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mercredi 11 juillet 2007

Le secrétaire général de l'AEH estime la modernisation de la Téléco inévitable pour sauver la compagnie; le New England Human Right dénonce "l'arrogan

Juillet 2007 (AHP)- Le secrétaire général de l'Association des Economistes Haïtiens (AEH), Eddy Labossière, a estimé lundi que la modernisation de la compagnie nationale de téléphone (Téléco) est indispensable et inévitable, pour éviter a-t-il dit, la disparition de l'institution.
Plusieurs centaines d'employés ont reçu des lettres de licenciement vendredi dernier et ce lundi, dans le cadre de la privatisation de cette entreprise annoncée par les autorités haïtiennes.
La situation était tendue toute la journée de lundi à la Téléco où l'atmosphère était loin d'être au travail, étant donné que chacun s'attendait à recevoir à tout moment sa lettre de révocation.
La plupart des directions ont été décapitées. Seules 3 sur dizaine avaient encore des directeurs ce lundi, le nombre d'employés devant être réduit de 2800 à 800 pour l'ensemble du pays.
Plusieurs employés n'ayant pas été touchés par la vague ou qui ne le seront pas sont sur le qui-vive, craignant que les nouveaux patrons ne les renvoient sans prime après la privatisation.
Certains n'ont pas caché leur intention de partir. Mais, il ne s'agit pas de départs volontaires, ont rappelé les autorités.
Le secrétaire général de l'AEH a tenu à préciser que la loi permet la modernisation de toute institution publique en difficultés financières, la signature d'un contrat de gestion avec des experts et permet de procéder à une concession ou une capitalisation où l'Etat a la possibilité de conserver plus de 51% des actions.
Il a fait savoir qu'il faut à tout prix sauver la téléco, déplorant que durant les 30 dernières années, les autorités se soient servies de cette institution comme une vâche-à-lait, l'empêchant ainsi de se développer.
La téléco évaluée à près de 500 millions de dollars américains, il y a 10 ans ne vaudrait pas plus de 100 millions aujourd'hui, a dit M. Labossière.
Et l'on devrait investir environ 250 millions de dollars américains pour le remettre sur les rails, un montant que l'Etat haïtien ne possède pas, a-t-il dit.
M. Labossière a plaidé toutefois en faveur d'un dédommagement juste et équitable pour les employés révoqués et de la possibilité qu'ils aient une action au sein de la Téléco après la modernisation.
Pour sa part, le secrétaire général du New England Human Right, Josué Renaud, a déploré le fait que le président Préval se lance "tête baissée dans la privatisation".
Reconnaissant que certaines institutions sont en mauvaise situation financière, il a fait savoir que rien n'a été tenté pour les redresser avant de recourir à la privatisation.
Il a souligné que partout où les responsables ont opté pour la privatisation en Amérique latine, ils ont débouché sur l'échec et que Haïti continue d'importer les produits fabriqués par les entreprises privatisées dont la cimenterie d'Haïti.
Josué Renaud a dénoncé ce qu'il appelle "l'arrogance" du président Préval qui croit n'avoir, dit-il, aucune explication à donner à personne si ce n'est aux futurs acheteurs, en prenant des décisions aussi importantes engageant des instituions de l'Etat.
De fait, a-t-il dit, aucun dialogue n'a été entamé avec les employés de la Téléco. C'est le magister dixit, 12 mois de primes et le tour est joué, a ironisé le responsable de l'organisation des droits de l'homme.
Juillet 2007

Source http://www.ahphaiti.org

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