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samedi 9 février 2008

Haïti/Rép. dominicaine : Fonctionnement timide du marché binational de Dajabon ce 8 février

vendredi 8 février 2008
P-au-P, 8 fév. 08 [AlterPresse] --- Les activités commerciales au marché binational de Dajabon, ville frontalière commune avec Ouanaminthe (Nord-Est d’Haïti), fonctionnent timidement depuis le début de la matinée de ce vendredi 8 février 2008, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« Aujourd’hui, tout est au ralenti, même si les petites commerçantes haïtiennes traversent le pont (qui sépare Ouanaminthe de Dajabon). Il n’y a pas vraiment d’affluence, contrairement aux jours réguliers. Je peux dire que les activités ont diminué de moitié. Les grandes cargaisons de marchandises en provenance de la République dominicaine ne sont pas observées », confie à AlterPresse l’ingénieur-agronome Danièce Joanis, responsable de la section de transformation sociale à Solidarite Fwontalye.
Les policiers nationaux ainsi que les membres de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) sont présentes au point frontalier. Les autorités nationales continuent d’appliquer la disposition du ministère de l’agriculture et des ressources naturelles (Marndr) interdisant l’importation de produits avicoles du territoire voisin.
Cependant, le marché public de Ouanaminthe continue de disposer de poules blanches et d’œufs dominicains, qui passent par des chemins détournés non officiels. Maintenant, une poule blanche, qui coûtait entre 200 et 250 gourdes, est vendue à 100.00 gourdes à Ouanaminthe, signale l’ingénieur-agronome Joanis.
Un communiqué de la mairie de Dajabon annonçait, le 7 février, l’ouverture ce 8 février du marché binational boycotté par les ressortissants dominicains lundi dernier 4 février, en signe de protestation contre la décision d’interdiction d’importation des produits avicoles dominicains adoptée début janvier par les autorités haïtiennes.
L’ouverture du marché binational ce vendredi 8 février ne signifie pas la fin des pressions dominicaines qui continuent encore pour la levée de la mesure d’interdiction, selon le constat dressé par Solidarite Fwontalye.
L’organisation dominicaine « Comité de défense et de développement de la société civile » ( Codesocivid) avait fait part de sa décision de laisser ouvert, ce vendredi 8 février 2008, le marché binational de Dajabon, en guise de preuve de confiance quant à la capacité des deux pays à trouver une solution durable et un accord définitif par rapport au « conflit commercial » ( ?) en cours, selon les informations obtenues par AlterPresse.
Cette décision a été prise au terme d’une réunion tenue le mardi 5 février avec les principaux fonctionnaires du gouvernement dominicain et avec le directeur régional d’EDENORTE (équivalent de la compagnie d’électricité du Nord de la République dominicaine).
A cette réunion, ont été abordés les problèmes du marché binational et du service d’énergie électrique offert à la commune de Dajabón, indique Solidaridad Fronteriza du Service jésuite aux réfugiés et aux migrants (Sjrm) dans une note acheminée à AlterPresse.
Solidaridad Fronteriza rapporte que cette réunion a permis de discuter des sujets relatifs au blocage, depuis le 4 janvier 2008, des ventes des poulets et des oeufs à Haïti, qui aurait été à l’origine de la perte de 600 millions de pesos pour le secteur avicole dominicain à ce jour, d’après Freddy Morillo, directeur du Codesocivid.
Le comité de Dajabon laisse aux présidents des deux pays, René Garcia Préval et Leonel Fernandez, le soin de trouver une solution à cette impasse commerciale qui se présente, pour la première fois, à la frontière nord. Et le comité ajoute que si des dispositions rapides ne sont pas entreprises, des actions marquantes seront ré-initiées.
Les entrepreneurs dominicains n’ont pas cessé de mettre la pression sur les autorités haïtiennes pour les porter à lever la mesure d’interdiction des produits avicoles dominicains, prise au début de l’année 2008 après la découverte du virus H5N2 de la grippe aviaire dans une ferme à Higuey (Est de la République dominicaine).
Toujours est-il qu’une centaine de poulets, infectés au virus H5N2, viennent d’être abattus la semaine dernière dans la même région d’Higuey, informe la presse internationale.
Les autorités nationales continuent de maintenir la disposition institutionnelle d’importation des produits avicoles du territoire voisin, malgré les multiples rencontres avec leurs homologues dominicaines. Elles doivent rendre compte, ce vendredi à la presse, des observations faites par une commission qui vient de visiter des fermes en territoire dominicain. [cd rc apr 08/02/2008 11 :OO]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6912

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