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vendredi 3 août 2007

L'ambassade américaine à Santo-Domingo dénonce l'esclavage moderne et la discrimination raciale en République Dominicaine


Août 2007 (AHP)- L'ambassade américaine à Santo-Domingo s'est prononcée mercredi de façon claire sur l'esclavage moderne et la discrimination raciale pratiquée en République Dominicaine.

Se basant sur le 7e rapport du Département d'Etat sur la traite des personnes, publié en juin dernier par le secrétaire d'état Condoleeza Rice, le chargé d'affaires a.i. Roland W. Bullen a attiré l'attention sur la position occupée actuellement parla république Dominicaine dans le classement international des pays qui font peu pour combattre ces maux.

Dans un texte publié par l'ambassade et repris intégralement par l'agence en ligne Espacinsular, le diplomate a illustré les prises de position qui y sont contenues par des cas connus de traite de personnes dont les victimes sont soit des Dominicaines emmenées en Europe à des fins de prostitution, soit des milliers de travailleurs étrangers exploités par des employeurs sans scrupule, une allusion à peine voilée aux ouvriers agricoles haïtiens.

Roland W. Bullen a rappelé la position affichée tant par le Congrès américain que par le président Georges Bush face à ce problème qui affecte plusieurs pays dans le monde y compris les Etats-Unis: le trafic de personnes est une forme moderne d'esclavage.

Reconnaissant que quelques actions ont été entreprises par les autorités compétentes Dominicaines, le chargé d'affaire les a encouragés, avec la collaboration offerte par l'ambassade américaine, à faire plus pour éviter de tomber dans la catégorie 3 des pays qui pratiquent l'esclavage moderne et la traite de personnes, sous peine de voir le gouvernement américain prendre des sanctions économiques à leur encontre.

Les autorités dominicaines doivent s'investir davantage dans cette lutte pour éradiquer la complicité officielle avec les réseaux de trafiquants à travers la république Dominicaine et appuyer les organisations qui offrent protection aux victimes, a souligné le diplomate.

Sur le dossier du racisme, la note de l'ambassade publiée par la presse dominicaines relève que des employés à peau noire de la mission diplomatique ont souvent été victimes de discrimination raciale en se voyant notamment, interdits d'entrée dans des discothèques et d'autres night clubs de la République Dominicaine.

Aucune réaction officielle des autorités dominicaines n'avait encore été enregistrée jusqu'à mercredi à propos de la position du diplomate américain qui a touché la plaie du doigt dans un contexte marqué par des dénonciations, tant en République Dominicaine qu'à l'extérieur, de l'esclavage moderne, de la traite de personnes et de la discrimination raciale en Dominicanie.

De son côté, le propriétaire de la discothèque Loft, Ray Santos, a justifié l'interdiction de participation de citoyens américains aux activités de son club par le fait que ces derniers ne seraient pas décemment vêtus et coiffés.

Bullen qui est originaire de Grenade dans les Petites Antilles est un afro-américain, fils d'émigrés.

" Je suis noir, mon père est noir et tous les gens qui travaillent ici sont des noirs, a-t-il dit, ajoutant que nous sommes tous des gens de couleur en République dominicaine.

Espacinsular relève que ceux qui parlent des thèmes esclavage et mauvais traitement à l'encontre des travailleurs agricoles, spécialement les dirigeants d'ONG et leaders religieux sont considérés comme des ennemis du pays et responsables de campagnes de diffamation contre l'état dominicain.

Source: Agence Haitienne de Presse sur http://ahphaiti.org

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Ceci mérite un commentaire:

Les autorités dominicaines resteront les seules au monde à continuer à traiter comme diffamations ces constats qui émanent de partout décrivant en termes vrais et corrects le traitement infligé par la société dominicaine aux citoyens haïtiens.

Le pire de tout cela consiste dans le fait que tant que le problème ne sera pas posé de façon réelle et effective, l'approche pour une éventuelle solution restera toujours biaisée. Enfin la République Dominicaine finira par payer les conséquences d'une situation pour laquelle elle n'a été que trop avertie.

Aujourd'hui la situation si elle reste grave n'est pas alarmante. Les solutions sont encore des objectifs possibles à atteindre et pour cela il existe beaucoup de gens de bonne volonté et des institutions prêtes à investir et financer des programmes pour faire bouger les choses.

Il faut arrêter de croire qu'il ne s'agisse que d'une campagne de diffamation. Célina Anaya Gauthier (Esclaves au paradis) a été choquée comme tant d'autres de constater une situation qui pour beaucoup appartient aux mauvais souvenirs et dans le chapitre des erreurs et des aberrations historiques.

Grâce a la diffusion sur internet de plus en plus d'individus se sentent concernés et cherchent à trouver les informations sur le terrain pour se dire que les autres n'avaient certes pas raison. Mais malheureusement, après leurs expériences douloureuses et leurs propres constats ils rejoignent la croisade pour le changement.

Nous sommes rangés dans le camp de ceux qui croient que la situation reste compliquée pour la République Dominicaine peu disposée à de grosses concessions. Mais il faudra agir et surtout sans avoir en tête les épisodes de 1937. Il suffirait de pousser un ouff! et revoir les pages de l'histoire ou il est question de l'aide du noble peuple d'Haiti dirigé par le président provisoire Louis Eugène Roy après les dégâts immenses causés par un cyclone qui avait ravagé la ville de Santo Domingo qui sera appelé plus tard Ciudad Trujillo!

Dr JJ 03/08/07

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