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vendredi 24 août 2007

Haïti commémore la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

jeudi 23 août 2007

P-au-P, 23 août 07 [AlterPresse] --- Des activités sont prévues à Port-au-Prince, ce 23 août 2007, pour commémorer la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, apprend AlterPresse.

Une conférence-débat autour du thème « La traite de personnes : hier et aujourd’hui » est annoncée par le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (Garr) où universitaires, militants de droits humains, entre autres, sont attendus.

Les responsables du Garr organisent cette activité pour faire ressortir l’importance de la journée du 23 août, sensibiliser la jeunesse haïtienne sur le rôle qu’a joué Haïti dans la lutte contre l’esclavage et également, attirer l’attention sur les nouvelles formes d’esclavage contemporain.

De son côté, le secrétariat permanent de la commission nationale haïtienne de coopération avec l’Unesco (Cnhcu) souligne l’importance de cette journée pour les Haïtiens qui rappelle la victoire des Noirs sur l’esclavage et la colonisation.

Le Cnhcu exhorte les médias nationaux à engager des réflexions sur la traite négrière et ses séquelles, sur la promotion de l’identité collective par l’appropriation des données positives du passé.

Aux stations de télévision, le secrétariat permanent de cette commission de l’Unesco conseille la diffusion de films et documentaires consacrés à cette thématique, dont Amistad, Toussaint Louverture (TV5), Roots (Racines), Rue Case Nègres, Cry Freedom, Quemada, Les Anneaux de la mémoire.

Le Cnhcu espère que la presse accordera une grande priorité à ces ressources pour sensibiliser les citoyens sur la portée universelle de la révolte des esclaves, dans la nuit du 22 au 23 août 1791 dans la colonie française de Saint Domingue et sur la nécessité de construire le présent et l’avenir.

En quelques jours, toutes les plantations du Nord furent réduites en flammes et un millier de blancs, massacrés. Les bandes d’esclaves poursuivirent leur mouvement durant 13 ans jusqu’à la proclamation de l’Indépendance d’Haiti, le 1er janvier 1804.

En mémoire de cette révolte, l’Unesco avait décidé, en 1997, de consacrer la journée du 23 août à la commémoration de ce grand évènement pour « susciter la réflexion sur un passé tragique certes lointain mais dont les séquelles continuent à nourrir les injustices et les exclusions d’aujourd’hui ».

« Cette réflexion sur la barbarie que nos sociétés sont capables de déployer en toute bonne conscience est d’autant plus nécessaire, voire salutaire ; des millions d’hommes, de femmes et d’enfants subissant encore aujourd’hui l’horreur des nouvelles formes d’esclavage », estime Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco.

C’est en cela, souligne le principal responsable de cette structure onusienne, que la mémoire des tragédies du passé peut nous éclairer sur les drames actuels de l’exploitation et de la déshumanisation.

Matsuura rappelle que l’année 2007 marque le bicentenaire du vote par le Parlement du Royaume-Uni de la loi qui abolissait, en 1807, la traite négrière dans les colonies britanniques.

Le directeur général de l’Unesco informe que tout au long de cette année au Royaume-Uni et dans divers pays du Commonwealth, des initiatives et actions sont organisées afin de créer les conditions d’une plus grande prise de conscience de l’impact de la traite négrière dans les transformations du monde.

Parmi ces événements, Koïchiro Matsuura souligne, la cérémonie de commémoration du 25 mars 2007 à l’Assemblée générale des Nations Unies ; l’instauration d’une journée de commémoration de l’esclavage par la Mairie de Londres, l’ouverture d’un Musée national et d’un Centre pour la compréhension de la traite transatlantique à Liverpool, le lancement du projet « Joseph » par le Ghana.

De nouvelles découvertes scientifiques dans de nouveaux domaines jusque-là peu explorés relancent également le projet « La route de l’esclave ».

Les actions menées dans le cadre de ce bicentenaire sont aussi diverses que les circuits de la traite négrière et situations d’esclavage, précise-t-il.

Matsuura indique qu’ « en posant clairement les enjeux éthiques et politiques de cette question, en mettant l’accent sur une approche scientifique multidisciplinaire et en privilégiant une vision holistique de cette tragédie, le projet « La route de l’esclave » a pu avoir un impact significatif tant au niveau international que local ». [do apr 22/08/2007 12 :45]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article6332

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