Le second tour de la présidentielle contestée opposera l’ex-première dame Mirlande Manigat au candidat du pouvoir Jude Célestin. Le chanteur Michel Martelly est écarté. C’est l’épilogue attendu d’une farce électorale organisée dans la précipitation, sous pression internationale. Dès mardi soir, des violences ont accueilli, à Port-au-Prince et dans plusieurs villes du pays, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle haïtienne, qui s’est tenu le 28 novembre.
Selon les résultats proclamés par le conseil électoral, le second tour opposera l’ex-première dame Mirlande Manigat (31 %) au gendre et dauphin du président sortant René Préval, Jude Célestin (22 %). Avec 21 % des voix, le chanteur populaire Michel Martelly est relégué, avec un retard de seulement 6 000 voix, à la troisième place. Sa disqualification passe mal auprès de ses jeunes partisans, après les accusations de fraude visant le parti au pouvoir lancées par le chanteur. Ainsi la commune de Pétionville, à la périphérie de Port-au-Prince, est devenue mardi soir le théâtre d’échauffourées. Plusieurs centaines de jeunes, demandant l’annulation du scrutin, ont monté des barricades auxquelles ils ont mis le feu. Dans les rues de Port-au-Prince, c’est au gaz lacrymogène que les policiers ont dispersé la foule. Ailleurs dans le pays, des manifestations et des coups de feu ont été signalés. Hier encore, plusieurs milliers de jeunes manifestants convergeaient vers le centre de Port-au-Prince, en brandissant des portraits de Michel Martelly, tandis que certaines voies restaient obstruées par des barricades. Principaux superviseurs de ces élections, les États-Unis se disent désormais « préoccupés » par des résultats qu’ils jugent « incohérents ».
Difficile, quoi qu’il en soit, de croire à la sincérité d’un scrutin entaché d’irrégularités et de fraudes manifestes (l’Humanité du 30 novembre 2010). La campagne, qui donna lieu à une débauche de moyens et d’argent indécente au regard du dénuement des Haïtiens, avait déjà cristallisé les rancœurs et frustrations d’une population toujours traumatisée par le séisme du 12 janvier. Au final, ce scrutin, présenté comme le prélude indispensable à la « reconstruction » d’Haïti, menace de plonger ce pays en ruine dans une nouvelle crise politique.
Rosa Moussaoui
http://humanite.fr/08_12_2010-le-trouble-%C3%A9pilogue-de-la-farce-%C3%A9lectorale-en-ha%C3%AFti-459623
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 10 décembre 2010
Le trouble épilogue de la farce électorale en Haïti
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