Google

mercredi 29 février 2012

Le groupe des 58 le lâche, Martelly devra trouver d'autres alliés

Haïti: Le président de la République, Michel Martelly, ne pourra plus compter sur le groupe des 58 députés pour obtenir la ratification de son prochain Premier ministre. Le groupe qui a facilité l'accession de Garry Conille à la Primature il y a quatre mois n'existe plus. Bien des événements sont survenus à la Chambre basse et ont mis fin à l'existence du groupe, a expliqué, mardi, Abel Descolines sur les ondes de Radio Magik 9. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Ralph Théano, avait indiqué lundi sur les ondes de la même station de radio qu'une majorité de députés avaient donné la garantie au président de la république qu'il pouvait compter sur eux dans le cadre de la ratification de son prochain Premier ministre. Je ne sais pas de quel univers parlementaire dont parle Ralph Théano , a réagi le député de Mirebalais avant de préciser qu'ils n'ont jamais été acquis à la cause du chef de l'Etat.
« Ce regroupement, constitué de membres du RPC, du PDP et de « Ansanm nou fò », tendances minoritaires à la Chambre des députés, avait juste compris la nécessité de doter le pays d'un Premier ministre répondant aux critères établis par la Constitution de 1987 », a rappelé l'ancien secrétaire du groupe, niant tout compromis politique dans le cadre des négociations avec le président qui ont abouti à la ratification de Garry Conille.
« Les députés attendent avec beaucoup d'impatience la désignation du prochain Premier ministre. L'absence d'un gouvernement a un impact négatif sur l'action des parlementaires qui sont perçus dans leur circonscription comme des agents de développement », a fait remarquer Abel Descolines qui n'est pas surpris de la démission de Garry Conille, vu que la divergence entre l'ancien locataire de la primature et ses ministres sur le dossier de la double nationalité avait laissé pressentir une telle fin, selon le député.
Laurent Lamothe, ministre des Affaires étrangères, Thierry Mayard-Paul, ministre de l'Intérieur, Anne-Valérie Milfort, tels sont les noms pressentis pour remplacer Garry Conille. « Le premier a toujours fait preuve de volontariste. Il est jovial et très accessible. Mais s'il est désigné pour être le chef du gouvernement, il doit faire attention à son entourage regorgé de gens qui ignorent le véritable rôle du Parlement haïtien dont la mission consiste à contrôler les actions du gouvernement », a suggéré Abel Descolines.
« Thierry Mayard-Paul a d'excellentes qualités. Il est également très abordable », a indiqué le parlementaire, qui croit que le fils de Constantin Mayard-Paul, ancien juriste très respecté, doit veiller à son égo. Même s'il n'existe aucune preuve concernant l'implication du ministre de l'Intérieur démissionnaire dans l'arrestation illégale du député Arnel Bélizaire en octobre dernier, ce dossier pourrait jouer contre Thierry Mayard-Paul, selon Abel Descolines. Il a refusé d'admettre que les 80 millions de gourdes mises à la disposition des députés en décembre dernier par le ministre de l'Intérieur pourrait avoir une quelconque influence sur leur décision.
Moins connue de tous, Anne- Valérie Milfort est une grande technicienne mais le poste de Premier ministre est éminemment politique, selon Abel Descolines, qui appelle l'ancienne représentante de la présidence à la CIRH à en prendre conscience.
Abel Descolines a par-dessus tout plaidé en faveur un gouvernement issu d'un accord politique entre les différentes forces représentées au Parlement, seule alternative au problème de gouvernance auquel fait face actuellement le pays, selon le parlementaire.
Danio Darius
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102930&PubDate=2012-02-29

Aucun commentaire: