Fin juin 2012, le Champ de Mars devrait être totalement vidé des familles qui y avaient élu domicile depuis plus de deux ans. Le processus de relogement, débuté en janvier, va bon train. Lentement peut-être mais sûrement. Environ 1 050 familles, qui ont déjà trouvé un logement, sont en voie de quitter la plus grande place publique de la capitale. Haïti: Des déplacés commencent à quitter le Champ de Mars. Les places Pigeon, Toussaint, entre autres, situées en face de la façade principale du palais national, ont été priorisées. Toutefois, les familles qui sont les premières à trouver une maison à louer sont du coup les premières servies dans le cadre de ce projet de la présidence, financé par l'Agence canadienne pour le développement international (ACDI). L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été chargée de rencenser les familles, et l'équipe du programme16/6 de la présidence exécute le projet.
Selon François Desruisseaux, un responsable de l'OIM rencontré au Champ de Mars ce lundi, entre 4 600 à 4 700 familles ont été recensées sur cette grande place publique occupée par des déplacés depuis le 12 janvier 2010. Dans le cadre de ce projet de relogement qui, dit-il, est « similaire » au projet 16/6 de la présidence, chaque famille doit recevoir 20 000 gourdes (US $500) après avoir trouvé un logement que les responsables de l'OIM doivent par la suite visiter.
« Il y a différentes étapes dans le processus. Si nous gardons le même rythme, d'ici fin mars, nous devrons terminer avec cinq places (Pigeon, Catherine Flon, Toussaint...) aux abords du palais national. Et dans cinq mois (fin juin), le Champ de Mars devrait être totalement vidé », a confié M. Desruisseaux au Nouvelliste.
Une fois totalement vidé, le Champ de Mars sera restauré par la suite dans le cadre de ce projet qui coûtera environ 20 millions de dollars américains dont le versement se fera sur deux ans.
La ministre de la Coopération internationale du Canada, Oda Beverley, en avait fait l'annonce en janvier dernier. « Le gouvernement canadien s'est engagé au côté de l'Etat haïtien à réinstaller 5 000 familles regroupant quelque 20 000 personnes des camps du Champ de Mars.
« Le projet du camp de Champ de Mars met l'accent sur l'avenir des familles et des entreprises haïtiennes », avait-elle ajouté.
En effet, des bénéficiaires ne cachent pas leur satisfaction. Même si elle n'est pas encore rentrée chez elle, Vilorène Prédeu, qui vivait au Fort-National, estime que ce projet arrive « trop tard ». « Si j'avais eu les moyens pour louer une maison, je n'aurais pas passé plus de deux ans à vivre dans des conditions si difficiles », a indiqué cette dame d'une cinquantaine d'années, debout devant sa tente abîmée sur la place Catherine Flon au Champ de Mars.
A l'instar de beaucoup d'autres déplacés, Vilorène a déjà trouvé une chambre à louer au Fort-National que les responsables du projet ont déjà visitée.
« Désormais, je n'attends que les autorités concernées parce que j'ai déjà trouvé une chambre à 15 000 gourdes l'an. Avec les cinq mille gourdes qui restent, je vais me débrouiller dans la rue pour que je puisse continuer à payer le loyer », a expliqué la dame, qui va retourner dans son quartier d'origine.
« Je suis heureuse de quitter finalement ce camp. Je n'aurais jamais cru que j'allais passer tout ce temps ici. Je remercie les autorités qui ont pensé à nous », a déclaré de son côté Roselène Mérilus, une bénéficiaire qui est déjà retournée à Delmas 2, son quartier d'origine.
« L'OIM nous a donné rendez-vous pour le 27 février afin de payer le logement, mais c'est reporté au 5 mars. Nous sommes un peu inquiets parce que des malfrats nous menacent, prétextant que nous avons de l'argent en notre possession », ont enchaîné un groupe de femmes qui semblent vouloir quitter le Champ de Mars à tout prix !
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 29 février 2012
Champ de Mars se vide, Martelly tient parole
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