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mercredi 11 juillet 2007

Côteaux, l'autre bout d'Haïti

La côte sud d'Haïti ne se limite pas à sa mer et ses plages. Produits agricoles et beaux paysages constituent une manne que les habitants des Côteaux exploitent au profit du tourisme et de la foi des fidèles catholiques.

Maisons en reconstruction, hôtels en chantier, adoquinage des rues ... la ville des Côteaux a accueilli, du vendredi 6 au dimanche 8 juillet, le 9e grand pèlerinage dédié à Notre-Dame de la Médaille miraculeuse. Cette petite ville aux pieds dans l'eau et d'une superficie d'environ une dizaine de kilomètres carrés s'offre déjà comme le coin de ressourcement par excellence des personnes en quête de délivrance et de loisirs. Avec son sanctuaire perché sur plus de 500 marches, compte parmi les villes d'Haïti accueillant le plus de visiteurs par année. Présidé par le nonce apostolique, Mgr Mario Giordona, accompagné du vicaire général du diocèse des Cayes, Mgr Pierre Antoine Coulanges, et du secrétaire général dudit diocèse, le Père Julien Almonacy, ce pèlerinage biannuel a réuni pour ce 6 juillet plus d'un millier de fidèles venus de partout. Chapelets médités, cérémonies eucharistiques, conférences, ministères de guérison et procession aux flambeaux ont, entre autres, marqué ce pèlerinage placé sur le thème : « O divine mère, faites que nous obtenions de Dieu toutes les vertus qui nous permettraient de nous approcher du Christ. »Venus en signe de gratitude

Ils sont en majorité ceux qui viennent pour remercier Dieu pour sa miséricorde. Viergélie, 45 ans, portant sur son bras sa fillette de 18 mois, n'en démord pas. Elle doit sa fille à la Vierge Marie. Celle des Côteaux. « J'ai passé plus de six ans à consulter des médecins, explique-t-elle. C'est en venant ici que j'ai obtenu ce que je voulais de Dieu. »« C'est une source d'inspiration intense et intarissable que représente cette oeuvre. Outre les pèlerins et les touristes, elle favorise le retour de plusieurs Côtelais à leur patelin », fait remarquer Aurèle Exama, initiateur du projet, qui associe les nombreuses activités de construction au seul fait que le sanctuaire Notre-Dame attire beaucoup de visiteurs.

Auparavant, explique M. Exama, on pratiquait le tourisme de proximité. « Chaque habitant de la ville recevait chez lui l'un de nos hôtes », se félicite-t-il comme pour vanter l'hospitalité des habitants de son patelin qui ont beaucoup contribué au développement du sanctuaire aujourd'hui décrété sanctuaire national. Une ville productive et paisible

Le concepteur de cette grotte déclarée «Sanctuaire national» par l'Archevêque-coadjuteur de Port-au-Prince, Mgr Joseph Serge Miot, ne va pas par quatre chemins. « Côteaux, outre ses valeurs touristiques, est réputée sur la côte pour sa tranquillité », fait-il remarquer. Six policiers affectés au commissariat logé dans une coquette maison à l'entrée de la ville n'assurent que des travaux de police communautaire. « Notre seul véhicule nous permet parfois de venir en aide à des malades en difficultés à atteindre la ville des Cayes », reconnaît l'un des agents rencontré dans l'une des pièces vides de ce bâtiment construit par des Côtelais vivant à l'extérieur du pays. « Côteaux a été fondée en 1726 et élevée au rang de chef-lieu de l'arrondissement en 1871, dit Windsor Saint-Preux, un notable de la ville. Les Côtelais ont beaucoup attendu avant de la voir considérée à sa juste valeur. » Mais aujourd'hui, poursuit-il, sa fierté est d'autant plus grande que son expansion est l'oeuvre de ses enfants.

Avec ses terres des plus généreuses et sa mer offrant de magnifiques plages, cette ville de trois sections communales allie naturellement agriculture et tourisme pour le bonheur de ses habitants et de ses invités. Céréales, vivres, agrumes, fruits tropicaux et légumes sont les denrées cultivées par les Côtelais.

L'annonce de la réhabilitation du tronçon de route Port-Salut/Port-à-Piment par l'ambassade de Taiwan met aux anges ces habitants de la Côte Sud d'Haïti qui y perçoivent déjà un sérieux bond pour leur sanctuaire et leurs plages en chantier. Ferdinand Cadet, vice-délégué de l'arrondissement des Côteaux, pense déjà à l'extension de cette ville qu'il estime menacée par la bidonvillisation en raison de sa grande expansion. « Le morne Goâve et le bord de mer constituent les principales préoccupations des autorités de la commune », dit-il tout en pointant du doigt la bureaucratie de l'Etat haïtien ne favorisant pas le développement du pays.

Lima Soirélus



lsoirelus@lenouvelliste.com

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