Parmi les sources de richesses que possède Haïti, le lac Azueï demeure un potentiel site touristique très rentable. Pourtant, jusqu'à présent, il n'est pas exploité. Et cette exploitation, paraît-il, n'est pas pour demain.
Le lac Azueï, principal lac d'Haïti, est sans conteste une ressource naturelle très riche non encore exploitée. Situé dans la Plaine du Cul-de-Sac, à 30 km de Port-au-Prince, non loin de la frontière avec la République dominicaine, ce site présente d'énormes potentialités agricoles et touristiques.
Communément appelé Etang Saumâtre, ce plan d'eau salée, d'une superficie de 11300 hectares, constitue un important bassin de pêche pour les gens habitant dans son voisinage qui vendent quotidiennement leurs poissons dans plusieurs marchés situés dans le département de l'Ouest. Tous les jours, des voiliers de pêche y jettent, avec succès, leurs filets. D'ailleurs, c'est la seule activité entreprise par certaines familles de Thomazeau, de Balan et de Fonds-Parisien pour subvenir à leurs besoins.Des profondeurs de moins de cinq mètres avec une longueur d'environ 24 km et une largeur maximale de 10 km, un fond mixte de roches et de sable par endroits sont, entre autres, les différentes caractéristiques du lac.
D'un paysage assez harmonieux, le lac Azueï représente un vrai espace d'observation et d'appréciation de la nature. Il suffit d'y aller pour se rendre compte de ses potentialités. En période pascale, en particulier chaque samedi saint, des milliers de gens viennent de partout en vue de jouir de l'ambiance créée par la beauté du lac.
La région du Lac Azueï, située sur un axe d'échanges importants avec la République dominicanie, est riche en biodiversité. Qui ne se souvient pas de la grande Foire Binationale Ecotouristique et de Production tenue à Fonds-Parisien en 2004 où des milliers de citoyens haïtiens et dominicains admiraient les qualités naturelles de ce beau coin de terre ?
Conscient de l'importance de ce patrimoine naturel dans l'Ile Quisqueya, le maire actuel de la commune de Ganthier, Ralph Lapointe, avait promis dans un discours, lors d'installation en mars 2007, qu'il allait revaloriser le Lac Azueï qui est un site touristique très rentable. Il faut dire que la population n'est pas encore informée d'un quelconque projet à ce sujet et ne sait pas non plus combien de temps cela va prendre.
Par ailleurs, avant cette date, une étude sur la mise à profit de l'énergie éolienne dans la zone du lac était l'objet de discussion au ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de Développement rural (MARNDR) en 2005. Il était question à l'époque de valoriser cette ressource naturelle, aux dires des personnalités responsables du Programme Environnement transfrontalier (PET), une structure sous tutelle du MARNDR et du Secrétariat de l'Environnement en République voisine. « ...Le vent peut être converti en énergie et utilisé pour l'irrigation des terres et la cuisson des aliments; il donnerait une énergie propre qui remplacerait à bon escient le pétrole coûtant beaucoup plus cher, et qui pollue davantage l'environnement », expliquait le coordonnateur du PET. Deux ans après, il semble qu'aucun suivi n'ait été fait.
En tout cas, selon les données disponibles, l'eau de l'étang est riche en électrolytes et présente une conductivité élevée d'environ 15500 microhms par centimètre. Etendu sur plus de 110 km2, il dispose d'un gisement éolien potentiel très conséquent.Avec ses potentialités, le lac Azueï devrait être exploité à bon escient. Pourquoi ne pas mettre sur pied un projet de développement de l'écotourisme dans cette zone ? Une telle initiative, selon plus d'un, pourra attirer des visiteurs qui seraient intéressés à se rendre dans ce lieu pour observer les oiseaux et permettre du même coup aux responsables de créer de nouveaux emplois, principalement dans les zones avoisinant le lac.
Mais il paraît que l'exploitation de cette richesse est loin d'être effective. Et ce, en dépit du fait que le PET se donne pour tâche de renforcer la coopération transfrontalière à travers l'environnement par la gestion durable des ressources naturelles dans la région des lacs Azueï et Enriquillo.
Victor Jean Junior
djune14@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47392&PubDate=2007-08-23
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 23 août 2007
A quand l'exploitation du lac Azueï ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire