« Radio Boukman », implanté dans le bidonville dangereux et misérable de Cité Soleil à Port-au-Prince, se veut la « radio du changement » pour la population de ce quartier de la capitale haïtienne.L’objectif est de montrer une autre image de Cité soleil, de « créer un environnement de paix et d’apprendre aux gens à vivre ensemble », explique Jean-Louis Tanis, directeur des programmes.
Le défi est de taille pour ce quartier à la sinistre réputation, connu pour sa misère mais aussi pour son fort taux de criminalité, ses enlèvements, ses viols.« Radio Boukman » diffuse surtout des émissions à caractère communautaire où les problèmes sociaux sont racontés par une jeune équipe d’animateurs. « Nous croyons que c’est par la musique, le dialogue et la communication que la paix et le changement véritable » pourront s’installer ici, explique Jean-Louis Tanis.
Impossible de mesurer le taux d’écoute de la station, mais ses responsables estiment qu’elle est devenue en un an de fonctionnement « la référence » pour les quelque 300 000 habitants de cette agglomération.« Nous diffusons toutes sortes de musique, mais nous donnons la priorité au rap créole et à la production musicale locale », explique M. Tanis.« Radio Boukman » se fait aussi l’écho des revendications des habitants qui exposent sur les ondes leurs besoins, leurs frustrations sur le mauvais fonctionnement ou l’absence des services publics de base. Pas d’eau, pas d’électricité, insalubrité, maladies et misère: tout ce qui caractérise le bidonville.Chaque matin, la voix de Fabienne, 21 ans, animatrice, réveille les foyers avec « Soleil matinal », l’émission de musique et d’informations générales composée de chansons, d’éphémérides et d’horoscopes en français.
« Notre programmation permet de découvrir les multiples talents que cache ce bidonville crasseux et misérable », dit le directeur général.
Les quelque 30 personnes employées par la radio, dont une vingtaine de bénévoles, sont toutefois sans grande illusion et estiment que, pour l’instant, il s’agit d’une goutte d’eau dans un océan de misère« Notre travail sera vain si les autorités ne nous aident pas. Les enfants ont besoin de bonnes écoles pour changer le cours de leur vie et les jeunes ont besoin d’un métier pour les détourner de la violence », insiste Joël Joachim, le directeur administratif de la radio qui vit de petits dons d’ONG internationales.
Un des techniciens de « Radio Boukman » faisait partie d’un gang armé de Cité Soleil. Aujourd’hui, il gagne entre 1500 à 2500 gourdes (40 à 75 dollars) par mois.
Cette radio fait partie des nombreux autres projets destinés à améliorer la vie des habitants de Cité Soleil et plus généralement d’Haïti.
Récemment, le gouvernement haïtien a annoncé la création de milliers d’emplois dans les quartiers défavorisés comme Cité Soleil. Les Américains ont octroyé une aide de 20 millions de dollars pour des projets de développement.Le nom de la station de Cité Soleil, « Radio Boukman », est en soi une promesse de changement : Boukman était un ancien esclave qui, au 18e siècle, a conduit le premier grand soulèvement des esclaves de la colonie de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti.Source : AFPmardi 10 juillet 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=6989
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 11 juillet 2007
BIDONVILLE / COMMUNICATION / Une radio pour changer l’image de Cité Soleil
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