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mardi 13 avril 2010

René Préval appelle le Sénat à voter son projet de loi

"La mise en place de la CIRH est vitale pour l’avenir d’Haïti", soutient le Président qui a voulu marquer les trois mois du séisme par une conférence de presse consacrée à l’action gouvernementale et internationale au profit des populations sinistrées ; Préval explique que le camp Corail commence à accueillir des déplacés et met en garde contre la reconstruction à la hâte des maisons détruites

lundi 12 avril 2010, Radio Kiskeya

Le Président René Préval a émis lundi le vœu que le Sénat emboîte le pas à la Chambre des Députés en approuvant le projet de loi sur la prolongation de 18 mois de l’état d’urgence et la création de la Commission mixte intérimaire pour la reconstruction (CIRH), une position exprimée lors d’une conférence de presse bilan trois mois jour pour jour après le séisme dévastateur du 12 janvier.

Lors d’un vote crucial, les Sénateurs doivent se prononcer mardi sur un texte de loi controversé dénoncé par la classe politique et la société civile comme un projet inconstitutionnel de "mise sous tutelle".

Le chef de l’Etat a insisté sur le fait que le déblocage de l’aide internationale promise à la conférence du 31 mars, 5,3 milliards de dollars sur 18 mois et 9,9 milliards sur trois ans, est conditionné à l’opérationnalisation de la CIRH.
René Préval, qui n’a pas indiqué s’il était satisfait ou non de la performance de son équipe dans le processus d’accompagnement des sinistrés, a mis en relief l’extrême vulnérabilité du pays et l’absence de ressources financières, matérielles et humaines. "Haïti est un pays à hauts risques sismiques. Mais, nous l’avions oublié pendant trop longtemps", a répété le Président pour qui la reconstruction est aussi urgente qu’une politique de prévention d’une nouvelle catastrophe sismique encore plus funeste.
Il a promis que l’absence de coordination constatée au lendemain du 12 janvier dans l’action des organisations internationales au profit des victimes sera résolue dans le cadre de la mise en œuvre de la CIRH qui, dit-il, disposera d’un fonds unique confié à la Banque Mondiale.

Cependant, le chef de l’Etat prévient que la transformation des conditions de vie des populations affectées n’est pas pour demain et qu’il faudra faire preuve de patience. "Cela prendra du temps et nécessitera des moyens", a-t-il précisé non sans déclarer que même des pays riches tels les Etats-Unis, l’Italie ou encore la Chine populaire éprouvaient beaucoup de difficultés à reconstruire les infrastructures détruites par une catastrophe naturelle.

Soulignant l’extrême gravité de la tragédie ayant endeuillé des milliers de familles haïtiennes, le chef de l’Etat a renouvelé ses sympathies aux victimes et à leurs proches, félicité les haïtiens d’ici et de la diaspora pour leur formidable mobilisation et remercié la communauté internationale tant pour son action humanitaire que pour son engagement en faveur de la reconstruction.

A propos du déplacement d’une partie des sinistrés de Port-au-Prince vers Corail, une propriété de 7.400 hectares située à 20 km au nord de la capitale, le Président Préval souligne que les opérations sont en cours. Des travaux d’aménagment sont entrepris en vue d’accueillir les sans-abri sélectionnés et parallèlement des hommes d’affaires coréens envisagent d’ouvrir des entreprises près du site de Corail où des emplois pourraient être bientôt disponibles.

Sur un autre plan, M. Préval a invité les propriétaires des maisons détruites à cesser toutes les opérations de reconstruction déjà lancées qui pourraient faire de nouvelles victimes. Il préconise la création d’une banque de logement capable d’offrir des lignes de crédit aux personnes ayant perdu dans le tremblement de terre leurs propriétés immobilières.

Enfin, sur la reconstruction du Palais National (siège de la Présidence), le chef de l’Etat a estimé que seuls les experts devaient déterminer le site sur lequel le nouvel édifice devait être érigé alors qu’a commencé, au grand dam des haïtiens, la démolition du majestueux Palais, élément incontournable du patrimoine architectural et de la mémoire collective nationale.

Dans un pays où le traumatisme reste profond et la population fragilisée, aucune cérémonie spéciale n’a marqué lundi le troisième mois du séisme qui a emporté plus de 230.000 vies, fait 300.000 blessés et plus de 1,2 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6699

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