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lundi 14 juin 2021

MOURIR DE LA GUERRE DES AUTRES

Hier, jour férié national, n’ayant pas à me rendre au bureau, je me suis dit qu’il était peut-être temps d’aller voir un ami de longue date, le genre avec qui tu as des sortes de liens indélébiles, malgré le temps et les passages à vide.
Alors que j’étais en route, mon téléphone sonna pour me dire que si j’avançais encore de quelques mètres, je serais bloquée. J’ai donc décidé de faire demi tour et envoyé un message à mon ami pour lui dire que je n’allais plus pouvoir venir, une fois de plus. Il ne répondit pas.
Ce matin, un coup de fil des plus intrigants me fit sursauter d’un sommeil bizarrement agité depuis la veille au soir. N’ayant rien compris, ou plutôt, croyant n’avoir rien compris de ce qui était pour moi, sur le coup, le fait de ces inconnus qui s’amusent à se tromper de destinataire, je tentai difficilement de me rendormir pour chiper quelques minutes de plus à une journée de travail qui s’annonçait plutôt intense. En sortant de chez moi, sur l’insistance d’une énigmatique intuition, je rappelai le supposé inconnu, et celui-ci de me répéter mot pour mot - je pense- ce qu’il essayait de me dire plus tôt. C’était un membre de la famille de mon ami qui voulait m’annoncer le départ de celui-ci pour un monde où je ne pourrai plus lui faire faux bond, pour un au-delà qui une fois de plus avait souhaité m’apprendre une n-ième leçon de vie, de mort.
En fait, il est mort car il n’avait pas pu atteindre l’hôpital le plus proche pour se soigner. Les routes étaient “coupées” m’a-t-on dit, par des humains qui se détestaient et donc, évidemment, se livraient bataille. Il est mort d’une guerre qui n’était pas la sienne, mais n’était-elle vraiment pas la sienne?
Impuissance quand tu nous tiens...

Autrice: Sterline De Browns Civil
04/06/2021


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