Réception tardive en notre rédaction – mais mieux vaut tard que jamais – du numéro d’été du magazine « Reflets » édité à New York par la Haitian American Cultural and Educational Foundation (HACEF). Le comité de rédaction est composé essentiellement de professionnels, M.D., Ph.D, MBA. Les éditeurs et coordonnateurs sont Louis Joseph Auguste, Danielle Auguste, Monique Élie, Madeline Torchon. Ce n’est pas la première publication du genre réalisée dans la diaspora. Plus exactement, il y a eu dans la diaspora de nombreuses initiatives de production de revues, de périodiques et de magazines de toutes sortes : politique, sciences humaines, variétés et « people », informations générales. Certaines se sont assurées d’une longue durée, la plupart ont cependant fait long feu au hasard des déplacements de leurs fondateurs et en fonction de la réaction du public haïtien qui ne privilégie pas toujours cette forme de communication. Le magazine Reflets, s’il se définit comme « cultural and educational magazine – ce qui laisse supposer une haute tenue académique et une orientation précise dans le choix des articles – est en réalité une publication hybride allant de la recherche et de l’expression d’hypothèses de haut niveau (Surpopulation, une épée de Damoclès sur Haïti) aux conseils de savoir-vivre à l’ancienne, en passant par le journal de classe au niveau secondaire (Les fautes de français à éviter). Ce numéro de Reflets est vraiment une compilation de textes de différentes natures et de qualité inégale. Savoir académique, mondanités, mœurs de l’Haïti d’autrefois, compte-rendu d’ouvrages, informations culturelles, réflexions personnelles, profession de foi. Les articles les plus longs ne sont pas les moins pertinents, dont l’éditorial de Louis Auguste consacré aux vêpres dominicaines sous le titre « autopsy of a massacre » publié en français et en anglais avec quelques différences entre les deux textes. L’article de Michel Legagneur pose les bases d’une véritable discussion sur les relations entre démographie et progrès social. Mais il y a aussi les conseils pour les réceptions et les dîners mondains, un corrigé sur l’usage du conditionnel et quelques autres mièvreries qui ont un côté « elèv kay mè », elèv kay pè » qui font un peu vieux jeu, surtout que le collectif est composé de personnes dont la compétence et l’instruction ne peuvent être mises en doute. Une partie du contenu du magazine semble s’être un peu trompée d’époque et de public. L’initiative demeure cependant intéressante. Reste cependant – et n’est-ce pas encore signe d’un réflexe passéiste ? – que ce magazine s’écrit en anglais et en français, mais ne fait aucune place au créole, pas même sous la forme de ces « coins du créole » que l’on se sentait autrefois obligé d’ajouter aux magazines rédigés en français pour montrer qu’on accueillait, au moins dans la marge, le créole comme langue d’écriture. En cela Reflets contient des choses intéressantes mais ne reflète pas jusqu’au bout le statut qu’il se donne ni l’époque que nous vivons.
vendredi 26 octobre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9392
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 26 octobre 2007
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