du Sud.
La nouvelle de la désertion de ces footballeurs a suscité l’indignation au sein de la société haïtienne.
Les autorités concernées ont été obligées de faire appel à 8 autres joueurs qui ne faisaient pas partie du groupe, dont 5 d’entre eux auraient pris l’avion le 14 juin afin de faciliter la participation d’Haïti à ce tournoi international.
Les déserteurs ont finalement retrouvé le groupe, ce 14 juin 2007, selon les explications de Fritz Bélizaire, Ministre des sports du gouvernement de Jacques Édouard Alexis.
Avec le retour de ces enfants prodiges, devenus "enfants prodigues" du football d’Haïti en ce mois de juin 2007, Bélizaire estime qu’il revient au staff technique de l’équipe nationale U-17 de sélectionner les joueurs devant faire le voyage en Asie.
Dans la soirée du mardi 12 juin 2007, 13 des 18 joueurs de l’équipe, tous des mineurs, ont disparu de l’aéroport John FitzGerald Kennedy à New York. Cinq de ces footballeurs U-17 se seraient égarés, alors qu’ils étaient en train de se promener ; les 8 autres ont déserté l’équipe, selon les informations diffusées dans la presse. [do rc apr 15/06/2007 10 :50]

Haïti – Rép. Dominicaine : La plate-forme GARR préconise une législation sur le trafic de personnes Recommandations du département d’Etat états-unien

vendredi 15 juin 2007
« La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue… Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables… Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.


Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.

Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire ».

Soumis à AlterPresse le 15 juin 2007

Rapport du Département d’Etat américain sur le trafic de personnes :
Haïti a besoin d’une législation pour sanctionner les coupables et protéger les victimes
Dans un rapport publié sur le trafic de personnes dans le monde, le Département d’Etat américain a dressé un bref état des lieux sur la situation du trafic en Haïti et à la frontière.
Des recommandations sont formulées au gouvernement Préval-Alexis pour le vote d’une « législation complète définissant et criminalisant toutes les formes de trafic de personnes… »
(L’intégralité du rapport sur Haïti…)
Haïti a connu une période de transition après la vague de violence et l’instabilité politique qui ont conduit à la démission de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, en 2004.
Depuis la publication du rapport 2006, le pays a réalisé trois séries d’élections à l’échelle nationale et locale : les législatives et présidentielles tenues au printemps 2006, suivies des élections législatives complémentaires et municipales en décembre de la même année. Pendant la période considérée, Haïti s’est efforcée d’établir un gouvernement élu et de contrôler le déchaînement de violence et de crimes à la capitale, Port-au-Prince.
Haïti demeure la nation la moins développée de l’hémisphère occidental et l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu per capita moyen inférieur à $ 500 l’an, et un taux de chômage avoisinant 40 pour cent. La Mission de Stabilisation des Nations-Unies en Haïti compte actuellement plus de 6,500 militaires et 1,600 policiers déployés sur le terrain pour réduire la violence des gangs et les kidnappings.
En l’absence d’institutions gouvernementales et d’une force de police nationale bien entraînée et équipée, Haïti s’est trouvée paralysée dans ses efforts pour faire face aux défis significatifs du trafic de personnes.
Pour la seconde année consécutive, en reconnaissance de son statut transitoire, Haïti reste un cas spécial : le gouvernement doit être en place et bien assuré avant de pouvoir aborder de manière significative la question du trafic.
Cependant, le gouvernement des Etats-Unis prévoit d’évaluer Haïti face au trafic de personnes, dans le rapport à paraître l’année prochaine.
Les données et recommandations suivantes sont produites en vue de guider les officiels du nouveau gouvernement.
Champ et Ampleur. Haïti est un pays d’origine, de transit et de destination d’hommes, de femmes et d’enfants trafiqués à des fins d’exploitation sexuelle commerciale, et aux travaux forcés.
La majorité du trafic en Haïti provient des familles pauvres des zones rurales qui confient leurs enfants à des familles plus aisées, dans l’espoir qu’ils bénéficieront d’une éducation et d’opportunités économiques. La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue, et implique souvent l’exploitation sexuelle, les abus physiques, et les jeunes sont soumis à la servitude domestique involontaire, une forme sévère de trafic de personnes.
Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables. Des mineurs haïtiens sont aussi recrutés ou contraints de joindre des gangs criminels violents, comme agresseurs ou voleurs. Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.
Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.
Secteurs méritant l’attention du nouveau gouvernement haïtien. Les officiels haïtiens reconnaissent que le trafic de personnes dans le pays est un problème sérieux.
Le gouvernement devrait faire un effort pour voter une législation complète, définissant et criminalisant toutes les formes de trafic, en plus de renforcer la capacité de la police nationale haïtienne et la brigade de protection des mineurs à investiguer et poursuivre les cas de trafic.
Le gouvernement devrait continuer à travailler avec les ONGs et les agences de protection sociale pour améliorer leur capacité à identifier, référer et fournir une assistance aux restaveks et aux autres enfants haïtiens exploités comme domestiques.
Le gouvernement devrait également réaliser des formations sur la lutte contre le trafic de personnes à l’intention des juges, policiers et commissaires du gouvernement.
Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire.
Haïti n’a pas ratifié le rapport TIP 2000 de l’ONU.
(Extrait du rapport du Département d’Etat américain intitulé : "Trafficking in persons report, june 2007" traduit par le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés / GARR, 15/6/07 http://www.state.gov/document/organization/82902.pdf)

