Selon Frankétienne, la création est le chemin le plus court, le plus sûr pour donner réellement un avenir à la littérature haïtienne en langue créole. « Oui, je crois qu’il y a un avenir pour la littérature en langue créole en Haïti. La langue ne peut trouver son accomplissement que dans l’activité littéraire. Et si je suis là où je suis aujourd’hui c’est grâce à Pèlentèt, Dezafi et Adjanoumelezo, a-t-il précisé, durant presque toute la conférence.
Il a aussi mentionné la contribution de certains écrivains, artistes, journalistes à l’émergence du créole sur le plan social : François Latou, Jean Dominique (c’est ce dernier qui lui a suggéré d’écrire le premier roman haïtien en créole, Dezafi) tous les deux morts assassinés. L’importance de la langue créole dans la perspective de l’éducation, de la démocratie. Le malaise entre nos deux langues nationales sont parmi les thèmes que Franketienne a abordés.
Encore plein de fougue, en dépit de ses 72 ans, Franketienne a parlé pendant environ deux heures de temps. Plus détendu que jamais, il a partagé avec un public attentif ses expériences artistiques et son enfance tragique dans le quartier de Bel-air. Une histoire qui s’apparente à celle de beaucoup d’hommes et de femmes haïtiens. C’est peut-être pour surmonter cette douleur de l’origine qu’il a consacré toute son énergie, tout son temps, tout son corps à la création littéraire, et picturale. Le temps lui a donné raison, puisqu’il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands écrivains de la littérature mondiale.
Jeudi 25 octobre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9367
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