Par Jacques Desrosiers
jadesro@lematinhaiti.com
Au Sénat de la République, le jeudi 6 juillet, le chancelier haïtien a rendu la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/ CA) responsable de la lenteur constatée dans le traitement du dossier de présomptions de corruption au ministère des Affaires étrangères pendant la période de transition. Jean Renald Clérismé a estimé que la CSC/CA cherche à gagner du temps.
En juillet de l’année dernière, le député de Pétion-Ville, M. Steven Benoît, membre de la Commission de lutte contre la corruption à la Chambre basse, avait dénoncé des cas de détournements et de malversations qui auraient été enregistrés à la chancellerie haïtienne sous le gouvernement de transition. M. Benoît avait, entre autres, fait référence à un chèque de 6 168 750 gourdes destiné aux étudiants haïtiens à Cuba.
Saisie de la question, la Cour des comptes avait dépêché ses vérificateurs à la chancellerie. Mais aucune pièce administrative et financière n’y était disponible. Les vérificateurs avaient dressé un procès-verbal de carence. Les échanges de correspondance entre la Cour et le ministre des Affaires étrangères, Jean Renald Clérismé, n’avait pas fait avancer le dossier. Après avoir brûlé toutes les étapes, en janvier 2007, le dossier était entendu à la Cour des comptes par un collège de juges. Ce collège avait « mis en continuation sine die » le dossier. Trois nouvelles commissions de vérification ont été déléguées auprès de la chancellerie pour approfondir l’audit alors toujours en cours.
Le dossier de présomptions de corruption à la chancellerie a rebondi, il y a deux semaines, avec les résultats d’une enquête de la Commission des affaires étrangères du Sénat. En plus du chèque de 6 168750 gourdes destiné aux étudiants haïtiens à Cuba, le rapport de la Chambre haute a mentionné, entre autres, les circonstances douteuses de l’achat d’un immeuble en République dominicaine pour loger le consulat d’Haïti à Santiago.
Devant la Commission des Affaires étrangères, le jeudi 5 juillet, le chancelier haïtien a confirmé toutes les informations contenues dans le rapport d’enquête de la commission sénatoriale. Sur le dossier de l’achat de l’immeuble à Santiago pour loger un consulat, Jean Renald Clérismé a ajouté qu’il a été acquis sans l’obtention au préalable de l’agrément du gouvernement dominicain pour l’ouverture de ce consulat. Sans être en mesure d’avancer un montant exact, le responsable de la diplomatie haïtienne a estimé que le prix d’achat de cet immeuble est de l’ordre de 400 000 dollars américains.
Au Sénat, Jean Renald Clérismé a exprimé sa volonté d’en finir avec l’affaire et de prendre les décisions que de droit. Il a pointé du doigt la Cour supérieure des comptes qui, selon lui, bloque le processus. Une fois de plus, le ministre des Affaires étrangères a contesté la décision, prise en janvier 2007, de mettre l’affaire en « continuation sine die ». À son avis, toutes les conditions étaient réunies pour un arrêt de débet.
Prenant position en faveur du ministre des Affaires étrangères, des sénateurs ont planché sur les moyens de dessaisir la Cour des comptes du dossier. C’est le cas par exemple du premier sénateur du Nord, Kelly Bastien (Lespwa), qui lui-même a proposé au chancelier de lui donner, d’ici une semaine, des instruments légaux, si toutefois il en manquait. D’autres, comme Céméphise Gilles (Lespwa), ont mis un bémol. Le deuxième sénateur du Nord a appelé au respect des principes. « Nous sommes obligés d’attendre la Cour des comptes ». Céméphise Gilles a exhorté ses collègues à mettre la CSC/CA en condition pour mieux faire son travail. Joint par téléphone, le président de la Cour supérieure des comptes n’a pas voulu trop s’étendre sur le sujet. Arol Élie a informé le journal qu’un rapport est à l’étude au cabinet d’instruction de la CSC/CA. Il a indiqué que parallèlement la Cour analyse des informations venant de certaines ambassades et de certaines autres entités.
vendredi 6 juillet 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=6947
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 7 juillet 2007
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES / DÉTOURNEMENT DE FONDS / La Cour supérieure des comptes responsable du blocage du dossier, selon le MAE
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