Le retour des enfants prodigues .. Tout est bien qui finit bien...

Les treize joueurs qui avaient fait défection lors de leur passage aux Etats-Unis, mardi soir, ont finalement rejoint leurs coéquipiers, jeudi, dans un hôtel à proximité de l'aéroport international John Fitzgerald Kennedy.
Parmi ces treize joueurs, deux revenaient de Boston ou ils avaient été conduits."Je ne pense pas que ces enfants étaient vraiment conscients dans quoi ils s'embarquaient", a reconnu le consul Haitien à New York, Félix Augustin. "Je pense qu'ils croyaient faire une visite guidée et non une fuite volontaire synonyme de défection", a-t-il poursuivi."Ces enfants étaient manipulés et je pense que tout était organisé", a-t-il déclaré, au cours d'une conférence de presse au Madison, précisant dès le début qu'aucune charge n'avait été retenue contre personne.
De passage aux Etats-Unis, alors qu'ils se rendaient en Corée du Sud pour disputer un tournoi pré-mondial, treize des dix-huit joueurs qui composaient la délégation, avaient disparu alors qu'ils se rendaient à un MacDonald avec leur entraîneur.
Alertée, la Fédération a tout mis en branle pour la récupération des joueurs. Mercredi après-midi, le Président de la Fédération est allé jusqu'à leur accorder un délai devant expirer au soir du mercredi pour rejoindre le groupe. « Neuf avaient eu le temps d'intégrer le groupe dans l'après-midi du mercredi, avant que deux ne viennent les rejoindre au cours de la nuit »
« Nous n'avions pas l'intention de fuir » avait déclaré Pierre Elusma à son retour au sein de la sélection dans l'après-midi du mercredi. « L'aéroport est vaste, et nous avons voulu visiter. Mais nous nous sommes égarés et nous avons finalement perdu les traces de ceux qui nous accompagnaient. Nous avons dû dormir à l'aéroport et ce n'est que maintenant que nous avons pu retrouver les membres de la délégation », avait-il poursuivi.

Par contre, selon les informations qui circulent, le talent des jeunes joueurs aurait attisé la convoitise de quelques recruteurs qui les auraient détournés de leur chemin en leur promettant de les placer dans des clubs huppés.
Le public haïtien avait accueilli avec consternation la nouvelle de la fuite de ces joueurs de la sélection nationale des moins de dix-sept ans à l'aéroport JFK de New York, mardi soir. Certains avaient même lancé des pierres contre le local de la fédération à l'avenue Christophe dans l'après-midi du mercredi.« Il faudrait arrêter les parents qui sont venus détourner et capturer ces jeunes contre leur volonté », martèle, en colère Sandra, rencontrée à la rue Saint-Honoré. « Il faudrait déporter les parents qui ont commis ce crime et les emprisonner comme des criminels », ajoute Louissaint qui se trouvait à quelques mètres de Sandra.


