Alors que les organisations humanitaires font une course contre la montre pour aider les sans abri alors qu'Haïti entre dans la saison des pluies, le gouvernement haïtien a décidé d'accélérer de son coté l'évacuation forcée de dizaines de camps où des milliers de sans-abris s'étaient réfugiées après le séisme, à la surprise de l'ONU qui a appelé lundi à se préoccuper de leur sort, la saison des pluies ayant débuté. Après l'évacuation ce week-end des près de 7.300 personnes qui s'étaient installées dans le stade de Port-de-Prince, les autorités aurait notamment intimé aux 10.000 haïtiens installés dans une école de la capitale de quitter les lieux rapidement. «On nous a dit qu'on avait une semaine pour quitter les lieux et qu'on pouvait aller à Tabarre Issa», un camp pouvant accueillir 2.500 personnes que l'ONU va ouvrir, a raconté Mathieu Thomson, un sans-abri qui a installé sa tente à côté d'un bâtiment du collège-lycée Saint-Louis de Gonzague «Mais il n'y a rien là-bas. pas de sanitaires, pas de douches», a-t-il relevé (ce camps est en cours d'aménagement).
Selon une source haut placée aux Nations-unies, qui a souhaité garder l'anonymat, les autorités haïtiennes «sont en train d'évacuer des dizaines de camps». Toutefois, l'ONU ne dispose d'aucun chiffre précis sur le nombre de personnes concernées.
«Les Nations-unies sont récemment intervenues auprès du gouvernement afin de voir s'il n'y avait pas des moyens plus humanitaires pour le déplacement de ces personnes qui vont être à risque dans les prochains jours», a dit la porte-parole du Bureau de coordination des affaires de l'ONU (OCHA), France Hurtubise.
«Il y a des camps installés dans des écoles, des marchés, sur des terrains privés que les propriétaires vont vouloir récupérer dans les prochaines semaines», a déclaré pour sa part la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, France Hurtubise, tout en précisant que «dans une certaine mesure les propriétaires sont dans leur droit, mais l'on ne peut pas laisser ces gens seuls».
Une source gouvernementale, qui ne souhaite pas être identifiée, a expliqué que des milliers de personnes refusaient de quitter les quelque 900 camps de la capitale, bien que leurs maisons soient habitables, car elles souhaitent continuer de profiter de tous les services: eau, santé, nourriture, offerts sur les sites, mais aussi pour ne pas avoir à payer de loyer. «Ce que vous voyez là, c'est la face cachée des bidonvilles qui est révélée au grand jour», a estimé cette source.
Plusieurs ONG ont en effet remarqué que certains habitants des quelque 900 camps de la capitale avaient quitté leur domicile pour venir profiter des services offerts sur ses sites, tel que l'eau, des sanitaires, de la nourriture, ou encore des soins. Ces opérations interviennent alors que les distributions de nourriture ont cessé dans certains camps ou ont été considérablement réduites ailleurs. «On a diminué beaucoup et ça fait partie de notre stratégie mise en place après le séisme», a confirmé une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Ann Poulsen. Estimant que les «choses sont en train de se normaliser en Haïti», elle a expliqué que l'organisation onusienne était passée en phase de transition en effectuant des distributions beaucoup plus ciblées qui visent une stratégie durable.
Mais avec la saison des pluies qui a débuté, et qui est déjà en temps normal difficile dans le pays, plusieurs ONG et les Nations unies se s'inquiètent du sort de ces sinistrés jetés une nouvelle à la rue. Quelque 25.000 maisons de Port-au-Prince ont été inspectées depuis le séisme et environ 40% d'entre elles ont été jugées habitables.
«Personne ne s'attendait à ce que les gens aient à quitter certains sites avant la saison des pluies [...] Pour l'ONU, les évacuations des personnes jugées à hauts-risques avec la saison des pluies qui vient de débuter constituent quoi qu'il en soit un défi absolument énorme» selon Mme Hurtubise.
N/ Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17505
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 13 avril 2010
Haïti: Évacuation forcée de dizaines de camps
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