45.000 élèves répartis au niveau de 80 communes du pays bénéficient actuellement du programme de bourses du Fonds de Parrainage national (FPN). Mais par rapport aux 500.000 enfants non scolarisés qui attendent d'être pris en charge, le FPN a de quoi se faire du souci. Moyennant des possibilités financières.
Fondé en octobre 1992 par treize institutions dont des ONG oeuvrant dans le domaine éducatif, le Fonds de parrainage national s'inscrit dans le cadre d'un effort national pour atteindre l'objectif de scolarisation universelle. Fondation d'aide à l'éducation à part entière, elle vise à donner un enseignement de qualité aux enfants appartenant aux couches les plus démunies du pays, en accordant une attention particulière à des catégories d'enfants qui, en plus des problèmes financiers, sont confrontés à d'autres problèmes : les handicapés, les orphelins, les enfants en domesticité, les enfants des rues, notamment. « Crée en pleine période d'embargo, le FPN a dû surmonter pas mal de difficultés pour tenir, en dépit de la contribution de l'Etat haïtien à hauteur de cinq millions de gourdes », se rappelle le directeur exécutif du FPN, Antoine Levelt qui déplore le fait que la contribution financière de l'Etat haïtien ait cessé par la suite, soit en 1994, pour ne jamais être reprise.
Conséquences : les travaux de la fondation se sont poursuivis seulement avec la cotisation du secteur privé estimée à 4 millions de gourdes.Antoine Levelt reconnaît que le nombre de donateurs a augmenté en quelque sorte, mais pas la contribution jusqu'en 1995-1996 période durant laquelle l'UNICEF a convenu de parrainer près de 29.000 enfants sur un total de 38.000. La même année, à l'occasion de la rentrée des classes, la Commission présidentirelle a emboìté le pas avec une contribution de 6 millions de gourdes. « Tout cela est à mettre au compte des occasions perdues » indique M. Levelt en se mordant les doigts, avant d'en venir au support de la BID pour 50.000 enfants en un temps record. Et ce, sur demande de l'Etat haïtien dans le cadre du Projet EXEN II (volet parrainage). « Encore une occasion perdue. Et pour cause : le Parlement d'alors n'avait pas bien compris ce que c'est le partenariat public/privé dans un objectif éducatif commun », murmure Antoine Levelt tout enthousiaste à faire le récit de ce qu'il appelle la longue traversée du désert du FPN qui, en 1996-1997, est passé de 39.000 élèves boursiers à 4336 l'année suivante. Chute phénoménale.
« 97-98, le nombre des boursiers a connu une légère augmentation. Il a pu atteindre le seuil de 5000 » raconte à son compte le responsable du FPN qui précise que jusqu'en 2003-2004 c'est le même scénario qui a été enregistré. Alors qu'il ne restait plus que le soutien du secteur privé ayant parrainé entre : 1400 et 1500 enfants.
45.000 boursiers en 2007
Nouvelle expérience pour une autre stratégie : le FPN a donc la gestion des fonds pour les camps d'été baptisés « Ti moun kè kontan » qui visait plus de 14000 élèves sur cinq villes : Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Petit-Goâve et la zone métropolitaine de Port-au-Prince. « Cette activité visait à apporter un appui psycho-social aux enfants victimes de la violence », fait remarquer M. Levelt qui s'est dit très reconnaissant vis-à-vis de l'UNICEF et de l'ACDI et le secteur privé ayant financé ce programme au niveau des cinq villes ciblées par les bailleurs en 2004 où 13500 bourses ont été octroyées.
« Présent à travers les dix départements géographiques du pays, le FPN compte en 2007, 45.000 boursiers », se rejouit M. Levelt dont le seul souci est l'éducation des enfants issus des couches défavorisées.« Au FPN, on allie idée et action », s'enorgueillit Antoine Levelt qui vante les bienfaits des camps d'été au cours desquels diverses activités pratiques et de haute portée didactique ont été organisées pour les participants, notamment l'encadrement pédagogique des élèves, l'éducation physique et sportive, etc.
Le FPN dans des zones difficiles
Le responsable du FPN estime que sa fondation d'aide à l'éducation est sur la bonne voie vers un partenariat efficace avec le ministère de l'Education nationale qui tarde à ajouter un appui direct. « Nous avons un projet conjoint avec la Coopération canadienne sur la scolarité des élèves... se réjouit M. Levelt qui dit s'intéresser en général aux élèves en difficulté pendant l'année scolaire, avec une attention spéciale pour les enfants non scolarisés; d'autant qu'à Jubilé, Raboteau, K-Soleil, le FPN a déjà récupéré 199 élèves. Sans compter les opérations de distribution de matériel scolaire réalisé au niveau des différentes communes à l'intention des 45.000 boursiers qui pourraient connaître une nette augmentation si la Fondation avait les moyens de sa politique.
Robenson Bernard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=44677&PubDate=2007-06-15
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 15 juin 2007
...Un bel exemple de solidarité à l'éducation45
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