Au cours des émissions lignes ouvertes diffusées dans plusieurs stations de Radio de la capitale, les opinions ne divergeaient pas. « Il faudrait châtier ceux qui sont responsables de cette honte », entendait-on au cours des différents appels.Dans une intervention sur les ondes d'une station, le président de la Fédération haïtienne de football avait menacé des pires représailles les fugitifs estimant d'inqualifiable ce qui s'est passé.« Nous sommes victimes d'un complot et les joueurs qui ne sont pas avec nous ont toute la journée du mercredi pour retourner dans l'équipe. Passé ce délai, ils seront considérés comme des fugitifs et ne pourront plus jouer au football vu qu'ils seront radiés à vie.»
Interrogé sur la possibilité pour Haïti de disputer le tournoi des huit meilleures sélections du monde des moins de 17 ans , le Dr Yves Jean- Bart a confirmé la participation de la sélection haïtienne de football à cette compétition.« Nous allons en Corée du Sud entre mercredi et jeudi avec d'autres joueurs de football, si les fugitifs ne reviennent pas» avait-il déclaré.«Nous irons en Corée du Sud pour disputer la compétition », avait-il repris. « Nous avons le reste de la délégation, nous avons d'autres joueurs avec qui nous étions en contact. Circé et Vorbe, retenus par les examens scolaires de fin d'année rejoindront la délégation ce jeudi. Nous irons jouer » a-t-il poursuivi

La sélection nationale de football est en route pour la Corée du Sud, où elle doit disputer un tournoi et se trouve dans le même groupe que le Ghana, le Brésil et la Corée du Sud. Aujourd'hui les treize fugitifs sont revenus au bercail. Donc le voyage d'Haïti vers la Corée du Sud n'est que simplement retardé.
Enock Nérénenock@yahoo.com


Sélection nationale des moins de 17 ans dernière heure

La défection des joueurs haïtiens à New York alors qu’ils étaient en route pour Séoul, a fait le tour du monde. La police new-yorkaise a répondu à l’appel du consul d’Haïti à New York pour rechercher les fuyards sur la base d’assistance à personne en danger. Grâce Widler Saint Cyr, Peterson Desrivières, Utergens St Victor, Lesly Junior Guillaume, Samuel Alcine, sont reconduits au pays, tandis que manquent à l’appel Geffrey Saintilus, Géraldi Joseph et Nicodème Beaugé. Chiroc Campi Jean Baptiste aurait demandé l’asile politique, arguant être persécuté en Haïti. Cinq joueurs de l’école de football Shana ont été appelés en urgence pour compléter le groupe et un jeune de 16 ans du nom de Marc Luxama est recruté par les dirigeants haïtiens. À 16 ans il aurait déjà fait un stage à Boca Juniors et joue dans l’équipe de Brooklyn Lights. Cette délégation reconstruite est dirigée par Yves Jean-Bart, Herntz Jean Baptiste, Carlo Marcelin et Yves Philogène Labaze, entraîneur.vendredi 15 juin 2007

...Un bel exemple de solidarité à l'éducation45

45.000 élèves répartis au niveau de 80 communes du pays bénéficient actuellement du programme de bourses du Fonds de Parrainage national (FPN). Mais par rapport aux 500.000 enfants non scolarisés qui attendent d'être pris en charge, le FPN a de quoi se faire du souci. Moyennant des possibilités financières.
Fondé en octobre 1992 par treize institutions dont des ONG oeuvrant dans le domaine éducatif, le Fonds de parrainage national s'inscrit dans le cadre d'un effort national pour atteindre l'objectif de scolarisation universelle. Fondation d'aide à l'éducation à part entière, elle vise à donner un enseignement de qualité aux enfants appartenant aux couches les plus démunies du pays, en accordant une attention particulière à des catégories d'enfants qui, en plus des problèmes financiers, sont confrontés à d'autres problèmes : les handicapés, les orphelins, les enfants en domesticité, les enfants des rues, notamment. « Crée en pleine période d'embargo, le FPN a dû surmonter pas mal de difficultés pour tenir, en dépit de la contribution de l'Etat haïtien à hauteur de cinq millions de gourdes », se rappelle le directeur exécutif du FPN, Antoine Levelt qui déplore le fait que la contribution financière de l'Etat haïtien ait cessé par la suite, soit en 1994, pour ne jamais être reprise.

