Publié le 05 avril 2010
Mike Melia ; Associated Press ; Port-au-Prince
Pour Rachelle Moris, 12 ans, lundi, c'était le bonheur: les écoles haïtiennes ont rouvert officiellement, près de trois mois après le séisme qui a dévasté la capitale Port-au-Prince.
«Tous mes amis sont là. Je suis heureuse, ils ne sont pas sous les gravats», s'est exclamée la petite fille, après ces longues semaines passées dans les rues, à aider sa mère et à surveiller ses deux petits frères.
Étape majeure du retour à la normale pour les enfants haïtiens, cette «rentrée des classes» un peu particulière s'est faite dans des conditions minimales: l'école de Rachelle est endommagée, la cour pleine de débris, les parents refusent que les enfants s'installent dans des bâtiments menaçant de s'effondrer et les tentes promises par le ministère de l'Education ne sont pas arrivées. Après avoir fait l'appel et recensé les présents, l'administration a donc renvoyé tout son petit monde, jusqu'à lundi prochain...
Le séisme a détruit quelque 4 000 écoles, et seules quelques centaines devraient rouvrir cette semaine. Selon Edward Carwadine, porte-parole de l'UNICEF à Port-au-Prince, si des cours avaient repris dans les camps de déplacés, il n'y avait plus d'école dans la ville depuis le séisme.
A l'école de Rachelle, dans le quartier de Carrefour-Feuilles (ouest de Port-au-Prince) une centaine d'enfants sur le millier d'élèves que comptait l'établissement sont morts dans la catastrophe.
Les responsables commencent par inciter les enfants à parler de ce qu'ils ont vécu, une forme de thérapie de groupe, en l'absence de tout soutien psychologique professionnel. Et, les uns après les autres, les élèves se lèvent pour raconter ce qu'ils ont vu, vécu, le 12 janvier et les jours qui ont suivi. Des histoires de douleur et de survie, comme cette élève qui raconte qu'elle venait de sortir de chez sa voisine pour faire une course, juste avant que la maison ne s'effondre, tuant tout les présents. Ou cette autre qui dit n'avoir ni mangé ni dormi, pendant deux jours, sous le choc. Après chaque récit, tout le groupe applaudit.
Déjà très aléatoire dans un pays où seule la moitié des enfants en âge d'être scolarisés le sont effectivement, le système éducatif haïtien est ramené à zéro. Le ministère de l'Education et tous ses dossiers ont été détruits. Plus de 700 enseignants sont morts, et au moins 4 000 élèves.
Les écoles rouvrent progressivement dans la zone du séisme, l'objectif étant d'avoir 700 000 enfants de nouveau à l'école d'ici la mi-mai, explique Mohamed Fall, responsable de l'éducation de l'UNICEF en Haïti. Et l'année scolaire a été prolongée jusqu'en août, pour tenter de rattraper le temps perdu.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 6 avril 2010
Les écoles rouvrent en Haïti
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