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mercredi 11 août 2010

L'édito: Comment devient-on candidat à la présidence ? ( Journal Le Nouvelliste)

Haïti: A la fermeture des inscriptions samedi dernier pour la présidentielle du 28 novembre 2010, au siège de la direction des opérations électorales, trente-quatre citoyens ont fait acte de candidature. Deux anciens Premiers ministres, trois anciens ministres, un ministre en fonction, un ancien secrétaire d'Etat, un sénateur, deux maires, neuf chefs de partis politiques, et une quinzaine de personnalités moins connues. A la différence de la présidentielle de 2006 - où il y avait cinquante-quatre candidats et beaucoup de chefs de partis connus - cette année, la plupart des leaders sont des inconnus.
Journalistes, photographes et caméramans ont fait le pied de grue pendant dix jours à la direction des opérations électorales afin de voir, interroger et faire la connaissance de ceux qui aspirent à assurer les destinées d'un pays en agonie. Interrogé sur son identité par des journalistes, un candidat inconnu sur l'échiquier politique a eu à répondre lors des inscriptions de la semaine dernière qu'il est le mari d'une avocate très connue assassinée en 1995.
Voilà la raison invoquée par un candidat à la présidence pour justifier sa notoriété!
Sans doute, ce candidat veuf éploré va citer durant toute la campagne électorale le nom de son épouse décédée pour s'attirer la sympathie des électeurs.
Ce nouveau leader, à l'instar de plusieurs autres, reflète la tendance qui prévaut à chaque élection présidentielle.
S'il fallait interroger chaque candidat à la présidence sur sa notoriété, chacun trouverait un cliché plus paradoxal qu'un autre pour corroborer la thèse de sa popularité.
Cependant, la plupart des candidats inconnus n'ont l'habitude d'organiser ni meeting ni rassemblement.
A qui la faute ?
La plupart des observateurs attribuent cette anomalie à la faiblesse des partis politiques. Vingt-quatre ans après le départ des Duvalier, qui marque la fin de la présidence à vie en Haïti, le choix des candidats à la présidence dans les élections primaires est loin de faire partie intégrante de notre culture politique. Trente partis et regroupements de partis politiques sont en lice pour l'élection présidentielle sans aucun congrès voire des élections primaires pour le choix des candidats.
Traditionnellement en Haïti, les candidats à la présidence sont choisis par les chefs de partis. Dans le cas des regroupements de partis, ce sont les membres du directoire qui procèdent au choix des candidats à la présidence.
Lemoine Bonneau

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