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mardi 21 août 2007

Gelée victime de son succès

Victime de son succès, Gelée, la Woodstock des plages d'Haïti, a vu déferler une marée humaine sur son sable chaud. Comme au carnaval, un tapis humain s'étendait sur les bords de la douce et chaude Gelée.

C'était un véritable raz-de-marée humain sur la plage de Gelée, aux Cayes, pendant la Notre-Dame de l'Assomption. Sur la longue et vaste plage publique de la métropole du Sud, les gens se bousculaient comme au carnaval. Pas un pouce d'intimité pour les amoureux battus par les vagues. Il y a toujours quelqu'un sur les talons de l'autre. Les corps se frôlent toujours à chaque pas. Aussi loin que le regard se porte, la foule est là, innombrable. Des milliers de personnes suaient sur le sable chaud. Sous les tentes, des colonies de vacances se prélassent. Tout autour de ces abris d'été s'affairent des marchands de friture, de boisson, de tabac, qui attirent beaucoup d'acheteurs.

Des stands chargés de festivaliers ont l'air de grands vaisseaux au milieu d'une marée humaine. Coincé, pressuré, on étouffe sur la plage ! Il faut sans cesse jouer des coudes pour se frayer un chemin dans la foule.

Sur la plage comme en pèlerinage
A toute heure du jour et de la nuit, la foule se déverse sur le rivage. C'est un véritable pèlerinage au plus attractif des plages d'Haïti. Un lent fleuve humain arrive par les routes étroites, poudreuses et boueuses par endroits. Les gens viennent en voiture, à moto, à bicyclette, à pied, à dos d'homme et en canoë.

D'habitude, ce sont les engins motorisés qui occasionnent les embouteillages. A Gelée, les gens créent aussi des bouchons. Le piéton pressé devient ainsi prisonnier de la foule. La police est dépassée par les événements. Les agents de la PNH noyés dans la foule parviennent difficilement à canaliser des flots de gens qui arrivent par vague.

Les ponts reliant la rivière qui sépare la plage et la route se plient. Sur ces ponts étroits, flexibles, tout le monde veut passer en premier. On tombe dans la rivière, on se relève et la traverse à pied. Ceux qui ne veulent pas mettre les pieds dans l'eau payent cinq gourdes pour être transportés à dos d'homme. Dans la soirée du 15 août, l'une des passerelles a cédé. Sur la route au bord de laquelle s'alignent des restaurants, s'empilent des gens. On boit, on mange des fruits de mer tout en écoutant de la musique.

Ce qu'il y avait à voir à Gelée, c'était du monde ! Tout ce beau monde était venu rencontrer des gens au bord de la mer. Les artistes en étaient comblés. Ils ont fait danser la foule. Kreyòl-la, T-Vice, Mass Konpa, Djakout, Azor, Zenglen, pour ne citer que ces groupes, ont performé devant une foule qui s'étire à perte de vue.
« Kote moun sa yo sòti ? Se foumi yo ye ? », se demande un Cayen qui ne démord jamais des plaisirs balnéaires qu'il goûte depuis toujours dans cet espace public. Gelée, véritable Woodstock tropical, est victime de son propre succès et du manque de planification des organisateurs de ce grand événement.

(Woodstock, en Angleterre, est le lieu où s'est tenu le premier festival hippi qui a connu un grand succès dans les années 60).
Cette année, la Notre-Dame a fait tomber une manne touristique dans la métropole du Sud. Les hôteliers se sont frotté les mains. Tous les hôtels affichaient complet. Jamais de mémoire d'hôtelier, a dit une propriétaire d'hôtel, la demande n'était aussi agressive. « Les gens voulaient même dresser leur tente sur la cour de mon hôtel. Ils voulaient même y mettre le prix. »Les taxis-motos ont roulé toute la sainte journée jusqu'à l'aube. C'est à croire que tout le pays s'était donné rendez-vous sur les bords de la douce et chaude Gelée.

Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
Source:
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47468&PubDate=2007-08-21
Commentaires:
Quelqu'un a pris note de cette situation?
Le gouvernement central?
Les élus locaux?
Le secteur privé?
Vont-ils travailler pour améliorer la réception et le séjour des visiteurs pour l'année prochaine , pour les années à venir?
Ne soyons pas comme les imbéciles qui meurent de soif au temps de l'abondance en eau! Ce secteur doit être aujourd'hui pripritaires et voilà une industrie que se mettra en marche avec la création d'emplois directs et indirects. Une relance économique avec des répercussions locales régionales et nationales.
DrJJ

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