Quelque 2000 enfants laissent annuellement Haïti pour être adoptés en France, au Canada...et en Suisse. Cette filière lucrative, récemment mise en lumière par l'OIM, prend souvent la forme inhumaine de trafic d'enfants.
La frontière entre l'adoption et le trafic d'enfants devient carrément poreuse, constate l'Organisation internationale de la migration (OIM), depuis que des malfrats gèrent jalousement des crèches clandestines dans la capitale haïtienne. « Une centaine de bambins sont retenus dans des conditions inhumaines dans une crèche clandestine du pays », a dénoncé le bureau de l'OIM à Genève.
Seulement une semaine déjà, rappelle une note de l'organisation mondiale, quarante-sept enfants ont été rendus à leurs parents après avoir passé, pour certains, deux ans dans des conditions inhumaines dans un centre d'adoption de Port-au-Prince. Agés de deux à sept ans, ces enfants ont été "abandonnés" par leurs parents à qui l'on avait promis qu'ils seraient bien pris en charge et qu'on leur verserait une aide financière pour réaliser des projets professionnels et subvenir aux besoins de leurs autres enfants, a précisé l'OIM. Des 47 enfants « sauvés » de la crèche clandestine, dix sont hospitalisés pour être soignés de la malnutrition et de maladies contagieuses de la peau.
« Beaucoup ont souffert de malnutrition, ce qui a entravé leur croissance, ainsi que de maladies de la peau », a estimé Jemini Pandya, porte-parole de l'OIM. Après avoir appris la manière dont ces enfants étaient traités, et comprenant qu'ils avaient été dupés, les parents ont dénoncé le propriétaire de ce centre et obtenu une injonction de justice ordonnant leur "libération". « Une centaine d'autres qui viennent de la province sont toujours dans le centre, les autorités n'ayant pas encore entamé de procédure pour qu'ils soient rendus à leurs familles, a déclaré la porte-parole. L'extrême pauvreté des pouvoirs publics en Haïti ne leur permet pas d'enquêter sur tous les centres d'adoption internationale. »
« Lucrative, cette filière devient dangereuse pour les enquêteurs », se désole un journaliste, snobé à plus d'une reprise par des responsables d'un institut censé chargé de réguler le marché. Après plusieurs rendez-vous manqués avec des officiels, dit-il, j'ai abandonné, malgré moi, une enquête relative à l'adoption qui prend souvent la forme d'un trafic. Entre 2000 à 2500 enfants laissent annuellement Haïti pour être adoptés en France, au Canada ... et en Suisse. Une adoption rapporte entre 5000 et 10000 dollars américains, selon des chiffres cités par l'agence onusienne. « On voit bien que beaucoup ont intérêt à ce que ça continue », note un responsable de l'UNICEF. La filière devient si juteuse que des malfrats à la conquête d'une bonne affaire s'y investissent en séjournant dans les mêmes hôtels que les diplomates et les humanitaires.
« Auparavant, il s'agissait de trouver des parents à un enfant, aujourd'hui il faut trouver un petit pour des parents. Ne manque que le catalogue », déplore Njanja Fassu, le responsable du département de la protection de l'enfance à l'UNICEF, cité par une agence internationale. Chaque année, quelque 3000 autres enfants avec l'aide des passeurs, traversent illégalement la frontière vers la République dominicaine où ils pourront trouver de quoi assurer leur subsistance. Un voyage parfois sans retour pour ces malheureux enfants, abandonnés en cours de route dans des régions désolées.
Claude Gillesgonaibo73@yahoo.fr http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47419&PubDate=2007-08-23
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 23 août 2007
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