Nadia Ross, collaboration spéciale Le Soleil
(Québec) La catastrophe en Haïti a ébranlé tout le monde. D'y voir nos militaires déployés en aide d'urgence a certes éveillé notre fierté. Une fierté gagnée à coups de sacrifices. Qu'ils soient adjudants, majors ou soldats, ces militaires sont bien souvent des parents et quand ils partent en mission à l'étranger, c'est tout un vide qu'ils créent derrière eux.
Le major Laurent Giroux a quitté sa petite famille pour se rendre en Haïti à la fin du mois de janvier. Dans leur coquette maison de Montchâtel, Alexandre, huit ans, et Maude, six ans, font une croix sur le calendrier. «Mon papa va revenir là», lance la petite en pointant le 28 mars, plus que 16 jours!
Sur le mur, les dessins de Maude se chevauchent, ce sont des cadeaux pour son père qui lui manque «surtout pour ses câlins. Mon père sent toujours bon», ajoute-t-elle, les yeux rivés son prochain chef-d'oeuvre : le dessin d'un funambule en équilibre sur un fil.
De son côté, Alexandre attend le retour de son père avec impatience afin que reprennent les combats de lutte ou de boxe dans le «grand lit blanc», une activité qui occupe habituellement toute la famille juste avant d'aller au lit. C'est aussi dans les moments de solitude que son père lui manque. «Quand je n'ai pas d'ami avec qui jouer, je m'ennuie plus», laisse tomber celui qui offrira des leçons de guitare à son père en guise de présent de bienvenue.
Fêter le retour
En attendant la fin de la mission, la famille se prépare à fêter le retour de Laurent, qui est perçu comme un héros dans le quartier. Au service de garde de l'école, une collecte de fonds s'organise et les sous récoltés seront donnés au major pour qu'ils soient utilisés à la reconstruction d'Haïti. «C'est sûr que je suis fier de mon père!» lance Alexandre, qui est bien au fait de la mission. «Je lui parle presque à tous les jours», dit l'actuel «homme de la maison».
L'accès aux moyens de communications est d'ailleurs un élément qui rend les déploiements moins difficiles, confie Marie-France, la conjointe de Laurent. Il n'en demeure pas moins que du côté pratique, la gestion familiale demeure tout un casse-tête. Elle doit jongler avec son travail, les devoirs, le ménage, les repas... D'où l'importance d'être bien entouré. «Des voisins, des gens à l'école m'ont dit que si j'avais besoin d'aide de ne pas hésiter à le demander. Juste le fait qu'ils offrent leur aide me fait énormément plaisir et je pense que c'est un peu une façon pour ces gens-là de faire leur part pour Haïti. Ce qui fait aussi du bien», dit la mère de famille.
Celle qui met l'épaule à la roue pour l'instant, c'est Pauline, sa belle-mère. «Je fais une petite brassée, un souper, ou tout ce qui peut donner un coup de main pour que Marie-France puisse passer du temps de qualité avec ses enfants. C'est ça qu'ils ont besoin!» lance celle qui a vu son fils déployé plus d'une fois. «Cette fois-ci, c'est la plus émotionnante. C'est déchirant parce que les enfants sont conscients de l'absence de leur père. Je sens le vide que ça crée et c'est pourquoi je suis là!»
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/vivre-ici/famille/201003/13/01-4260450-enfants-de-militaires-en-attendant-papa.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 15 mars 2010
Enfants de militaires: en attendant papa...
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