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vendredi 24 août 2007

Des sénateurs accusés par des collègues de vouloir bloquer la lutte contre la corruption et les trafics illicites

Port-au-Prince, le 23 août 2007 ;(AHP)- De nombreux parlementaires ont dénoncé jeudi le comportement jugé " intéressé" d'un groupe de sénateurs ayant décidé d'interpeller le premier ministre Jacques Edouard Alexis, parce qu'un commissaire du gouvernement a refusé de répondre à une convocation de la commission justice du sénat.

En dehors de leurs prérogatives constitutionnelles, les sénateurs exigeaient que le chef du parquet de Port-au-Prince vienne expliquer le sens d'une invitation lancée à un homme d'affaire dans le cadre d'un dossier de corruption présumée.

Selon le sénateur Jean Hector Anacacis, la décision d'interpeller le chef du gouvernement, a été prise en pleine violation de l'article 129-6 de la constitution de 1987 qui ne prévoit pas 2 interpellations de membres du gouvernement par année.

Des membres du Sénat de la République viennent de souiller l'honneur du grand corps en agissant de la sorte, a lancé le parlementaire, soulignant que le comportement de ses collègues rappelle étrangement les agissements des militaires des anciennes forces armées d'Haïti qui ne faisaient, a-t-il dit, aucun cas de la constitution.

Le sénateur et ancien capitaine Youri Latortue et son collègue Gabriel Fortuné, sont à l'avant-garde de l'interpellation considérée comme une aventure par M. Anacacis

"Le chef du gouvernement ne saurait accorder de l'importance à une telle mascarade sous peine de violer lui-même la constitution, a déclaré Jean Hector Anacacis, suggérant que de gros sous motiveraient cette agitation.

Il a jugé déplorable que des parlementaires se soient lancés tête baissée à poursuite d'intérêts mesquins.

Le peuple haïtien est aujourd'hui le grand perdant, ne pouvant pas compter sur des aventuriers a dit M. Anacacis, appelant ses collègues à admettre qu'ils ont violé la constitution et les règlements intérieurs du sénat.

De son côté, le sénateur Kelly Bastien, a dit ne pas comprendre qu'un sénateur puisse se rabaisser au point de demander à un commissaire du gouvernement de venir dire au sénat ce qu'il va décider sur le cas d'un homme d'affaire qu'il a convoqué dans le cadre d'une enquête.

Il est clair aujourd'hui que la lutte contre la corruption et la contrebande dérange plusieurs secteurs de la vie nationale, a lancé M. Bastien, ajoutant que cette lutte doit se poursuivre pour que l'Etat retrouve sa dignité.

Le député de la commune de Cabaret, Valciné Pierre Jérôme, a jugé pour sa part scandaleux que des parlementaires se montrent aussi hostiles à la lutte contre la contrebande et la corruption dans le pays.

"Tous les secteurs devraient au contraire encourager le commissaire Claudy Gassant dans ses démarches visant à combattre ce phénomène qui empêche le pays de se développer, a estimé Valciné Pierre Jérôme.

Il a dit toutefois regretter que Me Gassant ait cédé à la provocation des sénateurs.

Le commissaire devrait au contraire se présenter devant la commission justice pour expliquer à ses membres le sens de la lutte contre la contrebande et la corruption, a indiqué M. Pierre Jérôme, assurant qu'il ne participera pas aux manœuvres de ceux qui cherchent à créer des ennuis au gouvernement et provoquer de nouveaux troubles dans le pays.

Le président du sénat Joseph Lambert qui était pour la convocation du commissaire Gassant a exprimé lui aussi son désaccord avec la décision d'interpeller le premier ministre.

M. Lambert a jugé dans le même temps que le refus du commissaire de se présenter devant la commission justice était à la base d'une nouvelle polémique entre les pouvoirs judiciaire et législatif.

Il a accusé le chef de l'Etat René Préval et le premier ministre Jacques Edouard Alexis d'avoir fait du juge Gassant un super chef, au-dessus de son supérieur hiérarchique, le ministre de la justice, Me René Magloire.

http://www.ahphaiti.org/ndujour.html

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