(Port-au-Prince) Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d’Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d’opposition.
Publié le 13 octobre 2019 à
AGENCE FRANCE-PRESSE
« Vu les violences qu’il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd’hui, on est là : on veut que les choses changent » explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
« Les artistes qui disent qu’ils ne font pas de politique, c’est faux : s’ils disent qu’ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu’ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd’hui : on va boycotter vos concerts » prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
« Aujourd’hui, l’opposition c’est toute la population : elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l’école. Ce n’est pas parce que moi j’ai les moyens de manger qu’il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n’ont rien » témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
« Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd’hui on ne peut pas rester en silence » ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d’État haïtien n’a pris qu’une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d’État le 25 septembre à 2 heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s’est accentuée fin août à la suite d’une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d’autant plus la démission du chef de l’État que des entreprises qu’il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds ».
Source:https://www.lapresse.ca/international/caraibes/201910/13/01-5245276-haiti-des-milliers-de-manifestants-reclament-la-demission-du-president.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 14 octobre 2019
Haïti: des milliers de manifestants réclament la démission du président
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