Du 30 novembre au 5 décembre, l'association pour la promotion des arts du monde (Apam) expose, à la galerie Jules-Salles, des œuvres haïtiennes. Pourquoi ? Malraux disait que les Haïtiens sont un peuple de peintres... Depuis 1988, nous agissons pour ce pays, en partant de l'œuvre d'art pour aboutir à une mission humanitaire. Nous sommes une équipe de quarante-cinq bénévoles, retraités de l'enseignement ou de l'armée. Chaque année, nous organisons, à travers la France entière, vingt-cinq expositions d'artistes locaux, sans la moindre subvention. Lors de nos missions, nous achetons, sur place, cinq cents à sept cents peintures, encadrées ensuite par un professionnel nîmois, et deux cents sculptures : ce n'est pas de l'artisanat, mais des œuvres majeures.
Tous les fonds recueillis, en général 60 000 par an, repartent en Haïti.
Qui aidez-vous ?
Depuis vingt-deux ans, nous aidons les mêmes structures. Le centre Alcibiade Pommayrac, à Jacmel, qui conduit 800 élèves au baccalauréat : nous donnons l'équivalent d'un repas par jour et nous accordons cinq bourses d'études supérieures à chaque rentrée. Nous apportons aussi notre aide à l'école Saint-Alphonse, située dans le bidonville de la Cité soleil à Port-au-Prince : 300 enfants y sont scolarisés jusqu'en 3e. Nous finançons la moitié de son fonctionnement. Enfin, nous épaulons le foyer Alice Garoute, à Cazaux, où soixante orphelines accèdent à une formation professionnelle.
Ces structures ont-elles été touchées par le séisme ?
Le centre Alcibiade a été entièrement détruit le 12 janvier, cinq minutes après la sortie de l'école... Le lendemain, très choquée, j'ai accordé une interview à une télévision : ce fut le point de départ d'un élan de générosité. On a recueilli 105 000 , ce qui a permis l'actuelle reconstruction de l'école avec des normes antisismiques et anticycloniques.
Êtes-vous retournée récemment à Haïti ?
Non, nous laissons la place aux médecins, pompiers, infirmiers...
Êtes-vous optimiste pour l'avenir de ce pays ?
C'est un peuple doué sur les plans artistique et littéraire. On pense qu'il s'en sortira par l'éducation et par l'art, malgré l'état de misère du pays. Au sein de l'association, nous agissons avec tout notre cœur.
Recueilli par M.-L. GAILLAC mlgaillac@midilibre.com
http://www.midilibre.com/articles/2010/11/25/NIMES-Haiti-l-39-art-au-profit-de-l-39-humanitaire-1462530.php5
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 26 novembre 2010
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