« Jeannel Wyclef JEAN tient à mettre en garde la presse haïtienne ainsi que l'opinion publique sur des rumeurs concernant son éventuelle éviction de la course électorale alors que la liste des candidats agréés n'est pas encore publiée. Le candidat appelle la population au calme et attend avec confiance la liste officielle du CEP pour ce 20 août 2010 », indique une note du bureau de communication du candidat Jean publiée jeudi en fin de soirée. Cette note vient clôturer une journée riche en rebondissements : rencontre avec le président René Préval, fuites dans la presse venant du CEP sur le rejet de la candidature de Wyclef, annonce de la Minustah qu'elle est prête à parer à tout dérapage dans le cadre du processus électoral.
Haïti: Le candidat Wyclef Jean était inaccessible jeudi soir en dépit de nombreuses tentatives du Nouvelliste de rentrer en contact avec lui pour avoir son opinion sur les rumeurs qui circulent sur son éviction de la course électorale par le CEP.
« Wyclef se repose chez lui à Lassère, près de Croix-Des-Bouquets, après une très longue journée », a indiqué au Nouvelliste un de ses proches. Dans son entourage, personne n'était en mesure de confirmer les informations non officielles reprises par toute la presse internationale qui font état de l'annonce imminente du rejet de sa candidature par le Conseil Electoral Provisoire (CEP).
«Cela sent la combine, la manipulation et le marchandage »
Wyclef Jean sera exclu de la liste des 34 candidats à la présidence pour cause de non résidence consécutive en Haïti ces cinq dernières années comme le stipule la loi électorale et la Constitution de la République, avait appris Le Nouvelliste d'un des membres du Conseil Electoral Provisoire qui a rencontré ce jeudi des journalistes.
Notre source a aussi fait état de divergences graves entre les Conseillers électoraux et de tractations intenses autour de la liste définitive qui devrait être publiée au plus tard ce week-end. « Oui, les rumeurs sont avérées, il y a eu plusieurs rencontres », a aussi admis notre source qui n'a pas voulu préciser qui a rencontré qui, alors que la clameur publique rapporte plusieurs rendez-vous entre l'exécutif, des ambassadeurs accrédités en Haïti et les membres du CEP.
Dans une dépêche de l'agence de presse Reuters, l'éviction de Wyclef de la course électorale a été aussi annoncée sans plus de détail. L'agence cite, elle aussi, un membre du CEP.
C'est la première fois que le verdict d'un CEP est ainsi connu d'avance, font cependant remarquer des analystes de l'histoire des élections en Haïti.
« Cela sent la combine, la manipulation et le marchandage », estime un historien interrogé par le journal.
Préval rencontre Wyclef
Dans un communiqué publié en fin de soirée ce jeudi, le bureau de communication du candidat à la présidence Jeannel Wyclef Jean a dévoilé la tenue d'une rencontre entre le président de la République René Préval et le candidat, ce jeudi, en la résidence privée du président à Laboule.
Selon cette note, « à l'invitation de la présidence, le candidat inscrit à la présidentielle Jeannel Wyclef Jean a rencontré le chef de l'Etat, René Préval, en la résidence privée de celui-ci, ce jeudi 19 août. Les deux hommes se sont entretenus pendant plus d'une heure.
« Le Président de la République voulait s'informer personnellement des menaces de mort dont M. Jean fait l'objet ces derniers jours. Il lui a promis que le gouvernement va tout mettre en oeuvre pour assurer sa sécurité ainsi que celle de ses concurrents à la course présidentielle », poursuit la note.
« Le président Préval a donné au candidat la garantie qu'il fera tout pour que de bonnes élections, honnêtes et transparentes, se réalisent dans le pays tout en souhaitant que le candidat vainqueur des prochaines joutes travaille avec les autres pour que le prochain quinquennat soit profitable à tous les Haïtiens.»
« A cette rencontre empreinte de convivialité, le candidat à la présidence Jeannel Wyclef Jean s'était fait accompagné d'un membre de sa famille, de ses équipes politique et juridique. Le président et le candidat, qui se sont quittés sur une poignée de main chaleureuse, n'écartent pas la possibilité de se rencontrer à nouveau lors des prochaines phases du processus électoral », conclut la note.
Le pacte de Laboule ?
Plusieurs observateurs analysent cette rencontre et les fuites savamment orchestrées autour de son exclusion comme un test pour le candidat qui doit prouver qu'il a le contrôle de ses émotions et de ses troupes. Cet échange paraît être aussi un gage de bonne foi et de collaboration entre deux hommes qui s'estiment et qui ont eu dans le passé de bonnes relations.
