Dimanche 18 novembre, jour de la célébration de la bataille de Vertières, la guerre des décibels faisait rage au Parc Historique de la Canne à Sucre. Les big band du compas et du rap ont mis le feu aux poudres. Hangout, Djakout Mizik, Cinik Mizik, Kreyòl Mizik, Kreyòl la, T-Kompa, Barikad Crew, Rock Farm, Pick Up Click, Code 2, la bande à pied Raram No Limit, Dj Scratch, faisaient des étincelles. La belle jeunesse se trémoussait devant le podium des stars. Danse, défilés de mode revenaient, une fois encore, sur le podium. Jean Yves Marchand, Harry Lafond et Phelicia Dell ont déployé leurs mannequins.
Toute l'attention était convergée autour du festival. Le public s'enflammait pour Ti Djo Zenny, le chanteur vedette de Kreyòl la. Il brûlait de passion pour Mimi et Frérot de Hangout. Djakout, le groupe qui a mis la finale à cette grande soirée, a su mobiliser une multitude de fans dans le parc.La palette musicale RAPLes groupes RAP ont donné un autre goût au spectacle. Leurs paroles scandées sur des rythmes très martelés soutenaient des revendications légitimes. Un mélange de fantaisie et du sérieux constituaient la palette musicale de Barikad Crew (BC) et de Rock Fam. A leur façon, le BC de Bas-peu-de-chose a sensibilisé leurs fans sur la nécessité de protéger l'environnement. Les rappeurs de Rockfam « la me-a », soldats en treillis, ont prêché la tolérance entre les rappeurs haïtiens. « Nous sommes plusieurs groupes, mais le rap créole est Un », a lancé un chanteur de la bande à Knass, pour encourager ses confrères à mettre de côté toute fausse polémique.
DJ Scratch a fait le bonheur des participants dans le parc. A partir d'une technique chère au chanteur de jazz, le rappeur imitait les instruments avec sa voix. Très naturel, il improvisait des beat tout en donnant l'impression qu'un DJ assurait la touche technique d'une console où plusieurs CD de musique sont mis en rotation l'un après l'autre. Passant allègrement d'un hit à l'autre, DJ Scratch relayait joyeusement DJ Fanfan.Le goût de l'attente
La 8e édition de musique en folie, selon certains observateurs, a mis tout le paquet sur le spectacle. Aussi, tout le monde attendait patiemment sa vedette préférée. On prenait un feeling à attendre Ti Djo, Pouchon Duverger, Mimi. Le goût de l'attente s'appréciait à l'aune de la performance des stars. « S'il faut que je reste jusqu'à trois heures du matin pour voir performer Djakout, je le ferai », confie un fan de la bande à Pouchon Duverger et de Shabba. Caleb Desrameaux, le maître de cérémonie, ne ratait pas l'occasion pour demander instamment aux spectateurs : où sont les fans de tel ou tel groupe?Un ensemble religieux, contrairement à ce qui était prévu, participait à la clôture de la foire musicale. Le duo des deux frères, Yves & Yvan, n'avait rien à envier à un exploit d'un Djakout ou d'un Krezi lors des périodes carnavalesques. Avec leur tube à succès « Deyo a pa gen anyen », ce duo explosif a fait trembler le parc historique de la Canne à Sucre.
Et la mode aussi...Les mannequins des productions Jean Yves Marchand, Phélicia Dell et de Harry Lafond ont défilé sur les planches. Le public s'est rincé les yeux sur les vêtements élégamment portés par les mannequins de ces deux créateurs. Les toiles d'araignée d'Harry Lafond ont accroché le regard. Avec lui, le produit local est mis en valeur. Les collections de Phélicia Dell ont également suscité des réactions positives dans le public.La promesse des fleurs
Le coeur de Port-au-Prince battait à Tabarre. Flot de voitures, vagues successives de personnes déferlaient dans le Parc. Les « Dasoman » après avoir escaladé les clôtures, arrivaient en grand nombre, grossissaient la foule. Devant une telle affluence, les disquaires croyaient que le décor était planté pour réaliser une vente phénoménale. Un représentant de Nouvel Jenerasyon a fait savoir que le samedi 17 novembre et jour consacré à la musique religieuse, les gens achetaient au compte-gouttes. Le lendemain, les acheteurs se sont présentés en plus grand nombre aux stands des disquaires. Certains regrettent les éditions des années précédentes où les acheteurs venaient en famille et vidaient les bacs des disquaires.
Pour le représentant de Mélo Disque, définitivement, il faudra que les organisateurs de Musique en folie repensent le concept de cette foire pour que le spectacle ne prime pas sur la vente des CD. « L'année prochaine, on se réunira autour d'une table pour discuter », déclare-t-il.A Livre en folie, l'accent est porté sur le livre. A Musique en folie, l'attention doit être porté sur le disque, pense Mme Michaelle Saint-Natus. Aussi souhaite-t-elle qu'il y ait moins de spectacles. Les années passent et ne se ressemblent pas. En tout cas, Musique en folie cette année, c'était plus que la folie.
Péguy André Joseph
Claude Bernard Sérant
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50928&PubDate=2007-11-20
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 20 novembre 2007
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