Michel Martelly, star de la musique haïtienne, refuse d’être écarté du second tour Habituellement, Michel Martelly est un homme souriant. Depuis une vingtaine d’années, « Sweet Micky » – c’est son nom de scène – fait danser ses compatriotes sur des rythmes sucrés et chaloupés, tout sourire et le crâne rasé brillant à la lumière des projecteurs.
Mais la fête est finie pour le « show man » de 49 ans, devenu candidat à l’élection présidentielle. «Peuple haïtien, le conseil électoral provisoire a plongé le pays dans la crise avec ses résultats incorrects, a-t-il déclaré mercredi 8 décembre, en créole à l’antenne de Signal FM, l’une des principales radios d’Haïti. Depuis, le pays s’est mis debout pour faire respecter le vote populaire. La communauté internationale, les observateurs nationaux et internationaux reconnaissent que ces résultats ne sont pas bons. Je comprends votre colère. Je vous demande de surveiller les provocations. Je suis avec vous jusqu’à la victoire totale. »
Alors que des résultats provisoires l’annonçaient en seconde position à l’issue du premier tour qui s’est déroulé le 26 novembre, le voilà relégué, selon les résultats officiels communiqués mardi, à la troisième place. Il est désormais devancé par Jude Célestin, le candidat du pouvoir, et se trouve donc exclu du second tour, qui doit se tenir le 16 janvier prochain.
Mais dans un contexte de fraudes et d’irrégularités nombreuses constatées par les observateurs, ces 6 000 voix d’écart ont provoqué la colère de ses partisans, qui manifestent pour exiger un décompte régulier avant la proclamation définitive, le 20 décembre, des résultats du premier tour.
Engagé dans l’action sociale depuis des années
Parfois armés de bâtons, ils ont circulé mercredi dans plusieurs villes du pays, s’en prenant par endroits à des bâtiments officiels. Notamment aux Cayes, à environ 200 kilomètres au sud de Port-au-Prince, où trois jeunes manifestants ont été tués par balles au cours d’accrochages avec les forces des Nations unies.
Dans le nord du pays, à Cap-Haïtien, des affrontements entre ces manifestants et les partisans de Jude Célestin auraient fait un mort. Tous les aéroports d’Haïti, dont l’aéroport international de Port-au-Prince, ont été fermés.
Pendant plusieurs mois, une partie du peuple haïtien a cru en Wyclef Jean, star de la musique mondiale installé aux États-Unis, qui souhaitait se porter candidat. Mais un chanteur peut en cacher un autre, et la candidature de « Sweet Micky » a suscité de l’espoir parmi les couches populaires et dans les camps de sinistrés quand celle de Wyclef Jean a été rejetée par les autorités.
Michel Martelly est engagé dans l’action sociale depuis des années et a créé en 2008 avec sa femme une fondation d’aide aux plus démunis, avec pour slogan : « Haïti est trop riche pour être pauvre. » Le site de la fondation reconnaît que Sweet Micky suscite la controverse, comme quand il participe en travesti lascif à un show dont les images circulent aujourd’hui sur Internet. « La seule chose qui est prévisible à propos de Sweet Micky, c’est qu’il est complètement imprévisible », note sa fondation.
Gilles BIASSETTE
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2448354&rubId=4077
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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