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mardi 21 août 2007

Haïti à l’heure des forums et des colloques :

L’opposition édenté, muette et divisée, les secteurs officiels, les élus tout… le monde semble touché par cette épidémie de rencontres et de débats pour poser un diagnostic précis de la situation, trouver un consensus autour de la participation des différents acteurs, poser clairement les règles du jeu.
Sur ce plan tout le monde semble se mettre d’accord. Mais on a l’impression que personne ne se sent prêt à ce sacrifice comme compromis indispensable permettant de tirer profit de ces rencontres pour la bonne marche de la nation.
L’impunité, la corruption, les inégalités, les dérives des responsabilités sont autant de tares que nous avions transbahutées à travers deux siècles et qui ont englouti à jamais nos chances de réussite. Le redressement de la situation indispensable à notre survie comme nation et comme peuple passe par une révolution effective dans nos mœurs et dans nos manières de gérer les affaires publiques, dans notre comportement face à nous-mêmes, les autres et la nation en générale.
Il a suffit de quelques actions du gouvernement pour soulever les débats les idées et les opinions les plus diverses et les plus contradictoires. Une famille de riches traduite à tort ou à raison devant la justice, et voici tout un secteur des affaires qui pense se retrouver au centre d’une cible quelconque. Des personnalités du bas monde de la drogue arrêtées et emprisonnées par les moyens les plus surs dont la coopération avec les autres – Coopération qui jusqu’ici a assuré la survie de ce qui est vivable ! – et voilà des voix qui s’élèvent au nom de la souveraineté nationale ! Ceux-là avaient oublié que cette souveraineté était hypothéquée depuis des lustres par nos propres dirigeants avec la bénédiction tacite ou avouée de nos politiciens.
Les instances décentralisées se mettent au konpa pourrait-on dire. Elles ont dans ce sens l’appui d’un pouvoir législatif dépassé et non à la hauteur qui, devant l’incapacité du gouvernement central à épuiser la totalité du budget dans de projets valables (dans un pays ou tout reste à faire !), s’est partagé la bagatelle de 10.000.000 de dollars entre les 140 communes du pays. On se demande quelle sera la destination finale de cette somme allouée aux communes puisque à ce niveau aucun projet sérieux n’avait été élaboré aux préalables. Au même moment la presse locale faisait les titres avec le versement de 10.000.000 de dollars sur un prêt de 25.000.000 cédé par la BID pour supporter les réformes administratives et la bonne gouvernance. Vous mettez tout ça dans un même panier et vous avez le prototype du charabia en matière de politique et de gestion des affaires publiques.
Cet extrait tiré d’une déclaration du chef de gouvernement
« Je réitère l'engagement de mon gouvernement de ne pratiquer aucune tolérance à l'endroit des concitoyens impliqués dans les activités illicites qui ont pour nom pots-de-vin, blanchiment d'argent, trafic d'influence, détournement de fonds, dilapidation des biens de l'Etat.. » n’est jusqu’à la preuve du contraire un discours vain et approprié aux circonstances dans le cadre de l’ouverture d’un colloque sur la corruption et la bonne gouvernance. Le jour ou la nation haïtienne commencerait à exiger ce fameux passage de la parole aux actes, ils ne seraient pas très nombreux les citoyens haïtiens décidés à servir le pays. Car aujourd’hui le chemin le plus court pour se faire riche et très riche c’est d’accrocher un poste dans l’administration publique.
N’importe qui dans cette mouvance peut traverser la frontière avec un million de dollars dans une valise !
Aujourd’hui au-delà des colloques il faut des actions. Des actions menées de main fermes et de poigne de maître. Car les adversaires sont coriaces têtus et rétifs !

Decky 222/08/07

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