Haïti: L'un des assassins du journaliste Jacques Roche, Jean Daniel François, a été jugé. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury. Après le verdict de condamnation, Jean Daniel François alias Bibi a proféré des menaces aux magistrats (assis et debout) tout en déclarant : « Mwen pi mechan pase nou, m ap mache pran nou kan menm. »
Agé de 28 ans, il est accusé d'assassinat, d'enlèvement suivi de séquestration de Jacques Roche, de vol à main armée qui sont des crimes prévus et punis par les articles 224, 225, 226, 240 et 249 du Code pénal.
A l'audience du lundi 2 août 2010, Jean Daniel François alias Bibi, qui fut l'un des seigneurs des quartiers Solino, Ti Chéry, a nié avoir commis des crimes et enlevé quiconque. Il a cependant admis qu'il détenait une arme illégalement qui a été remise à la DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). Il dit n'avoir fait aucun mal aux gens de Solino et de Ti Chéry.
Au cours de son interrogatoire, l'assassin s'était montré très arrogant. Bibi était très à l'aise au point de faire des menaces aux magistrats. Les criminels ne s'inquiètent jamais de la décision d'un juge. Ils ont toujours en tête que des émeutes peuvent éclater à tout moment à la prison, ce qui facilitera sans attendre leur évasion.
Des témoins cités à l'audience ne s'étaient pas présentés pour témoigner contre l'un des barons de Solino, de Ti Chéry et des quartiers avoisinants parce qu'ils craignaient pour leur sécurité.
Surnommé général dans « l'armée qu'il commandait, Jean Daniel François alias Bibi a démenti cette information. Il dit reconnaître qu'il existait dans le temps deux armées : l'Armée indigène et les Forces armées d'Haïti. « Je suis né en 1982, je ne saurais être général dans l'une et l'autre armée », a déclaré Bibi. Questionné sur les nombreuses plaintes déposées contre lui pour meurtre et assassinat de plusieurs personnes, Jean Daniel a toujours nié avoir tué. Mais, chose bizarre, il a affirmé qu'il connaissait les victimes de nom.
Suite à son arrestation, Mme Chérilus Yvrose, mère de Terrasna Voyance assassinée, Dorvilien Bernard et d'autres victimes en ont profité pour dénoncer les crimes que Bibi a commis le 3 septembre 2006 et ont porté plainte contre lui.
Un autre acolyte de Bibi, Marc Louis Hérard, à la suite d'une plainte de Villefranche Grégoire à la police, a été arrêté pour enlèvement et d'association de malfaiteurs.
Lors des enquêtes menées par le magistrat instructeur sur les lieux en vue de recueillir les témoignages des gens des quartiers où Jean Daniel François alias Bibi régnait en maître et seigneur, il a été admis que Bibi et ses complices semaient la terreur dans les zones sus-citées. Et des déclarations s'en suivirent.
Civil ainsi connu : « Majistra, Bibi et twoup li yo fè moun nan zòn Solino anpil tò. Se li menm ki touye Voyance. Li touye l pandan yon match Ajantin-Brezil. Li touye Marie Thérèse Gracien tou. Lè misye ap fè aksyon sa yo li menm konn mete kouvrefe. »
D'autres personnes rencontrées ont abondé dans le même sens. Citons entre autres Felneste Thélamour, Saint-Félix Saintézil, Yvrose Chérilus.
Dans un autre dossier ayant rapport à l'enlèvement suivi de séquestration de personnes contre rançon, vol à main armée et association de malfaiteurs, l'inculpé Jules Mentor avait déclaré que le premier jour de l'enlèvement de Jacques Roche, la victime a été sous le contrôle de Jean Daniel François alias Bibi, à Ti Chéri qui l'a remise par la suite à Desrosiers Baker alias Ti Yabout à Solino avant d'être confiée au général Toutou, de son vrai nom Nicolas Augudson, le même jour.
Se basant sur le rapport de police et sur l'ordonnance du juge d'instruction et les éléments de preuve administrés par le représentant du parquet, Me Félix Léger, le juge Jacques Hermont Constant, avec l'assistance de Me Homère Raymond, a rendu le verdict condamnant l'accusé Jean Daniel François aux travaux forcés à perpétuité tout en reconnaissant sa culpabilité dans les crimes qui lui sont reprochés.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82080&PubDate=2010-08-09
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 10 août 2010
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