« Préval et Wyclef préparent l'avenir. Les deux sont des hommes intelligents qui veulent, dans tous les cas de figure, avoir un rôle à jouer en Haïti », a estimé un journaliste senior interrogé sur le sens de cette rencontre inusitée entre un président, chef de parti, qui a son propre poulain dans la course et un candidat à la présidence.
« Un jour on saura s'il a été scellé un Pacte de Laboule entre les deux hommes», avance notre interlocuteur.
Personne au Palais ne peut confirmer quoi que ce soit
"Il est actuellement avec Préval", a déclaré à l'AFP en début d'après-midi un membre de l'entourage de Wyclef Jean. La même source a indiqué quelques heures plus tard que la rencontre avait pris fin et que le chanteur avait regagné son domicile.
Wyclef Jean a diffusé une photo de lui, tout sourire, aux côtés du président, sur le site de microblogs Twitter, sans fournir davantage de précisions sur le contenu de l'entretien.
Les principaux conseillers du président René Préval interrogés par Le Nouvelliste n'ont pas voulu confirmer la tenue de la rencontre de ce jeudi. « Cela ne s'est pas passé au Palais national où je travaille, et je ne suis pas tenu informé des rencontres que le président tient hors de ses bureaux », a déclaré au Nouvelliste un des conseillers.
Depuis quelque temps, il est impossible de trouver une source officielle pour vérifier les informations qui concernent l'agenda présidentiel et le président n'organise plus de conférences de presse.
L'AFP fait remarquer que la rencontre a eu lieu à la veille de la publication, par le Conseil électoral, de la liste des candidats retenus pour participer au scrutin présidentiel du 28 novembre.
Trente-quatre personnalités se sont inscrites pour obtenir le droit d'entrer dans la course. Neuf de ces candidatures, dont celle de Wyclef Jean, sont contestées devant un tribunal électoral.
La candidature du chanteur très populaire auprès des jeunes a notamment été contestée pour des raisons de déclarations fiscales aux Etats-Unis et la question de sa résidence en Haïti. La publication de la liste électorale, qui était initialement attendue pour mardi, a été repoussée à vendredi.
Dans l'entourage du chanteur, on affirme que Wyclef Jean a fait l'objet de menaces de mort qui l'ont contraint à rester reclus ces derniers jours dans son fief de Croix-des-Bouquets, au nord de la capitale.
Des rumeurs circulant dans le pays accusent le pouvoir de chercher à évincer Wyclef Jean de la course électorale. Le chanteur, rentré récemment dans le pays après une brillante carrière internationale, fait face à des critiques reprises dans les médias haïtiens sur la gestion douteuse de sa Fondation humanitaire "Yéle Haïti" mise sur pied pour venir en aide à ses compatriotes frappés par divers catastrophes.
Empêché par la Constitution de solliciter un nouveau mandat, René Préval n'a pas réussi à imposer à sa formation politique INITE (UNITE en créole) son ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, finalement soutenu par un autre parti, poursuit l'AFP.
Les élections présidentielles et législatives du 28 novembre seront les premières à se dérouler en Haïti depuis le séisme du 12 janvier qui a dévasté Port-au-Prince et tué au moins 250.000 personnes. Les élections avaient été reportées à la suite de la catastrophe.
La MINUSTAH parée à toute éventualité
D'autre part, l'Agence Haïtienne de Presse (AHP) rapporte les propos du porte-parole de la police des Nations Unies en Haïti (Unpol), Jean-François Vézina. Ce dernier a averti jeudi que les casques bleus de l'ONU sont prêts à intervenir dans le cas où la publication de la liste des candidats agréés pour prendre part aux prochaines présidentielles devrait s'accompagner de mouvements de foule.
Nous allons réagir en fonction de la situation qui se présentera devant nous, a dit M, Vézina, faisant savoir que les casques bleus sont prêts à faire face à toute éventualité.
Jean-François Vézina a indiqué que depuis le 15 juillet dernier, les soldats onusiens assurent la sécurité des locaux du Conseil Electoral Provisoire (CEP) à Delmas et à Pétion-Ville, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Des travaux sont également entrepris pour évaluer les risques qui pèsent sur les centres de vote afin d'ajuster la sécurité aux nouvelles réalités.
Par ailleurs, plus de 4 000 agents de sécurité électoraux vont bientôt être recrutés pour suivre une formation pendant le mois de novembre en vue d'assurer la sécurité des opérations électorales, notamment le jour du vote. Cette formation sera donnée par un groupe d'officiers de la Unpol, a indiqué M. Vézina.
F.D avec AFP, Reteurs et AHP
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82692&PubDate=2010-08-19
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 20 août 2010
Wyclef Jean plus près de l'entrée ou de la sortie?
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