24/11/2010 11:47:04 Premier scénario :
Au début de l’épidémie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans un premier scénario, avait estimé que le nombre de personnes infectées pourrait atteindre 270,000 sur plusieurs années et causer près de 10,000 morts, en prenant comme modèle, l’épidémie péruvienne de 1991. Rappelons que l’épidémie de choléra au Pérou, qui s’est répandue dans plus de 16 pays, et fut éradiqué en 2005, a infecté près d’un million de personnes et fait plus de 10,000 victimes en 14 ans.
Deuxième scénario :
La situation en Haïti s’aggravant rapidement, les experts ont revu leur modèle épidémique pour Haïti, en se fondant cette fois-ci, sur l’épidémie de choléra d’août 2008 au Zimbabwe. Dans ce deuxième scénario, ils prévoyaient alors que l’épidémie en Haïti, pourrait infecter 200,000 personnes et faire plus de 10,000 morts dans les 6 à 12 prochains mois s’il n'y avait pas d'amélioration. Une mise en garde faite par le docteur Ciro Ugarte, de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), une branche de l'OMS, qui soulignait toutefois, qu'il s'agissait du scénario «le plus sombre». Rappelons qu’au Zimbabwe, avec une population de 12 millions d’habitants, le choléra avait touché 89,000 personnes et fait 4,000 morts (taux de mortalité proche de 5%), les 8 premiers mois (même si l’OMS reconnaît que ces chiffres étaient sous-évalué). Il a fallu 2 ans et près d’un milliard de dollars pour contrôler l’épidémie dans ce pays d’Afrique, qui disposait d’un système de distribution d’eau supérieur à celui d’Haïti.
Troisième scénario :
Avec 60,240 cas infectés et traités dont 25,248 ont nécessité une hospitalisation et 1,415 victimes en 39 jours en Haïti (bilan du 20 novembre 2010), les experts de la santé proposent maintenant un troisième scénario, car la propagation de l’épidémie en Haïti n’est comparable à aucune épidémies antérieures dans le monde. Dans ce 3ème scénario d’apocalypse, le Dr Jon Andrus, directeur adjoint de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) estime maintenant, qu’il pourrait y avoir jusqu'à 400.000 cas de choléra en Haïti dans les 12 prochains mois dont 200.000 dans les 3 prochains mois. « Nous travaillons avec les partenaires-clé pour affiner ces estimations préliminaires de manière à améliorer et à maintenir durablement la réponse à l'épidémie ».
Ajoutant « Étant donné les conditions sanitaires extrêmement précaires (58% de la population n'a pas accès à l'eau potable) qui existaient bien avant le séisme, et qui ont empiré après le passage d'un ouragan et avec l'épidémie de choléra, nous nous attendons à voir le nombre de cas continuer à augmenter», Ajoutant que « l'épidémie n'a pas encore atteint son pic. Nous ignorons quand cela pourrait se produire ».
M. Nigel Fischer, le coordonnateur de l’action humanitaire de l'ONU en Haïti, citant des chiffres en circulation, a déclaré que la réalité devait plutôt se situer à près de 2 000 morts et 60 à 70 000 cas, en raison des difficultés qui se posent dans l’obtention de statistiques précises sur l’impact de l’épidémie dans les zones reculées et enclavées du pays. Il a souligné combien il est important de procéder à une accélération de la mise en œuvre des programmes d’accès à l’eau et à l’assainissement. « Au-delà des moyens financiers, il nous faut plus de médecins et beaucoup plus d’infirmiers », a-t-il insisté, en rappelant que l’épidémie continuera à se propager au cours des mois, ou même de l’année à venir.
M. Fischer a précisé que tous les départements d’Haïti étaient désormais touchés. Il a rappelé qu’une personne pouvait être atteinte par le virus et en être le vecteur pendant plusieurs jours avant que les effets de la maladie ne deviennent évidents. La personne peut même être porteuse asymptomatique du virus (sans déclaration des symptômes) et contaminer d’autres personnes.
L'ONU a lancé il y a dix jours un appel de 164 millions de dollars (121 millions d'euros), mais seulement 6,8 millions de dollars (4.14%) ont été récoltés jusqu'à présent. « Le financement est beaucoup trop faible. C'est une situation d'extrême urgence, une question d'heures. L'épidémie n'attend pas et continue d'évoluer » a déclaré la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Elisabeth Byrs. Elle a ajouté également, qu'il était urgent de réapprovisionner les stocks de matériel et de médicaments et de remplacer le personnel qui est épuisé rappelant qu’il faut en moyenne « 130 personnes pour s'occuper d'un centre de traitement du choléra de 100 lits ».
Entre les spécialistes de la santé qui semblent avoir de grandes difficultés a modéliser l’évolution de cette épidémie «inédite», particulièrement virulente et rapide en Haïti, et la communauté internationale qui semble peu intéressé par le sort des haïtiens en n’apportant pas l’aide financière d’extrême urgence, réclamé par l’ONU, que reste-il comme espoir pour Haïti? Un miracle? Il est vrai que si notre pays avait des richesses naturelles autre que sa pauvreté endémique, la situation serait sans doute très différentes au yeux des bailleurs de fonds.
http://www.haitilibre.com/article-1733-haiti-epidemie-un-scenario-d-apocalypse.html
Commentaires:
L'heure estgrave. Il faut confier le timon à la meilleure équipe: MIRLANDE MANIGAT RESTE LA SEULE OPTION!
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 25 novembre 2010
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