Conséquences : les travaux de la fondation se sont poursuivis seulement avec la cotisation du secteur privé estimée à 4 millions de gourdes.Antoine Levelt reconnaît que le nombre de donateurs a augmenté en quelque sorte, mais pas la contribution jusqu'en 1995-1996 période durant laquelle l'UNICEF a convenu de parrainer près de 29.000 enfants sur un total de 38.000. La même année, à l'occasion de la rentrée des classes, la Commission présidentirelle a emboìté le pas avec une contribution de 6 millions de gourdes. « Tout cela est à mettre au compte des occasions perdues » indique M. Levelt en se mordant les doigts, avant d'en venir au support de la BID pour 50.000 enfants en un temps record. Et ce, sur demande de l'Etat haïtien dans le cadre du Projet EXEN II (volet parrainage). « Encore une occasion perdue. Et pour cause : le Parlement d'alors n'avait pas bien compris ce que c'est le partenariat public/privé dans un objectif éducatif commun », murmure Antoine Levelt tout enthousiaste à faire le récit de ce qu'il appelle la longue traversée du désert du FPN qui, en 1996-1997, est passé de 39.000 élèves boursiers à 4336 l'année suivante. Chute phénoménale.
« 97-98, le nombre des boursiers a connu une légère augmentation. Il a pu atteindre le seuil de 5000 » raconte à son compte le responsable du FPN qui précise que jusqu'en 2003-2004 c'est le même scénario qui a été enregistré. Alors qu'il ne restait plus que le soutien du secteur privé ayant parrainé entre : 1400 et 1500 enfants.
45.000 boursiers en 2007
Nouvelle expérience pour une autre stratégie : le FPN a donc la gestion des fonds pour les camps d'été baptisés « Ti moun kè kontan » qui visait plus de 14000 élèves sur cinq villes : Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Petit-Goâve et la zone métropolitaine de Port-au-Prince. « Cette activité visait à apporter un appui psycho-social aux enfants victimes de la violence », fait remarquer M. Levelt qui s'est dit très reconnaissant vis-à-vis de l'UNICEF et de l'ACDI et le secteur privé ayant financé ce programme au niveau des cinq villes ciblées par les bailleurs en 2004 où 13500 bourses ont été octroyées.

« Présent à travers les dix départements géographiques du pays, le FPN compte en 2007, 45.000 boursiers », se rejouit M. Levelt dont le seul souci est l'éducation des enfants issus des couches défavorisées.« Au FPN, on allie idée et action », s'enorgueillit Antoine Levelt qui vante les bienfaits des camps d'été au cours desquels diverses activités pratiques et de haute portée didactique ont été organisées pour les participants, notamment l'encadrement pédagogique des élèves, l'éducation physique et sportive, etc.

Le FPN dans des zones difficiles

Le responsable du FPN estime que sa fondation d'aide à l'éducation est sur la bonne voie vers un partenariat efficace avec le ministère de l'Education nationale qui tarde à ajouter un appui direct. « Nous avons un projet conjoint avec la Coopération canadienne sur la scolarité des élèves... se réjouit M. Levelt qui dit s'intéresser en général aux élèves en difficulté pendant l'année scolaire, avec une attention spéciale pour les enfants non scolarisés; d'autant qu'à Jubilé, Raboteau, K-Soleil, le FPN a déjà récupéré 199 élèves. Sans compter les opérations de distribution de matériel scolaire réalisé au niveau des différentes communes à l'intention des 45.000 boursiers qui pourraient connaître une nette augmentation si la Fondation avait les moyens de sa politique.
Robenson Bernard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=44677&PubDate=2007-06-15

Cité Soleil, l'autre bataille...

