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vendredi 26 novembre 2010

Dans "Little Haiti" à Miami, on s'en remet à Dieu, pas à la politique

MIAMI (Etats-Unis) - Un pasteur sermonne le "Little Haiti" de Miami en créole depuis son temple. Son message est relayé par des haut-parleurs dans le quartier haïtien, où l'on s'en remet à Dieu, et non aux élections de dimanche, pour sortir le pays des tragédies qui l'accablent. Dans les rues de "Little Haiti", où vivent 75.000 Haïtiens, peu nombreux sont ceux prêts à fonder leurs espoirs sur l'un des candidats à la présidentielle de dimanche.
Le tremblement de terre de janvier dernier, l'ouragan Tomas et maintenant le choléra qui a fait plus de 1.500 morts, cela fait beaucoup de drames pour ce petit pays.
Sans hésitation, Giselle fait part de son peu de confiance en la politique pour redresser le pays le plus pauvre des Amériques. "Nous n'avons pas besoin d'élections. Nous avons besoin de Dieu en Haïti", dit-elle.
La religion, c'est l'affaire de Giselle. Dans sa boutique elle propose des herbes médicinales, des images de saints, de l'encens et toute une gamme de produits propres à la culture vaudou.
"Les gens doivent prier pour que cessent les tragédies dans notre pays", lance Giselle entre deux nuages de fumée échappée d'un pot dans lequel se consument de l'encens et quelques herbes.
Les commerces comme celui de Giselle, les temples évangéliques et les églises pullulent dans "Little Haiti", où les conversations portent bien plus sur les tragédies qui frappent le pays que sur l'avenir politique.
"Les élections auraient dû être reportées et on aurait dû mettre toute l'énergie à juguler le choléra", lâche Georges Mphiles, employé d'un magasin de cartes téléphoniques qui permettent d'appeler à Haïti à un tarif bon marché.
Comme Georges, quatre candidats à la présidentielle et certaines ONG ont appelé au report du scrutin. En vain.
Joseph Millford, 25 ans, est obligé de retenir son pantalon d'une main pour qu'il ne tombe pas. C'est son style. Pour pouvoir étudier, il doit faire garder son fils de 2 ans à la crèche de l'église "Notre Dame d'Haïti".
"Je ne pense pas que les élections changent quoi que ce soit en Haïti", dit Joseph. Il regrette que les autorités n'aient pas autorisé le chanteur Wyclef Jean à se présenter à la présidentielle. Voir l'ancien membre des Fugees succéder au président René Préval, cela "aurait été bon pour le pays", juge Joseph.
"Nous avons besoin d'un vrai leader, de quelqu'un avec un bon coeur", ajoute-t-il.
Un peu plus loin, Michel Leonor tente de vendre un sac rempli de chapeaux faits de feuilles de palmier à un commerçant. Qui refuse. Michel repart avec son sac.
Les chapeaux lui sont envoyés directement d'Haïti. Il les vend cinq dollars l'unité. "Ils sont faits main, ils n'ont pas le choléra", s'exclame Michel. "Mais je ne trouve pas d'acheteur" se lamente-t-il.
(©AFP / 26 novembre 2010 09h52)
http://www.romandie.com/ats/news/101126085218.0lwgjw25.asp

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