A Cité Soleil, les armes se sont tues. Mais la bataille contre la misère et le chômage vient à peine de commencer...Malgré la canicule, des jeunes gens font le pied de grue à l'entrée de la Mairie de Cité Soleil. Contenus par des vigiles bien armés, quelques-uns, en guenilles, tiennent fermement leur carte d'identification nationale à la main. Ils semblent être dévorés par le besoin de trouver du travail. Une échappatoire à la précarité socioéconomique accentuée par les conséquences dévastatrices des mois d'affrontements entre Casques bleus et groupes d'individus armés.
Ironie évocatrice, Mackenson *, 22 ans, ancien guérilléro aux ordres de Bélony, l'ancien homme fort de Bois-Neuf, se trouve parmi ces demandeurs d'emplois. Casquette vissée sur la tête, le regard dénué d'expression tel un revenant de l'enfer, il évoque, du bout des lèvres, les circonstances d'une blessure à la nuque à lui infligée en décembre dernier. C'était, lors des raids successifs de la MINUSTAH, pour reprendre le contrôle du plus grand bidonville de la capitale où vivent plus de 250.000 personnes, se rappelle-t-il. Loquace, Mackenson le devient en revanche en s'apitoyant sur ses galères, tout en regardant, du coin de l'oeil, une pelleteuse du SMCRS s'attaquer à une pile d'immondices que l'on croirait avoir poussé des racines sur le pavé. « Nous avons compris qu'il fallait déposer les armes. Mais aujourd'hui, l'Etat doit penser à nous », explique-t-il sous les yeux de compagnons d'infortune pour qui la misère et le chômage sont à la base de la violence à la Cité. Une observation partagée par Jean-Robert Charles, un des Maires de Cité Soleil qui dit insister auprès des ONG opérant dans la commune pour qu'elles embauchent des gens vivant dans ce bidonville. Le CHF, une ONG qui détient 12 des 20 millions de dollars de don des Etats-Unis en faveur des habitants de Cité Soleil pour construire deux écoles nationales, une gare routière non loin de Fort-Dimanche, paver (adoquiner) de rues..., promet d'embaucher 400 personnes, confie Jean Robert Charles. Ce maire s'inquiète, d'un autre côté, du départ prochain des équipes de Médecins Sans Frontières de l'Hôpital Sainte Catherine de Labouré, non loin du wharf. Un coup dur, estime t-il, en faisant état des discussions avec le ministre de la Santé publique, le Docteur Robert Auguste afin de les remplacer.Cité Soleil ne fait plus la une de l'actualité. Les armes se sont tues. Mais les conditions qui ont fait d'elle un terrain de recrutement fertile pour la mafia locale aux ramifications internationales demeurent. Mackenson et d'autres compagnons de galère attendent des solutions, du travail. Pendant combien de temps ? C'est la question que se posent ceux qui souhaitent réellement gagner la bataille contre la misère de ces gens.
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=44842&PubDate=2007-06-14
Commentaires…
Oui. Il s’agit encore de CITE SOLEIL. Sans aucun doute la région devenue la plus populaire du pays. Quartier déshérité peuplé de déshérités de Port-au-Prince, Capitale d’Haïti. Quartier devenu synonyme de violence, de misère, de fief d’Aristide, synonyme de kidnapping, synonyme d’Haïti en faillite. Souvent le plus vaste bidonville du pays porte le poids de toute la déconfiture de la société haïtienne.
Nous apprécions l’engouement que suscitent la situation et le contexte qui gravitent autour de cette partie de Port-au-Prince. Il est clair qu’il ne suffira jamais de déloger les bandits et d’occuper leurs maisons pour considérer comme régler le problème de l’insécurité engendré en grande partie par la fameuse fracture sociale.
Il faudra comme corollaire, des actions concrètes destinées à provoquer une situation de rupture dans les consciences dans les mœurs et surtout dans la réalité de tous les jours.
Que l’action des pays concernés s’insère dans cette logique et une bonne partie du chemin sera parcourue…